Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Le film de Tavernier Coup de Torchon est tiré de ce bouquin; le Sud poisseux des USA, peuplé de dégénérés arrivistes, violents et racistes, et au milieu un shériff qui en a marre d' être pris pour un con et qui va mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Excellent, facile, jubilatoire.
crossroads
C'est agréable à lire, très intéressant, assez drôle et plutôt honnête.
Certaines fois c'est jubilatoire (le passage sur Carla Bruni!).
Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/
Anonyme
Bref un bon gros petit bouquin pour avoir des repères élémentaires.
[ Dernière édition du message le 26/09/2009 à 11:51:21 ]
a.k.a
Je suis en ce moment dans En Rade, qui narre l'histoire d'un couple bourgeois qui fuit Paris et ses créanciers charognards. Le jeune homme et sa femme souffrant épisodiquement d'un mal sans nom (fatigues, céphalées, névralgie) arrivent au château de Lourps, situé dans la campagne de basse normandie, chez un oncle de l'homme. Les descriptions sont à la fois saisissantes de réalisme par la justesse de ton et la fermeté libre de la syntaxe et à la fois très poétiques, envoûtantes et inquiétantes par moments, avec cette touche de préciosité, de délire léxical (le nom des pierres). Je viens de commencer donc je ne peux guère en dire plus. Je copie-colle par contre un passage pour que vous vous fassiez une idée. Le soir venu, fourbu, le couple rejoint une chambre lointaine du château, accompagné par l'oncle. L'homme peine à se sentir à l'aise dans un tel lieu, mais finit par trouver le sommeil :
Il alla visiter les portes ; les pênes ne marchaient pas et, malgré ses efforts, les clefs s'entêtaient à ne point tourner ; il finit par adosser une chaise contre la porte d'entrée pour empêcher le battant de s'ouvrir, puis il revint à la fenêtre, sonda les ténèbres des vitres et, harassé d'ennui, se coucha.
Le lit lui parut rugueux et le traversin aiguillé par des barbes trop pointues de paille ; il se tassa dans la ruelle, afin de ne pas éveiller sa femme qui s'assoupissait, et, à plat sur le dos, il examina avant que d'éteindre la bougie, le mur de l'alcôve, tapissé comme ceux de la chambre de papier treille.
Il s'appliquait à engourdir ses angoisses par des occupations mécaniques et vaines ; il compta les losanges du panneau, constatant avec soin les morceaux rapportés du papier de tenture dont les dessins ne joignaient pas ; soudain un phénomène bizarre se produisit : les bâtons verts des treilles ondulèrent, tandis que le fond saumâtre du lambris se ridait tel qu'un cours d'eau.
Et ce friselis de la cloison jusqu'alors immobile s'accentua ; le mur, devenu liquide, oscilla, mais sans s'épandre ; bientôt, il s'exhaussa, creva le plafond, devint immense, puis ses moellons coulants s'écartèrent et une brêche énorme s'ouvrit, une arche formidable sous laquelle s'enfonçait une route.
Peu à peu, au fond de cette route, un palais surgit qui se rapprocha, gagna sur les panneaux, les repoussant, réduisant ce porche fluide à l'état de cadre, rond comme une niche, en haut, et droit, en bas.
Et ce palais qui montait dans les nuages avec ses empilements de terrasses, ses esplanades, ses lacs enclavés dans des rives d'airain, ses tours à collerettes de créneaux en fer, ses dômes papelonnés d'écailles, ses gerbes d'obélisques aux pointes couvertes ainsi que des pics de montagne d'une éternelle neige, s'éventra sans bruit, puis s'évapora, et une gigantesque salle apparut pavée de porphyre, supportée par de vastes piliers aux chapiteaux fleuronnés de coloquintes de bronze et de lys d'or.
Derrière ces piliers, s'étendaient des galeries latérales, aux dalles de basalte bleu et de marbre, aux solivages de bois d'épine et de cèdre, aux plafonds caissonnés, dorés comme des châsses ; puis, dans la nef même, au bout du palais arrondi tel que les chevets à verrières des basiliques, d'autres colonnes s'élançaient en tournoyant jusqu'aux invisibles architraves d'un dôme, perdu, comme exhalé, dans l'immesurable fuite des espaces.
Autour de ces colonnes réunies entre elles par des espaliers de cuivre rose, un vignoble de pierreries se dressait en tumulte, emmêlant des cannetilles d'acier, tordant des branches dont les écorces de bronze suaient de claires gommes de topazes et des cires irisées d'opales.
Partout grimpaient des pampres découpés dans d'uniques pierres ; partout flambait un brasier d'incombustibles ceps, un brasier qu'alimentaient les tisons minéraux des feuilles taillées dans les lueurs différentes du vert, dans les lueurs vert-lumière de l'émeraude, prasines du péridot, glauques de l'aigue-marine, jaunâtres du zircon, céruléennes du béryl ; partout, du haut en bas, aux cimes des échalas, aux pieds des tiges, des vignes poussaient des raisins de rubis et d'améthystes, des grappes de grenats et d'amaldines, des chasselas de chrysoprases, des muscats gris d'olivines et de quartz, dardaient de fabuleuses touffes d'éclairs rouges, d'éclairs violets, d'éclairs jaunes, montaient en une escalade de fruits de feu dont la vue suggérait la vraisemblable imposture d'une vendange prête à cracher sous la vis du pressoir un moût éblouissant de flammes !
La phrase de ma signature est de lui.
crossroads
Bon le style est pas des plus fluide, mais ça se lit.
Le contenu est très intéressant, très documenté.
Ca peut se diviser en 5 parties :
- la jeunesse du Che, avec les voyages, la prise de conscience politique, jusqu'à la rencontre avec Castro : plutôt à prendre à titre d'information,
- la guérilla dans la sierra cubaine : intéressant pour comprendre les différents mécanismes qui ont menés à la victoire,
- la mise en place d'une gestion de Cuba auto suffisante, reformes agraire, industrialisation, planification...
- la prise de conscience que le changement ne peut avoir lieu que si on change aussi l'homme
Ces deux parties sont les plus captivantes, avec des analyses de la bureaucratie, des relations politiques...
-Les 2 guerrillas finales : assez pathétiques...
Bref au moins je comprends mieux le mythe.
Je vais regarder les 2 films de Soderbergh mais je sens que je vais être déçu!
Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/
Anonyme
Anonyme
Encore un livre sur les japonais ?!
Ils sont tellement fascinants qu’ils méritent bien les multiples ouvrages à leurs sujet, surtout comme celui-ci, de grande qualité.
J’avais parlé ici il y a de cela quelques temps de « Enigmatique Japon » de Alan Mc Farlane dont j’avais fort apprécié l’ouvrage.
Là, c’est une descente encore plus en profondeur dans la société japonaise.
Karyn Poupée est journaliste et pas anthropologue ou ethnologue et elle nous livre là un petit pavé de 500 pages sur la mentalité, les mœurs, la gestion des ressources, la technologie, les rapports sociaux, la famille, le couple, le sexe, l’éducation, le milieu professionnel, la politique, l’organisation des sociétés de service etc etc…le tout avec une grande précision et un luxe de détails, sans angélisme ni diabolisation.
Un livre génial, très bien écrit, clair, qui vous file le vertige quand l’auteur nous décrit l’avancée technologique qui nous donne l’impression d’avoir un sacré retard et paradoxalement, les « simples » règles de bases qui régissent et structure l’individu dans la société.
Vivement conseillé pour les curieux du Japon, ce livre déjà primé, est une référence incontournable.
Le soir avant de me coucher
La couverture traduit mal la qualité de l’ouvrage.
En effet, c’est une peinture romantique qui devrait illustrer ce récit absolument incroyable que nous livre Jean-François Cavanna.
Dans l’ombre de » Hara Kiri » et « Charlie Hebdo » on oubli aisément quel excellent écrivain et conteur il est. La langue est belle et sensible mais elle sait aussi faire une place à l’argot, parce que quelques fois il en faut.
Dans cet ouvrage il nous raconte la deuxième guerre comme il l’a vécu : la fuite de Paris à vélo (sa description des routes bondées de parisiens quittant la capitale, routes de la proche banlieue parisienne où la nature a encore sa place, cette description mérite un tableau), sa réquisition dans les S.T.O, sa rencontre avec les femmes russes, les bombardements de Berlin, les morts (rares dans le livre, ce qui leur donne un impact fort) la faim, la maladie, mais aussi les rires, les chansons, l’amour, petite histoire dans la grande histoire.
Dans sa courte introduction il dédie son livre à tous les pauvres cons comme lui qui se sont retrouvés au beau milieu d’une guerre sans avoir rien demandé. Et c’est peut-être bien cette proximité, que ce con ça pourrait être des types comme nous qui fait que le livre est une réussite.
J’en suis au 3/4 et je me dis qu’un jour dans les cours de français on étudiera la seconde guerre mondiale avec ce livre.
Javier Guante Hermoso
Anonyme
Pas encore lu "Les Ritals" mais c'est prévu.
Javier Guante Hermoso
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