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Sujet Café des sports: analyse et commentaire de l'actualité sportive

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Sujet de la discussion Café des sports: analyse et commentaire de l'actualité sportive


La saison de L1 reprend bientôt, y'aura les mondiaux d'athlé, et plein d'autres évènements sportifs, alors si vous avez une tite chronique à faire, ou tout autre connerie à raconter en rapport (ou non) avec le sport, c'est ici que ça se passe!!
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3031
Pareil ici au Havre, le club doyen :(
3032
Vous êtes en quelle division?

 

 

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L2. Le club était en L1 l'année dernière. Cette année, l'objectif est (plutôt était) la remontée en L1 mais c'est très mal parti :??:
3034
Moi j'aime toujours les petits poucets et.. les petits budgets.
alors Istres va au bout : come on.
lorient : un jeu tout fou tourné vers l'offensive : yeah
et geugnon parce-que c''est des bourguignons : et basta.
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Bah imagine nous y'a dix ans on était en D1 avec Cantona et Laurent Blanc, et maintenant c'est les profondeurs du national, et on est pas prets de remonter...

 

 

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St Etienne... mouuuuuarrffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff!
bah si ils montent on pourra leur mettre leur branlée aux verdâtres, et puis ça fait longtemps qu'on a pas eu de derby nous, ça manque un peu cette ambiance!
Audiofanzine Football Club
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Ceci dit Antonnetti ( dont je ne suis pas fan , car il joue systematiquement le rôle de la pleureuse ) fait un boulot honorable.
3038
Ouiiiiiiii jcm!!!
Allez Istres!!!!
3039
Joli article, prenez 5 minutes pour le lire :

Les farfadets de Beveren
LE MONDE / 29.12.03 / 12h44 • MIS A JOUR LE 29.12.03 / 15h14


L'équipe de football de Beveren, dans la banlieue d'Anvers, aligne dix jeunes joueurs originaires de Côte d'Ivoire. Accueillis avec scepticisme, ils enchantent aujourd'hui les stades belges.
Le crachin poisseux qui tombe, ce samedi soir, sur le Bosuil, le stade olympique d'Anvers, inspirerait plutôt une complainte qu'une samba. D'autant que le match à l'affiche n'est pas de ceux qui donnent le frisson. Comme il semble loin le temps où l'Antwerp, le plus ancien club de football belge, et le Koninklijke SportKring Beveren (SKB) - deux fois champion, deux fois vainqueur de la Coupe, neuf fois qualifié pour les coupes européennes - attiraient la grande foule ! Et pourtant, dans le stade aux trois quarts vide, la tribune réservée aux quelques centaines de supporteurs de Beveren vibre d'une étrange folie.
Le spectacle que les joueurs de Beveren donnent sur scène - pardon, sur le terrain - explique cette surprenante ambiance. Des farfadets africains, rendant parfois vingt ou trente centimètres, et autant de kilos, à leurs adversaires, virevoltent, dribblent, avancent par petites passes courtes, multiplient les prouesses techniques, alternant ailes de pigeon, petits et grands ponts, roulettes, avec une facilité déconcertante.
Voici que le capitaine, Gilles Gyapi, fin comme une liane, s'enfonce dans la défense de l'Antwerpen. "Yapi-Yapo", scandent les supporteurs de Beveren sur l'air des lampions. "Diali-Dialo-Dialito", enchaîneront-ils, sur le même rythme, lorsque Mohammed Diallo prendra le ballon. Et quand le petit Constant Kaïper, 1,68 mètre, 66 kilos, marquera, devenant du même coup le meilleur buteur du championnat, la tribune se mettra à onduler en chantant "Brazil, Brazil" avec des voix rauques, vraisemblablement échauffées par quelques "pintjes" de bière avalées avant le début du match.
Quant à Josselin Pehe, 1,65 mètre, 60 kilos, autre milieu de terrain, il méri-tera ce commentaire : "Josske, is een echte kind van Beveren" (Petit Joss, c'est un vrai enfant de Beveren !). Beau compliment pour un garçon né en 1980 en Côte d'Ivoire, arrivé en Flandre il y a tout juste deux ans et qui n'avait sans doute jamais entendu parler de Beveren de sa vie.
Il n'est pas le seul dans ce cas : dix des onze joueurs de l'équipe-type de Beveren sont en effet ivoiriens, ce qui en fait sans aucun doute l'équipe la plus homogène "ethniquement" de tous les championnats d'Europe de première division ! Pour la petite histoire, ajoutons que le onzième joueur de Beveren est un Letton du nom de Stepanovs.
Un homme est à l'origine de cette rencontre, totalement improbable, entre ces enfants de Côte d'Ivoire et Beveren, une ville de 40 000 habitants dans la grande banlieue d'Anvers. En 1993, Jean-Marc Guillou prend la direction technique de l'ASEC Mimosas, l'équipe vedette d'Abidjan. Toujours fou de football, l'ancien international, qui a brillé comme meneur de jeu à Angers et à Nice, a une idée qui lui tient à cœur depuis longtemps : créer un véritable centre de formation pour de jeunes footballeurs. Mais à son idée. "Je voulais avoir les coudées franches, ne pas être sous les ordres d'un patron qui ne connaissait rien au football."
La Côte d'Ivoire lui permet de réaliser son rêve : l'"académie" est créée en 1994. Pourquoi l'académie ? "Parce que je ne voulais ni d'une école de football ni d'un centre de formation. Et parce que le football, pour moi, c'est d'abord un art, esthétiquement beau." Les huit premiers "académiciens" sont recrutés à la base, c'est-à-dire dans la rue. "Avec un ballon sous le bras, nous sommes allés dans les quartiers et avons organisé des petits championnats, raconte Jean-Marc Guillou. Cela s'est su et, petit à petit, ils ont organisé eux-mêmes le recrutement. Souvent, j'ai entendu des gamins me dire : "Oui, moi je suis bon, mais je vais aller chercher mon ami, lui il est encore meilleur que moi"."
D'abord demi-pensionnaires, les vingt-cinq "académiciens" de la première promotion seront ensuite pris totalement en charge. La réussite est indéniable. Sur tous les plans. Humainement, d'abord. Il faut les entendre en parler aujourd'hui pour le comprendre. "Les meilleurs moments de notre vie", disent les "anciens", du haut de leurs 20 ans. "Les études scolaires étaient très importantes. S'ils ne travaillaient pas, ils ne jouaient pas", explique Guillou, qui, dès qu'ils sont sur le stade d'entraînement, leur apprend un jeu tout en finesse et en technique. Avec un leitmotiv : "Faites-vous plaisir, encore et toujours." "J'aurais aimé jouer avec eux", soupire l'ancien joueur. Et on le croit.
Intégrés progressivement à l'ASEC d'Abidjan, les "académiciens" font merveille, volant de victoire en victoire, et gagnent deux championnats de Côte d'Ivoire. Jusqu'à la consécration internationale de février 1999. Ce jour-là, ils affrontent la redoutable équipe de l'Espérance de Tunis dans la finale de la Supercoupe d'Afrique. Voyant arriver ces gamins - moyenne d'âge : 17 ans -, les Tunisiens croient à une farce : nous n'allons pas jouer contre des minimes ! Ils déchanteront vite. Les lutins d'Abidjan donnent tout leur cœur, et ils en ont, pour triompher par trois buts à un.
Le deuxième chapitre commence avec le XXIe siècle. Jean-Marc Guillou découvre Beveren. "Je la connaissais de nom parce qu'elle avait joué contre Nice en Coupe d'Europe", reconnaît-il aujourd'hui. Il a sans doute oublié que le RSKB, créé en 1934, a dominé le football belge à la fin des années septante, avec des joueurs aussi célèbres que le gardien de but Jean-Marie Pfaff ou le demi défensif Wilfried Van Moer. Une équipe solidement ancrée dans ce pays flamand, dur à la tâche et à l'effort, à l'image de ses coureurs cyclistes, qui se sont illustrés dans toute l'Europe, de Cyrille Van Hauwaert, le premier "lion des Flandres", à Johann Museeuw, en passant par Brik Schotte, "le dernier des Flandriens". Las ! le RSKB perd progressivement de sa superbe, s'habitue au bas du tableau et entre dans une grave dérive financière. A la fin de la saison 2000-2001, le club, lourdement endetté, est au bord de la liquidation.
Jean-Marc Guillou arrive alors en sauveur. Il apporte 300 000 euros d'argent frais pour colmater les brèches, prend le titre de manager général et, surtout, lance le partenariat avec l'"académie". Cinq jeunes sont pressentis pour venir jouer à Beveren, pour un salaire de 3 000 euros par mois, mais avec un contrat professionnel qui les lance dans la grande aventure du football européen. Un reportage truculent et formidablement humain de la Télévision francophone belge (Histoire d'Ivoires, réalisé par Yves Hinant dans la série "Tout cela ne nous rendra pas le Congo") montre le départ d'Abidjan et l'arrivée à Beveren des cinq pionniers. "Je suis dépassé de joie", dit ainsi le père d'un des heureux promus, qui quitte sa fiancée sur ce si beau mot d'amour : "Pour moi, toi tu rassembles toutes les filles." Ils découvrent le stade de Beveren, bien vieillot pourtant, mais dont le gazon verdoyant est si éloigné de leurs terrains - terre, trous et poussière - d'Abidjan que l'un d'entre eux a ce cri du cœur : "Ici, si tu rates ton contrôle, c'est de ta faute !"
Leur premier cours de néerlandais, la langue parlée en Flandre, est épique. Après leur avoir expliqué, dans un français approximatif, quelques rudiments de l'histoire de la région - "A côté de Beveren vivaient les Ménapiens..." -, le professeur commence son cours de langue proprement dit, en leur faisant répéter après lui quelques phrases usuelles : "Dit is een tafel" (Ceci est une table), "Dit is een stoel" (Ceci est une chaise), exercice qui se termine dans un éclat de rire général et une danse improvisée au rythme de ce qui ressemble alors à une étrange incantation. Les "académiciens" découvrent aussi les magasins, la joie de la consommation, leurs premiers vrais salaires. "Ici, on ne froisse pas les billets, on les plie en deux."
Entendu aussi ce dialogue sur la politique belge :
"Ici, il y a un roi et un président de la République.
- Et il n'y a pas de coup d'Etat ?
- Non, c'est leur coutume."
Sur le terrain, les débuts sont tout simplement catastrophiques. Les jeunes Ivoiriens, qui ont appris un football chatoyant, fait de petites passes rapides, de dribbles ravageurs, ne parviennent pas à s'intégrer au jeu prôné par l'entraîneur de Beveren : engagements physiques de tous les instants, face-à-face rugueux, longues balles en avant. L'équipe termine la saison 2001-2002 à la dernière place et se sauve de la relégation en seconde division grâce à sa bonne gestion financière. Jean-Marc Guillou fait face aux critiques des autres dirigeants du club. Comme un grand frère, aidé par son homme de confiance, l'ancien joueur Régis Laguesse, il défend ses élèves et sourit quand ceux-ci sont accusés de "trop sortir le soir" et de "ne pas nettoyer leurs appartements".
Jean-Marc Guillou persiste et signe. Non seulement il ne renvoie pas chez eux ses "petits", mais il en fait venir plusieurs autres. La Belgique est en effet le seul pays européen totalement ouvert en matière de recrutement de joueurs étrangers. Guillou sait que la clef du succès réside dans le jeu collectif de joueurs soudés par tant d'années passées ensemble. Le calcul se révèle exact : dès que le nombre d'Ivoiriens augmente, Beveren commence à gagner ses matches et termine la saison 2002-2003 à la onzième place, la meilleure depuis neuf ans. L'équipe réalise même l'exploit de battre 3-0 Anderlecht, qui reste l'équipe phare du football belge. Le public commence doucement à y croire et remise ses quolibets.
La saison 2003-2004 marquera la consécration. L'équipe, qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe de Belgique, est maintenant à la septième place du championnat et, sur sa lancée actuelle, pourrait terminer dans les tout premiers. Une équipe maintenant essentiellement ivoirienne. "Oui, mais quel beau football !", disent les supporteurs, de plus en plus nombreux.
Une telle réussite suscite bien entendu des jalousies. C'est Jos Vaessen, le président du club de Genk, qui déclare, après avoir vu son équipe battue 3-1 par Beveren, que "dix Ivoiriens et un Letton, cela constitue une chose risible pour le football belge !". Sans préciser que l'équipe de Genk n'alignait que quatre joueurs belges.
Les critiques, ou plutôt l'amertume, de certains joueurs "non ivoiriens" de Beveren semblent plus pertinentes, comme celles de l'arrière Stéphane Demets, qui vient d'apprendre que son contrat avec Beveren ne sera plus reconduit, et incrimine non pas ses coéquipiers ivoiriens, mais les règles économiques du football actuel. Il critique aussi, avec saisie de la justice, des anciens partenaires ivoiriens de Jean-Marc Guillou qui accusent maintenant celui-ci de tous les maux de la Terre et brandissent la menace d'exclure les "académiciens" de Beveren de la sélection nationale. Sans oublier tous ceux qui accusent les hommes comme Jean-Marc Guillou de jouer "les négriers du football africain". Peut-être.
Il reste qu'un samedi soir, à Anvers, dans cette région où le parti d'extrême droite, le Vlaams Blok, fait ses plus beaux scores, il était bien réconfortant d'entendre les supporteurs de Beveren quitter le stade en scandant : "Nous sommes tous noirs à Beveren."
Audiofanzine Football Club
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