Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Le Pub de l'écologie

  • 29 366 réponses
  • 264 participants
  • 921 372 vues
  • 202 followers
Sujet de la discussion Le Pub de l'écologie
Hello les amis!

en dégrossissant vulgairement la chose je me suis rendu compte que comme sur pas mal de sujets, on à pas tous les mêmes idées. et c'est ca qui est super :petitnicolas:

pour eviter de pourrir tous les sujets avec nos bio-conneries, je vous propose juste de nous dire si vous pensez:

1/ que la planète court un réel danger.
2/ que c'est pas si catastrophique que ca et qu'on à le temps de voir venir les choses sans paniquer.
Afficher le sujet de la discussion
17521
je remets ici l'article que j'ai mis hier dans le cafcom :
https://www.revue-ballast.fr/daniel-tanuro-collapsologie-toutes-les-derives-ideologiques-sont-possibles/

avec un extrait :
Citation :
Je discute le concept d’Anthropocène mais je ne le combats pas. J’en prends acte comme de la conclusion à laquelle les géologues parviennent à partir de leurs critères de géologues : la montée du niveau des mers, les éléments radioactifs, les milliers de composés chimiques artificiels et la chute brutale de la biodiversité laisseront dans l’écorce terrestre des traces significatives de l’activité humaine. Les géologues estiment que cela marque l’entrée de la planète dans une ère géologique nouvelle. Celles et ceux qui s’opposent au terme « Anthropocène » ne contestent pas cette conclusion. Le problème est donc sémantique. Certes, parler de « Capitalocène » permet de pointer la responsabilité majeure du capital dans la destruction écologique. Mais la médaille a un revers : on invisibilise la responsabilité des pays du dit « socialisme réel ». Or cette responsabilité n’est pas mince : pour rappel, avant la chute du Mur, l’Allemagne de l’Est et la Tchécoslovaquie détenaient le record mondial des émissions annuelles de gaz à effet de serre par habitant. On peut s’interroger aussi sur l’utilité de cet escamotage, au moment précis où nous avons besoin de comprendre pourquoi ces pays ont été productivistes, afin de ne pas retomber dans les même ornières… À mon sens, le point clé n’est pas la sémantique mais la datation. Si les géologues sont cohérents avec leurs critères de géologues, alors le changement d’ère n’intervient pas avant la deuxième moitié du XXe siècle, ce qui signifie que les interprétations misanthropiques du terme « Anthropocène » sont contrées : ce n’est pas l’espèce humaine qui est responsable mais son mode historique de production. Cet aspect est décisif, car le danger d’une misanthropie essentialiste basée sur une pseudo-science est très réel aujourd’hui, et se développe dans le sillage de la barbarie capitaliste montante. En même temps, il est évident que le fait objectif du changement d’ère ne clôt pas le débat. Il l’ouvre au contraire, et on voit bien, à partir des arguments pro et contra, que les critères des géologues sont inadaptés, en tout cas insuffisants, pour la simple raison que les causes du changement d’ère ne sont pas « naturelles » mais sociales. D’où la nécessité de la critique, et de l’intervention des sciences humaines et sociales : histoire, sociologie, économie.

Non je ne mettrai pas de pull

17522
x
Hors sujet :
Certes Denfert, certes, mais le glissement est fréquent et, je trouve, encouragé, ou du moins bien accompagné par ces mêmes scientifiques qui ne rechignent pas à s'aventurer hors de leur domaine de compétence et de savoir, quand ce ne sont pas leurs études qui s'aventurent elles-même en terrain glissant. D'ailleurs, Sébastien Bohler a une formation de biologie moléculaire, au labo de Jean-Pierre Changeux.

Amha, les neurosciences sont d'une part victimes de l'effet de mode qu'elles suscitent (c'est à la mode donc on va tout expliquer à partir de ce qu'on connaît du cerveau) et d'autre part, accompagnent très bien l'idéologie dominante actuelle : réduire l'homme à une machine computationnelle, à son cerveau et ses neurones pour ignorer la culture, l'histoire, la société ou la politique.

[ Dernière édition du message le 01/07/2019 à 14:49:09 ]

17523
Citation :
D’un point de vue économique, comment concilier les investissements gigantesques nécessaires à la transformation de nos systèmes productifs — l’énergie en premier lieu — et une certaine décroissance du PIB ?

« Si l’on met de côté le climato-négationnisme de Trump et Bolsonaro, la seule réponse du système consiste à développer des technologies insuffisantes, incertaines et dangereuses. »

La question me semble mal posée. D’une part, le PIB n’est pas un indicateur pertinent. Il faut impérativement, pour rester dans les clous écologiques, réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, donc l’extraction, le transport et la transformation de matières, donc la consommation d’énergie. Par conséquent, la transition socio-économique doit être cadrée par des indicateurs physiques. D’autre part et surtout, ce sont précisément les investissements gigantesques nécessaires à la transformation des systèmes productifs, en particulier du système énergétique, qui rendent indispensable la décroissance en question. La transition en effet ne consiste pas à dire qu’un système B pourrait fonctionner comme alternative au système A, mais à indiquer le chemin menant de A à B. Le système énergétique fossile n’est pas adaptable aux sources renouvelables. Il doit donc être mis à la casse de toute urgence et un nouveau système doit être construit. La tâche est énorme, et requiert inévitablement de grandes quantités d’énergie. Aujourd’hui, globalement, cette énergie est fossile à 80 %, donc source d’émissions de CO2. En d’autres termes : toutes autres choses restant égales, la transition elle-même sera la cause d’un supplément d’émissions.

Non je ne mettrai pas de pull

17524
Citation :
Les collapsologues ne sont pas toujours très nets : il y a des nuances et des variantes dans leur discours. Mais, en définitive, ils tendent toujours à revenir à l’affirmation que « l’effondrement » est inévitable et que la seule réponse consiste a créer de petites communautés « résilientes », car il n’y aura pas d’autre moyen de survivre après l’apocalypse. Dans leur dernier ouvrage, Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne et ses amis vont jusqu’à écrire que « l’effondrement », c’est comme la maladie de Hutchinson, une maladie dégénérative, héréditaire et mortelle : il faut l’accepter et arrêter de se battre… Au lieu d’identifier le capitalisme comme la cause principale — je ne dis pas la seule — de la destruction écologique, ils naturalisent les rapports sociaux et font planer sur nos têtes une menace aux accents bibliques. À partir de là, toutes les dérives idéologiques sont possibles, et Une autre fin du monde, hélas, n’en manque pas…

Non je ne mettrai pas de pull

17525
Citation :
c’est vers ces « solutions » d’apprenti-sorcier que le « capitalisme vert » s’oriente aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que la seule manière rationnelle d’équilibrer l’équation climatique est intolérable pour lui. En quoi consisterait-elle ? Il faudrait décréter une mobilisation générale, dresser un inventaire de toutes les productions inutiles ou dangereuses, de tous les transports inutiles, et les supprimer purement et simplement — sans indemnités pour les actionnaires — jusqu’à atteindre les réductions d’émissions nécessaires. Il va de soi que cette opération requiert des mesures draconiennes, notamment la socialisation des secteurs de l’énergie et du crédit, la réduction massive du temps de travail sans perte de salaire, la reconversion des personnels dans des activités utiles avec garantie du revenu, et le développement de services publics démocratiques.

Non je ne mettrai pas de pull

17526
Citation :
Il est évident que la démographie est un élément de l’équation environnementale. Ce que j’ai contesté chez Diamond, entre autres choses, est sa tentative de faire de la démographie le facteur surdéterminant, l’explication en dernière instance des soi-disant « effondrements » de sociétés humaines, et par conséquent le levier majeur d’une politique visant à les éviter. Depuis lors, les critiques que j’ai formulées ont été amplement confirmées par de nombreux travaux scientifiques. Il a notamment été démontré de façon incontestable que l’explication de l’effondrement de l’Île de Pâques avancée par Diamond (la théorie de « l’écocide » par une population dépassant la capacité de charge de l’écosystème et présentant tous les signes d’une hubris délirante) n’était d’un bout à l’autre qu’un tissu de contre-vérités créées de toutes pièces. Loin d’être les brutes imbéciles décrites par Diamond, les Rapa Nui (nom polynésiens des « Pascuans »), avaient déployé des trésors d’intelligence pour protéger l’environnement de leur île, y compris au besoin contre leurs propres erreurs. Ce sont les raids esclavagistes et le colonialisme qui ont détruit cette civilisation remarquable et ruiné définitivement l’écosystème. Mais cette vérité a bien du mal à sortir du puits. Surtout en France, où les plus hautes autorités de l’État continuent à promouvoir le best-seller Effondrement, qui a fait le succès de Diamond. J’espère que les collapsologues finiront par se distancier de ce personnage réactionnaire et raciste.

Non je ne mettrai pas de pull

17527
Itw intéressante en effet
17528
Citation de samy :
dresser un inventaire de toutes les productions inutiles ou dangereuses, de tous les transports inutiles et les supprimer purement et simplement

Citation :
la réduction massive du temps de travail sans perte de salaire
A partir du moment où la première proposition est acceptée cela signifie l'effondrement du système industriel et productiviste et par conséquent celui du système monétaire auquel il est associé. La seconde proposition n'a donc aucun sens.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


17529
Diamond raciste, faut vraiment pas l’avoir lu pour le croire. :oops2:
17530
Genre:

Citation :
“Past peoples were neither ignorant bad managers who deserved to be exterminated or dispossessed, nor all-knowing conscientious environmentalists who solved problems that we can’t solve today. They were people like us, facing problems broadly similar to those that we now face. They were prone either to succeed or to fail, depending on circumstances similar to those making us prone to succeed or to fail today. Yes, there are differences between the situation we face today and that faced by past peoples, but there are still enough similarities for us to be able to learn from the past.
Above all, it seems to me wrongheaded and dangerous to invoke historical assumptions about environmental practices of native peoples in order to justify treating them fairly. In many or most cases, historians and archaeologists have been uncovering overwhelming evidence that this assumption (about Eden-like environmentalism) is wrong. By invoking this assumption to justify fair treatment of native peoples, we imply that it would be OK to mistreat them if that assumption could be refuted. In fact, the case against mistreating them isn’t based on any historical assumption about their environmental practices: it’s based on a moral principle, namely, that it[…]”

Excerpt From
Collapse
Diamond, Jared
This material may be protected by copyright.