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Test de l’Ibanez SGT120E - Theme from retro

Dans la jungle des guitares pas chères, Ibanez se distingue par un modèle au look typé avec son coloris « Antique Natural » jouant clairement la carte « vintage ». L’habit fait-il le moine au pays des dreadnoughts Indonésiennes ?

Long­temps leader du marché des guitares pas chères, Ibanez a dû subir la concur­rence fron­tale de la part de leurs propres ingé­nieurs (partis fonder Cort), ainsi que d’in­nom­brables copistes. Les Nippons ont su rele­ver le défi en délo­ca­li­sant leur produc­tion (comme tout le monde) mais aussi en veillant scru­pu­leu­se­ment à la qualité des instru­ments estam­pillés de la marque. Mais tenter de réunir qualité et origi­na­lité à ce prix, n’est-ce pas un peu présomp­tueux ? 

Stéréo­types

Dès le premier coup d’œil, le vernis ultra brillant saute aux yeux. On aime ou on n’aime pas, et même si la couche est fran­che­ment épaisse, il faut admettre que le résul­tat a de la gueule. Détaillons donc l’en­gin de haut en bas.

Ibanez SGT120E

Sur sa tête, à la forme typique de la marque vue maintes fois sur ses célèbres modèles demi-caisse, se trouve l’ac­cès au truss rod, caché en haut du manche. Vous pour­rez l’aper­ce­voir après avoir dévissé le cache en plas­tique. Cette petite parti­cu­la­rité, couram­ment employée dans l’uni­vers élec­trique, comblera les tech­ni­ciens qui pour­ront voir l’ef­fet du réglage du manche en temps réel sans avoir à tour­ner l’ins­tru­ment dans tous les sens. Côté méca­niques, celles équi­pant l’in­do­né­sienne sont de type die cast (moulées sous pres­sion). Elles se révèlent tout à fait effi­caces à l’usage, et si leur vieillis­se­ment ne sera peut-être pas aussi bon que celui de méca­niques à bain d’huile, on reste dans le haut du panier pour cette gamme de prix.

Son manche en acajou et sa touche en palis­sandre sont parfai­te­ment réali­sés, et les frettes sont soigneu­se­ment posées. La fini­tion conti­nue d’être bluf­fante lorsqu’on s’ap­proche du corps : les incrus­ta­tions nacrées qui ornent la rosace sont du plus bel effet. Asso­cié à une plaque « tortue » d’ins­pi­ra­tion Taylor, l’en­semble accen­tue le look « vintage » de l’ins­tru­ment. Une table en épicéa (non massive, faut pas pous­ser mémé dans les orties), accom­pa­gnée d’un dos et d’éclisses en acajou forment le corps cette belle dread­nought.

Ibanez SGT120E

Enfin, le cheva­let en palis­sandre et son sillet compensé (en plas­tique, comme celui de la tête) ne déchaî­ne­ront pas les passions, mais inspirent confiance et séré­nité quant à la trans­mis­sion du son à la table et à la justesse de l’ins­tru­ment.

L’in­do­né­sienne ne manque donc de rien, une attache cour­roie étant placée derrière le manche pour pouvoir jouer debout avec n’im­porte quelle sangle.

Mais la plus grosse surprise, abso­lu­ment pas vintage, se trouve sur le flanc gauche de l’ins­tru­ment : un accor­deur est incrusté dans l’éclisse ! (une rareté dans le monde des guitares acous­tiques dépour­vues de préam­pli). Alors certes, on se rend rapi­de­ment compte qu’il n’est pas d’une préci­sion chirur­gi­cale, mais c’est tout de même bien pratique. En parti­cu­lier lors des chan­ge­ments de cordes afin de véri­fier qu’on ne va pas trop loin à la recherche du mi aigu et éviter ainsi de le casser avant même l’avoir joué (c’est déjà arrivé aux meilleurs d’entre nous). Pour un accor­dage plus fin, un accor­deur plus précis ou vos oreilles aguer­ries feront l’af­faire. 

Un look vintage donc, mais une concep­tion on ne peut plus moderne.

There is a low

Ibanez SGT120E

Encore une bonne nouvelle : les cordes sont des D’ad­da­rio EXP. Vous ne serez donc pas tenus de les chan­ger immé­dia­te­ment (ce qui est loin d’être toujours le cas quand on achète sa première guitare).

Le manche se révèle tout à fait confor­table, la pince acadé­mique comme le « pouce par dessus » sont aussi aisés l’un que l’autre. On est proche de la sensa­tion d’un manche de guitare élec­trique. Cepen­dant, après quelques minutes de jeu, celui-ci donne la désa­gréable sensa­tion de coller. La faute au vernis brillant, très épais. Un détail qui peut se révé­ler rédhi­bi­toire pour ceux qui trans­pirent abon­dam­ment des mains. 

Mais trêve de verbi­gé­ra­tions et place au son. 

Coun­try House

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Ibanez SGT120E

L’Iba­nez s’en sort tout à fait digne­ment, en encais­sant les coups de média­tor sans bron­cher. Les aigus ne sont peut être pas très précis (tout comme mon jeu sur cet extrait), et les graves peu profonds, mais les médiums sont bien présents et le son d’en­semble chaleu­reux. Cela lui confère une bonne apti­tude au strum­ming et on s’ima­gine tout de suite chan­ter en attaquant fran­che­ment les cordes sur la plage, au coin du feu ou sur les bords du Bayou (ou de la Marne). La projec­tion est moyenne, d’autres modèles dans la même gamme sonnant bien plus fort, mais cela permet d’at­taquer fran­che­ment sans arrière-pensée.

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Le boogie ne lui fait pas peur, pas plus que les bends. Les médiums chaleu­reux sont toujours de la partie. Les graves et les aigus restent légè­re­ment en retrait, mais après tout, une guitare, c’est prin­ci­pa­le­ment des médiums. Et l’équi­libre géné­ral reste tout à fait correct. Je ne l’ai pas essayée avec un bottle­neck, mais nul doute que la SGT s’en sorti­rait avec brio.

Voyons main­te­nant comment elle se comporte en finger picking avec une attaque bien plus légère.

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Ibanez SGT120E

Le son n’est pas très précis, et les aigus viennent à manquer dans ce registre, mais le « moel­leux » des médiums flatte l’oreille. On est loin de la guitare d’étude qui ampli­fie chaque erreur. Cette guitare n’est pas exigeante et utilise ses quali­tés pour le plai­sir plus que pour la préci­sion.

Cette Ibanez ne cherche donc pas à passer inaperçue : avec un look affirmé et un son en accord avec sa plas­tique, elle est avant tout desti­née aux amateurs de blues, de rock et de coun­try plutôt qu’aux accom­pa­gna­teurs en retrait. 

You’re so great

Pour 169 € envi­ron, Ibanez fait fort avec un modèle qui ose un look typé en restant dans le bon goût, avec un son équi­li­bré, se payant même le luxe d’of­frir un accor­deur inté­gré. Cette SGT120E se destine aux débu­tants, mais aussi aux amateurs qui cherchent leur guitare de vacances pour jouer au coin du feu. Son seul vrai défaut est ce vernis brillant très désa­gréable pour ceux qui ont les mains moites. Si ce n’est pas votre cas, vous serez comblés pas cette petite Indo­né­sienne, en parti­cu­lier si vous êtes friand de jeu au plectre.

Merci à Guitar Street de nous avoir accueillis dans leur maga­sin.

 

  • Aptitude au strumming énergique
  • Finition exemplaire pour le prix
  • Accordeur intégré
  • Vernis « collant »
  • Graves et aigus en léger retrait

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