Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?
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le reverend
Bon, celui-là il me manquait comme thread.
J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.
C'est parti...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
nobazz
Youtou franchement je trouve ta franchise admirable. Je trouve effectivement tes idées compréhensibles même si pour moi elles sont en décalage complet avec mes convictions. Moi aussi j'ai eu des soucis en faisant du stop dans ma jeunesse (grosse frayeur), mon taf (je suis payé pour, c'est vrai) fait que je suis régulièrement sujet d'agressions par des "pauvres gens", parfois perturbés, parfois bourrés, parfois juste cons. Je mesure aussi le peu d'avancée possible avec certains individus, mais on apprend a s'en satisfaire. Et parfois, comme dans l'exemple que citait Will, il suffit d'une rencontre pour faire changer une vie. C'est tellement supérieur au reste, d'avoir contribué à ça...
PU74iN m4I2 pUI5kw3 J3 V0u2 di2 Kw3 J3 5Ui2 p42 un 933k 37 KW3 j'3n 4i h0Rr3uR, C'357 CL4IR???
W-Addict
Par contre on voit bien combien les valeurs "humaines" viennent parfois télescoper ce que les enfants entendent des convictions de leurs parents,
Yep là c'est compliqué, et la voie des parents gagne souvent. Mais comme tu le dis dans ton post suivant, ne nous arrêtons pas sur un échec.
Buzzless
Drôle, pertinent, ou informatif qu'y disaient ... Et sans fautes !
oryjen
C'est la vanité des adultes qui fout la merde et c'est de pire en pire,
Oui, mais non: A mon avis (de ce que je peux voir ici et là) ce que tu appelles vanité a aussi une cause vaste et profonde. Je l'appellerais "désespérance": au niveau collectif, perte de valeurs, perte de repères, errance vide de sens.
Mais oui: les gosses prennent ça en pleine poire tout petits. Ils apprennent vite, allez...
Un peu réducteur non ?
Ca voudrait dire qu'il y des gentils et des méchants et qu'on ne peut rien y changer ?
Je ne parle pas de morale.
je parle d'animaux plus ou moins dénaturés.
D'êtres vivant des conditions et des pressions totalement étrangères à leurs tropismes naturels.
A la sortie ça donne de la merde.
Pas étonnant.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
empism
Citation :enseigner l'empathie et l'entraide à l'école, dès la maternelle.
Pour enseigner l'empathie, à mon avis y'a du boulot. Il s'agit d'un sentiment spontanné, je ne vois pas du tout comment enseigner ça
Pour l'entraide, l'enseigner est sans doute une gageure aussi.
Par contre, mettre les gosses en situation de... pourquoi pas?
Ça dépend de ce que l'on met derrière le mot. Il y a la façon de l'aborder un peu bêta à l'américaine qui veut mettre du pragmatique là ou il n'y en a pas. Sinon, oui, ça s'apprend comme tout le reste, avec beaucoup de temps.
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oryjen
Je ne peux leur enseigner que des techniques (y compris des techniques de pensée, de regard, etc...)
Mais l'art... Pis quoi encore?
Comment diable veux-tu enseigner l'empathie? Tu ressens ou tu ne ressens pas.
Bon normalement tu ressens...
Mais des fois non.
Alors la route t'es ouverte pour le manadjmeunt, la politique, la police, etc...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Will Zégal
Comment diable veux-tu enseigner l'empathie? Tu ressens ou tu ne ressens pas.
Eh non. C'est pas tout noir ou tout blanc.
Je suis tombé aujourd'hui sur une interview de Kerviel datant apparemment d'un an ou deux.
Il disait que finalement, malgré les galères, il était plutôt heureux de ce qui lui était arrivé parce qu'auparavant, il avait perdu tout repère et tout contact avec la réalité des conséquences de ses actions (sur les entreprises, toussa) et qu'il s'était beaucoup éloigné des valeurs que lui avaient enseigné ses parents. Et qu'il avait beaucoup de mal à assumer ça (visiblement beaucoup plus que le pognon qu'il aurait fait perdre à la SG).
Je me rappelle aussi un de mes plus vieux potes. On était inséparables au lycée et moi qui vivait à la cambrousse et lui à la ville, je dormais souvent chez lui le week-end pour qu'on sorte. J'étais chez moi chez lui.
Fin du lycée, études... quelques années passent. Il était parti vivre à Nice où son père avait été muté et où il avait trouvé à boucler ses études dans un labo intéressant.
Je débarque un jour chez lui à Nice. Très vite, malaise, notamment à cause de propos racistes qui ne ressemblaient vraiment pas au mec que j'avais connu. Dès le lendemain, je ne tiens plus et on en discute.
Il a réalisé qu'il avait intégré de nombreux stéréotypes, alimentés par de très vagues réalités. Genre en arrivant au bahut à Nice, il s'était fait emmerder par un arabe. Ben les arabes étaient devenus des gens à problèmes, etc.
J'y suis retourné plusieurs fois et il avait en grande partie tourné le dos à tout ça. Restaient quelques trucs qui lui échappaient et dont on rigolait. Il est ensuite parti en RP, en banlieue, où je ne l'ai jamais entendu tenir de propos craignos non plus que par la suite quand il s'est installé à Nantes.
Je pense que le cadre dans lequel tu évolues peut vite influencer ta façon de penser. Tu peux t'engager (et à tout âge) sur des chemins dont tu peux t'apercevoir ensuite que ce ne sont pas les tiens.
J'ai commencé un peu par hasard ma vie professionnelle dans les "affaires". J'ai fait des boulots passionnants, mais il m'a fallu du temps pour me rappeler que tout ça ne m'intéressait pas : la carrière, la réussite sociale, la reconnaissance par des gens qui ne m'intéressaient guère, être invité dans des dîners où ça ne parlait que business et un peu bateaux et résidences secondaires. Que ce qui m'intéressait, c'était la musique et qu'il était temps de m'y consacrer.
Tout ça parce que j'ai été ado dans les années 80, qu'on était dans le trip des yuppies, qu'on pensait (une certaine population de gauche en tous cas) qu'on allait vivre un monde merveilleux où on ferait du business (libéré, évidemment) tandis que l'état s'occuperait des plus faibles et que, ouais, quand tu montes ta première boîte à 24 ans, ça épate le gogo.
J'ai toujours eu le même fond, je pense. Mais entre la personne que j'étais dans ces années là, mes priorité d'alors et surtout mon attention aux autres (au delà de mes cercles de proches), il y a quand même un sacrée marge. Le fait en plus d'avoir ensuite vécu avec une infirmière, puis ma copine actuelle qui est une empathe de première classe ont aussi fait évoluer mes capacité d'empathie.
A ça, j'ajoute la maturité. Je pouvais, plus jeune, faire preuve d'une certaine réserve, voire froideur quand des gens m'exposaient leurs malheurs, mais c'était surtout une façon de me protéger. Comme vieillir ne sert pas qu'à chopper des rides autour des yeux, je ressens apparemment moins ce besoin de me protéger et me montre donc plus accessible aux malheurs des autres.
Donc, non, pour moi, c'est pas binaire. Après, le terme "d'enseigner" l'empathie n'est probablement pas adéquat. Je dirais plutôt qu'il faut faire vivre les mômes dans un cadre où l'empathie a de l'importance.
Entre l'école française basée sur la compétition et l'école finlandaise basée sur l'entraide entre les élèves par exemple, on devine vite laquelle favorise plus le développement de l'empathie.
Mais qui n'a jamais expliqué à un gamin que non, le petit chat n'est pas une poupée et que quand tu l'attrapes par la queue ou que tu lui tires les poils, ça lui fait du mal ?
Un gamin à qui on ne l'explique pas, mais vit au milieu d'adultes foutant des coups de lattes aux greffiers a un peu moins de chances de développer de l'empathie.
El Migo
oryjen
il faut faire vivre les mômes dans un cadre où l'empathie a de l'importance
Ha oui tout à fait d'accord avec cette formulation par contre.
Elle implique que la ressource est dans la personne, pas dans le discours qu'on lui propose. Il y a donc une affaire de confiance, et de dignité a priori.
Ca me convient bp mieux, parce que ça ressemble bien plus aux choses que je vois!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 10/07/2018 à 20:03:54 ]
Anonyme
Concernant l'empathie, si on considère que toute espèce évolue en s'adaptant par sélection naturelle à son milieu, je ne sais pas trop si c'est la caractéristique la plus appropriée pour s'adapter à notre milieu dominé par le capital. C'est plutôt inquiétant quand on y pense.
[ Dernière édition du message le 10/07/2018 à 22:35:19 ]
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