Une histoire de Papa Kloug
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Ça c'est kloug
14376
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 16/09/2005 à 00:53:06Une histoire de Papa Kloug
Elle avait 15 ans. Pas mal de problèmes aussi. Un peu la "Fait Divers" de téléphone. Comme pas mal de gens qui ont été obligés de grandir plus vite, elle était vachement mure pour son âge.
Ses parents étaient divorcés, et parfois je voyais bien qu'elle n'avait pas la pêche.
"Prof de gratte" ce n'est pas comme Professeur de Piano. C'est autre chose, parfois c'est une autre musique que tu enseigne, souvent c'est un autre statut que tu portes.
Quand tu aimes les autres tu apprécies leur proximité. Quand tu as quelques ados parmis tes élèves, que tu vois que ça ne va pas, et bien tu parles. Tu leurs parles. Ce n'est pas les parents qui vont le faire. Ce ne sont pas les profs du bahu.
Alors je leurs parle. Et elle, je lui parlais. Je lui parlais comme aux autres, mais un soir j'ai reçu un texto.
Ses parents étaient divorcés, et parfois je voyais bien qu'elle n'avait pas la pêche.
"Prof de gratte" ce n'est pas comme Professeur de Piano. C'est autre chose, parfois c'est une autre musique que tu enseigne, souvent c'est un autre statut que tu portes.
Quand tu aimes les autres tu apprécies leur proximité. Quand tu as quelques ados parmis tes élèves, que tu vois que ça ne va pas, et bien tu parles. Tu leurs parles. Ce n'est pas les parents qui vont le faire. Ce ne sont pas les profs du bahu.
Alors je leurs parle. Et elle, je lui parlais. Je lui parlais comme aux autres, mais un soir j'ai reçu un texto.
Léo 2003
1167
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
91 Posté le 08/09/2006 à 11:22:06
On a consommé le plaisir à nouveau.
On a consommé cinq jours, cinq nuits. Collés l'un à l'autre. Collés dans le train, collés au clavier du téléphone à tapper des sms.
Elle me disait des mots tous bas à l'oreille.
"- Tu vois Léo, tout ce que tu as voulu, je te le donne. Je n'ai plus de carapace : je joue le jeu pleinement maintenant. Tu vois c'est fusionnel, c'est ce que tu voulais non ?"
Les nuits passées à se répéter que l'on s'aimait dataient de l'année précédente. J'en avais chié pour guérir d'elle. J'avais tellement pleuré lorsque j'étais avec elle que lorsque je l'ai quitté, j'étais soulagé.
Mais malgré tout j'étais amer et plus que tout j'étais complêtement flippé. J'ai souffert de tous les maux. J'ai eu des acouphènes (ça va mieux dieu merci). J'ai suivi une psychologue qui m'a appris des trucs extra et m'a bien accompagné à apprendre à me connaître.
Mais le grand bond, ce fut les acouphènes. Et la solution géniale, ça a été un thérapeute spécialisé. Car dans ce genre de problème, s'il y a une certaine atteinte du nerf auditif, il y a aussi et beaucoup de l'anxiété. Résoudre son anxiété c'est accepter l'existence de ces sifflements jusqu'à les oublier pour finalement ne plus les entendre du tout.
Seulement pour résoudre son anxiété, il a fallu aller à la pêche à ma propre histoire. Comprendre mes comportements acquis dans l'enfance. Les changer. Aujourd'hui je sais même pourquoi j'ai aimé cette fille et quelles carences de mon enfance y trouvaient en même temps la satisfaction et le soulagement.
La belle italienne était revenue, ça aurait dû être magique. En fait j'étais sceptique. Perplexe.
J'avais fini par avoir peur d'elle et surtout je ne voulais pas refaire le parcours de la descente aux enfers dont je revenais.
À la fin du cinquième jour, ce fut le sixième soir Je sais, l'arithmétique est bizarre. Mais elle était revenue un soir. Et arrivé à ce soir là, je dû la quitter pour aller en répétition.
Alors, je redescendis sur terre. J'ai analysé la situation à froid puisque j'étais loin de son emprise. J'ai pris peur aussi pour tout ce que j'avais souffert. J'ai téléphoné à tous mes amis. Le super-pote-number-one m'a dit :
"- Ce que je vais te dire, tu le sais déjà alors je ne vais pas insulter ton intelligence en te répondant"
J'en ai parlé à ma psy mais rien qu'à l'énoncé de l'histoire, je trouvais impossible de lui demander l'autorisation de retourner dans la gueule du loup. Elle n'a pas voulu me répondre, mais m'a dit :
"- Ce qu'il faudrait comprendre, c'est pourquoi vous rentrez en hypnose dès qu'elle vous apparaît. A-t'elle le pouvoir d'un crotale qui paralyse sa proie ?"
Je lui ai téléphoné lâchement. Je lui ai dit que ce qu'elle m'offrait à présent n'était plus dans le bon instant. J'avais appris à me méfier d'elle. Et malgré tout mon amour réinventer le passé m'était impossible.
Elle m'a dit :
"- Tu es toujours resté sur ce que j'étais et ce que j'ai dit au début, mais tu ne m'as pas vu changer quand je me suis attaché à toi. Au contraire, tu n'as cessé de t'écarter. Mais dans quelques mois tu seras tout ce que tu veux savoir"
Bizarre non ?
Les mois ont passés.
Le téléphone a sonné. J'avais répétition. C'était le soir manquant : celui où on n'avait pas pu se voir la dernière fois.
Elle a dit :
"Laisse-moi parler.
Je suis une italienne et je suis fière alors ne m'interomps pas.
C'est difficile à faire pour moi tout ça, mais voici les faits :
C'est évident que c'était une histoire de sentiments. Il y avait beaucoup de choses pour nous, mais il y avait aussi beaucoup de mal à communiquer. Mais quand j'ai quitté le père de mes enfants ce n'était pas pour refaire une histoire, encore moins pour te rencontrer.
Ma liberté je l'ai choisit et aujourd'hui elle me coûte d'élever seule deux enfants. Je veux être seule même si je dois renoncer à la plus grande histoire d'amour.
Au revoir Léonard"
Je n'ai rien dit. J'ai pris note du message dans ma mémoire tel une machine, à l'instar d'un répondeur qui n'a pas de réponse puisque ce n'est pas ce qu'on lui demande. Un répondeur c'est fait pour fermer sa gueule et prendre acte.
J'ai pris acte.
Je crois que c'est la seule fois où elle a prononcé mon prénom entièrement dis-je à mon bassiste et ami d'adolescence (depuis bientôt 20 ans). Je lui répéta le message. Il m'a dit :
"c'est merveilleux, elle t'aime : rappelle la !"
Je l'ai regardé d'un air surpris et résigné. Surpris d'entendre chose aussi impossible quand on a vécu toute l'histoire. Résigné par tant d'écart qu'il peut exister entre deux êtres qui s'aiment mais qui veulent décider de leur parcours.
" -Oui, mon pote, c'est merveilleux."
On ne s'est jamais rappelé. On ne s'est jamais revu.
On a consommé cinq jours, cinq nuits. Collés l'un à l'autre. Collés dans le train, collés au clavier du téléphone à tapper des sms.
Elle me disait des mots tous bas à l'oreille.
"- Tu vois Léo, tout ce que tu as voulu, je te le donne. Je n'ai plus de carapace : je joue le jeu pleinement maintenant. Tu vois c'est fusionnel, c'est ce que tu voulais non ?"
Les nuits passées à se répéter que l'on s'aimait dataient de l'année précédente. J'en avais chié pour guérir d'elle. J'avais tellement pleuré lorsque j'étais avec elle que lorsque je l'ai quitté, j'étais soulagé.
Mais malgré tout j'étais amer et plus que tout j'étais complêtement flippé. J'ai souffert de tous les maux. J'ai eu des acouphènes (ça va mieux dieu merci). J'ai suivi une psychologue qui m'a appris des trucs extra et m'a bien accompagné à apprendre à me connaître.
Mais le grand bond, ce fut les acouphènes. Et la solution géniale, ça a été un thérapeute spécialisé. Car dans ce genre de problème, s'il y a une certaine atteinte du nerf auditif, il y a aussi et beaucoup de l'anxiété. Résoudre son anxiété c'est accepter l'existence de ces sifflements jusqu'à les oublier pour finalement ne plus les entendre du tout.
Seulement pour résoudre son anxiété, il a fallu aller à la pêche à ma propre histoire. Comprendre mes comportements acquis dans l'enfance. Les changer. Aujourd'hui je sais même pourquoi j'ai aimé cette fille et quelles carences de mon enfance y trouvaient en même temps la satisfaction et le soulagement.
La belle italienne était revenue, ça aurait dû être magique. En fait j'étais sceptique. Perplexe.
J'avais fini par avoir peur d'elle et surtout je ne voulais pas refaire le parcours de la descente aux enfers dont je revenais.
À la fin du cinquième jour, ce fut le sixième soir Je sais, l'arithmétique est bizarre. Mais elle était revenue un soir. Et arrivé à ce soir là, je dû la quitter pour aller en répétition.
Alors, je redescendis sur terre. J'ai analysé la situation à froid puisque j'étais loin de son emprise. J'ai pris peur aussi pour tout ce que j'avais souffert. J'ai téléphoné à tous mes amis. Le super-pote-number-one m'a dit :
"- Ce que je vais te dire, tu le sais déjà alors je ne vais pas insulter ton intelligence en te répondant"
J'en ai parlé à ma psy mais rien qu'à l'énoncé de l'histoire, je trouvais impossible de lui demander l'autorisation de retourner dans la gueule du loup. Elle n'a pas voulu me répondre, mais m'a dit :
"- Ce qu'il faudrait comprendre, c'est pourquoi vous rentrez en hypnose dès qu'elle vous apparaît. A-t'elle le pouvoir d'un crotale qui paralyse sa proie ?"
Je lui ai téléphoné lâchement. Je lui ai dit que ce qu'elle m'offrait à présent n'était plus dans le bon instant. J'avais appris à me méfier d'elle. Et malgré tout mon amour réinventer le passé m'était impossible.
Elle m'a dit :
"- Tu es toujours resté sur ce que j'étais et ce que j'ai dit au début, mais tu ne m'as pas vu changer quand je me suis attaché à toi. Au contraire, tu n'as cessé de t'écarter. Mais dans quelques mois tu seras tout ce que tu veux savoir"
Bizarre non ?
Les mois ont passés.
Le téléphone a sonné. J'avais répétition. C'était le soir manquant : celui où on n'avait pas pu se voir la dernière fois.
Elle a dit :
"Laisse-moi parler.
Je suis une italienne et je suis fière alors ne m'interomps pas.
C'est difficile à faire pour moi tout ça, mais voici les faits :
C'est évident que c'était une histoire de sentiments. Il y avait beaucoup de choses pour nous, mais il y avait aussi beaucoup de mal à communiquer. Mais quand j'ai quitté le père de mes enfants ce n'était pas pour refaire une histoire, encore moins pour te rencontrer.
Ma liberté je l'ai choisit et aujourd'hui elle me coûte d'élever seule deux enfants. Je veux être seule même si je dois renoncer à la plus grande histoire d'amour.
Au revoir Léonard"
Je n'ai rien dit. J'ai pris note du message dans ma mémoire tel une machine, à l'instar d'un répondeur qui n'a pas de réponse puisque ce n'est pas ce qu'on lui demande. Un répondeur c'est fait pour fermer sa gueule et prendre acte.
J'ai pris acte.
Je crois que c'est la seule fois où elle a prononcé mon prénom entièrement dis-je à mon bassiste et ami d'adolescence (depuis bientôt 20 ans). Je lui répéta le message. Il m'a dit :
"c'est merveilleux, elle t'aime : rappelle la !"
Je l'ai regardé d'un air surpris et résigné. Surpris d'entendre chose aussi impossible quand on a vécu toute l'histoire. Résigné par tant d'écart qu'il peut exister entre deux êtres qui s'aiment mais qui veulent décider de leur parcours.
" -Oui, mon pote, c'est merveilleux."
On ne s'est jamais rappelé. On ne s'est jamais revu.
Pevets
13340
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
92 Posté le 08/09/2006 à 11:31:23
Hors sujet : T'as peur d'arriver trop vite aux 10000 posts ?
fullwood
2796
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 21 ans
93 Posté le 08/09/2006 à 12:16:18
Ouah!
Moi, j'ai tout lu!
Je reconnais certaines réflexion que j'ai pu me faire à cause de mon ex, dans ton histoire Kloug.
Moi, j'ai tout lu!
Je reconnais certaines réflexion que j'ai pu me faire à cause de mon ex, dans ton histoire Kloug.
G²
13459
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
94 Posté le 08/09/2006 à 12:19:52
C'est comme ca que j'aime Kloug . Il a une partie de lui dans chacun de nous même.
G² aka Gérard Germain, Gaspard Groseille, Gaston Garnier, Günther Gestapo
Vends ampli sono haute puissance ici.
Léo 2003
1167
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
95 Posté le 08/09/2006 à 13:38:19
C'est juste qu'on a tous des parties communes si on enleve les masques.
Il y a la gêne, la peur, l'éducation, le refoulement, ça peut déranger et même blesser.
Moi ça me rassure plutôt et le fonctionnement de l'être humain est passionnant.
Bien sûr on peut se faire allumer en se livrant, mais elle est où la vie si elle est pas dans ces petits bouts de nous-mêmes ? On va pas faire taire "ça" alors que c'est justement notre vraie image, alors que justement c'est vraiment nous.
Il y a la gêne, la peur, l'éducation, le refoulement, ça peut déranger et même blesser.
Moi ça me rassure plutôt et le fonctionnement de l'être humain est passionnant.
Bien sûr on peut se faire allumer en se livrant, mais elle est où la vie si elle est pas dans ces petits bouts de nous-mêmes ? On va pas faire taire "ça" alors que c'est justement notre vraie image, alors que justement c'est vraiment nous.
çamegratouille
247
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
96 Posté le 08/09/2006 à 14:00:17
Merci Kloug de partager ca avec nous. C'est sans doute dans la richesse des expériences que réside l'essence d'une personne.
Léo 2003
1167
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
97 Posté le 08/09/2006 à 14:06:55
Mmm... pas tout à fait d'accord.
J'ai l'impression que la richesse réside dans la capacité "d'empathie", la capacité à ressentir les émotions de l'autre et à adopter un comportement en fonction. Oui, c'est ça qui me fait kiffer dans l'être humain, pour moi, c'est sa richesse.
J'ai l'impression que la richesse réside dans la capacité "d'empathie", la capacité à ressentir les émotions de l'autre et à adopter un comportement en fonction. Oui, c'est ça qui me fait kiffer dans l'être humain, pour moi, c'est sa richesse.
çamegratouille
247
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
98 Posté le 08/09/2006 à 14:16:26
Je suis d'accord mais encore faut il que chacun ait envie de développer cette "envie de ressentir les émotions des autres", sans être pessimiste(quoique ca m'arrive parfois) les relations actuelles entre les gens ne vont pas ce sens. Mais en revanche quand c' est le cas c'est vrai qu' une relation tres forte se créee et je crois que malgre tout c'est ce à quoi on aspire tous sans doute avec plus ou moins de coeur à l'ouvrage.
Léo 2003
1167
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
99 Posté le 08/09/2006 à 14:26:11
Peut-être que c'est l'envie de réussir son bout de chemin qui pousse à aborder les gens par le désir de reconnaissance plutôt que par le partage ? Je ne sais pas, mais c'est vrai que ça chie un peu.
Même en musique où on est lié à l'émotionnel et à la communication, il y a pas mal d'abords qui commencent par "t'as vu comment je joue" plutôt que "on va passer un bon moment".
Même en musique où on est lié à l'émotionnel et à la communication, il y a pas mal d'abords qui commencent par "t'as vu comment je joue" plutôt que "on va passer un bon moment".
çamegratouille
247
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
100 Posté le 08/09/2006 à 14:39:25
C'est vrai il y a parfois différents langages même en musique(la langue universelle n'a pas toujours de bons traducteurs) et les raisons qui parasitent tout ca sont parfois les mêmes que dans la vie de tous les jours.
Mais bon avoir conscience de ça ca peut certainement nous amener(je l'espère) vers un abandon émotionnel plutot que vers une recherche de vouloir toujours tout controler à ses propres fins.
Mais bon avoir conscience de ça ca peut certainement nous amener(je l'espère) vers un abandon émotionnel plutot que vers une recherche de vouloir toujours tout controler à ses propres fins.
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