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Sujet Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

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Sujet de la discussion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

Bon, celui-là il me manquait comme thread.

J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.

C'est parti...

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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43631
Citation de Patrick :
Citation :
La preuve disent certains profs, quand je convoque (ah oui ? "convoque") les parents à un rendez-vous, beaucoup ne viennent pas.
- A quelle heure le rendez-vous ?
- 16h30 ou 17h00
- pratique pour les parents qui travaillent.


Désolé de dire ca mais avec des clichés aussi débiles que ça tu m'étonne que tes potes profs préfèrent éviter le sujet.

Mais l'argument du "j'travaille moi m'sieur" franchement bravo ! Pis y'a beaucoup d'arabes aussi qui viennent juste pour les alocs aussi hein ? Et le diesel, du rackett !

1- le "cliché" en question, ce sont les propos entendus de la part de profs eux-même. Ou d'instits.
2- le "cliché" en question est une pratique dénoncée par certains profs eux-même
3- ben oui, il y a des gens qui travaillent ET qui n'ont pas la possibilité de s'échapper du boulot, sauf à poser une journée de congé pour peu que leur employeur la leur accorde. Tout le monde ne bosse pas dans des boîtes ou à des postes où on leur laisser une gestion de leur temps et horaires de travail. Bizarrement, moins tu es haut dans l'échelle sociale ou des métiers, moins tu as cette liberté de te barrer un jour un peu plus tôt du boulot pour aller rencontrer les profs de tes enfants.

Et sans aller jusqu'au ON/OFF possible/pas possible, ceux qui disposent d'un peu de tolérance de leur employeur le permettant de la souplesse quelques fois par an préfèrent réserver cette tolérance aux cas de force majeure, genre gamin malade, problème de transport, etc.
Je ne pense pas que ça soit la peine de la faire, mais je peux te faire une liste longue comme ça de métiers ou de secteurs où tu n'as pas cette possibilité de t'échapper aux heures de boulot.

Ensuite, il y a une autre population qui semble très réticente à aller rencontrer les profs, ce sont les personnes d'origine étrangère qui maîtrisent mal le français. Cela permet à certains instits sensément de gauche de déclarer qu'ils ne s'occupent pas de leurs enfants (précision : ce n'est pas un cliché, mais propos entendus par moi-même ou rapportés par des gens dignes de confiance).

Sauf que quand tu parles à peine la langue de ton pays d'accueil, va t'en rencontrer quelqu'un d'aussi dépositaire du savoir et du bon usage de la langue qu'un prof ou un instit. Non seulement tu risques de ne rien comprendre, mais faut pas avoir trop de fierté (peut-être mal placée, mais quand même) pour y aller.

Tient, ça me fait justement penser à un article sur le sujet qui signalait que l'origine sociologique des enseignants était majoritairement les classes moyennes éduquées et cultivées et qu'il y avait donc un faussé de classe avec les classes populaires, ce qui pose des problèmes de relation.
43632
@Will, il y a aussi le téléphone aujourd'hui. ;) Et parfois les grands frères ou grandes sœurs ou tantes qui maîtrisent la langue. Dans les cas où il n'y a pas d'interlocuteur francophone ou anglophone, les profs peuvent demander un interprète (bon, faut parfois pouvoir le trouver même en région parisienne).

Ceci dit, des parents qui ne s'occupent pas de leurs enfants, il y en a partout. Chez des parents pauvres parce que conditions sociales de merde, travail de nuit, familles où on ne parle jamais des problèmes mais où l'autorité se fait à la main. Chez des parents riches, ça se trouve aussi, sauf qu'ils payent des gens pour s'occuper de leur môme. Dans les deux cas, j'ai vu des enfants paumés tellement les parents étaient loin de ce que vivait leur progéniture.

Après, oui, il y a de tout chez les profs et donc des profs qui ne tiennent pas compte des parents à qui ils ont à faire. Mais encore une fois, il y a aussi des parents qui mettent pas mal de pression sur les équipes. Dans tous les cas, je vois des attentes et en même temps une méfiance plus grandes autour de l'école.

Et l'un des problèmes des profs est qu'ils ne sont jamais sortis de l'école, et qu'ils étaient en général bons élèves et dans des familles en ascension sociale. Ils ont donc parfois des difficultés à envisager ce qu'est la vie dans le reste de la société.
43633
+1
Et je ne suis pas en train de dire que les enseignants sont responsables de tout. J'ai beaucoup contre l'éducation nationale elle-même comme système. Chez les profs, il y a de tout, comme partout. Des gens formidables qui se mettent en 4 pour les mômes dont ils ont la charge, des gens qui essayent comme ils peuvent de pousser les murs rigides des structures et des programmes pour faire des choses intéressantes, des abrutis, des gens intelligents, des gens qui se foutent des mômes et ont choisit le métier pour la paye, les vacances et/ou parce qu'ils aiment les maths ou le français, pas les mômes ou enseigner, des gens qui sont connectés aux réalités socio-économiques et d'autres qui sont dans leur bulle.
Le truc que je reproche à la plupart, même les meilleurs que je connais (et que j'aurais aimé avoir comme profs), ceux qui n'ont jamais connu que l'école (et pas ceux qui sont arrivés tardivement dans le métier, ce qui change tout), c'est surtout
- leur grand aveuglement devant la réalité que l'école (ils se targuent d'assurer une promotion sociale égalitaire alors que les chiffres montrent que l'école perpétue, voire amplifie les écarts sociaux)
- la façon dont ils refusent toute critique extérieure de l'école et de l'EN. Eux-même peuvent parfois en dire pis que pendre, mais que quelqu'un qui n'est pas prof profère la moindre critique envers l'EN et ils montent sur leurs pour défendre l'institution bec et ongles.

Sinon, j'ai plein de choses à dire de bien sur les profs. A commencer par le fait que sans eux, les troupes de militants politiques seraient bien maigres, les association sportives, mais surtout culturelles et "caritatives" aurait bien du mal à fonctionner et beaucoup de séances de cinéma art et essai ou documentaires et certains concerts ou vernissages seraient encore plus vides.
C'est déjà beaucoup.
43634
Bien vu. :bravo:
43635
Citation :
Ceci dit, des parents qui ne s'occupent pas de leurs enfants, il y en a partout. Chez des parents pauvres parce que conditions sociales de merde, travail de nuit

Cela me rappelle une situation dans mon bled : dans une des cités HLM un peu craignos (mais pas trop non plus), il y a eu à un moment de plus graves problèmes, avec notamment des violences qui ont conduit à l'hospitalisation d'un papy, agressé (comme d'autres) par une bande de mômes. On parle de pré-ados !

La plupart des mômes étaient plutôt braves et récupérables, mais il y en avait un qui était une vraie petite teigne et entraînait les autres.
Réponse policière / judiciaire quasi impossible et peu souhaitable. Un des conseillers municipaux, ancien sportif de haut niveau et une marmule, avait pris le môme entre 4 yeux et l'avait menacé d'une bonne beigne s'il continuait à faire le con. ça l'avait un peu calmé, mais pas longtemps.

Le même conseiller municipal a rencontré la mère, très concernée par la situation de son môme, mais complètement dépassée. Femme seule élevant trois enfants en faisant des ménages à dache, c'est à dire rentrant tard le soir et laissant par force ses mômes sans surveillance de la sortie de l'école à assez tard le soir.

Vu la gravité des actions du mômes, il est quand même passé par la case judiciaire, mais surtout, le conseiller municipal a trouvé à la mère un boulot bien moins loin et avec des horaires plus compatibles avec ceux de ses mômes. Moralité : problème résolu. La petite bande qui à elle seule foutait la merde dans le quartier s'est calmée. Plusieurs mômes ont ainsi très probablement échappé à un avenir judiciaire et tout le monde a retrouvé le calme et la possibilité de se balader sans crainte dans le quartier.
43636
En fait finalement on est d'accord :bravo:

Chris Kazvon

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43637
Belle histoire humaine, peut-être pas si rare en fait... Par électoralisme bas-de-plafond, on pointe plus volontiers les problèmes que les solutions.
Je ne sais plus qui, ici même, disait l'autre fois que d'après lui en cas de problèmes collectifs en réalité la solidarité et l'entraide prennent généralement le dessus.
Je souscris à cet avis, en soulignant que ça fonctionne beaucoup moins quand la plupart vont bien et que seuls quelques-uns ont des ennuis.
Devinez pourquoi...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

43638
Citation :
en cas de problèmes collectifs en réalité la solidarité et l'entraide prennent généralement le dessus.

c'est JB qui le dit, je crois. à mon avis, ça se joue à pile ou face...
43639
Ben dans le cas présent, à part quelques réacs (ou personnes simplement excédées à juste titre) qui auraient voulu qu'on mette en taule des mômes de 8 à 13 ans, mais globalement, le quartier était pour qu'on règle le problème et que les mômes arrêtent leurs conneries plutôt que les foutre en zonzon où leur vie risquait bien de prendre une tournure pas franchement folichonne.

Je parle du "conseiller municipal" parce qu'il était en première ligne et fédérateur de part sa position, mais il n'est pas le seul à s'être bougé. C'est d'ailleurs pas lui qui a embauché la mère du gamin. :-D
43640
Ben tiens, nouveau rapport de l'OCDE sur l'équité dans l'éducation qui n'est pas brillant pour la France.
Citation :
Autre donnée significative concernant ces performances en sciences : les élèves issus de milieu défavorisé ont obtenu 441 points à l’évaluation contre 558 pour ceux de milieu favorisé. Cette différence de 117 points, encore l’un des plus élevé de l’OCDE (la moyenne est de 88), représente « l’équivalent de presque quatre années de scolarité »
[...]
[en France] les adultes dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur ont 14 fois plus de chance d’obtenir à leur tour un diplôme du supérieur que ceux ayant des parents avec un niveau d’éducation moins élevé. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, cet écart de chance est de 11 fois plus élevé. Preuve qu’il est possible de faire bien mieux, il n’est que 3 fois plus élevé en Nouvelle-Zélande et 4 fois plus élevé au Canada, en Estonie, en Finlande et en Suède.