Charlie Hebdo 7 janvier 2015 - Paris 13 novembre 2015
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Oiseau Bondissant
Je ne trouve pas les mots...juste envie d'exprimer ma tristesse ici-même.
D'ailleurs j'ai une demande solennelle à faire aux responsables d'AF : mettre le logo du site en berne, un ruban noir, une marque, un signe de solidarité, ce que vous voulez mais quelque chose.
On vient assassiner mon enfance, mon présent, mon avenir?
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
Dr Pouet
Les églises et leurs croyants, n'ont pas le monopole de la foi. Cette une vision réductrice de penser ça. On a chacun un livre sacré à l'intérieur de nous mais on fait souvent pas l'effort de le consulter.
Et comment décrirais-tu plus concrètement ce "livre sacré" ?
Parce-que pour moi on peut très bien avoir une morale, sans avoir de foi.
Je me souviens d'un super article sur ce sujet : "pour une éthique sans les dieux", de André Grjébine.
Jackbrelle
Citation de : Bernadette Michelle
Citation :Des violences policières toujours plus nombreuses
Sur quoi cela s'appuie ?
Sinon depuis quand est-il forcément mal d'arrêter des militants de gauche ou écologique (dans le cas où certains éléments pourraient faire penser qu'ils seraient en infraction avec la loi ou qu'ils représenteraient une menace pour les citoyens) ou de poursuivre quelqu'un car il possède de la drogue ?
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Anonyme
1-
L'Union européenne (UE) risque de se rendre complice de graves violations des droits humains à l'égard des réfugiés et demandeurs d'asile, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport publié mercredi 16 décembre, qui présente des éléments accablants selon lesquels les autorités turques les arrêtent et les détiennent illégalement, et font pression sur eux pour qu'ils retournent dans des zones de guerre.
Intitulé Europe’s Gatekeeper, ce rapport dévoile que depuis septembre, parallèlement aux pourparlers qu'ont engagés l'UE et la Turquie sur les migrations, les autorités turques ont arrêté de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile – probablement des centaines – et les ont conduits à bord de bus à plus de 1 000 kilomètres dans des centres isolés, où ils sont détenus au secret. Certains ont raconté avoir été menottés pendant des jours, frappés et reconduits de force dans les pays qu'ils avaient fui.
« Nous avons constaté que certains parmi les plus vulnérables sur le sol turc ont été victimes de détention arbitraire. Faire pression sur les réfugiés et les demandeurs d'asile pour qu'ils retournent dans des pays comme la Syrie et l'Irak est insensé, et constitue une violation directe du droit international, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
« En assignant à la Turquie le rôle de gardienne de l'Europe dans la crise des réfugiés, l'UE risque de fermer les yeux sur de graves atteintes aux droits humains, voire de les favoriser. La coopération entre l'UE et la Turquie en matière de migration doit être suspendue jusqu'à ce que ces violations fassent l'objet d'enquêtes et cessent. »
Ce changement de politique contraste avec l'approche généralement positive et humanitaire des autorités turques vis-à-vis des réfugiés et demandeurs d'asile. Jusqu'en septembre, la détention illégale et l'expulsion ne figuraient pas parmi les principales préoccupations relatives aux droits humains des réfugiés et demandeurs d'asile en Turquie. Ce pays accueille la plus grande population de réfugiés au monde – 2,2 millions de réfugiés recensés venus de Syrie, et 230 000 demandeurs d'asile venus d'ailleurs.
Dans le cadre de l'accord signé en novembre entre l'UE et la Turquie (Plan d'action), l'UE a entériné l'aide de trois milliards d'euros destinée à améliorer la situation humanitaire des réfugiés et demandeurs d'asile dans le pays, tandis que la Turquie s'est engagée à renforcer les mesures visant à freiner le flux migratoire vers l'UE. De nouvelles discussions sur les relations entre l'UE et la Turquie et sur le Plan d'action ont lieu cette semaine à l'approche du Sommet européen, prévu le 17 décembre.
Tandis que l'UE est de plus en plus déterminée à s'assurer la coopération de la Turquie pour freiner les migrations irrégulières, elle autorise que ses fonds soient utilisés pour des équipements et des infrastructures dans les centres où les réfugiés et demandeurs d'asile subissent des pressions illégales en vue de leur renvoi dans des pays comme la Syrie et l'Irak. Des réfugiés détenus dans le centre d'Erzurum ont montré à Amnesty International des étiquettes accrochées aux lits et aux tasses indiquant que le centre était financé dans le cadre d'un programme de préadhésion à l'UE.
Des représentants de l'UE à Ankara ont confirmé à Amnesty International que les six centres d'accueil ouverts financés par l'UE, présentés dans le projet de Plan d'action le 6 octobre, seront en fait des centres de détention.
« Il est choquant que l'argent de l'UE serve à financer des détentions illégales et un programme de renvoi. L'UE doit veiller à ce que ses fonds et sa coopération en matière de migration avec la Turquie favorisent le respect des droits des réfugiés et des migrants, au lieu de les compromettre. »
Détenus, transportés – enchaînés
Tous les réfugiés et demandeurs d'asile détenus ont déclaré à Amnesty International qu'ils avaient été arrêtés dans les provinces frontalières de l'ouest de la Turquie, notamment Edirne et Muğla, avant d'être emmenés dans des avant-postes dans le sud ou l'est du pays. La plupart ont déclaré qu'ils avaient l'intention ou avaient tenté d'entrer illégalement dans l'UE.
Certains ont été placés sans explication ni motif légal dans un camp à Düziçi, dans la province d'Osmaniye, ou dans le centre pour étrangers en instance d’expulsion d'Erzurum, dans la province d'Erzurum, pendant des périodes allant jusqu'à deux mois. Ils se sont vus refuser tout contact avec le monde extérieur, notamment des avocats et leurs familles. La seule façon pour eux de communiquer était d'utiliser des téléphones portables dissimulés aux autorités.
Un Syrien qui vit en Turquie a entrepris un voyage en bus de 23 heures jusqu'au centre d'Erzurum, lorsque sa fille a réussi à le contacter depuis un téléphone dissimulé. Cependant, à son arrivée, les autorités n'ont ni confirmé ni infirmé sa présence dans le centre.
Amnesty International a recensé trois cas de violences physiques dans les centres de détention, alors que de nombreuses informations non confirmées font état de mauvais traitements.
Un Syrien de 40 ans a signalé avoir été enfermé dans une pièce, seul, dans le centre pour étrangers en instance d’expulsion d'Erzurum, pendant sept jours, les mains et les pieds entravés.
« Lorsqu'ils vous mettent des chaînes aux pieds et aux mains, vous vous sentez comme un esclave, c’est comme si vous n'étiez plus humain », a-t-il déclaré aux chercheurs d'Amnesty International.
Nombre d'entre eux, après avoir enduré une détention illégale, ont été expulsés vers la Syrie et l'Irak après avoir subi des pressions pour signer des documents en turc, langue qu'ils ne comprennent pas.
Des réfugiés et demandeurs d'asile ont déclaré à Amnesty International que la seule façon pour eux de quitter les centres était d'accepter de retourner de là où ils venaient. À Erzurum, un enfant de trois ans a été contraint de donner ses empreintes comme preuve de son consentement pour rentrer en Syrie, selon le témoignage d'un Syrien de 23 ans.
Les chercheurs ont recensé plus de 100 renvois forcés vers la Syrie et l'Irak depuis la Turquie ces derniers mois, mais on craint que le nombre réel ne soit bien plus élevé et qu'il n'inclue des expulsions vers l'Afghanistan.
« Force est de constater l’absence totale de transparence entourant ces affaires. On ignore le nombre réel de détentions arbitraires et d'expulsions illégales imputables aux autorités turques. Cette nouvelle pratique doit faire sans délai l'objet d'une enquête, afin de protéger tous les réfugiés et demandeurs d'asile en Turquie », a déclaré John Dalhuisen.
Amnesty International demande à la Turquie de mettre fin aux détentions illégales et aux expulsions. L'UE et la Turquie doivent mettre en place des mécanismes de contrôle indépendants et efficaces, afin de veiller au respect des droits humains dans le cadre de leur Plan d'action et de contrôler l'utilisation des fonds européens à des fins de détention liée à la migration. Dans l'attente de ces mesures, il convient de suspendre la mise en œuvre du Plan d'action.
Le rapport Europe's Gatekeeper est en téléchargement ici.
2-
Les arrivées massives de réfugiés, un million cette année, amènent l'UE à prendre une décision audacieuse : la création d'une nouvelle agence des frontières qui remplacera l'ancienne Frontex. Cette agence disposera, si les États membres entérinent sa fondation, de pouvoirs élargis. Une force de réaction rapide, 1 500 hommes, pourra intervenir aux frontières d'un État même s'il ne donne pas son accord préalable, ce qui serait une petite révolution.
Alors voila nous disons tous l EI doit disparaitre salaud de teroriste, mais en même temps on refuse au syrien de fuir.
[ Dernière édition du message le 16/12/2015 à 23:34:42 ]
Dr Pouet
L experience de milgram vous connaissez?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Milgram
Citation :Cette expérience cherchait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet.
Citation :L'objectif réel de l'expérience est de mesurer le niveau d'obéissance à un ordre même contraire à la morale de celui qui l'exécute. Des sujets acceptent de participer, sous l'autorité d'une personne supposée compétente, à une expérience d'apprentissage où il leur sera demandé d'appliquer des traitements cruels (décharges électriques) à des tiers sans autre raison que de « vérifier les capacités d'apprentissage ».
Citation :Lors des premières expériences menées par Stanley Milgram, 62,5 % (25 sur 40) des sujets menèrent l'expérience à terme en infligeant à trois reprises les prétendus électrochocs de 450 volts. Tous les participants acceptèrent le principe annoncé et, éventuellement après encouragement, atteignirent les 135 volts prétendus. La moyenne des prétendus chocs maximaux (niveaux auxquels s'arrêtèrent les sujets) fut 360 volts. Toutefois, chaque participant s'était à un moment ou à un autre interrompu pour questionner le professeur. Beaucoup présentaient des signes patents de nervosité extrême et de réticence lors des derniers stades (protestations verbales, rires nerveux, etc.).
Ça laisserait penser que nous sommes tous des salauds en puissance (par obéissance à une certaine autorité).
Néanmoins, pendant l'holocauste, ce n'est pas ce que pensaient les dirigeants nazis. En effet, dans les divers documents (contrats, lettres etc) liés à la mise en place et l'organisation des camps d'extermination, les mots sont toujours soigneusement choisis pour éviter d'évoquer le but de l'extermination massive. Ça montre bien que ces donneurs d'ordres craignaient l'insoumission qu'aurait pu entraîner des références explicites à ces exterminations massives.
La source de ces infos ce sont les documents allemands récupérés par les armées russes quand ils ont repris le terrain aux nazis, documents rendus publics seulement récemment par la Russie.
Anonyme
Plus interessant
Pour comprendre mieux ce qu est la manipulation mentale.
http://vadeker.net/humanite/geopolitique/manipulation_mentale.htm
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suiteCitation :Trop souvent, nous avons tendance à penser qu’un adepte aurait subit un lavage de cerveau pour adhérer à une secte. Selon nous, cette théorie explicative des adhésions aux groupes sectaires doit être différenciée de ce que vit réellement un adepte.
Le lavage de cerveau est une technique spécifique entrant dans le cadre d'une situation bien définie. Lors de la guerre de Corée (1950), des soldats américains capturés et torturés par les chinois furent contraints de suivre un programme visant à vider le cerveau de ses informations antérieures pour le remplir d'autres informations grâce à des techniques coercitives. Ainsi cette notion, par définition, implique contraintes, tortures et emprisonnement. Or, selon les témoignages, les ex-adeptes insistent sur les notions d'engagement et de libre arbitre. Recourir à la notion de lavage de cerveau pour expliquer l'adhésion est inacceptable. Car, selon cette théorie, " lessivé-rincé-essoré " grâce aux toutes dernières techniques de lavage, l’adepte, capturé, emprisonné et isolé ne serait qu’un vulgaire robot dénué de toute émotion, de toute pensée, de toute identité humaine. Seulement, la clinique nous permet de constater qu'il n’en est rien : selon tous les témoignages, les adeptes n’ont pas été torturés pour s’engager dans le groupe sectaire mais plutôt attirés et séduits par quelques promesses de bonheur pour lequel ils sont prêts à payer le prix.
Bien plus pertinente, la notion de manipulation mentale implique l’adjectif " insidieux " qui, selon la définition, a le caractère d’un piège dont l’apparence masque au début la gravité réelle. Grâce à cette notion, l’adepte retrouve son statut de sujet désirant et responsable et, en même temps, un statut de victime puisqu’il y a décalage entre ce à quoi il croit s’engager et ce à quoi il s’engage réellement.
Ainsi, selon nous, la manipulation mentale semblerait être une réalité : elle serait un outil redoutable de contrôle si l’on recourt à des techniques très subtiles qui, détournées de leur but, visent à influencer puis convaincre pour aliéner la liberté d’autrui. En effet, certaines pratiques de mise sous influence peuvent entraîner des altérations des processus de pensée, une déstabilisation au niveau des besoins physiologiques et une déstabilisation psychologique qui renforcent le processus de dépendance et enferment dans un système de croyances. Aussi, la manipulation mentale n’opérerait que si elle est totalement dissimulée : la victime sera persuadée que toutes ses pensées et décisions viennent librement d’elle.
Utilisée avec détermination et préméditation dans l’intention de mettre sous dépendance, la manipulation mentale permettrait une emprise psychologique sur des individus considérés comme des objets dont on pourrait disposer à sa guise. Ainsi, celui qui a recourt à la manipulation mentale se garantirait pouvoir, domination psychique et physique, profits et exploitation financière.
1) Le processus d'embrigadement
Pour obtenir, sans contraintes visibles, une adhésion et une participation active des sujets, le groupe sectaire utilise des masques séduisants, en s’appuyant sur les aspirations des personnes susceptibles d’être intéressées. Ainsi, comme vitrines très alléchantes, seront proposés des programmes de développement personnel, des activités humanitaires, écologiques, commerciales, culturelles et éducatives, des médecines alternatives. Toujours dans le but d’attirer le " client ", les groupes sectaires pourront faire de larges emprunts aux diverses religions et psychothérapies. De même, l’ésotérisme est susceptible de séduire un bon nombre d’entre nous.
Pour mettre en place une emprise psychologique, le groupe propose une initiation progressive obligeant l’adepte à abandonner ses repères habituels et toutes ses références antérieures, excluant toute réflexion critique et incitant à la soumission totale, condition de sa progression, de sa connaissance, de son initiation. Ainsi, l’adepte va contribuer à sa propre transformation en se coupant progressivement de la réalité extérieure et de sa réalité interne.
Puis, la transformation de la personnalité, selon Michel Monroy, se ferait en plusieurs phases. Dans une première phase, il s’agirait de déstabiliser le sujet grâce à plusieurs phénomènes divers tels que les effets de groupe, la mobilisation des émotions, l’isolement et les ruptures, l’encouragement à évoquer le passé, les aveux de difficultés, les séances de confessions et d’auto-critiques, la culpabilisation, la modification des niveaux de vigilance, l’obéissance aux consignes… La seconde phase serait de reconstruire une identité en proposant une rupture définitive avec les doutes et les sentiments d’impuissance, la possibilité de changer le monde en se changeant soi-même. Enfin, dernière phase, renforcer la dépendance physique et psychologique : le groupe apparaît comme un univers de remplacement où l’on trouve identité, relations, activités, idéal, affectivité, explications, certitudes, autorité, projets. Ainsi, ayant un nouveau cadre de vie, l’adepte va progressivement s’isoler des réalités du monde extérieur et considérer le monde profane comme suspect voire dangereux.
2) Les techniques de mise sous influence
Pour qu’un sujet soit en conformité et en fusion avec le collectif, pour qu’il soit totalement imprégné par ce que dit le gourou et pour que son monde ne puisse plus être autre que celui constitué par la secte, de nombreux procédés très divers vont être exploités afin d’anesthésier l’esprit critique et renforcer la dépendance. Tous les groupes sectaires n’utilisent pas les mêmes techniques, n’exploitent pas les mêmes phénomènes. Ainsi, pour comprendre ces procédés de mise sous influence, nous allons en décrire quelques-uns.
- Les mécanismes psychologiques :
Même s’ils en ignorent les théories, les groupes sectaires " jouent " avec le psychisme. Certains mécanismes psychologiques, inhérents à tout individu, vont être exploités et renforcés afin de créer des conditions de vulnérabilité. Ainsi, les groupes sectaires vont tirer profit des pouvoirs de la séduction et de la tendance au transfert, entretenir certaines peurs et inquiétudes, multiplier les promesses et certitudes, développer la culpabilité et valoriser en félicitant et glorifiant. De même, les sectes vont s’appuyer sur certains besoins psychologiques de tout individu : le besoin de sécurité, d’appartenance à un groupe, d’estime et de reconnaissance de soi, de réalisation de soi. Profiter des tendances et des prédispositions psychologiques de chacun garantit engagement, soumission, acceptation et dépendance.
- L’expérience de groupe :
Selon l’état actuel des connaissances en psychologie, l’expérience de groupe est un phénomène d’une grande puissance où tout un ensemble de mécanismes psychiques sont impliqués et mis en œuvre.
Tout d’abord, lieu d’échange, les groupes jouent un rôle déterminant dans la construction psychologique et sociale de l’individu. C’est grâce aux effets d’interactions et d’intériorisation que les groupes interviennent dans la formation de la personnalité et dans le développement cognitif.
Aussi, l’expérience affective dans le groupe est un phénomène crucial. Selon Max Pagès, l’expérience affective est le fondement du lien groupal car elle ne relie pas seulement chacun à tel être particulier mais à tous. Et, c’est cette expérience affective qui gouverne la vie du groupe : " les échanges entre les membres, les sentiments qu’ils éprouvent, le mode de communication qu’ils adoptent, l’organisation du groupe, la tâche à laquelle il se consacre, sa composition même et ses frontières précises, se réfèrent à cette expérience commune qu’ils tentent d’exprimer ". Les individus participant à un groupe tendent à tisser des liens, à se conformer les uns aux autres, à intérioriser des règles et images communes et à se sentir appartenir à une communauté. Cette dépendance oscille, selon le groupe, entre la coopération et la fusion. Alors que la coopération s’exerce entre des individus identifiés, la fusion comporte le risque de l’aliénation et de la perte des contours de l’identité. Pour le médecin et sociologue Gustave Le Bon, la fusion serait le risque majeur encouru par l’état groupal : l’unité du groupe serait alors due à une identité des émotions qui abolirait les différences individuelles. Un phénomène d’illusion conduirait à cet état fusionnel du groupe. L’illusion groupale s’exprimerait à travers des propositions du genre : " Nous sommes bien ensemble, nous constituons un bon groupe, nous avons un bon chef " ‘Didier Anzieu, psychanalyste). Cette illusion a pour fonction de remplacer l’identité de l’individu par une identité de groupe de sorte que les individus s’y affirment tous identiques.
Aussi, de nombreux chercheurs constatent que l’influence dans les groupes est permanente : elle modifie les pensées et les comportements, sape les certitudes, crée les idées et stabilise de nouvelles normes.
Enfin, fabrique d’illusions et d’euphorie, porteuse d’excitations et entraînant des états régressifs, la situation de groupe peut s’avérer être dangereuse dans certains cas puisque les défenses sont affaiblies et les désirs sont renforcés chez les membres. Selon Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, la situation de groupe entraîne un régression de l’activité psychique c’est-à-dire un abaissement de l’activité intellectuelle, un manque d’indépendance et d’initiative. Aussi, selon G. Le Bon, tout individu incorporé à un groupe subirait des modifications psychiques qui sont en tout point analogues à celles que subit un sujet dans l’hypnose. Enfin, comme le souligne Jacqueline Falguière, psychanalyste, le groupe peut apparaître, dans certaines conditions, comme une " source d’aliénation redoutable " grâce à son pouvoir de séduction et de suggestion. Ainsi, l’on comprend pourquoi les groupes sectaires exploitent, à leur manière, l’expérience de groupe.
- Les psychotechniques :
De même, les groupes sectaires n’hésitent pas à faire des emprunts aux techniques des psychothérapies. Non contrôlée, accessible à tous puisque chacun de nous en un rien de temps peut devenir psychothérapeute grâce à des formations payantes proposées par n’importe qui, la psychothérapie est un outil de " transformation " très intéressant pour les sectes ou futurs maîtres.
Au sens large, les psychothérapies regroupent toutes les techniques thérapeutiques qui visent à agir sur des troubles mentaux, voire des désordres somatiques, par des moyens psychologiques verbaux et /ou non verbaux (corporels, comportementaux…) et, d’une manière plus précise, la relation du thérapeute et du malade (la personnalité du thérapeute compte bien plus que la technique retenue). D’une grande diversité, qu’elles soient individuelles ou collectives, détournées de leur finalité par certains groupes, la plupart des psychotechniques peuvent être utilisées à des fins de mise sous dépendance. Ainsi, seront utilisés, selon certaines modalités, P.N.L, analyse transactionnelle, rebirth, hypnose, sophrologie… dans le but de déstabiliser les sujets par un travail de remise en question de leurs représentations du monde extérieur et du monde interne, par l’acquisition de nouvelles connaissances et d’un nouveau langage, par la fabrication de certitudes et, enfin de modeler la personnalité grâce à une relation privilégiée établie entre le thérapeute et le patient où la neutralité bienveillante n’existe pas. Instrument de transformation, la psychothérapie peut être exploitée comme un véritable instrument d’aliénation.
- Rupture avec les habitudes, le cadre de vie et les relations :
Enfin, il s’agit d’assujettir les disciplines à un rythme de vie carencé en sommeil, en alimentation car, soumis à un tel mode de vie, l’adepte fatigué aura de plus en plus de difficulté à analyser et à critiquer ce qu’il vit au sein du groupe. Aussi, la privation de sommeil peut provoquer, à court terme, de l’euphorie mais des troubles psychiques importants peuvent aussi se manifester tels que altération de la mémoire, et/ou du raisonnement et une perte totale du sens critique ; stimulant cérébral, le jeûne ou la soumission à des régimes très sévères peut entraîner des complications médicales graves comme un déséquilibre important du système nerveux, stupeur et confusion mentales.
De même, sans moment possible de solitude, surveillé, l’adepte sera invité progressivement à se couper de tous repères qu’ils soient culturels, familiaux, langagiers afin de le déstabiliser, et plus précisément, l’isoler du monde extérieur pour accroître sa dépendance au groupe, devenu unique référence.
[ Dernière édition du message le 16/12/2015 à 23:48:47 ]
Dr Pouet
Mais comme tu dis, ça n'empêche pas que : les exécutants exécutaient.
J'ai lu l'interview de Isabelle Attard, dont tu donnais le lien :
http://www.reporterre.net/A-l-Assemblee-nationale-ces-derniers-jours-j-ai-eu-honte
Avant de le lire il y a pas mal de points avec lesquels je n'aurais pas été d'accord ; mais après coup je me range quasi totalement, voire totalement, à son point de vue. Elle me semble bien cette femme.
Anonyme
Je ne crois pas non plus à l'idée que le gaz soit plus efficace (d'un point de vue logistique et industriel) pour tuer que une seule balle ; et donc je continue à penser que c'était pour rendre ces meurtres plus abstraits.
il ne faut oublier que certaines personnes qui etaient impliqués dans la mise en place des camps venaient de l industrie chimique.
L'abréviation IG Farben désigne la société allemande fondée le 1er janvier 1925 sous le nom de IG-Farbenindustrie AGnote 1. Une « petite IG », par opposition à l’IG de 1925, a été fondée en 1905 par rapprochement concerté des sociétés chimiques BASF, Bayer et Agfa. Un conseil de gestion commun fut créé, mais chacune des sociétés conserva son identité propre.
Jusqu'en 1945 au moins, le groupement d'intérêt économique IG Farben produisit de nombreux produits chimiques : ammoniac synthétique (duquel étaient dérivés des engrais azotés, des explosifs) et des biocides ou gaz d'exterminations dont le Zyklon B, de l'essence synthétique, des médicaments, des colorants, des plastiques, du caoutchouc synthétique, des pellicules photographiques et des textiles.
Durant la guerre, IG Farben soutient le gouvernement nazi qui veut l'associer dès 1940 à l'Ordre économique nouveau, en lui permettant de bénéficier d'une main d'œuvre peu chère (début 1941, IG employait 12 360 étrangers, dont 2 162 prisonniers de guerre 6) et d'un « bloc économique allant de Bordeaux à Sofia »7, et tout en poursuivant une stratégie de cartel visant à dominer le marché mondial de la chimie des colorants de l'après-guerre
En novembre 1940, Hermann Göring (chef du Plan économique de quatre ans) négocie avec la société I.G. Farbenindustrie l'installation d'une usine en Silésie, dans le territoire du village de Dwory, sur une zone d'activité qui accueillera aussi des usines de Krupp, Siemens et d'autres, à 7 kilomètres environ au nord-est du camp d'Auschwitz,
IG Farben finance le camp de Monowitz-Buna (ou Auschwitz III), qui est un sous-camp dépendant d'Auschwitz, construit en octobre 1942 comme un Arbeitslager (camp de travail) mais comprenant une forte composante d'extermination.
surement une explication á l utilisation de gaz.
Anonyme
J'ai lu l'interview de Isabelle Attard, dont tu donnais le lien :
http://www.reporterre.net/A-l-Assemblee-nationale-ces-derniers-jours-j-ai-eu-honte
Avant de le lire il y a pas mal de points avec lesquels je n'aurais pas été d'accord ; mais après coup je me range quasi totalement, voire totalement, à son point de vue. Elle me semble bien cette femme.
j ai eu la même impression.
Jean Bonbeurre
Il me semble qu'elle était aussi en défaveur de la loi de surveillance après Charlie.
De tête entre 3 et 6 ont voté contre, tout le reste en favorable, mais 30 votant sur les 500 et quelques.
Oh U m4d ?
quantat
Citation de : Dr Pouet
Citation de Rifki :Les églises et leurs croyants, n'ont pas le monopole de la foi. Cette une vision réductrice de penser ça. On a chacun un livre sacré à l'intérieur de nous mais on fait souvent pas l'effort de le consulter.
Et comment décrirais-tu plus concrètement ce "livre sacré" ?
Parce-que pour moi on peut très bien avoir une morale, sans avoir de foi.
Je me souviens d'un super article sur ce sujet : "pour une éthique sans les dieux", de André Grjébine.
Peut-être pas la foi en dieu - au sens où on l'entend ici ... mais quand même : si être moral est vouloir faire le bien (pas pour se faire plaisir ou pour échapper à la sanction, mais vraiment par amour du bien), vu qu'on a jamais vu le "bien"... faut quand même y croire , non ?
Je dis pas du tout qu'on peut pas être moral en étant athée (mes auteurs préférés, mon top 5, sont tous athées)... mais je me dis que pour être moral faut tout de même une forme de foi (= croire en quelque chose dont l'existence n'a rien de certain)
Il dit quoi André Grjébine ?
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