Le puB des glisseurs. (surf, snow, kitesurf, sk8te, .)

Si amha 

Cet été un de mes amis s'est éclaté, vous vous en souvenez peut-être... Suite à cet énième accident dramatique, j'ai décidé que le vol c'était terminé pour moi et tout revendu.

Avec des petits bouts de disque dur, sa chérie a monté ce petit film que j'ai envie de diffuser au maximum en mémoire de gars formidable qui ne savait pas s'arrêter de voler, de grimper ou de skier, un partenaire de montagne exceptionnel, toujours au top de sa condition, respectueux, prudent, et toujours adorable... Vous pouvez m'y apercevoir à plusieurs reprises : l'aile rose à 1,11 (avec mon minot devant) et ensuite l'aile verte (quand c'est lui qui a la rose)...

Il me manque cet enfoiré  on se connait pas mais pour ceux qui reste après, soyez prudent, déconnez pas 

Merci Chris, ton message me va droit au coeur, donc t'es pas si mauvais que ça 

Picto > décision difficile, celle d'arrêter une passion

Oui, et non.

J'ai pas encore 40 piges et j'ai déjà perdu pratiquement la moitié de mes compagnons de pente ou de vent.
Ces 3 dernières années, mon meilleur binome d'alpinisme est mort au fond d'une crevasse, mon meilleur compagnon de freeride est mort sous quelques tonnes de neige et cette année, c'est celui qui m'a appris à voler qui s'éclate par terre, à 30 piges, à cause d'une mauvaise bourrasque... Difficile de ne pas y voir des signaux, difficile de se justifier auprès de ma femme, de mon fils, et d'autres encore... Et puis, franchement, voler en sachant qu'il est plus là, qu'on le fera plus, j'ai presque plus envie. C'était pas ma seule passion.

J'ai appris la nouvelle en descendant de montagne justement, cet été, on captait de nouveau, j'ai ouvert Facebook pour donner des nouvelles à ceux qui en attendait au bout de 3 jours et le premier truc qu'il y avait dans mon fil c'était un message de ses parents via son compte à lui pour dire le drame. La première pensée que j'ai eu c'est : putain c'est juste une très mauvaise blague, la deuxième ça a été : non, mais c'est pas possible que ce soit une blague, il aurait jamais fait une stupiderie pareille, et la troisième, toujours dans la même seconde : si c'est vrai je ne volerais plus jamais. Après y'en a eu plein d'autres, pleins de moments de discussions, mais au final, ce sentiment premier est apparu comme le choix naturel à faire.

Merci les gars, il me manque mais je sais qu'il a eu une belle vie même si elle fût trop courte, et qu'il continuera à vivre dans la tête d'un paquet de monde, et c'est déjà pas mal.

Après y'a rien à dire de toute façon, c'est comme ça la vie, comme le jour chasse la nuit, un jour tu pleures un jour tu ris, un jour tu meurs un jour tu vis.

Aller j'arrête de plomber l'ambiance, soyez heureux et prudents.

Ce doit être génial pour les courageux freestyler et autres d'utiliser cette confiance et ces prises de risques IRL

Je sais pas si c'est aussi facile pour tous. Je sais qu'en montagne avec des crampons ou des ski aux pieds, je suis pas tout à fait le même que sans, ou en bas dans la vallée, et il en va de même pour mes compagnons de cordée habituels.

Après au delà d'un certain niveau, en alpinisme, en minivoile, ou en ski, la moindre chute rime avec la mort dans 99% des cas, pourtant j'ai jamais eu peur, même sur des faces de glace de 1000m, genre l'aiguille verte, en bas j'affiche une certaine assurance, on pense souvent que j'ai une très grande confiance en moi mais c'est pas du tout le cas en vérité, y'a plein de domaine ou toute cette assurance d'autres lieux ne m'est d'aucune utilité parce que tu te mets dans ces moments là dans un état d'esprit qui n'existe pas / n'est pas possible dans un autre contexte
Perso j'ai vécu parmi mes plus belles expériences personnelles via l'alpinisme, des moments où tu fais des trucs totalement hors du temps et de l'espace tellement ta survie est improbable / ne dépend pas seulement de toi, voir peu,pour moi y'a pas plus grisant et pas mieux pour se ventiler la tronche, mais j'aurais aucune envie de prendre un de ces ascenceurs au fond de verre, parce que la sensation de vide urbain sous mes pieds me fera pas du bien, voir flipper.

En VTT le risque de mort soudaine est beaucoup moins présent, et j'ai encore une autre attitude lorsque je pratique : beaucoup plus ludique, beaucoup moins sérieuse et concentrée, un peu plus amusée, sans doute un peu à l'image des roller que tu décris.

J'ai fabriqué un snow skate à mon trace avec un ski enfant et une vielle board de skate, il gère grave, il m'a carrément étonné.