Une histoire de Papa Kloug
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Ça c'est kloug
14379
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 16/09/2005 à 00:53:06Une histoire de Papa Kloug
Elle avait 15 ans. Pas mal de problèmes aussi. Un peu la "Fait Divers" de téléphone. Comme pas mal de gens qui ont été obligés de grandir plus vite, elle était vachement mure pour son âge.
Ses parents étaient divorcés, et parfois je voyais bien qu'elle n'avait pas la pêche.
"Prof de gratte" ce n'est pas comme Professeur de Piano. C'est autre chose, parfois c'est une autre musique que tu enseigne, souvent c'est un autre statut que tu portes.
Quand tu aimes les autres tu apprécies leur proximité. Quand tu as quelques ados parmis tes élèves, que tu vois que ça ne va pas, et bien tu parles. Tu leurs parles. Ce n'est pas les parents qui vont le faire. Ce ne sont pas les profs du bahu.
Alors je leurs parle. Et elle, je lui parlais. Je lui parlais comme aux autres, mais un soir j'ai reçu un texto.
Ses parents étaient divorcés, et parfois je voyais bien qu'elle n'avait pas la pêche.
"Prof de gratte" ce n'est pas comme Professeur de Piano. C'est autre chose, parfois c'est une autre musique que tu enseigne, souvent c'est un autre statut que tu portes.
Quand tu aimes les autres tu apprécies leur proximité. Quand tu as quelques ados parmis tes élèves, que tu vois que ça ne va pas, et bien tu parles. Tu leurs parles. Ce n'est pas les parents qui vont le faire. Ce ne sont pas les profs du bahu.
Alors je leurs parle. Et elle, je lui parlais. Je lui parlais comme aux autres, mais un soir j'ai reçu un texto.
Ça c'est kloug
14379
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
52 Posté le 12/03/2006 à 23:25:44
(j'écris en même temps alors c'est long hein... )
...
C'était confus, mais j'avais besoin de continuer à garder le contact. Juste pour les yeux.
Je pense qu'ils distillaient une drogue que j'ai cru douce au début. Mais le premier week-end est passé et c'est devenu intenable.
Un truc me bloquait la gorge perpétuellement. C'était oppressant. Le plaisir d'être avec elle se changeant en douleur d'être sans elle. C'était vraiment quelque chose de drôle. Un drôle de bordel. Surtout que je n'ai besoin de personne moi !
J'ai essayé un alcool fort. Ça soulageait un peu l'impression, mais ça n'apaisait pas les pensées qui se mirent à se faire plus fortes, plus présentes. Alors je collais à tous les amis, toutes les sorties, tous les plans, pourvu que je ne sois plus seul à être livré à mes pensées. Ce devait être lassant, car ces pensées, je les emportais avec moi, et je les livrais aux autres. Le sujet était toujours le même, il s'agissait d'une fille, toujours la même. Elle.
Je me souviens d'une soirée à consulter le minitel du cousin d'un ami. Ça m'a bien occupé. Trouver le numéro, éteindre, rallumer, le chercher à nouveau, vérifier... etc....
Alors je me suis résonné à passer à l'acte. Pas par amour. Par pure nécessité. Subir ça. Ce truc. Cet état était invivable.
En fait oui, c'était un coup de foudre. Je n'en ai jamais eu d'autre.
...
...
C'était confus, mais j'avais besoin de continuer à garder le contact. Juste pour les yeux.
Je pense qu'ils distillaient une drogue que j'ai cru douce au début. Mais le premier week-end est passé et c'est devenu intenable.
Un truc me bloquait la gorge perpétuellement. C'était oppressant. Le plaisir d'être avec elle se changeant en douleur d'être sans elle. C'était vraiment quelque chose de drôle. Un drôle de bordel. Surtout que je n'ai besoin de personne moi !
J'ai essayé un alcool fort. Ça soulageait un peu l'impression, mais ça n'apaisait pas les pensées qui se mirent à se faire plus fortes, plus présentes. Alors je collais à tous les amis, toutes les sorties, tous les plans, pourvu que je ne sois plus seul à être livré à mes pensées. Ce devait être lassant, car ces pensées, je les emportais avec moi, et je les livrais aux autres. Le sujet était toujours le même, il s'agissait d'une fille, toujours la même. Elle.
Je me souviens d'une soirée à consulter le minitel du cousin d'un ami. Ça m'a bien occupé. Trouver le numéro, éteindre, rallumer, le chercher à nouveau, vérifier... etc....
Alors je me suis résonné à passer à l'acte. Pas par amour. Par pure nécessité. Subir ça. Ce truc. Cet état était invivable.
En fait oui, c'était un coup de foudre. Je n'en ai jamais eu d'autre.
...
Alceste Floupe
10701
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
53 Posté le 12/03/2006 à 23:32:04
Flag…
http://itunes.apple.com/fr/artist/s.t./id48463807 + http://nicolasreau.bandcamp.com/
G²
13458
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
54 Posté le 12/03/2006 à 23:35:57
Citation : Le plaisir d'être avec elle se changeant en douleur d'être sans elle.
Je trouve cette phrase bien belle
Sinon je flag aussi, j'ai beaucoup aimé la premiere histoire. J'ai commme l'impression de me retrouver dans ce que tu raccontes
G² aka Gérard Germain, Gaspard Groseille, Gaston Garnier, Günther Gestapo
Vends ampli sono haute puissance ici.
Neya_
5895
Je poste, donc je suis
Membre depuis 21 ans
55 Posté le 12/03/2006 à 23:38:43
Citation : J'ai commme l'impression de me retrouver dans ce que tu raccontes
Fais gaffe, il va pas te laisser en sortir comme ça maintenant que tu te retrouves dedans ...
myspace.com/lesymptome Qui joue du clavier ??
Ça c'est kloug
14379
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
56 Posté le 12/03/2006 à 23:39:08
ben oui... on est pas si différent !
...
Je suis arrivé plus tard que je ne le voulais. Elle devait déjà être arrivé. Il y avait une réunion. Mais la veille était chargée.
J'étais allé à une manif pour me changer les idées.
Et ça s'était très mal passé. On était devant l'assemblée nationale aux heures où il n'y a plus personne dedans. Curieuse idée.
De part et d'autres des gars de mouvements extrémistes essayaient de mettre le bazar. La cortège était lent, mais sur les couloirs, ça s'agitait. La nuit était claire. Les CRS ont chargé. Malik Oussekin, est tombé. C'était ce soir là.
Alors je suis arrivé un peu en retard. Je ne l'ai pas trouvée tout de suite. Et à mon mal-être qui m'habitait ces derniers jours s'ajoutait un trac immense. Il ne s'agissait pas de se prendre un râteau ou pas. Je jouais ma petite vie calme sans nœux à la gorge.
J'aurais aimé lui dire : "viens avec moi pour que je n'ai plus cette boule à la gorge, pour que je respire de nouveau correctement, afin que mes pensées reprennent leur cour normal"
Quand je l'ai trouvé, je lui ai exposé les fait. "Je pense à toi"... blablabla... "c'est gênant"... blablabla... "je n'y peux rien"...
Je ne sais pas si elle a compris grand chose. Mais elle a dit juste :
- "non"
...
...
Je suis arrivé plus tard que je ne le voulais. Elle devait déjà être arrivé. Il y avait une réunion. Mais la veille était chargée.
J'étais allé à une manif pour me changer les idées.
Et ça s'était très mal passé. On était devant l'assemblée nationale aux heures où il n'y a plus personne dedans. Curieuse idée.
De part et d'autres des gars de mouvements extrémistes essayaient de mettre le bazar. La cortège était lent, mais sur les couloirs, ça s'agitait. La nuit était claire. Les CRS ont chargé. Malik Oussekin, est tombé. C'était ce soir là.
Alors je suis arrivé un peu en retard. Je ne l'ai pas trouvée tout de suite. Et à mon mal-être qui m'habitait ces derniers jours s'ajoutait un trac immense. Il ne s'agissait pas de se prendre un râteau ou pas. Je jouais ma petite vie calme sans nœux à la gorge.
J'aurais aimé lui dire : "viens avec moi pour que je n'ai plus cette boule à la gorge, pour que je respire de nouveau correctement, afin que mes pensées reprennent leur cour normal"
Quand je l'ai trouvé, je lui ai exposé les fait. "Je pense à toi"... blablabla... "c'est gênant"... blablabla... "je n'y peux rien"...
Je ne sais pas si elle a compris grand chose. Mais elle a dit juste :
- "non"
...
G²
13458
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
57 Posté le 12/03/2006 à 23:43:52
C'est triste Kloug , mais tellement "vrai" ...
G² aka Gérard Germain, Gaspard Groseille, Gaston Garnier, Günther Gestapo
Vends ampli sono haute puissance ici.
Neya_
5895
Je poste, donc je suis
Membre depuis 21 ans
58 Posté le 12/03/2006 à 23:45:03
Je t'avais prévenu, G2 ... Maintenant t'es dedans jusqu'au cou
myspace.com/lesymptome Qui joue du clavier ??
Ça c'est kloug
14379
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
59 Posté le 12/03/2006 à 23:52:32
Neya
...
Ça met un coup. De toutes façons, je n'y croyais pas.
J'ai ramassé les morceaux de moi qui traînaient, et je suis retourné dans mon coin, puni.
Les copains me soutenaient que j'étais suffisamment bien pour elle. À présent il allait me falloir apprendre à vivre avec un nœud dans la gorge. Mais il y avait du soulagement dans la défaite. Je respirais mieux, le nœud se déserrait.
Mais les pensées étaient les mêmes. Elle. Toujours.
Le lendemain est passé tant bien que mal. Je me consolais avec la fierté d'être malheureux. C'est nul mais ça aide. Et dans ces cas la on fait avec ce que l'on a. Moi j'avais ça. Me prendre au sérieux dans ma douleur.
Je pense que ça m'aidait parce que ça me faisait penser à moi. Donc un peu moins à elle.
Mais la pensée des amoureux est vicieuse et persistante. On évacue l'idée de l'autre pour se découvrir une idée toute neuve 5 minutes plus tard : "et si j'allais la voir"
Ah ben non, c'est la même idée que tout à l'heure.
Bref, pensons à autre chose ou à quelqu'un. Quelqu'un que l'on mérite et auquel on ait droit. Pas comme elle ! "oui, mais si je lui téléphonais"
En fait le raisonnement d'un amoureux est particulièrement merdique.
...
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Ça met un coup. De toutes façons, je n'y croyais pas.
J'ai ramassé les morceaux de moi qui traînaient, et je suis retourné dans mon coin, puni.
Les copains me soutenaient que j'étais suffisamment bien pour elle. À présent il allait me falloir apprendre à vivre avec un nœud dans la gorge. Mais il y avait du soulagement dans la défaite. Je respirais mieux, le nœud se déserrait.
Mais les pensées étaient les mêmes. Elle. Toujours.
Le lendemain est passé tant bien que mal. Je me consolais avec la fierté d'être malheureux. C'est nul mais ça aide. Et dans ces cas la on fait avec ce que l'on a. Moi j'avais ça. Me prendre au sérieux dans ma douleur.
Je pense que ça m'aidait parce que ça me faisait penser à moi. Donc un peu moins à elle.
Mais la pensée des amoureux est vicieuse et persistante. On évacue l'idée de l'autre pour se découvrir une idée toute neuve 5 minutes plus tard : "et si j'allais la voir"
Ah ben non, c'est la même idée que tout à l'heure.
Bref, pensons à autre chose ou à quelqu'un. Quelqu'un que l'on mérite et auquel on ait droit. Pas comme elle ! "oui, mais si je lui téléphonais"
En fait le raisonnement d'un amoureux est particulièrement merdique.
...
G²
13458
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
60 Posté le 12/03/2006 à 23:56:38
Neya
Faut que j'arrete de lire tes histoire j'ai pleins de souvenirs qui remontent
Dans un sens ca me rassure, je ne suis pas le seul romantico depressif au monde (stun peu gros comme expression mais il y a un peu de ca)
Faut que j'arrete de lire tes histoire j'ai pleins de souvenirs qui remontent
Dans un sens ca me rassure, je ne suis pas le seul romantico depressif au monde (stun peu gros comme expression mais il y a un peu de ca)
G² aka Gérard Germain, Gaspard Groseille, Gaston Garnier, Günther Gestapo
Vends ampli sono haute puissance ici.
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