lol politique

Citation :

Je ne suis pas sûr de comprendre ta question, mais oui, ça peut l'être.

J'ai quand même l’impression que tu parles d'organisation, d'association, etc ... qui ont besoin de trouver des fonds pour le fonctionnement.

Citation :

Mais filer de l'oseille sans rien faire d'autre, c'est contreproductif, et c'est facile à constater.

Pas forcement, si t'as pas la capacité, les compétences ça peut aussi être une solution d'aider ceux qui savent et peuvent faire en les soutenant financièrement.

Enfin je sais pas si vous avez déjà eu besoin d'aide, moi oui, les resto du cœur m'ont dépanné quand j'étais plus jeune, ben franchement ça fait du bien de bouffer quand t'as que dal et pas une tune (je m'étais fait volé toute ma tune de 3 mois de saisons maraîchère en liquide) et voir des gens sympa. Surtout quand tu as fais en fin de journée des boutiques alimentaires pour quémander des invendus en mettant son ego de côté et qu'on te répond "les invendus je les donne à mes chiens".
Bref donner du temps, donner de l'argent, tout ça aide des gens, c'est pas ça qui ressoudera les problème mais c'est une béquille agréable quand on est dans la merde. Perso je donne de la bouffe au resto du cœur et j'ai filé (mais je le fait plus...) au secours populaire qui m'avait aussi à l'époque dépanné deux trois fringues car je m'étais aussi fait piqué des fringues dont mes pompes de taf.

Je suis assez d'accord avec Picto. Y a une ambiguïté dans ces assoces, qui viennent pallier une carence étatique, un problème de distribution des richesses. Typiquement, le développement des Restos du cœur est concomitant des coupes budgétaires, privatisations et délitement de la redistribution des richesses. Utiles sans aucun doute mais pas seulement pour ceux qui en ont directement besoin.

Spas du tout mon propos. On est pas obligé d'être manichéen et on peut penser que le caritatif recouvre aussi une logique qui ne coïncide pas avec l'égalitaire ou le "démocratique".

Non mais je suis complètement d'accord avec toi Joeko sur l'ambiguïté du caritatif

je suis content de voir que des mecs ont du coeur merci Youtou je suis d'accord sur l'idée que les restos du coeur ne devraient pas exister ! mais hélas ce n'est pas le cas ! resté dans son canapé et faire un virement , c'est aussi aidé , et le plus important c'est le geste, peu importe du geste qu'il soit physique, mental, ou derrière un ordi , pour l'histoire des néonazi je laisse les intelligents entre eux , les cons ont d'autres choses à faire peace

Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Jean-Marc Borello, fondateur du groupe SOS, mélange d'associations et d'entreprises (domaines des addictions à la drogue, du SIDA, et plus généralement de l'économie sociale et solidaire), groupe qui n'est pas loin du milliard de chiffre d'affaires, principalement grâce aux subventions du secteur public. Borello, au passage, gère tout ça avec la pire des agressivités entrepreneuriales, a un train de vie de nabab, et c'est un proche et un fervent soutien de Macron.

J'ai aussi vu dans le secteur para-scolaire, des associations, agréées par l’État et recevant des prix d'économie solidaire, payer au lance-pierre leurs "employés", à coup de contrats aidés, sans perspective d'évolution, et amha, dans le but de chercher à grossir pour devenir des boîtes privées rentables, comme d'autres du domaine des cours particuliers.

Sans qu'il y ait un lien direct, ça me fait quand même penser que j'ai appris que l'enseignement privé s'est développé au moment de la création du collège unique, et qu'il est lui aussi largement subventionné par le public.

Donc, oui, on se dit, hélas, pas le choix, mais y a quand même des choix derrière qui consistent en réalité à un déséquilibrage en faveur du privé, avec le concours du public par-dessus le marché !

A propos de aider / pas aider...

Ma mère a été très longtemps assistante sociale. Toute la fin de sa carrière, quelque chose comme 20-25 ans. C'est un vieux débats que nous avions : j'accusais (en douceur, hein) les service sociaux d'être des nonos qu'on jette aux chienchiens pour les faire tenir tranquille (je la fait courte), elle disait que c'était vrai, mais que quand à la fin de sa journée, elle avait aidé une famille à ne pas avoir l'eau et/ou l'élec coupée ou qu'elle leur avait permis d'avoir de quoi manger pour les jours à venir, elle était quand même fière de ce qu'elle faisait.
Les deux sont donc parfaitement vrais.

Ma douce travaille pour une agence locale de l'énergie. Une de ses missions concerne la précarité énergétique, c'est à dire qu'elle va voir des ménages qui n'arrivent pas à payer leurs flux d'énergie (élec, chauffage, etc). ça représente quand même 15% de la population. Evidemment, elle voit des situations dramatiques, parce que d'une, la "précarité énergétique" va rarement seule et derrière, il y a de la précarité tout court, de deux, les gens qu'elle va voir sont ceux qui ont été "repérés" par d'autres services, donc qui ont d'autres signaux tandis qu'une grande part des précaires se terrent en silence.

Eh bien, elle quitte ce dispositif parce qu'elle n'en peut plus. Bien qu'elle obtienne des résultats (rénovations de bâtiments, etc), elle a bien compris que ce qu'elle fait est une solution à la marge, un emplâtre sur une jambe de bois et qu'elle se contente de réparer à coup de bouts de ficelle des trucs qui sont institués par le fonctionnement global de la société.
Et pourtant, c'est pas une grande intellectuelle, pas une grande analyste : c'est plutôt quelqu'un de très très empathique qui a tendance à réagir d'abord avec ses tripes. Elle a aussi un grand sens de la justice et de l'injustice.
Aujourd'hui, elle préfère travailler sur des trucs qui rendent les gens un maximum autonomes, indépendants du système, créent du lien et du collectif, etc.

Quand Coluche a créé les restos du coeur, c'était :
- ouvert à tous sans condition parce que c'est déjà assez humiliant de demander sans en plus avoir à prouver sa pauvreté
- pas destiné à perdurer
Aujourd'hui, c'est pérenne, c'est ouvert sous conditions sinon ils ne pourraient pas fournir et chaque année, il servent de plus en plus de bénéficiaires.

Alors oui, on peut choisir de donner du fric, d'aider de telles associations parce qu'indéniablement, elles aident des gens dans la merde. Mais si on ne voit pas qu'elles sont de plus en plus nombreuses et que c'est pas la faute à pas de chance et que c'est ailleurs qu'il faut agir si on veut arrêter de telles situations, se contenter de donner ne sert qu'à se donner bonne conscience et à laisser perdurer un système qui écrase une part croissante de la population.