Quelle relation entretenez-vous avec votre instrument?
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hillmore
Le sujet est ouvert à tout musicien qui possède au moins un instrument non-virtuel, acoustique ou amplifié, quel que soit le style, le niveau de pratique, le type de formation, la raison pour laquelle il possède cet instrument et sa marque de bière préférée. On peut présenter un instrument (ou plusieurs!) en expliquant dans quel contexte on l'utilise (pratique en groupe, onanisme, collectionneur, dealer...) et livrer quelques confidences sur la relation qui nous unit à l'objet (passion, alimentaire, fantasme, investissement, souvenir...).
Chaque témoignage étant libre et personnel, merci à tous de garder à l'esprit la qualité subjective et émotionnelle des avis qui seront postés ici!
[ Dernière édition du message le 15/04/2012 à 19:38:09 ]
hillmore
Il s'agit d'une Rickenbacker 4001 de 1974, une basse que j'ai acquise en 1989 pour 3500FF. J'avais 20 ans, 2 ans de pratique chaotique en autodidacte, et j'ai pillé mon livret Ecureuil pour m'offrir cet instrument qui avait presque mon âge et qui m'inspirait beaucoup de respect, teinté parfois d'une certaine crainte de ne pas savoir m'en servir, elle qui était déjà bien marquée par le temps et l'usage... Une phase initiatique en quelque sorte!
C'était ma deuxième basse, je jouais dans un groupe de Heavy Metal et je bossais sur des plans de Saxon, Motörhead, Vulcain, Black Sab, Exploited, GBH... et tout ce que les scènes hard et punk comptait comme trucs accessibles à mon niveau.
Les 2 ou 3 années qui ont suivi, j'ai eu un autre instrument, une autre formation dans un autre registre, puis je n'ai plus joué pendant presque 15 ans... J'ai trimballé cette 4001 dans son sarcophage au gré de mes déménagements comme une sorte d'urne funéraire qui aurait contenu les cendres de mon énergie musicale sacrifiée sur l'autel de la désillusion quotidienne, sans même réellement comprendre pourquoi j'y restais attaché. Bref, c'était la phase du spleen.
Et puis un jour (15 ans plus tard donc), une fée a dépoussiéré la chambre froide où sommeillait la belle (à comprendre même au premier degré: je la rangeais sous un lit!), j'ai trouvé quelques complices motivés et j'ai complètement redécouvert cet instrument (en lui offrant au passage un refrettage bien mérité). Je garde de cette phase de renaissance une impression de retrouvailles joyeuses et sereines où la maturité m'apportait un peu de la patience et de l'humilité nécessaires à la progression et au plaisir de jouer.
Quelques mois plus tard, j'ai acheté une JB avec laquelle je joue 99% du temps, mais j'ai décidé, après moult hésitations et consultations, de restaurer sérieusement ma 4001, sûrement pour contribuer à ce qu'elle poursuive son oeuvre enchanteresse lorsqu'elle se retrouvera un jour entre d'autres mains que les miennes...
LowTide
J'ai aussi arrêté 15 ans, mais j'ai revendu toutes mes guitares sauf une strat et une acoustique Yamaha. Il ne fallait pas revendre les guitares, c'est sûr. J'ai un peu de mal à m'y remettre depuis un an. Je suis toujours à la recherche du feu sacré perdu.
Je n'ai pas de rapports particulièrement affectifs avec mes instruments, ce sont des outils que je respect, sans plus. Il faut dire que la strat est très bonne mais je ne suis pas un grand fan du son strat (c'est balot, j'ai vendu mes Gibson)... La Yamaha est une honnête travailleuse sans grande personnalité, mais elle est juste, c'est toujours ça. Donc ma relation à mes instruments est plutôt froide et rationnelle.
Pas de grandes histoires d'amour. Je suis plus nostalgique de mes amplis bizarrement. Mais pour la plupart je les avais complètement modifiés.
Je me lance dans la lutherie pour voir si ça va me motiver. Je viens de me décider à faire une Brian May red special. Celle-ci va peut-être me plaire, ou bien je vais peut-être la détester si elle est ratée.
LowTide
hillmore
Je n'avais pas pensé à élargir le sujet au matériel annexe (amplis etc.) mais c'est une bonne suggestion tant cela contribue à servir ou desservir un instrument...
Tiens-nous au courant de l'avancement de ta réalisation, et n'hésite pas à venir chercher un petit coup de motivation supplémentaire si l'ampleur de la tâche tente de te décourager (genre "P....n, dans quoi je me suis lancé?!?!?").
David LO PAT
Pour le détail, c'est Doctor Sven qui est modo de la section basse, je suis pour ma part rédacteur chez Audiofanzine.
Je vous prépare donc un petit laïus sur la relation que j'entretiens avec mes instruments !
hillmore
En tous cas, merci d'avoir suggéré la création de ce sujet, et on attend impatiemment ta contribution!
[ Dernière édition du message le 17/04/2012 à 13:05:01 ]
David LO PAT
Anonyme
En ce qui me concerne , 3 instruments qui me tiennent particulièrement à cœur ...
Le premier :
Une Tanglewood Sundance pro deluxe TW45 FPP . Je l'ai depuis 1998 . Toujours hors de son étui , prête à être jouée . J'avais revendu mes 2 autres acoustiques de moindre qualité pour me l'offrir (4500 FF à l'époque) . Son essai en mag' fut une révélation face à des Takamine , Yamaha et consorts de même format (Super folk),tant au niveau du confort de jeu et bien évidemment du son. Elle a subit chutes , concerts sous la pluie , la pratique énervée au médiator de son propriétaire...Et elle est toujours là , vaillante , sonnant divinement... Même si je l'utilise moins maintenant (basse oblige) , sa prise en main (mini une fois/semaine) est une évidence ,un prolongement...
le deuxième :
Une Yamaha AES 800 B .
Celle-ci a été achetée en 2001 pour 450 €(promo) ,dans le même mag' que la précédente . Acquise parce
qu'un groupe m'avait contacté pour tenir le poste de deuxième guitare dans le style funk/rock/fusion. Alors qu'à la base , je n'étais pas du tout attiré par la gratte électrique . L'aventure m'a plu ,finalement. Alors autant avoir un instrument qui ait de la gueule et du son...J'ai eu d'autres grattes électriques après elle . Mais je n'ai gardé que celle-ci ,les autres me paraissant trop "communes" et pour les raisons évoquées avant .
Elle est plus dans son étui que prête à jouer... Un souvenir , en quelque sorte . Mais pour peu que je me décide , je me dit toujours que j'ai vraiment bien fait de la garder
le troisième :
Une basse Lâg modèle Jacobacci ... Bon ,ce n'est pas la mienne ...Parce que la mienne est plutôt dans cet état là ,en ce moment :
En slip !... Pour une révision et de petites améliorations...Parce qu'elle le vaut bien
Ma deuxième basse... Mais , ma première vraie basse ...
Après avoir usé mes doigts sur une basse de sous-marque dont je tairai le nom , je me suis dit qu'il était temps de passer à quelque chose de beaucoup plus sérieux .Acquise fin 2003 , après six mois d'attente interminable entre la parution en catalogue et la réelle mise à dispo' ... Essai de la belle (pour me conforter dans mon intuition) et reparti avec ,sous le bras...J'avais cassé ma tirelire ,à l'époque , pour me l'offrir (950 €)... Elle a été la partenaire de mes premiers concerts en tant que bassiste et de ceux qui ont suivi(juqu'en 2009). Entre-temps , je lui collais un préamp ,histoire d'élargir encore plus sa palette sonore...Et puis l'envie de passer à la cinq cordes s'est fait sentir...Je la délaissais donc pour une Sandberg Jm5... Malgré tout , j'aimerais bien me trouver une d'occaz en 5 cordes (rare), même si j'adore ma Sandberg... Parce que la Jaco , c'est réellement de la p@*#!n de basse : belle lutherie , un sustain à mourir , hyper confortable , légère et un son bien à elle...
En attendant , j'ai envie , à nouveau , qu'elle me redonne ce qu'elle m'avait toujours apporté : du gros kiff
[ Dernière édition du message le 05/04/2013 à 19:23:03 ]
Urban Koala
hillmore
sa prise en main [...] est une évidence ,un prolongement...
C'est beau...
Vu que j'ai, maintenant , ce qu'il me faut pour m'enregistrer convenablement...
Et donc pour nous une chance de l'entendre prochainement!!!
Alors je lui refais une beautée à ma Jaco ...
Vu la bienveillante complicité que tu entretiens avec tes instruments, nul doute que tu sauras la sublimer!
@koala: impatient de te lire!
Anonyme
Thx Hillmore ... Je suis un sentimental , hein ?
@hillmore=> m'autorises-tu à mettre ce topic en lien dans ma signature pour qu'il soit plus vu/lu ? Il le mérite ,non ?
[ Dernière édition du message le 05/04/2013 à 22:02:21 ]
hillmore
Oui, bien sûr!
Anonyme
Voilou ,c'est fait . Ca te va ?
Aimer son instrument, c'est aussi s'aimer soi-même!
hillmore
Anonyme
Anonyme
Son corps est doux et chaud. Certes, ses 34 ans (puisqu'elle est de 1979) ont un peu marqué sa peau satinée, sur laquelle le vernis se prend à souligner les attendrissantes ridules qui couvrent sa ravissante physionomie, mais elle n'en a que plus de charme encore. Ce charme qui fait chavirer mon émoi à chaque fois que je pose mes mains sur elle.
Je la trouve à nulle autre comparable tellement son caractère présente de facettes. Elle sait tout à la fois se faire douce et onctueuse lorsque nous partageons des moments calmes, que déterminée et grondante lorsque ces moments s'électrisent. Placide ou mécontente, elle a en toutes circonstances une voix qui sait parfaitement se faire entendre, mais préservant toujours un sens inné de la nuance.
Bon, en même temps, elle vient de me faire un petit caprice… il semblerait qu'elle ait deux fils qui s'touchent. Je sais, ça ternit un peu le tableau, mais je suis définitivement raide dingue de ma Shergold Modulator 4.





Fan inconditionnel de GENESIS, et en particulier de Mike RUTHERFORD, j'ai toujours bavé comme un animal devant son set de Shergold, dont la fameuse double manche Modulator 4/12 splittable. Et j'ai été carrément foudroyé ce jour de 1978 où dans un magasin de Pigalle où j'allais acheter une Big Muff, je me suis retrouvé devant une Modulator 4/12 non splittable. Cette vision m'a à jamais inoculé le virus, et j'ai tenté de vivre avec le feu de cette brûlure en moi.
Jusqu'à un mercredi de Février 2010 où le site du boncoin, qui n'était pas encore devenu le théâtre de jeu systématique de tous les aigrefins et escrocs de la terre, m'a collé la deuxième monstrueuse claque de ma vie: la blonde s'offrait à moi moyennant un déplacement en Vendée. J'avais presque réussi à enfouir au plus profond de moi le désir – jugé inaccessible – de posséder un jour ce magnifique instrument, et elle était là, pour un prix somme toute des plus abordables.
Ni une ni deux j'en parle à ma brune ministre des finances (c'est gonflé, hein, de demander à son épouse son approbation pour aller fricotter avec une maîtresse blonde!), qui, voyant mes yeux scintillants et mon enthousiasme survolté, me donne illico son approbation (oui, j'ai aussi une femme en or, mais c'est pas l'objet du topic).
Le samedi suivant, nous avons fait 400 bornes aller et 400 bornes retour sous des épaisseurs de tonnes d'eau absolument apocalyptiques (ça doit être mon côté Hollande quand il a quelque chose à célébrer!). Le vendeur la vendait sans housse ni flycase; nous le savions. Nous avions donc pris soin de nous munir d'une épaisse couverture pour entourer la belle et la poser sur la banquette arrière de la voiture.
Depuis, je l'aime, je l'aime, je l'aime. Ma toute première démarche a été de lui acheter un fly pour qu'elle repose dans un espace le plus douillet et protecteur possible. Quand j'ouvre ce fly, et que je vois ma Shergold étendue sur sa fourrure noire brillante, j'ai toujours ce même coup au cœur qu'en 1978 à Pigalle.
J'ai pas mal de matériel accumulé depuis ma première pelle de 1976. Si j'ai arrêté presque 20 ans la pratique quotidienne, je possède toujours ma copie Les Paul de 1978 en parfait état de marche, mais ma Modulator, c'est réellement MON bijou, ma perle rare.
Le mec à qui il prendrait l'idée saugrenue de me la voler est prévenu: je le traquerai sans répit pour le crever comme un chien dans des souffrances aussi longues qu'indescriptibles.
Qu'un coup de Trafalgar financier m'impose de faire des choix, et je revendrai tout ce que j'ai SAUF ma Modulator. Elle a su m'emprisonner dans une forme de magnétisme dont je n'ai aucune envie de me défaire. Je suis tout simplement fier et comblé d'avoir pu la faire mienne. Et puis elle est un peu comme la justification de l'adage qui veut qu'on ne doit jamais renoncer à ses rêves d'enfant.
hillmore
Je la trouve à nulle autre comparable tellement son caractère présente de facettes. Elle sait tout à la fois se faire douce et onctueuse lorsque nous partageons des moments calmes, que déterminée et grondante lorsque ces moments s'électrisent. Placide ou mécontente, elle a en toutes circonstances une voix qui sait parfaitement se faire entendre, mais préservant toujours un sens inné de la nuance.
[...]Elle a su m'emprisonner dans une forme de magnétisme dont je n'ai aucune envie de me défaire. Je suis tout simplement fier et comblé d'avoir pu la faire mienne. Et puis elle est un peu comme la justification de l'adage qui veut qu'on ne doit jamais renoncer à ses rêves d'enfant.
Ykar, ton témoignage est aussi touchant que ta Shergold est magnifique!
Et quelle maturité!!!
kyrcnos
Super topic, vraiment très intéressant et plaisant à lire.
Je posterai un essai sur ma basse fétiche, une Kramer 450B de 1975. Basse tellement importante à mes yeux que je l'ai dans la peau... Un aperçu pour patienter:
"C'est pas ce que vous croivez" "le premier film qu'avec des fautes de grammaire"
"Mais moi je vais vous faire montrer que qu'est-ce que je dis c'est qu'est-ce qui faut retiendre"
[ Dernière édition du message le 06/04/2013 à 12:21:34 ]
Elemmir
La flemme est l'avenir de l'homme. Pff, jsuis fatigué je ne vais pas plus lo..
Urban Koala
J'ai commencé la basse à 13 ans avec une jim harley précision, qui m'a vite dégoûté, car très mal réglé. J'ai toutefois pu faire mes premières armes avec, à grand renfort de Beatles et de Nirvana. Fallait bien commencer quelque part.
Déçu autant par le son que par la qualité générale de cet instrument, au bout de deux ans, j'investis dans une hohner en acajou, sympa mais pas top.

J'ai eu aussi entre temps une fretless de la même marque, mais c'était un peut trop compliqué pour moi à cet époque, j'aimais le son (qui me rappelais celui de la contrebasse, sans vraiment me rendre compte du son que pouvais produire une grand-mère), j'essayais de repiquer quelques petits phrasés qui me plaisaient bien, sans trop y croire ni y arriver. J'ai eu le désir de savoir improviser à cet époque, j'ai alors commencé à prendre des cours avec un prof sérieux. J'ai investi alors dans une fender Roscoe Beck 5 cordes, dont le manche trop large m'amène à l'échanger avec une thumb Warwcik (première découverte de ces délicieux instruments).
Je l'ai aimée cette Thumb, c'est là que j'ai commencé à découvrir l'importance de la lutherie ds instruments, des bois qui les composent. Cette Thumb grognait de manière incroyable, ça me plaisait. Je trouvais enfin un instrument qui avait du répondant, je la caressais, je slappais, je tapais, tout sonnait (enfin, lorsque la technique ne me faisais pas défaut!). Premières impros, premiers standards jazz, j'arrivais enfin à prendre pied dans la musique, telle que je l'entendais et voulais l'aborder.
Finalement trop lourde, j'investis dans une jazz mexique en parallèle, dont j'aimais bien le côté "jouet".
Elle m'a suivi quelques années, mais le manche n'avait pas 24 cases, l'électronique passive me décevait en slap, je la vends donc au profit d'une Jazz-bass 24, sur laquelle je finis par mettre des micros delano. Le pied!
Je découvre des techniques plus "incendiaires (dans la limite de ma dextérité), j'ose, je compose (enfin, je bricole), j'apprends aussi à régler mes instruments, ce qui m'aide à faire évoluer ma technique.
Je fais défretter ma thumb (je déconseille cela, les touches Wengé ne sont pas appropriées pour la fretless, trop fragile). Durant quelques années, je la joue, avec toujours le désir de me rapprocher d'un son contrebasse.
Puis, premiers salaires, je décide de revendre tout mon matos, et investir dans ce dont j'ai toujours vraiment rêvé: les Warwick streamers.

J'achète aussi une contrebasse, ayant pu en essayer entre temps, je me rends compte que je ne pourra jamais approcher ce son avec des basses électriques, même fretless.
Je bidouille, bricole (électronique, micros, toussa). Je me retrouve avec deux armes de destruction massives (après un léger passage par fender US standard et deluxe très décevant).
J'ai vraiment trouvé avec ma LX et ma stage II deux instruments au caractère assez différant, avec du répondant, squi m'accompagnent dans mon apprentissage de la musiqe, mais aussi dans leur fonction exutoire (à vrai dire, cette musique à toujours eu cette fonction pour moi). Je les prends souvent avec moi, quelque fois dans mes déplacements pros. C'est un peu mes doudous!
Ma contrebasse, c'est autre chose. C'est le monde de la rue, du manouche. Quand je la joue, j'ai vraiment l’impression d'être un koala agrippé à sa branche d'eucalyptus! Je lui fait des gros câlins, je l’attaque, elle me le rend bien. Je peux la trimbaler partout, je n'ai pas peur de l'abîmer, vu que je ne lai payée que 500 euros. Quand je saurai vraiment en jouer, peut-être que j'investirai dans une meilleure (bien que la mienne sonne étonnamment bien, mieux que certaines à 2000 euros que j'ai pu essayer!
Sinon, je fais un peu de guitare, mais là, c'est vraiment pour bosser le jazz. Et je vais tenter de me mettre mollement au clavier, mais c'est pas gagné...
Mais, pour conclure, j'aime mes basses, j'aime leur bois, leur chaleur, leur sustain, leurs harmoniques. Je suis amoureux du soin de ces instruments, et je considère la basse comme le plus bel instrument du monde. Après la contrebasse!
[ Dernière édition du message le 06/04/2013 à 12:47:19 ]
Anonyme
W-Addict
chose promise chose due : j'avais promis dans un autre sujet de répondre à celui-ci donc je m'exécute
Voici un petit tout d'horizon de mes instrus, et "notre histoire"
Pour commencer : ma première basse

C'est la "Sepultubass", car elle a été dédicacée par Sepultura . Le jeu de mot est pourri si vous ne connaissez pas ce groupe
J'ai acheté cette basse à Cash Converters avec ma première paye de mon premier boulot d'été. ça en fait des premières fois !!!!
Ma deuxième basse (c'est une photo du modèle, pas de la mienne car je l'ai prêtée à un ami, justement un des deux qui m'a fait acheté la première
Ma première 5 cordes. C'est la période où je découvre le néo-métal, la team nowhere, le slap. Bref plein de bonnes choses. Je l'ai payée en 10 fois , en me serrant grave la ceinture (j'étais étudiant). Détail marrant : à la base j'avais commandé un modèle moins cher : une EDB (aussi en 5 cordes). Le vendeur du magasin n'avait pas remarqué l'erreur
J'ai ensuite eu comme instrument cette guitare :

C'est mon père qui me l'a offerte. C'est une entrée de gamme d'une marque inconnue, rien de transcendantal. C'est pas une Gibson
Voilà ma "régulière" :

C'est une Warwick, une corvette Std en 5 cordes, une allemande. Corps en frêne avec micros passifs MEC J/J et électronique MEC 2 bandes (push/pull pour passer en passif). Manche vissé en ovangkol avec une touche en wenge et 24 cases. Une tuerie, un amour fou. J'étais séduit par les warwicks :leur esthétique (tant la forme que les finitions huilées laissant apparaître le bois). Je suis rentré dans un magasin au hasard et je l'ai vue. On a passé un moment ensemble. Puis je suis rentré...seul. Je ne pensais plus qu'à elle. Je suis retourné la voir, on a repassé un moment ensemble. Puis je suis de nouveau rentré chez moi...avec elle
Je termine avec mon dernier achat :

C'est une magnifique Alhambra 4F. J'ai participé à un projet "théatre" en intégrant une troupe sur la pièce "Noces de sang" de Federico Garcia Lorca. J'ai eu un petit rôle et j'ai composé la musique de la pièce avec un des deux loustics qui m'a fait attraper le virus du zicos
voilà mes p'tis instru et mes histoires. Un instrument c'est plus qu'un banal créateur de son (de bruit?), plus que des détails techniques. C'est un objet de fantasme, une thérapie, une extension de soi. C'est la joie, la peine, l'amour, la haine. C'est sans artifice, on ne ment pas à son instru. C'est une carte pour un voyage, pour rencontrer les autres, pour se découvrir soi. La musique m'a ouvert au monde, ouvert aux autres, m'a fait lire, regarder des films, découvrir des horizons, m'intéresser à l'Art, bref voir le monde sous d'autres angles.Je suis qui je suis suis au travers de mes instruments, grâce à tout ce qu'ils m'ont apporté.
Ce sujet est très intéressant et ça m'a fait bien plaisir de voir que derrière tous nos "joujoux" pour lesquels on se ruine ( le porte-feuilles, le dos aussi
Je terminerai avec une réplique culte pour un jeu vidéo : "et toi tu joues à quoi ?"
[ Dernière édition du message le 07/04/2013 à 00:35:37 ]
hillmore
Quand je la joue, j'ai vraiment l’impression d'être un koala agrippé à sa branche d'eucalyptus! Je lui fait des gros câlins, je l’attaque, elle me le rend bien.
J'adore le rapport carrément nourricier qui te lie à cet instrument!!!
C'est une carte pour un voyage, pour rencontrer les autres, pour se découvrir soi.
Anonyme
un koala agrippé à sa branche d'eucalyptus! Je lui fait des gros câlins
Doktor Sven
Donc mes basses et moi … déjà, j'ai écris mes, je suis donc polygame. En revanche, je ne suis ni un collectionneur (c'est à dire que je ne possède aucun modèle prestigieux et/ou rare), ni un GASeur (c'est à dire que je ne fais pas circuler les instruments, revendre, acheter, revendre …).
Je suis un utilisateur au sens "outil". En revanche, je suis extrêmement maniaque vis-à-vis du matériel et à ce titre, mes instruments sont issus d'un long process de réflexion (en amont de l'achat, au travers d'un "cahier des charges"), et de customisation en cours de fabrication (pour ceux sortis de la main d'un luthier ou d'un custom shop) ou post fabrication (pour ceux achetés d'usine puis modifiés selon mes besoins). Mes instruments sont une extension de moi-même, leur forme et leurs fonctions sont conçues ou adaptées pour mon usage. J'ai actuellement 6 basses et une guitare, seule l'une des basses est entièrement d'origine (la G&L SB2, elle est tellement typée dès le départ qu'elle est presque un custom shop).
J'investis donc beaucoup envers mes instruments, et pas seulement en terme financier mais en terme d'implication sur leur design, leur ergonomie, les fonctionnalités, dans le moindre détail. J'ai des amis qui sont dans l'esprit "le son est dans les mains, le musicien s'adapte à l'instrument". Le son est effectivement dans les mains, mais l'instrument doit servir cette intention. Un instrument qui me limite ou me force à modifier un aspect de mon jeu est intolérable.
En raison de cet investissement je suis extrêmement attaché à mes instruments. A deux exceptions près au cours de 15 ans de pratique (un vol d'instrument, une revente pour cause d'erreur de casting) je ne me suis jamais séparé d'une basse (au grand dam de Mme Sven).
En retour, je suis très exigeants avec ces instruments. J'attends d'eux une réponse parfaite à la moindre de mes sollicitations, une fluidité. L'instrument doit être "transparent", laisser couler l'intention de l'esprit jusqu'au son, sans qu'on perçoive de restriction dû à l'intermédiaire (la main, l'instrument).
J'ai la même attitude avec mon ampli (c'est pas n'importe quel ampli, c'est MON stack, sélectionné parmi tout ce que ce que les fabricants de l'époque et de maintenant peuvent offrir) et mon pedalboard (chaque pédale sélectionnée impitoyablement).
I must not fear. Fear is the mind-killer. I will face my fear.
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