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Sujet Quelle relation entretenez-vous avec votre instrument?

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1 Quelle relation entretenez-vous avec votre instrument?
Alors voici un sujet qui, je l'espère, va nous en apprendre sur la relation qui vous unit à vos instruments respectifs! C'est en faisant des recherches pour contribuer à un thread que je suis tombé sur cet article, et la discussion avec le modo David m'encourage à partager et recueillir vos témoignages dans l'intimité du forum AF. ;)

Le sujet est ouvert à tout musicien qui possède au moins un instrument non-virtuel, acoustique ou amplifié, quel que soit le style, le niveau de pratique, le type de formation, la raison pour laquelle il possède cet instrument et sa marque de bière préférée. On peut présenter un instrument (ou plusieurs!) en expliquant dans quel contexte on l'utilise (pratique en groupe, onanisme, collectionneur, dealer...) et livrer quelques confidences sur la relation qui nous unit à l'objet (passion, alimentaire, fantasme, investissement, souvenir...).

Chaque témoignage étant libre et personnel, merci à tous de garder à l'esprit la qualité subjective et émotionnelle des avis qui seront postés ici!

[ Dernière édition du message le 15/04/2012 à 19:38:09 ]

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... temps de séchages :mrg:


J-1

:clin:
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Voui... et ce sera sec et bon à publier ici dès demain matin :ange:
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On est demain matin ! :)
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Exact! :lol: L'heure H (comme Hillmore... check au papa du sujet au passage ;)) a sonné, donc. Et cette fois-ci, c'est DOUBLEMENT une histoire d'affect qui préside à ce qui va suivre.

J'avais raconté en détail en 2013 mon lien avec ma Shergold Modulator 4, qui a d'ailleurs depuis retrouvé tous ses esprits; fini les deux fils qui se touchent, je lui ai réparé la panne électronique (bobine coupée) que j'avais subodorée à l'époque, et elle offre une palette énorme de sons grâce à son fameux module No 5.

Bref, un virus étant ce qu'il est, je n'ai vécu que très peu de temps de rémission via l'acquisition de cette basse... une petite voix continuait à me sussurer "et la version Modulator 6, ce serait génial!".

J'ai longtemps résisté à cette tentation, mais l'envie de me séparer d'une superbe Telecaster avec laquelle je trouvais moyennement mon compte allait précipiter les choses. Vendre celle-ci, c'était l'occasion de réinjecter son équivalent monétaire en Shergold Modulator 6. Alors j'ai cherché sur le net, et trouvé deux modèles:

- une version en finition naturelle 100% conforme à celle de ma basse, vendue sur Paris par quelqu'un dont le discours m'a paru teinté d'approximations; la confiance n'y étant pas, j'ai passé mon chemin,
- une version teintée noire, exactement au même prix, vendue sur Nice par quelqu'un de visiblement plus carré et aux échanges par mail plus rassurants. Rendez-vous pris, nous voilà partis avec Maxounette pour un voyage Azuréen du côté de la Baie des Anges.

Sur place, nous tombons sur un couple d'un peu plus de 70 ans, visiblement très amoureux et complices dans une maison d'artistes. Des sculptures personnelles sur les meubles et aux murs, des assemblages et du détournement d'instruments pour en faire des œuvre d'art, un goût très sûr pour la décoration et l'accueil confortable des visiteurs, et surtout deux vrais personnages:

- elle, un genre de France Gall, dont on devine, malgré les années, qu'elle a du être une jolie nénette dans sa jeunesse. Ancienne attachée de presse de Claude François à la grande époque, ainsi que d'une autre grande vedette féminine des mêmes années, toujours sporadiquement en activité,
- lui, un ancien requin des studios parisiens de la même époque, guitariste s'étant mis plus tard aux claviers, produisant encore pour son plaisir en MAO, mais tourné également vers les images (et le son à l'image) quand son emploi du temps le fait lâcher sa dernière activité, auteur d'essais en quête d'éditeur.

Des gens absolument adorables, charmants, avec lesquels nous avons passé une après-midi inoubliable... mais trop courte, car il nous fallait refaire 350 kms dans l'autre sens pour rentrer à la maison.

Bref, on s'échange quelques références et liens musicaux, et nous repartons avec la Modulator 6 noire dans l'ex flycase de la Telecaster.

Dès le lendemain, je me mets sur le chemin des liens qu'il m'a filés, et je tombe littéralement en arrêt! En guise d'illustration visuelle de l'un de ses morceaux, je découvre une photo sur laquelle figure... la Modulator 6 que je viens de lui acheter, entre les mains d'une jolie blonde.

Ni une ni deux je balance un mail "j'ai trouvé cette photo; c'est la Shergold. Mais c'est qui, la minette qui la tient?". Réponse "c'est ma douce, que tu as vue hier, mais en 1979. J'ai pris cette photo de mes deux perles dès que j'ai acheté la Shergold".

Là, la conjonction entre l'instrument dont je venais de faire l'acquisition et cette photo historique de la même 40 ans plus tôt tenue par la même personne que j'avais appréciée quelques heures plus tôt m'a fait comme un déclic, et incité à lui renvoyer un autre mail: "cette guitare, je ne vais pas l'accrocher comme n'importe laquelle à côté des autres que j'ai au mur, je vais lui faire un support dédié, mais j'ai une faveur à te demander: Je voudrais pouvoir la présenter avec la photo telle quelle. D'accord ou pas?"

Réponse par retour: "Faveur accordée, je t'envoie sous quelques jours une version numérisée de la photo qui puisse gommer les outrages du temps sur le cliché papier que j'ai toujours".

Voici donc ce que j'ai reçu, non sans une réèlle émotion, je dois l'avouer.



Très vite, je me suis mis en branle pour concevoir et fabriquer un cadre en acier qui serve d'écrin à la guitare et à la photo, avec dans l'idée de la suspendre dans ce cadre avec les habituelles fixations que nous avons tous dans nos studios... Et puis Maxounette a fait la tête: "Non, elle mérite une mise en situation bien plus recherchée, trouve autre chose, c'est beaucoup trop banal".

Alors j'ai cogité, et j'ai pondu le même cadre intégrant un support personnalisé qui reproduise la même mise en situation de la guitare que sur la photo, entre les mains de sa co-propriétaire:



Tout en tôle pliée de 20/10 d'épaisseur, mettant en scène en trois silhouettes trois points clés de la photo sous la forme d'une botte bien rouge, d'une cuisse couleur ivoire, et d'une main ivoire aux ongles rouges se refermant sur le manche.

Le cadre en lui-même est peint doré et bleu (selon une technique que je garde pour moi :ange:) pour rappeler les tons d'un autre tableau que j'ai sur le mur d'en face de mon studio, une peinture offerte par une amie qui représente un saxophoniste un peu macchabesque dans ces notes de couleurs-là.

Le mur sur lequel tout cela est posé sera prochainement réhabillé dans une teinte mauve assez foncée qui forcera les contrastes, et la pince qui tient la photo est provisoire puisque j'attends de pouvoir acheter des micro-pinces noires ulra discrètes (mais confinement...)

Compte tenu de l'attachement auquel cet instrument m'a irrésistiblement invité, un peu comme s'il décidait lui-même que j'allais m'approprier AUSSI avec lui le témoignage originel de sa vie, je l'ai dans le même temps confié à un luthier pour quelques réglages necessaires (ayant passé une vingtaine d'années chez son précédent propriétaire comme simple déco sur un pouf lorsque ce dernier s'est définitivement tourné vers les claviers). Réglée au petit poil fin, cette guitare est un vrai plaisir à jouer, et elle sonne sonne sonne! La polyvalence de ses configurations de micro est encore plus géniale en version 6 cordes qu'en basse.

A mon corps défendant, il s'est établi instantanément un lien très fort avec cette belle-là quasiment avant même que nous ayons le temps de jouer et composer ensemble. Sa cosmétique reste en tous points semblable à celle de sa grande sœur (même vernis ridé craquelé, mais sur une peinture noire, quelques pocs mais un binding de manche absolument nickel, toutes les plaques originelles en place). Comme ma basse, elle est également 100% d'origine sans un seul équipement hexogène (et pourtant, nombre de gratteux ont customisé les Shergold avec notamment des micros d'autres marques, ce que je n'ai absolument jamais compris, vu leurs qualités... ou alors ils voulaient retrouver des sonorités bateau sur un design original :noidea:).

Bref, elle est totalement la réponse à mon attente frénétique de la version 6 cordes de la marque... mais déjà mon petit diable intérieur me murmure à l'oreille que la Modulator 12 serait une sorte de graal absolu... :diable:
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Génial ! :bave:
Le teasing en vallait la chandelle :bravo:

Avant j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sur...

Ken Smith Addict

 

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Alors qu'est ce que ça vaut ce type de gratte ??? :tourne:
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Je connais très peu de gens qui aient eu l'occasion d'en essayer. Et si tu demandes à Max, il n'y a rien de mieux!

[ Dernière édition du message le 01/11/2020 à 15:57:27 ]

400
Citation de Trez909 :
Alors qu'est ce que ça vaut ce type de gratte ??? :tourne:


"Vaut" dans quel sens? Financier? La cote a beaucoup augmenté ces dernières années quand on a retrouvé un engouement certain pour ces anciennes trop vite oubliées (l'atelier a fermé en 1989 et la marque a disparu 3 ans après). Disons que c'est très variable en fonction de l'état (beaucoup ont été bidouillées) et de l'intégrité des éléments d'origine, mais c'est rare (et ce fût mon cas, deux fois :ange:) quand on les touche vers les 450€; le plus souvent c'est aux environs de 750/800, avec des pointes parfois jusqu'à 1100€ (là, souvent des mecs qui se touchent le pissou sur je ne sais quelle fausse vague revival).

Dans un sens musical et guitaristique? Bah les basses étaient surnommées "la Rickenbaker anglaise", si ça peut te donner une idée. Les guitares sont d'une versatilité (:mdr:) déconcertante, notamment grâce au système de 7 modules enfichables et interchangeables (entre basse, 6 et 12 cordes aussi) qui présentent des routing différents. J'ai le numéro 1 de chacune (celui de série, typiquement télécastérien dans les options) et un No 5 (comme Chanel :mrg:), le plus complet, avec HB/SC/PhaseIn/PhaseOut. Sur une douze cordes, le mix d'un HB splitté et de l'autre non splitté ajouté à un petit chorus/phasing/flanger (au choix), et tu décolles façon nappes Genesiennes (LE groupe représentatif, puisqu'endorsé quelques années).

Les HB de la marque sont couillus, avec une signature sonore personnelle quand on les passe en SC (pas fenderiens ni typés P90 non plus... autre chose). Les manches sont un régal, les instruments sont équilibrés (un tout petit peu moins pour les basses, l'attache supérieure étant vers la 13/14ème case au lieu de la 12 ou avant). Ma Modulator 4 a un sustain astronomique, la M6 un peu moins (c'est pas de la LP ou de la Firebird, c'est sûr). Non vraiment, ces instruments avant-gardistes en terme de configurations micro étaient une véritable réussite; dommage que la mauvaise gestion industrielle de la marque ait sapé la qualité topissime de leur aspect artisanal et luthesque.

[ Dernière édition du message le 01/11/2020 à 18:40:16 ]