débat [Sciences politiques] Des formes de gouvernement, de la représentativité du pouvoir
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L-Scarlett
1024
AFicionado·a
Membre depuis 5 ans
Sujet de la discussion Posté le 20/11/2024 à 11:40:08[Sciences politiques] Des formes de gouvernement, de la représentativité du pouvoir
Message de modération :
Message de Gros Oeil :
Suite à des questions et réflexions posées dans un autre sujet, je me permet d'ouvrir officiellement le sujet.
La question de base était de savoir si un gouvernement composé uniquement d'experts de sujets scientifiques (au sens : qui utilisent la méthode scientifique pour produire de la connaissance) était souhaitable ou non.
A cette vision d'un gouvernement d'experts, la vision où seul le peuple décide vraimenrt a été opposée.
Une remarque a été faite, que cependant le pouvoir politique se devait également de protéger les minorités de la tyrannie que peut exercer sur elle une majorité.
Je propose de débattre de ceci ici, avec, comme d'habitude, un encouragement à sourcer vos arguments.
Vu la nature du sujet, je vous demande à tous de faire particulièrement attention à la bonne tenue des débats : pas de dénigrement, pas d'invectives ou insultes, bien évidemment.
Eh bien je suis tout à fait d'avis que ça devrait le devenir. Que la plupart des ministères des gouvernements soient gérés par des scientifiques spécialistes du domaine en question. Le concept du "la science produit des analyses et au peuple ensuite de trancher" ça fait des siècles qu'on essaye et ça n'a jamais marché, un exemple flagrant étant le problème du changement climatique dont les politiques se fichent complètement vu que leur objectif est de plaire à court terme.
Attention : si le sujet ici est bien les sciences politiques, nous rappelons que ce sujet n'est pas dédié aux commentaires de l'actualité politique ou des gens dont c'est le métier. Merci de respecter cette limite dans le débat.
Message de Gros Oeil :
Suite à des questions et réflexions posées dans un autre sujet, je me permet d'ouvrir officiellement le sujet.
La question de base était de savoir si un gouvernement composé uniquement d'experts de sujets scientifiques (au sens : qui utilisent la méthode scientifique pour produire de la connaissance) était souhaitable ou non.
A cette vision d'un gouvernement d'experts, la vision où seul le peuple décide vraimenrt a été opposée.
Une remarque a été faite, que cependant le pouvoir politique se devait également de protéger les minorités de la tyrannie que peut exercer sur elle une majorité.
Je propose de débattre de ceci ici, avec, comme d'habitude, un encouragement à sourcer vos arguments.
Vu la nature du sujet, je vous demande à tous de faire particulièrement attention à la bonne tenue des débats : pas de dénigrement, pas d'invectives ou insultes, bien évidemment.
Citation de Gros Oeil :
Je suis tout à fait dans la même opinion qu'iktomi quand il dit que la science n'a pas de but politique per se, et la zététique (telle que définie par Henry Broch, ou enseignée par Richard Montvoisin, c'est à dire l'application de la méthode scientifique et de l'esprit critique pour l'étude des affirmations extraordinaires) n'est pas en soi une chose politique, ça n'est pas son but.
Eh bien je suis tout à fait d'avis que ça devrait le devenir. Que la plupart des ministères des gouvernements soient gérés par des scientifiques spécialistes du domaine en question. Le concept du "la science produit des analyses et au peuple ensuite de trancher" ça fait des siècles qu'on essaye et ça n'a jamais marché, un exemple flagrant étant le problème du changement climatique dont les politiques se fichent complètement vu que leur objectif est de plaire à court terme.
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Pseudo-sciences et zététique, avez vous un avis debunké ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 22/11/24 ]
Will Zégal
75596
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
31 Posté le 22/11/2024 à 14:47:27
Citation de Lola Tance :
Ça risque d’être compliqué de faire cohabiter Jean Michel SUV et Lina Bicyclette, dentspetees, au centre d’un consensus ecolo-societal et universel.
Figure toi que je ne le crois pas. On est dans une société qui cultive le clivage, mais quand tu mets ensemble des gens à débattre d'un truc qui puisse satisfaire tout le monde ou nuire au moins de monde possible, on arrive souvent à trouver des solutions. Ou des compromis.
Beaucoup de clivages et de rejets sont liés à la méconnaissance de la situation des autres.
Après, il y a toujours des intérêts contradictoires. J'ai justement discuté cette semaine crise du logement avec un cousin qui vient de s'acheter une résidence secondaire (la seconde du couple puisque sa femme en a une en Normandie) pas loin de chez moi, en zone tendue.
Evidemment qu'il s'exonère de toute responsabilité dans la crise du logement qu'il y a dans cette zone.
De même que ceux qui partent en avions passer leurs vacances à l'autre bout du monde diront qu'il ne font pas beaucoup de mal seulement une fois par an et que les responsables du changement climatique sont ceux qui prennent l'avion comme tu prends un train.
Sauf que ça ne dit pas que les gens ne puissent pas changer. Avant de cesser de prendre l'avion, moi aussi je le prenais pour partir en vacances une fois par an. C'est après avoir fait mon bilan carbone que j'ai constaté que, malgré pas mal d'actions dans plein de domaines pour réduire celui-ci, il restait dans la moyenne française (bien trop haute)... à cause d'un voyage en avion. Et qu'en supprimant ce voyage, j'étais bien descendu à près de la moitié de la moyenne française.
Beaucoup de gens achètent un SUV parce que ça leur donne un sentiment de sécurité. Je pense que si ces gens savaient que c'est faux et le danger des SUV, beaucoup (pas tous) choisiraient autre chose.
Pour peu qu'ils le puissent, d'ailleurs : une personne m'a raconté il y a quelques temps que voulant acheter une petite berline familiale neuve, les concessionnaires n'avaient dans ce segment que des SUV à lui proposer. Il fallait descendre à la petite citadine ou monter à la grosse berline pour avoir autre chose.
Bref, je pense que beaucoup de clivages viennent de la méconnaissance des situations des autres et que c'est justement la discussion et le débat (le vrai, pas le lancé d'invectives que pratiquent les hommes et femmes politiques) qui permet une meilleure compréhension.
iktomi
14853
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 5 ans
32 Posté le 22/11/2024 à 16:42:00
x
Hors sujet :Citation de Will Zégal :L'un n'empêche pas l'autre et ça va même ensemble : si le peuple allemand a été aussi peu regardant (j'euphémise) quant au sort fait aux juifs et aux communistes, c'est bien qu'on leur avait expliqué que ceux-ci complotaient pour les détruire.
Et aussi du fait que l’Europe entière était déjà antisémite de base, et que globalement tout le mon de se foutait éperdument du sort des juifs, dont personne ne voulait.
Et les nazis ne parlaient pas de "complot" anti-blancs à proprement parler, mais d'une guerre millénaire, d'une prétendue spoliation totale de toutes les prétendues créations de cette prétendue race Nordique, qui auraient inventé "la" civilisation (même les romains et grecs) et toutes les technologies, et que les juifs, vus comme une maladie du corps biologique germanique, étaient en train de véroler la race, notamment de part leurs idées d'entre-aide, de partage, d'humanisme, en plus d'utiliser le traumatisme de leur famine poste 1ère guerre mondiale pour repousser les juifs hors du futur champ d'action de "Germania" tout en s'accaparant les terres voisines... donc toujours plus de juifs à toujours repousser plus loin...
Au final, impossible cout logistique et financier, en plus des épidémies naissantes dans ces camps dénutris et non soignés, la "solution finale" s'est imposée comme leur meilleure solution rationnelle.
Citation de L-Scarlett :
On aura beau mettre tous les processus en place pour éduquer le peuple, ce que tu préconises n'est pas possible, il y aura toujours :
- Les sujets qui sont simplement trop compliqués pour des gens qui n'ont pas un niveau très élevé de connaissances dans une domaine précis
- Les gens qui quels que soient les arguments auront toujours une réponse irrationnelle. Ma mère tu auras beau lui sortir toutes les sources que tu veux sur un sujet, elle aura toujours une excuse bidon : "Non mais Wikipédia c'est écrit par la CIA", "L'instance X est manipulée par les industriels Y"
- Les gens qui ne sont pas contre quelque chose mais qui s'en foutent et n'ont pas envie de s'impliquer dedans, ne serais-ce que se déplacer pour voter, tandis que ceux qui sont contre seront super motivés à le faire savoir.
Et là encore ce sont juste les problèmes principaux qui me viennent de suite.
1- C'est le boulot juste après celui des scientifiques que de les rendre accessibles. Après je n'ai jamais dis que tout le monde devait tout le temps voter. (comme actuellement en fait). Mais déjà donner les billes aux gens pour comprendre, au lieu de marteler à longueur de journée dans les médias dominants qu'ils sont trop cons pour comprendre et qu'il faut des experts pour leur dire quoi faire, je pense que ça devrait redonner un sens aux votes (auX voteS sur des sujets précis, et non un unique global "le moins pire" tous les 5 ans), je doute quand même que ça soit pire...
2- Comme actuellement, et donc ? Mieux informer sur des sujets décorrélés d'un programme "total" partisan, avec des infos sourcées et vérifiées, c'est prendre le risque d'ouvrir les yeux à quelques uns, au pire, je veux bien qu'on essaie...
Les gens "irrationnels" le sont rarissimement sur tous les sujets, donc entre qu'ils le soient sur un programme "total", ou sur quelques sujets seulement sur un lot plus grand, on reste gagnants.
3- Vote en distantiel, ça devrait pas être pire que la déclaration d’impôts... Et encore une fois, pourquoi tout le monde devrait tout le temps tout voter ?
Ha tiens j'oubliais : prise en compte du vote blanc... pour de vrai : quand il est majoritaire, on remballe toutes les propositions et on recommence. Là aussi à mon avis BEAUUUUUUUUUUUUUUCOUP plus de monde va soudainement voter. (moi le premier)
Rouvrir des lieux d'éducation populaires (avant que ça devienne les infâmes MJC), ça aussi ça devrait pas mal aider les gens à s'emparer de la politique de leur environnement de vie.
Enfin bref, comme je disais, yakafokon... Tout ça c'est schématique, lacunaire, parcellaire et résumé... le grand soir n'existera jamais, mais on peut tous les jours tirer un bout de nappe, jusqu'à ce que dans le futur la soupe actuelle passe par-terre.
Citation de L-Scarlett :
Sur le principe, le peuple est censé voter pour des candidats les représentants pour les prises de décision.
Il me semblait que le principe c'était de voter pour un programme, et que peu importe qui le porte, il se doivent (donc pas tout seul) de l'appliquer ensuite au mieux.
L'écueil principal pour moi étant l'impunité quand tu fais de la merde... Malgré les affaires, quand je vois autant de monde se bousculer pour ces places, c'est que ça doit quand même grassement payer sans gros efforts ni risques...
[ Dernière édition du message le 22/11/2024 à 16:57:16 ]
L-Scarlett
1024
AFicionado·a
Membre depuis 5 ans
33 Posté le 22/11/2024 à 17:05:36
Citation de iktomi :
3- Vote en distantiel, ça devrait pas être pire que la déclaration d’impôts... Et encore une fois, pourquoi tout le monde devrait tout le temps tout voter ?
Ok, donc prenons le marriage homosexuel par exemple. Tu as une petite la portion de population qui est pour et concernée, une large majorité qui juste s'en fout et une minorité très bruyante qui n'est pas plus concernée mais est farouchement contre. Soumis à un vote du peuple optionnel il va se passer quoi à ton avis ?
Prenons encore l'euthanasie : tu as une partie de la population qui est convaincue que les humains ont une âme et que seul leur dieu a le droit de la reprendre. Que fait-t-on avec ces gens-là ? Leur croyance est totalement irrationnelle, mais comment met-t-on en place des groupes de travail pour les convaincre qu'ils ont tort ?
[ Dernière édition du message le 22/11/2024 à 17:11:44 ]
Anonyme
34 Posté le 22/11/2024 à 17:12:16
Pour moi ce fil reviendrait à disserter sur l'anarchie, et je me vois encore moins le faire sur ce forum, donc je vous souhaite bonne discussion entre vous...
[ Dernière édition du message le 22/11/2024 à 17:20:12 ]
iktomi
14853
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 5 ans
35 Posté le 22/11/2024 à 19:18:45
Je pense que je vais pas faire long feux non plus, quand les seules réponses sont de l'ordre de la pente glissante pour ne surtout rien faire, et ne rien proposer non plus...
Enfin je sais pas Scarlett, j'entends tes réserves, tu vois les éventuels écueils, mais tu ne semble pas vouloir réfléchir à comment les limiter, les cadrer, voire les rendre impossibles. Tu pars du principe qu'ils auront lieu ET qu'on peut rien y faire, et donc... bin ce n'est pas dit clairement, mais j'entends quand même en creux "ne changeons rien à rien".
C'est vraiment la position du chef de chantier qui pointe du doigt le moindre pas de travers, mais ne fait rien.
Et en effet, même si je n'ai pas spécialement ça en permanence en tête, je vais sans le chercher retomber sur l'anarchie (et non l'anomie), et je n'ai pas envie de ça si ça doit devenir le prétexte à taper sur des épouvantails.
Enfin je sais pas Scarlett, j'entends tes réserves, tu vois les éventuels écueils, mais tu ne semble pas vouloir réfléchir à comment les limiter, les cadrer, voire les rendre impossibles. Tu pars du principe qu'ils auront lieu ET qu'on peut rien y faire, et donc... bin ce n'est pas dit clairement, mais j'entends quand même en creux "ne changeons rien à rien".
C'est vraiment la position du chef de chantier qui pointe du doigt le moindre pas de travers, mais ne fait rien.
Et en effet, même si je n'ai pas spécialement ça en permanence en tête, je vais sans le chercher retomber sur l'anarchie (et non l'anomie), et je n'ai pas envie de ça si ça doit devenir le prétexte à taper sur des épouvantails.
[ Dernière édition du message le 22/11/2024 à 19:21:36 ]
L-Scarlett
1024
AFicionado·a
Membre depuis 5 ans
36 Posté le 22/11/2024 à 19:39:04
Je constate que l'on est en 2024, que l'on est capable d'envoyer des sondes à des milliards de kilomètres dans l'espace, d'intriquer des particules, de développer des modèles de langages informatique capables de passer pour des humains et que pourtant il y a une part non négligeable de gens qui sont convaincus que la terre est plate, que Joe Biden travaille pour Satan, qu'il y a des infrastructures pour milliardaires pédophiles sur Mars ou que les baisses d'impôts accordées aux milliardaires vont ruisseler sur les bas revenus.
L'humain moyen en société agit souvent de manière complètement stupide, nous avons toujours un cerveau principalement optimisé pour chasser le mammouth et ne pas se faire manger par un léopard. Donc non, je ne pense pas que l'on puisse faire quoi que ce soit pour envisager une démocratie directe par le peuple dans un futur proche et que quitte à être gouvernés par des gens qui prennent des décisions autocratiques, mieux vaudrait que ceux-ci soient de vrais experts reconnus par leurs pairs dans leur domaine d'expertise.
L'humain moyen en société agit souvent de manière complètement stupide, nous avons toujours un cerveau principalement optimisé pour chasser le mammouth et ne pas se faire manger par un léopard. Donc non, je ne pense pas que l'on puisse faire quoi que ce soit pour envisager une démocratie directe par le peuple dans un futur proche et que quitte à être gouvernés par des gens qui prennent des décisions autocratiques, mieux vaudrait que ceux-ci soient de vrais experts reconnus par leurs pairs dans leur domaine d'expertise.
iktomi
14853
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 5 ans
37 Posté le 22/11/2024 à 20:21:52
Ces gens accrochés à des croyances contre toute logique, ne sont pas nés avec, ça ne leur tombe pas sur la tête avec la pluie...
Les humains (ce sait pas ce que c'est "l'humain moyen") vivent dans un magma médiatique fondamentalement ultra-libéral, voire facho en ce moment, et même si tous n'y sont pas 100% perméables, les affects, les intérêts (imaginaires ou réels) et les déterminismes sociaux font qu'il y a des croyances familiales, beaucoup de superstition même je dirais, et des regroupements d'intérêts, des conformismes opportunistes, des effets de mode (beaucoup même), et surtout des gens qui font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, et sont dans une zone grise, même dans les périodes les plus difficiles. (et pourtant, malgré ça, on sait notamment que d'une manière générale les gens sont majoritairement honnêtes et justes...)
Tu sais les "vrais experts reconnus"... même les Nobels peuvent tourner vinaigre (et pas qu'un peu, même sur leurs propres sujet de Nobel en plus !), donc bon... Je crois sincèrement qu'il faut sortir de la fable du héro médaillé menant le peuple stupide vers son salut. (on dirait du Nolan)
Ce que je crois voir surtout dans ton discours c'est un certain attachement essentialisant des "bas instincts" de la plèbe, mais que pourtant tu aurais confiance envers une figure d'autorité reconnue... bin par des gens issus de cette même plèbe pourtant. (et un gros syndrome du Grand Méchant Monde aussi, mais difficile de lutter contre en ce moment, je te l'accorde...)
Les humains (ce sait pas ce que c'est "l'humain moyen") vivent dans un magma médiatique fondamentalement ultra-libéral, voire facho en ce moment, et même si tous n'y sont pas 100% perméables, les affects, les intérêts (imaginaires ou réels) et les déterminismes sociaux font qu'il y a des croyances familiales, beaucoup de superstition même je dirais, et des regroupements d'intérêts, des conformismes opportunistes, des effets de mode (beaucoup même), et surtout des gens qui font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir, et sont dans une zone grise, même dans les périodes les plus difficiles. (et pourtant, malgré ça, on sait notamment que d'une manière générale les gens sont majoritairement honnêtes et justes...)
Tu sais les "vrais experts reconnus"... même les Nobels peuvent tourner vinaigre (et pas qu'un peu, même sur leurs propres sujet de Nobel en plus !), donc bon... Je crois sincèrement qu'il faut sortir de la fable du héro médaillé menant le peuple stupide vers son salut. (on dirait du Nolan)
Ce que je crois voir surtout dans ton discours c'est un certain attachement essentialisant des "bas instincts" de la plèbe, mais que pourtant tu aurais confiance envers une figure d'autorité reconnue... bin par des gens issus de cette même plèbe pourtant. (et un gros syndrome du Grand Méchant Monde aussi, mais difficile de lutter contre en ce moment, je te l'accorde...)
[ Dernière édition du message le 22/11/2024 à 20:23:23 ]
Calagan
1081
Modérateur·trice généraliste
Membre depuis 19 ans
38 Posté le 23/11/2024 à 09:11:34
J'ai pas trop le temps de participer à cette intéressante discussion, mais je participe quand même un peu (je ne suis absolument pas cohérent et je me fais embrouiller par moi-même)...
Je me dis que si le débat tourne autour de la capacité des gens à se gouverner eux-mêmes, il serait intéressant de se référer à des exemples historiques.
La démocratie antique la plus connue, à Athène, ne faisait par exemple pas appel à une "aristocratie" élue (câd à des représentants élus considérés comme plus compétents que les autres). En tout cas, pas pour tous les postes, car certaines charges vitales étaient en effet confiées à des "élites" (fonctions militaires, finance...). Mais pour le reste, les membres de l'assemblée des citoyens étaient tout simplement tirés au sort, selon un système un peu compliqué comportant pas mal de gardes fous et de règles, mais qui globalement laissait à n'importe quel citoyen la possibilité de devenir représentant.
Même la République romaine laissait certains choix au tirage au sort.
Alors bon évidemment, on parle de sociétés ou une partie non négligeable (câd massivement majoritaire) de la population n'avait aucune citoyenneté : qu'il s'agisse des femmes ou des esclaves. Mais cela constitue un précédent historique qui montre que, si le système est correctement conçu, on peut tout à fait imaginer que n'importe qui s'occupe des affaires de l'état d'une façon satisfaisante (Athènes a longtemps été la cité grecque la plus puissante du monde hellénique).
On trouve pas mal d'infos à ce propos dans le livre de Bernard MANIN, "Principes du gouvernement représentatif".
Il me semble aussi (et quelqu'un ici a déjà parlé de ça je crois) que l'expérience de la convention citoyenne pour le climat est à mon avis l'expérience historique récente la plus intéressante qui nous ait été donnée d'observer.
Je ne sais pas si quelqu'un à suivi la chose de façon rigoureuse jusqu'à en faire un livre qui la documente historiquement, mais c'est là aussi la preuve que des péquins de base comme vous et moi, tirés au sort, rassemblés dans la même pièce pendant plusieurs mois (je parle au figuré bien sûr) et s'entourant d'experts et de divers interlocuteurs techniques spécialisés, peut prendre des décisions à la fois radicales, censées et globalement unitaires (je ne sais pas trop dans quelle mesure les décisions ont été unanimes, mais il me semble qu'il n'y a pas eu trop de conflit entre les membres de la convention concernant les décisions à prendre.)
Si on reprend les recommandations de la convention, elles correspondent globalement à celles des partis les plus radicaux sur le sujet (et souvent, même, excèdent ces propositions), alors qu'on peut légitimement considérer que parmi ces gens là il y avait des pompiers, des bouchers, des profs, des chefs d'entreprise, des ouvriers, des chômeurs etc. etc. Câd n'importe qui...
Sur la page wikipedia de la convention citoyenne (que je vous encourage à lire, c'est très instructif), il est même indiqué que selon des sondages d'opinion les français sont globalement favorables à la plupart des mesures (qui, évidemment, n'ont pas du tout été reprises par le gouvernement).
J'y vois aussi qu'il existe un documentaire produit par Arte, mais évidemment introuvable en libre accès.
Alors évidemment, tout ça n'est jamais parfait, mais semble tout de même infiniment supérieur à notre démocratie représentative "élitiste" (câd dont les élus représentent une élite en termes de catégorie sociale ou de compétences) pour laquelle de moins en moins de monde vote et à propos de laquelle la moindre discussion, sur internet ou entre amis, se transforme en un match de catch - et qui en plus ne semble pas capable de prendre les moindres décisions attendues par la population (sans même parler de compétence : quand on voit l'état de nos finances publiques, on se dit qu'il y a un gros soucis de compétence - à moins qu'il ne s'agisse plutôt de corruption, d'autres intérêts que ceux de la population étant favorisés).
Il me semble que le tirage au sort, ne serait-ce que pour la constitution d'un 3e assemblée qui contrôlerait les deux autres, ou qui en remplacerait une, et aussi la possibilité de révoquer un élu, n'apporte que des choses positives (nous avons déjà parlé de ça dans d'autres sujets sur AF).
Et que la question de la compétence est un problème à régler, mais pas un problème insoluble...
Par ailleurs, si quelqu'un sait où trouver ce documentaire sur la Convention Citoyenne, je lui serais très reconnaissant...
Pourquoi cela n'est-il donc pas mis en oeuvre ?
Sans doute parce qu'il existe de nombreuses résistances des élus eux-mêmes (qui préfèrent ne pas avoir à trop répondre de leurs actes devant les citoyens) et que les gens n'ont globalement jamais entendu parler de tout ça et ne réfléchissent pas à d'autres systèmes...
Mais quoi qu'il en soit, il me semble intéressant de discuter aussi les exemples historiques qui nous montrent que cela est possible sous une grande variété de formes...
Je me dis que si le débat tourne autour de la capacité des gens à se gouverner eux-mêmes, il serait intéressant de se référer à des exemples historiques.
La démocratie antique la plus connue, à Athène, ne faisait par exemple pas appel à une "aristocratie" élue (câd à des représentants élus considérés comme plus compétents que les autres). En tout cas, pas pour tous les postes, car certaines charges vitales étaient en effet confiées à des "élites" (fonctions militaires, finance...). Mais pour le reste, les membres de l'assemblée des citoyens étaient tout simplement tirés au sort, selon un système un peu compliqué comportant pas mal de gardes fous et de règles, mais qui globalement laissait à n'importe quel citoyen la possibilité de devenir représentant.
Même la République romaine laissait certains choix au tirage au sort.
Alors bon évidemment, on parle de sociétés ou une partie non négligeable (câd massivement majoritaire) de la population n'avait aucune citoyenneté : qu'il s'agisse des femmes ou des esclaves. Mais cela constitue un précédent historique qui montre que, si le système est correctement conçu, on peut tout à fait imaginer que n'importe qui s'occupe des affaires de l'état d'une façon satisfaisante (Athènes a longtemps été la cité grecque la plus puissante du monde hellénique).
On trouve pas mal d'infos à ce propos dans le livre de Bernard MANIN, "Principes du gouvernement représentatif".
Il me semble aussi (et quelqu'un ici a déjà parlé de ça je crois) que l'expérience de la convention citoyenne pour le climat est à mon avis l'expérience historique récente la plus intéressante qui nous ait été donnée d'observer.
Je ne sais pas si quelqu'un à suivi la chose de façon rigoureuse jusqu'à en faire un livre qui la documente historiquement, mais c'est là aussi la preuve que des péquins de base comme vous et moi, tirés au sort, rassemblés dans la même pièce pendant plusieurs mois (je parle au figuré bien sûr) et s'entourant d'experts et de divers interlocuteurs techniques spécialisés, peut prendre des décisions à la fois radicales, censées et globalement unitaires (je ne sais pas trop dans quelle mesure les décisions ont été unanimes, mais il me semble qu'il n'y a pas eu trop de conflit entre les membres de la convention concernant les décisions à prendre.)
Si on reprend les recommandations de la convention, elles correspondent globalement à celles des partis les plus radicaux sur le sujet (et souvent, même, excèdent ces propositions), alors qu'on peut légitimement considérer que parmi ces gens là il y avait des pompiers, des bouchers, des profs, des chefs d'entreprise, des ouvriers, des chômeurs etc. etc. Câd n'importe qui...
Sur la page wikipedia de la convention citoyenne (que je vous encourage à lire, c'est très instructif), il est même indiqué que selon des sondages d'opinion les français sont globalement favorables à la plupart des mesures (qui, évidemment, n'ont pas du tout été reprises par le gouvernement).
J'y vois aussi qu'il existe un documentaire produit par Arte, mais évidemment introuvable en libre accès.
Alors évidemment, tout ça n'est jamais parfait, mais semble tout de même infiniment supérieur à notre démocratie représentative "élitiste" (câd dont les élus représentent une élite en termes de catégorie sociale ou de compétences) pour laquelle de moins en moins de monde vote et à propos de laquelle la moindre discussion, sur internet ou entre amis, se transforme en un match de catch - et qui en plus ne semble pas capable de prendre les moindres décisions attendues par la population (sans même parler de compétence : quand on voit l'état de nos finances publiques, on se dit qu'il y a un gros soucis de compétence - à moins qu'il ne s'agisse plutôt de corruption, d'autres intérêts que ceux de la population étant favorisés).
Il me semble que le tirage au sort, ne serait-ce que pour la constitution d'un 3e assemblée qui contrôlerait les deux autres, ou qui en remplacerait une, et aussi la possibilité de révoquer un élu, n'apporte que des choses positives (nous avons déjà parlé de ça dans d'autres sujets sur AF).
Et que la question de la compétence est un problème à régler, mais pas un problème insoluble...
Par ailleurs, si quelqu'un sait où trouver ce documentaire sur la Convention Citoyenne, je lui serais très reconnaissant...
Pourquoi cela n'est-il donc pas mis en oeuvre ?
Sans doute parce qu'il existe de nombreuses résistances des élus eux-mêmes (qui préfèrent ne pas avoir à trop répondre de leurs actes devant les citoyens) et que les gens n'ont globalement jamais entendu parler de tout ça et ne réfléchissent pas à d'autres systèmes...
Mais quoi qu'il en soit, il me semble intéressant de discuter aussi les exemples historiques qui nous montrent que cela est possible sous une grande variété de formes...
[ Dernière édition du message le 23/11/2024 à 09:16:07 ]
L-Scarlett
1024
AFicionado·a
Membre depuis 5 ans
39 Posté le 23/11/2024 à 09:41:24
Citation de iktomi :
Tu sais les "vrais experts reconnus"... même les Nobels peuvent tourner vinaigre (et pas qu'un peu, même sur leurs propres sujet de Nobel en plus !), donc bon... Je crois sincèrement qu'il faut sortir de la fable du héro médaillé menant le peuple stupide vers son salut. (on dirait du Nolan)
Justement, ces gens ne sont plus aujourd'hui reconnus par leurs pairs. Ils ont accompli ou participé à créer une connaissance importante à un moment de leur carrière et ont été primés pour ça, et ont par la suite viré barges. Je doute que tu trouves encore beaucoup de scientifiques aujourd'hui pour prétendre que Henri Joyeux est un expert reconnu dans son domaine.
Citation de iktomi :
Ce que je crois voir surtout dans ton discours c'est un certain attachement essentialisant des "bas instincts" de la plèbe, mais que pourtant tu aurais confiance envers une figure d'autorité reconnue... bin par des gens issus de cette même plèbe pourtant. (et un gros syndrome du Grand Méchant Monde aussi, mais difficile de lutter contre en ce moment, je te l'accorde...)
Ce sont des gens dont le métier implique qu'ils consacrent une bonne quantité de leur temps à se tenir à jour sur des sujets de pointe. Personnellement, je pense que je consomme de 3 à 4h de contenu scientifique ou d'analyse politique par jour pour me tenir informée de ce qu'il se passe et ce dit dans beaucoup de domaine. Ca ne me pose pas de soucis car je fais ça soit en pratiquant mes instruments, en codant ou en jouant à des jeux vidéo mais qui dans la "plèbe" a le temps ou même l'envie de faire ça ?
Citation de Calagan :
La démocratie antique la plus connue, à Athène, ne faisait par exemple pas appel à une "aristocratie" élue (câd à des représentants élus considérés comme plus compétents que les autres). En tout cas, pas pour tous les postes, car certaines charges vitales étaient en effet confiées à des "élites" (fonctions militaires, finance...). Mais pour le reste, les membres de l'assemblée des citoyens étaient tout simplement tirés au sort, selon un système un peu compliqué comportant pas mal de gardes fous et de règles, mais qui globalement laissait à n'importe quel citoyen la possibilité de devenir représentant.
Même la République romaine laissait certains choix au tirage au sort.
On parle d'une époque où les femmes n'étaient pas considérées comme des citoyennes à part entières, où l'esclavage était considéré comme normal et où des gens comme Socrate ont été mis à jour car ils étaient considérés comme corrompant la jeunesse. Citer la démocratie athénienne sur le principe c'est cute mais quand on analyse un peu mieux ce qu'il y passait, comme le dit cette célèbre citation de Socrate justement, "En vrai c'pas ouf".
[ Dernière édition du message le 23/11/2024 à 09:45:16 ]
Calagan
1081
Modérateur·trice généraliste
Membre depuis 19 ans
40 Posté le 24/11/2024 à 07:55:24
Citation de L-Scarlett :
On parle d'une époque où les femmes n'étaient pas considérées comme des citoyennes à part entières, où l'esclavage était considéré comme normal et où des gens comme Socrate ont été mis à jour car ils étaient considérés comme corrompant la jeunesse. Citer la démocratie athénienne sur le principe c'est cute mais quand on analyse un peu mieux ce qu'il y passait, comme le dit cette célèbre citation de Socrate justement, "En vrai c'pas ouf".
Oui c'est bien ce que je dis aussi dans mon post. Je ne suis pas en train de dire que la démocratie athénienne c'est l'âge d'or et que tout le monde était beau et heureux à l'époque (et d'ailleurs, Socrate passait son temps à critiquer le système démocratique et il prônait lui-même un système aristocratique où les philosophes gouvernent). Je ne suis moi-même pas complètement convaincu que dans nos systèmes politiques et sociologiques actuels (avec des populations très vastes, très différentes, et abreuvées de médias), un pur gouvernement par le peuple soit possible ou même préférable en soi. Mais toute discussion à ce propos n'a aucun sens si on ne se réfère pas à des expériences historiques concrètes et si on ne réfléchit pas aux multiples manières de mettre en place un certain système. Un gouvernement par le peuple ne signifie rien en soi : il existe une infinité de façons de l'organiser.
Athènes était la cité grecque la plus puissante, elle (et le monde grec en général) a donné au monde la philosophie et quelques uns des penseurs et scientifiques les plus influents, et comptait moins de 50 000 habitants à l'époque de son apogée (en -500), puis 300 000 à l'époque romaine (où elle n'est plus qu'une cité parmi d'autres) ... 300 000 c'est la taille de Nice ou Nantes aujourd'hui. 50 000 habitants c'est la taille de Carcassonne...
Aussi petite soit-elle, Athènes est parvenue à s'organiser et à se développer de la sorte en utilisant un système démocratique particulier fondé sur le tirage au sort, dont les principes de base pourraient très bien être reproduits aujourd'hui (aménagés pour correspondre à nos modes de vie et à nos structures de population : un état de 70 millions de personnes c'est très différent d'une cité de 40 000 habitants). Il y a évidemment un facteur culturel et historique (certaines civilisations ont leur âge d'or à certain moment de l'histoire pour de multiples raisons), mais l'organisation politique grecque a joué un rôle déterminant dans l'influence intellectuelle et scientifique que ce petit peuple a eu sur notre propre civilisation.
Concernant la convention citoyenne pour le climat, comme je n'arrive pas à trouver ce documentaire d'Arte j'épluche la page wikipedia de l'évènement, et je la trouve très instructive : on y voit détaillé le mode de tirage au sort, le financement, la façon dont les rencontres des membres de la convention sont organisées, et on apprend aussi que des expériences similaires ont été tentées en Irlande, en Islande et au Royaume Uni.
On y lit aussi les limites de l'expérience, qui ne tiennent pas à la compétence des membres de la convention ou à leur incapacité à comprendre quoi faire, mais bien plutôt à l'incapacité du pouvoir politique, exécutif comme legislatif, à accepter leurs recommendations.
Quiconque a participé à une consultation territoriale (sur l'implantation d'une décharge ou d'un aéroport) sait très bien que de toutes façons le pouvoir politique ne tient pas compte du point de vue des citoyens, que les processus démocratiques engagés sont systématiquement exploités et détournés ^pour servir d'autres fins et que l'unique sanction populaire est finalement le vote (mené à des intervales de plusieurs années et qui généralement englobe des populations non concernées par la consultation) et le conflit social la seule manière de faire plier une décision politique (manière de moins en moins efficace).
Tout ça pour dire que nous avons intérêt à modifier notre organisation sociale et politique et à expérimenter de nouvelles voies politiques : quand on réfléchit à l'évolution de notre société (je parle de la France, mais manifestement on assiste à des choses similaires un peu partout) sur ces 20-30 dernières années, on constate que la société est plus inégalitaire, plus conflictuelle, moins rationnelle, et que nos représentants politiques ne parviennent pas à prendre les décisions qui s'imposent à quelque niveau que ce soit : politique industrielle, défense, transition énergétique, climat, diplomatie... etc. etc.
Il est amusant (ou effrayant c'est selon) de constater que d'un strict point de vue économique, la balance commerciale française est en déficit chronique et croissant depuis le début des années 2000, que la dette s'accroit, que la qualité des services publics (santé et éducation notamment) baisse, que les salaires des plus pauvres stagnent, que le taux d'inactivité forcé reste relativement élevé (quoi qu'en disent les chiffres officiels du chômage) mais qu'en parallèle la richesse du centile le plus riche a été multiplié par 10 (cf. l'observatoire des inégalités) !
Manifestement, notre système politique n'est pas conçu pour les 99% de la population, mais bien plutôt pour ces 1% (qui à l'échelle mondiale captent 50% des richesses mondiales !). Je ne crois pas à l'incompétence de nos représentants, je crois plutôt à leur corruption (au sens large). Qu'ils en soient conscients ou qu'ils ne fassent que reproduire les schémas mentaux et les habitus de leur classe d'appartenance (puisqu'ils se marient et se fréquentent entre millionnaires), ils ne prennent pas les décisions qui rendent la France (ou quelque pays que ce soit) plus riche, plus juste, plus vert ou que sais-je encore. Ils exploitent simplement une source de richesse constituée par 70 millions de travailleurs (incluant de futurs et anciens travailleurs) à leur unique profit, sans aucune vision à moyen ou long terme.
Donc soit on s'expose à vivre dans un monde à la Cyberpunk/Blade Runner (il faut relire le roman de K. Dick), dont toute vie a été détruite et qui est gouverné par des oligopoles plus puissantes que n'importe quel État (c'est le chemin que l'on prend), où par exemple les ultra-riches achètent des îles dans des zones réputées échapper aux aspects les plus désagréables du changement climatique, soit on change de voie.
Je ne dis pas qu'il faut en revenir à la démocratie athénienne, mais il me semble qu'il existe quand même 2-3 expériences historiques (dont une très récente et française) dont on pourrait s'inspirer pour changer les choses.
[ Dernière édition du message le 24/11/2024 à 08:01:57 ]
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