Globe Trotter land
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Du tout. Ces "bizarreries", bien dans le climat de l'époque (Brueghel en a fait des tartines lui aussi), outre la fantaisie débridée des Flamands, témoigne surtout d'un système symbolique extrêmement complexe. Quasiment un langage en soi.
Evidemment, à l'époque, il n'était pas perceptible par tout un chacun.
Il s'adressait avant tout à la frange mystique des croyants. Si les images nous semblent tellement étranges, voire parfois cocasses ou truculentes (à l'instar des chapiteaux de colonnes romanes), c'est que les idées exprimées là n'ont rien de coutumier, et le sont aussi (étranges).
A comparer avec la seconde partie de "La Conférence des Oiseaux", d'Attar, qui éclaire largement ce recours au "bizarre" dans la peinture occidentale du moyen-âge.
D'ailleurs les passerelles, contrairement à ce que l'on croit, étaient à cette époque très nombreuses. Les idées "de pointe" se répandaient comme des traînées de poudre.
Alors que ces gueux n'avaient même pas Internet!
Certainement pas. Ne confondons pas le "sujet" (-prétexte) et la manière, qui est le véritable contenu.
Ses scènes de genre du début, souvent d'ailleurs des "cartons" servant de modèles pour la manufacture de tapisseries pour laquelle il faisait des ménages, contiennent déjà toute sa science de la lumière et toute sa finesse expressive.
A la fin de sa vie, sourd, seul dans la "quinta del Sordo" et délaissé après avoir connu de grands succès officiels, de surcroît profondément traumatisé par les horreurs infligées à l'Espagne par le Boucher de l'Europe Napoléon premier, il a donné à ses ruminations solitaires une présence singulière!
Ces toiles de la fin sont remarquables non seulement par les thèmes et mises en scène fantastiques qu'elles abordent et utilisent (mais si la peinture se réduisait aux "sujets" de surface, nous ne les conserverions pas à grands frais dans des musées comme trésors de la pensée humaine), mais aussi par l'altitude extrême où est parvenu le "métier" du peintre, qui compose des ensembles d'une complexité inouïe dont les parties se tiennent ensemble par l'effet d'une densité et d'une cohérence plastiques extraordinaires! Ce sont de véritables cathédrales, puissamment cimentées par une force tellurique rayonnante omniprésente!
"L'Enterrement de la Sardine" est un sommet du genre, de même que le fameux "Sabbat".
Tu fais (de facto) le lien dans ton post avec El Greco, dont certaines compositions préfigurent en effet cette manière "hyper-dense", comme par exemple les multiples versions de son "Jésus chassant les Marchands du temple", dont nous avons par extraordinaire bonheur une petite étude au musée des Beaux-Arts à Lyon.
Mais pardon, je m'emporte...
Oui c'est dans les "cartons" pour tapisseries : des couleurs arc en ciel bien flashy ! Limite s'il n'y a pas des poneys roses.
J'en ai encore une : Rubens, c'est celui qui passait du fluo sur les tableaux de (Jan) Brueghel (l'ancien).
Habin il s'adressait aux techniciens tapissiers. Fallait mettre les points sur les i...
J'en ai une dernière : quand des gars décrochent le Christ de sa croix, ils peuvent être habillés en flamands si c'est un tableau flamand.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
Sur Laibach : Si je n'ai pas trop mal compris ce qui se disait dans l'exposition, c'était aussi pour faire réagir et faire chier les Allemands, dont ils estimaient l'influence trop omniprésente par chez eux et depuis un bon siècle.
Done.
Maintenant j'ai mal aux pieds ! Clair que Bosch ne déçoit pas. Ce type était vraiment un grand malade.
Il y a aussi des tableaux du Greco, j'adore ceux qui tirent vers l'expressionnisme, je me suis donc masturbé longuement devant son Saint-Sébastien. Aussi la période noire de Goya (qui a aussi fait de la peinture de station balnéaire
). Et plein d'autres... Rude musée.
Chat échaudé craint l'eau froide : j'ai un peu peur de me dégonfler pour le Thyssen-Borne les mimosas.
Citation de TexCoco :
Pouet, si ce n'est déjà fait, le jardin des délices de Jérôme Bosch au musée du Prado. Exceptionnel.
Et les 3 ou 4 autres de Bosch du musée, tant qu'à faire.
Done.
Maintenant j'ai mal aux pieds ! Clair que Bosch ne déçoit pas. Ce type était vraiment un grand malade.
Il y a aussi des tableaux du Greco, j'adore ceux qui tirent vers l'expressionnisme, je me suis donc masturbé longuement devant son Saint-Sébastien. Aussi la période noire de Goya (qui a aussi fait de la peinture de station balnéaire
). Et plein d'autres... Rude musée.Chat échaudé craint l'eau froide : j'ai un peu peur de me dégonfler pour le Thyssen-Borne les mimosas.
[ Dernière édition du message le 19/09/2017 à 20:13:03 ]
Anonyme
17824
wildchild666
11217
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Vu aussi, docu sympa, sinon il y a ça comme rétrospective :
Cet enfer !
Cet enfer !
- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam
Fanou83
7961
Je poste, donc je suis
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Dr Pouet
52037
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Membre depuis 20 ans
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
Citation :
Clair que Bosch ne déçoit pas. Ce type était vraiment un grand malade
Du tout. Ces "bizarreries", bien dans le climat de l'époque (Brueghel en a fait des tartines lui aussi), outre la fantaisie débridée des Flamands, témoigne surtout d'un système symbolique extrêmement complexe. Quasiment un langage en soi.
Evidemment, à l'époque, il n'était pas perceptible par tout un chacun.
Il s'adressait avant tout à la frange mystique des croyants. Si les images nous semblent tellement étranges, voire parfois cocasses ou truculentes (à l'instar des chapiteaux de colonnes romanes), c'est que les idées exprimées là n'ont rien de coutumier, et le sont aussi (étranges).
A comparer avec la seconde partie de "La Conférence des Oiseaux", d'Attar, qui éclaire largement ce recours au "bizarre" dans la peinture occidentale du moyen-âge.
D'ailleurs les passerelles, contrairement à ce que l'on croit, étaient à cette époque très nombreuses. Les idées "de pointe" se répandaient comme des traînées de poudre.
Alors que ces gueux n'avaient même pas Internet!
Citation :
qui a aussi fait de la peinture de station balnéaire
Certainement pas. Ne confondons pas le "sujet" (-prétexte) et la manière, qui est le véritable contenu.
Ses scènes de genre du début, souvent d'ailleurs des "cartons" servant de modèles pour la manufacture de tapisseries pour laquelle il faisait des ménages, contiennent déjà toute sa science de la lumière et toute sa finesse expressive.
A la fin de sa vie, sourd, seul dans la "quinta del Sordo" et délaissé après avoir connu de grands succès officiels, de surcroît profondément traumatisé par les horreurs infligées à l'Espagne par le Boucher de l'Europe Napoléon premier, il a donné à ses ruminations solitaires une présence singulière!
Ces toiles de la fin sont remarquables non seulement par les thèmes et mises en scène fantastiques qu'elles abordent et utilisent (mais si la peinture se réduisait aux "sujets" de surface, nous ne les conserverions pas à grands frais dans des musées comme trésors de la pensée humaine), mais aussi par l'altitude extrême où est parvenu le "métier" du peintre, qui compose des ensembles d'une complexité inouïe dont les parties se tiennent ensemble par l'effet d'une densité et d'une cohérence plastiques extraordinaires! Ce sont de véritables cathédrales, puissamment cimentées par une force tellurique rayonnante omniprésente!
"L'Enterrement de la Sardine" est un sommet du genre, de même que le fameux "Sabbat".
Tu fais (de facto) le lien dans ton post avec El Greco, dont certaines compositions préfigurent en effet cette manière "hyper-dense", comme par exemple les multiples versions de son "Jésus chassant les Marchands du temple", dont nous avons par extraordinaire bonheur une petite étude au musée des Beaux-Arts à Lyon.
Mais pardon, je m'emporte...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 20/09/2017 à 09:05:09 ]
oryjen
17492
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Membre depuis 19 ans
Dr Pouet
52037
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Membre depuis 20 ans
Citation :
Citation :qui a aussi fait de la peinture de station balnéaire
Certainement pas. Ne confondons pas le "sujet" (-prétexte) et la manière, qui est le véritable contenu.
Ses scènes de genre du début, souvent d'ailleurs des "cartons" servant de modèles pour la manufacture de tapisseries pour laquelle il faisait des ménages, contiennent déjà toute sa science de la lumière et toute sa finesse expressive.
Oui c'est dans les "cartons" pour tapisseries : des couleurs arc en ciel bien flashy ! Limite s'il n'y a pas des poneys roses.
J'en ai encore une : Rubens, c'est celui qui passait du fluo sur les tableaux de (Jan) Brueghel (l'ancien).
[ Dernière édition du message le 20/09/2017 à 10:00:47 ]
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
Citation :
des couleurs arc en ciel bien flashy ! Limite s'il n'y a pas des poneys roses.
Habin il s'adressait aux techniciens tapissiers. Fallait mettre les points sur les i...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
J'en ai une dernière : quand des gars décrochent le Christ de sa croix, ils peuvent être habillés en flamands si c'est un tableau flamand.
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