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Lâg Tramontane T77D
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Test de la Lâg Tramontane T77D

Guitare acoustique Dreadnought de la marque Lâg appartenant à la série Tramontane 77

Test écrit
11 réactions
Une folk au goût Lâg

La voilà enfin, la petite Française (fabriquée en Chine) de notre comparatif. La série Tramontane connait un grand succès et la T77D (pour Dreadnought) a séduit un bon nombre d’apprentis guitaristes dans l’hexagone. Est-ce grâce à ses qualités intrinsèques ou par pur chauvinisme ?

Made in China ne veut pas obli­ga­toi­re­ment dire « fabriqué par des enfants handi­ca­pés payés 1 centime de l’heure pour une qualité exécrable ». Les Chinois exportent des guitares en masse depuis long­temps et leur savoir-faire s’est consi­dé­ra­ble­ment amélioré. Et si leur niveau de vie est encore beau­coup plus faible que le nôtre, le revenu moyen de l’ou­vrier a augmenté et dépasse main­te­nant celui d’autres pays à main d’œuvre pas chère (Inde, Viet­nam…). On peut donc serei­ne­ment se tour­ner vers cette petite guitare dont le cahier des charges a été dicté par l’équipe du luthier borde­lais.

Ze french touch

Lâg Tramontane T77D

Quand on m’a tendu cette T77D, j’avoue que sa plas­tique m’a séduit immé­dia­te­ment. Le vernis brillant en couche mince est du plus bel effet, et le construc­teur à même pensé aux excès de sébum de nos petites mimines en choi­sis­sant un autre vernis pour le manche, satiné cette fois. On s’at­tend donc à une glisse incom­pa­rable, tel le dernier rasoir Quat­tro Proglide à 12 lames affu­tées par un maître ninja ances­tral. D’au­tant plus que les frettes présentes ne dépassent pas de la touche. Heureu­se­ment me direz-vous, mais j’ai déjà vu des instru­ments plus onéreux touchés par des problèmes de ce genre.

En y regar­dant de plus près, on voit une belle tête en acajou, chaus­sée de méca­niques noires. Les ingé­nieurs français auraient-ils succombé à la mode du noir satiné au détri­ment de la qualité ? Point du tout, car ces tuners sont à bain d’huile. Un choix parti­cu­liè­re­ment agréable pour s’ac­cor­der avec préci­sion sans s’éner­ver, et assez rare dans cette gamme pour être salué.

Lâg Tramontane T77D

Les bonnes surprises conti­nuent, car l’acajou est abon­dam­ment utilisé (j’adore l’acajou et je suis loin d’être le seul dans ce cas). Que ce soit pour le dos, les éclisses, le manche et même la table d’har­mo­nie (contre­plaquée, ne rêvons pas), cette chinoise ne jure que par cette essence. Excep­tion faite de la touche et du cheva­let qui restent logique­ment en palis­sandre dont la densité supé­rieure convient mieux à ces parties cruciales.

Quand les autres guitares d’en­trée de gamme utilisent du plas­tique, Lâg ne lésine pas et choi­sit le graphite pour la consti­tu­tion de ses sillets. Celui du cheva­let est compensé afin de garan­tir la justesse des notes en bas du manche, qui reste inac­ces­sible, comme pour toutes les dread­noughts.

Côté fini­tion, si la rosace n’est pas patiem­ment sculp­tée à la main, sa forme ovale et son orne­men­ta­tion sobre (une croix occi­tane) font le job digne­ment. En bais­sant la tête (la vôtre pas celle de l’ins­tru­ment) sous celle-ci, on peut décou­vrir l’ac­cès au truss rod, comme sur la majo­rité des guitares folk.

Enfin, les aspects pratiques ne sont pas négli­gés, car une attache-cour­roie est vissée au dos du manche, permet­tant l’uti­li­sa­tion de votre sangle favo­rite.

Jet Lâg

Lâg Tramontane T77D

La prise en main est on ne peut plus natu­relle et le vernis satiné tient ses promesses. Ceux qui ont l’ha­bi­tude de jouer sur une élec­trique se senti­ront rapi­de­ment chez eux tant la glisse est facile. Son manche est un peu épais, mais devrait conve­nir aussi bien aux adeptes de barrés acadé­miques qu’à ceux qui aiment jouer du pouce gauche.

Reste à jouer et écou­ter la belle, équi­pée en stan­dard de cordes D’ad­da­rio EXP, pour notre plus grand bonheur, car vous n’au­rez pas besoin de les chan­ger sitôt la guitare ache­tée.

Aca Joue !

Pour un guita­riste, l’acajou est syno­nyme de chaleur et d’équi­libre entre les graves, les médiums et les aigus. Dès le premier gratouillage, on constate que la chaleur est bien là, mais on est surpris par le faible niveau sonore déli­vré. 

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Lâg Tramontane T77D

Les médiums sont bien présents, la chaleur est palpable, et le son fran­che­ment velouté. La Chinoise propose donc une couleur de son fran­che­ment diffé­rente de ses concur­rentes dotées de tables en épicéa.

Comme toujours, c’est une ques­tion de goût, mais il est indé­niable que les graves ne vrom­bissent pas et que les aigus sont fran­che­ment en retrait. Même en attaquant comme un sourd, la projec­tion est juste correcte. Et, bien que sa struc­ture « tout acajou » laisse présa­ger d’un sustain long comme une jour­née sans guitare, on reste un peu sur notre faim. 

Voyons alors ce qu’elle donne avec un petit gimmick blues rock :

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La faible projec­tion choque moins, ça sonne moins renfermé qu’en jouant des accords ouverts. Mais le son reste terne, on aime­rait un peu plus de brillance. Encore une fois, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, et certains peuvent être friands de ce type de son feutré.

Peut-être préfère-t-elle la douceur aux grosses attaques fina­le­ment ? 

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Lâg Tramontane T77D

La faible projec­tion incite à attaquer fort, mais qu’on la caresse ou qu’on la maltraite, la présence n’est pas phéno­mé­nale. Le bour­don est anémique, et les aigus ne s’en­tendent réel­le­ment que lorsqu’ils ne sont pas dési­rés…

J’au­rais dû penser à enre­gis­trer une ryth­mique reggae « à la roots », vous auriez entendu le réel poten­tiel de cette belle rousse, car elle s’en sort bien mieux en jeu saccadé/étouffé. Elle ne fait alors réson­ner que la « pulpe » du son, quelle que soit la force de l’at­taque à la main droite. 

Notez égale­ment que l’uti­li­sa­tion de cordes à forte gauge très brillantes pour­rait peut-être contre­ba­lan­cer le son mat constaté.

C’est du roots, man, qu’il nous faut

Pour 179 € envi­ron, Lâg nous propose une guitare fran­che­ment réus­sie sur le plan esthé­tique, mais qui ne fera pas l’una­ni­mité côté son. Je la conseille­rais plus parti­cu­liè­re­ment à ceux qui veulent jouer du blues ou du reggae « à la roots ». Les rockeurs préfè­re­ront sans doute d’autres modèles plus « punchy ».

Merci à Paul Beuscher de nous avoir accueillis dans leur maga­sin.

 

Points forts
  • Vernis et finition au top
  • Mécaniques à bain d’huile
  • Aptitude au jeu étouffé
Points faibles
  • Graves et aigus en retrait
  • Projection faible

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