Qu'est-ce qui vous amuse automatiquement ?
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Doc-Vazzo



Anonyme



le reverend


mais ma culture littéraire, c'est pas en école d'ingénieur que je l'ai acquise. Clairement. Ca c'est venu avant, depuis l'école maternelle jusqu'à la prépa Math Sup+Spé (et oui, comme quoi...).
Je pense que c'est le cas de beaucoup d'ingénieurs
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 11:18:19 ]

Anonyme


Dr Pouet

J'avais lu il y a quelques années un article qui disait qu'on songeait à remettre "les humanités" en écoles d'ingés, parce que non seulement on s'était rendu compte qu'ils avaient de grosses lacunes en français, mais qu'il y avait aussi un manque de culture générale qui était préjudiciable à la vie professionnelle.
En math sup / spé, et aux concours, il y a encore du français.
On a donc des gens qui ont eu 14 ans de cours de français (de 6 à 20 ans), et qui ont encore une orthographe de cow-boy. Alors peut-on rattraper le coup en 3 ans à la fin ?
J’en doute un peu. Mais peut-être en s’y prenant autrement ; en traitant ces sujets non pas comme une épreuve d’examen mais comme un sujet de loisir amusant, intéressant, enrichissant (et en réalité effectivement très utile pour le travail ensuite).
D’ailleurs ce n’est déjà pas simple d’écrire un manuel d’installation parfaitement clair, mais c’est encore plus difficile d’écrire un bon manuel d’utilisation. Et écrire les spécifications est encore plus délicat ; ça s’approche d’une démarche juridique en fait.

Will Zégal

Il y a aussi les simples problèmes de comprehension textuelle. Je me rappelle quand on a abordé les probas en maths. Tout le monde disait que c'était dur (et effectivement, mes congénères galéraient pas mal) alors qu'il suffit de comprendre l'énoncé pour savoir si c'est un tirage avec ou sans ordre et avec ou sans remise pour choisir entre 3 pauvres formules à appliquer.
Quand j'étais dans le design, on était souvent obligés de se faire expliquer oralement certains cahiers des charges plein de phrases ambiguës qui pouvaient être comprises de plusieurs façons. Et la mauvaise interprétation aurait pu coûter cher.
On a donc des gens qui ont eu 14 ans de cours de français (de 6 à 20 ans), et qui ont encore une orthographe de cow-boy. Alors peut-on rattraper le coup en 3 ans à la fin ?
Ma douce, dont les "études" ont été chaotiques jusqu'à son récent BTS, s'était dans un précédent boulot fait foutre la honte en réunion par son directeur (qui l'aimait bien) et lui avait dit publiquement qu'il allait la renvoyer à l'école.
Le mec devait corriger tous ses écrits.
Alors elle a pris un dictionnaire et s'est mise à vérifier tout ce qu'elle écrivait. En un an, son orthographe était devenu très très potable. En moins de deux ans, elle était plutôt au dessus de la moyenne avec une orthographe qui ne poserait aucun problème à un prof de français.
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Will Zégal

en même temps je crois pas qu'une seule langue au monde n'ait un combo grammaire/orthographe/conjugaison aussi vicelardement complexe qu'en France)
:lafautedel'orthgraphe:

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Dr Pouet

j'ai jamais compris comment ni pourquoi littérature française et grammaire n'étaient pas strictement séparés à l'école
Oui il pourrait y avoir d’un côté la culture, notamment littérature, mais à relier probablement au cinéma, musique, peinture et probablement histoire.
Et d’un autre orthographe, grammaire, et rhétorique, au sens de : savoir s’exprimer clairement (de manière non ambiguë et concise), avec logique : ne pas confondre donc et car, ne pas confondre « peut ne pas faire » et « ne peut pas faire », ne pas croire que si « A implique B » alors « B implique A » etc etc.
[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 11:59:28 ]

Will Zégal

En plus, c'est pas inintéressant de la contextualiser, de montrer au travers de la littérature les usages des figures de style, etc.
Mais c'est vrai qu'un enseignement plus transversal, ça aurait de la gueule. C'est un peu la tendance actuelle d'ailleurs, mais il y a des profs qui traînent des pieds. Faut dire qu'on leur demande de faire ça sans avoir vraiment allégé le programme et sans considérer le temps qui s'ajoute quand il faut bosser un projet transversal avec d'autres profs, d'autres matières.
Sinon, le problème vient plus surement du fait qu'alors qu'en sortie de primaire, les enfants devraient déjà parfaitement maîtriser lecture et écriture et ça n'est pas le cas. Moralité, dès le collège, on leur demande d'aller plus loin alors qu'ils n'ont souvent pas les outils.
Pour la logique et la structuration des phrases et des idées, on devrait faire de la philo dès la primaire.
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le reverend

Et en 1ere on a eu comme prof une sorte d'illuminé du français qui nous a fait les cours pour nous préparer au bac français.
Le mec était super dur, exigeant et nous faisait bosser beaucoup (alors qu'on était en 1ere scientifique, c'était la plaie), mais finalement il nous a ouvert les chakras.
La richesse et la plus value du truc (une langue qu'on a plaisir à utiliser, et je parle pas de rouler des patins) me sont apparues beaucoup plus clairement à partir de là, même si quelque part on avait commencé dans d'autres matières comme les langues y compris le latin par exemple.
Bon en même temps le latin c'est ce qu'on parlait quand j'étais jeune alors...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

Oiseau Bondissant

Une amie qui est prof à la fac de lettre en Lettres Modernes m'a en effet dit que le niveau n'est globalement pas fameux.
Oui. Un des raisons simples à ce phénomène : le métier d'enseignant n'est plus attrayant. Les concours du CAPES n'ont jamais vu si peu de candidats. Conséquence directe dans les bahuts : un prof malade n'est que très rarement remplacé par un titulaire. On fait donc appel à une personne qui veut bien si coller (recrutée à la va-vite à pôle emploi) et qui n'a de professeur que le nom. Conséquence indirecte : pour palier au problème, le seuil d'admissibilité baisse pour recruter plus large. L'année dernière on recrutait des profs de français à 5/20 au CAPES! Alors savoir écrire sans faute...
j'ignore si c'est pareil pour les autres langues dans les autres pays, en même temps je crois pas qu'une seule langue au monde n'ait un combo grammaire/orthographe/conjugaison aussi vicelardement complexe qu'en France)
C'est en partie pour cette raison qu'il est totalement débile de mettre sur un même pied d'égalité l'apprentissage des langues en arguant que nos voisins maitrisent 2 à 3 langues alors que le pauv' français n'arrive même pas à maitriser la sienne. Le français est beaucoup plus difficile à apprendre que l'anglais. Conséquence, il faut plus de temps pour l'apprendre. Logique.
C'est pour pas que les profs s'emmerdent. N'apprendre que la technique de la langue, bien relou.
C'est surtout pour ne pas que les élèves s'emmerdent...Essayez de faire 1h de cours de conjugaison à une classe de 25 furieux. Vous y arriverez. Une fois. Ensuite vous changerez de méthode.
En plus, c'est pas inintéressant de la contextualiser, de montrer au travers de la littérature les usages des figures de style, etc.
C'est même ce qui se fait depuis un sacré moment. Le cours magistral avec la thématique conjugaison, grammaire, orthographe, ça date des années 80-90. Le français s'enseigne par séquences, entendez par là qu'un thème est traité sous divers angles (cinéma, spectacle, image, conjugaison, figures de style, etc.)
Mais c'est vrai qu'un enseignement plus transversal, ça aurait de la gueule. C'est un peu la tendance actuelle d'ailleurs, mais il y a des profs qui traînent des pieds. Faut dire qu'on leur demande de faire ça sans avoir vraiment allégé le programme et sans considérer le temps qui s'ajoute quand il faut bosser un projet transversal avec d'autres profs, d'autres matières.
Les profs ne trainent pas forcément des pieds, c'est surtout l'impossibilité structurelle de le faire qui pose problème et qui, à force, use toutes les bonnes volontés. Et un point non négligeable toujours systématiquement oublié : la concertation des principaux intéressés. Je m'explique. J'ai envie de bosser avec le prof de maths. Cool, lui aussi. Bon , faut déjà trouver des créneaux dispos en commun pour être avec les élèves. Sur un EDT, ya 0.0002% de chance que ça soit compatible. Pas grave. On va prendre sur notre temps libre parce que, bon, on a le temps

Et j'exagère à peine. Je ne compte plus les dispositifs inventés par l'EN (que j'ai tous testé) pour tenter de faire des cours transversaux. Certains fonctionnent, la plupart du temps par la seule et unique motivation des profs, certainement pas grâce à la structure.
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 17:48:41 ]
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