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Le test - Test Native Instruments Kontakt

Kontakt est un sampleur virtuel pour PC et Mac que l'on pourrait raisonnablement qualifier de puissant. De nombreux filtres, un concept "modulaire", du time stretching en temps réel... Bref, de nombreux atouts qui méritent d'être approfondis !

Instal­la­tion

L’ins­tal­la­tion de Kontakt se passe sans problème sur ma confi­gu­ra­tion (PIII 933 / 512 Mo de RAM / Win 98 SE). Au niveau de la protec­tion, seul le numéro de série du CD est demandé (merci Native Instru­ments, nous appré­cions telle­ment lorsque les protec­tions sont peu contrai­gnantes pour l’uti­li­sa­teur honnête).

Kontakt s’ins­talle en [def]stand alone[/def] et en [def]plug-in[/def]. Etant un utili­sa­teur de Cubase, j’ai installé la version VSTi . Sachez cepen­dant que Kontakt existe dans de multiples formats : VSTi 2.0, DXi, Direct­Con­nect, et MAS, et tourne depuis septembre 2002 pour PC et pour Mac.

La docu­men­ta­tion est en français et fait 128 pages : de quoi bien débu­ter avec ce sampleur, mais certai­ne­ment pas de quoi connaître toutes ses subti­li­tés qu’il faut décou­vrir à l’usage. On peut y lire une petite intro­duc­tion allé­chante : Kontakt serait capable d’ex­ploi­ter la [def]resyn­thèse granu­laire[/def]… Et l’au­teur y recom­mande de lire le manuel ! (Avec une petite touche d’hu­mour – réaliste ? – disant que la plupart des musi­ciens ne lisent pas le manuel des logi­ciels qu’ils utilisent). Je vous conseille de lire le manuel dans le détail, sans quoi vous allez non seule­ment utili­ser 10 % des possi­bi­li­tés du logi­ciel mais aussi et surtout limi­ter votre créa­ti­vité avec celui-ci : Kontakt réclame à mon humble avis d’être maîtrisé pour donner le meilleur de lui-même.

Fonc­tion­na­li­tés

Au niveau de la compa­ti­bi­lité, on est plutôt bien servi, puisque Kontakt accepte d’im­por­ter les fichiers aux formats Akai S1000/S2000, Giga­sam­pler, Sound Font 2, SDII, AIFF, WAV (de 8 à 32 bits) et bien sûr Battery (du même éditeur Native Instru­ments).

Certains para­mètres sont person­na­li­sables, comme le nombre de sorties audio simul­ta­nées (jusqu’à 10 sorties stéréo et 12 sorties mono), ainsi que la taille de la fenêtre occu­pée par Kontakt. Cela peut paraître anec­do­tique, et pour­tant il s’avère utile de pouvoir modi­fier la taille en fonc­tion de la réso­lu­tion de son écran, tant le nombre de modules présents dans Kontakt est élevé si vos instru­ments sont complexes – grande réso­lu­tion recom­man­dée.

Certains concepts de Kontakt deman­de­ront un peu de temps d’ap­pren­tis­sage avant d’être exploi­tés au maxi­mum par le nouvel utili­sa­teur. Une fois ces concepts digé­rés, en revanche, Kontakt s’avère dispo­ser de nombreuses fonc­tion­na­li­tés inté­res­santes :

Time stre­ching et Pitch shif­ting

Kontakt fait aisé­ment du [def]time-stret­ching[/def] et du [def]pitch-shif­ting[/def] et propose notam­ment une fonc­tion­na­lité inté­res­sante : vous pouvez décla­rer un échan­tillon sonore comme «  Sampler  », «  Tone Machine  » ou encore «  Time Machine  ». Le résul­tat ? Voici détaillée cette fonc­tion­na­lité :

Dans le mode «  sampler  », Kontakt va se compor­ter de manière clas­sique, il va trans­po­ser le son en fonc­tion de la note jouée. Par exemple, si vous avez une boucle à 100 BMP lorsqu’elle est jouée en do1, la jouer en do2 donne un son à 200 BPM et une octave au dessus, la jouer en do0 donne une boucle en 50 BMP et une octave en dessous.

Passons au mode «  [mp3=133]tone machine[/mp3]  », bien plus inté­res­sant. Dans ce mode, Kontakt se trans­forme en genre de voco­deur, puisque, après une petite analyse de l’échan­tillon, il ne garde fixe que le timbre du son et trans­pose les harmo­niques en fonc­tion des notes jouées (c’est ici qu’il utilise sa fonc­tion­na­lité de pitch-shif­ting). Ainsi, le son d’ori­gine perd son carac­tère tonal (ce sont alors les notes que vous jouez sur le clavier qui donnent la hauteur du son à émettre), mais garde la même durée et donc le même tempo quelque soit la note jouée.

Enfin, dans le dernier mode, [mp3=134]time machine[/mp3], Kontakt trans­pose l’échan­tillon comme dans le mode «  sampler  » mais compense systé­ma­tique­ment les déca­lages tempo­rels dus à la trans­po­si­tion par du [def]time-stret­ching[/def]. J’avoue que je ne suis pas parfai­te­ment convaincu par le trai­te­ment de time-stret­ching de Kontakt lorsque je l’ap­plique moi même de manière «  intui­tive  ». Cela dépend aussi du type du son d’ori­gine. Sur une boucle de batte­rie, le son passe plutôt bien, sur un riff de guitare, un peu moins (le son trem­ble…)

Les presets sont déjà plus convain­cants, étant réglés pour un son opti­mal en fonc­tion de l’ef­fet voulu et du type d’échan­tillon. En tous les cas, le time-strech­ting de Kontakt est au moins aussi bon que celui de logi­ciels comme Acid ou Sound Forge de Sonic Foun­dry. Malgré tout, selon le type d’échan­tillon, dès que l’on trans­pose un peu, le son est souvent déformé (sur une voix parlée c’est moyen­ne­ment convainquant, sur un chant d’une voix fémi­nine, ça l’est plus). De toutes les manières, il s’agit d’un avis person­nel, et nombreux sont ceux qui utilisent Acid de Sonic Foun­dry régu­liè­re­ment sans se plaindre de cette défor­ma­tion, alors que je ne trouve pas non plus l’al­go­rithme de time-stret­ching d’Acid convain­cant ! Toujours est-il que grâce à ce mode, on peut trans­po­ser le son compor­tant des éléments ryth­miques sans avoir peur de ne plus être dans les temps.

Concept «  modu­laire  »

Apparence la plus simple (avant déploiement) d'un instrument dans Kontakt
Appa­rence la plus simple (avant déploie­ment en modules) d’un instru­ment dans Kontakt

Arborescence des modules au sein d'un instrument dans KontaktKontakt est un logi­ciel complexe. Pour palier à la détresse du nouvel utili­sa­teur, outre le manuel, on dispose d’une aide contex­tuelle perma­nente en survo­lant les boutons du sampleur avec la souris. Cepen­dant, j’ai mis un peu de temps avant de trou­ver où se cachaient les filtres et les effets (impa­tient que j’étais, et en bon musi­cien, j’en ai eu vite assez de lire le manuel…). Après un petit temps d’adap­ta­tion, j’ai compris le concept de Kontakt : tous les modules (au sens de «  boîtes noires  » : filtres, effets, modu­la­tions…) peuvent être ouverts (pour les éditer) ou fermés (pour prendre moins de place).

Quand tout à coup, j’ai décou­vert les dits filtres… Et là, j’ai enfin été rassuré : je dispo­sais de tout ce que j’es­pé­rais au niveau des filtres, voire… plus ! Beau­coup plus. Et ce que je trou­vais peu compré­hen­sible m’est tout à coup devenu fami­lier.

Vous avez aimé le film «  Alien  » ? Avec Kontakt, vous êtes à peu près devant «  Mother  », l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle du vais­seau… Croyez moi, quand au fur et à mesure de la décou­verte, on utilise la matrice de modu­la­tion pour contrô­ler 3 filtres simul­ta­né­ment à l’aide d’un LFO, par exemple, que l’on choi­sit tour à tour la fréquence de coupure (clas­sique), mais aussi tous les autres para­mètres des filtres, et que la modu­la­tion auto­ma­tique du LFO s’af­fiche de manière lumi­neuse sur chaque poten­tio­mè­tre… on se croit devant un tableau de bord d’un vais­seau extra­ter­restre !

Outre l’as­pect esthé­tique, on commence à perce­voir toute la puis­sance du logi­ciel au fur et à mesure que l’on déploie les modules qui sont un genre de racks fonc­tion­nels, à la manière d’un synthé­ti­seur modu­laire.

Chaque instru­ment dans Kontakt peut appa­raître sous forme conden­sée (comme ci-dessus) ou bien déployée, montrant dans ce dernier cas l’en­semble des modules qui lui sont ratta­chés. Dans la forme conden­sée, l’ins­tru­ment fait appa­raître son éten­due sur le clavier ainsi que sur la plage de vélo­cité, le ou les canaux MIDI assi­gnés à cet instru­ment, la poly­pho­nie qui lui est attri­buée, la taille prise en [def]RAM[/def] par le sample et enfin la sortie affec­tée à cet instru­ment. Les para­mètres de hauteur, de pano­ra­mique et de niveau sonore sont égale­ment acces­sibles direc­te­ment. Enfin, on appré­cie la possi­bi­lité de mettre en solo ou bien de muter un instru­ment comme c’est le cas dans une table de mixage.

Je l’ai signalé tout à l’heure, Kontakt est très complet et … assez complexe. Heureu­se­ment, l’ar­bo­res­cence des modules au sein d’un instru­ment peut être visua­li­sée d’un coup d’œil à l’aide du bouton «  Struc­ture / Files  ». Un clic sur «  modules  » affiche l’en­semble des modules de l’ins­tru­ment. Un double clic sur l’un des modules l’ouvre dans la fenêtre d’édi­tion.

Fonc­tion­na­li­tés (2)

Mapping

Si vous dési­rez fabriquer un kit de batte­rie en quelques clics, vous allez être ravi par les possi­bi­li­tés de mapping de Kontakt. En effet, dans l’ex­plo­ra­teur du logi­ciel, vous pouvez très bien sélec­tion­ner plusieurs échan­tillons sonores et les glis­ser-dépo­ser vers la fenêtre de mapping tout en choi­sis­sant (selon la posi­tion verti­cale de la souris) le nombre de notes affec­tées à chaque échan­tillon.

D’une façon simi­laire, il est possible d’af­fec­ter plusieurs échan­tillons par note, en fonc­tion de la vélo­cité. Cela permet par exemple de rendre plus expres­sif un son de batte­rie en ayant enre­gis­tré le batteur jouant le son du plus doux au plus fort. De la même manière jouer douce­ment sur le clavier déclen­chera l’échan­tillon «  doux  » et jouer fort déclen­chera l’échan­tillon «  fort  ». Il peut comme cela y avoir jusqu’à 128 échan­tillons par note, soit un échan­tillon diffé­rent par vélo­cité (les vélo­ci­tés en MIDI allant de 0 à 127) !


Le mapping dans Kontakt

Astuce :

  • Pour créer un mapping en fonc­tion de la note jouée, sélec­tion­nez un ensemble d’échan­tillons puis glis­sez-les vers la fenêtre de mapping.
  • Pour créer un mapping en fonc­tion de la force de la note jouée, faites de même mais descen­dez la souris jusqu’à ce que les zones défi­nies se partagent l’es­pace verti­cal de la fenêtre de mapping.

Enfin, vous pouvez créer des fondus enchaî­nés (cross­fades) entre les diffé­rentes vélo­ci­tés ou entre les diffé­rentes hauteurs de notes. Prenons un exemple : vous avez un sample A qui est joué pour un do1 enfoncé avec une vélo­cité entre 0 et 63. Vous avez un sample B qui est joué sur la même note, mais pour une vélo­cité variant entre 64 et 127. Si vous jouez la note plusieurs fois de suite avec une vélo­cité oscil­lant entre 60 et 70, vous passe­rez souvent de l’échan­tillon A au B et inver­se­ment. Mais plutôt que de passer bruta­le­ment de l’un à l’autre, pourquoi ne pas le faire progres­si­ve­ment ? C’est ce que propose Kontakt avec sa fonc­tion «  cross­fade  ». De la même manière, si le sample A joue du Do1 au Sol1 et le sample B joue du Sol#1 au do2, vous pouvez faire progres­si­ve­ment jouer le sample B en jouant des notes de plus en plus hautes, plutôt que de passer du sample A au sample B d’un coup, grâce à cette fonc­tion de cross­fa­ding.

Le seul défaut de cet outil est la taille de la fenêtre de mapping, qui laisse peu de visi­bi­lité lorsque chaque note possède une zone distincte.

Looping

Kontakt permet d’avoir jusqu’à 8 points de looping dans un sample. Par exemple, si votre sample se compose de 4 mesures, vous pouvez dire à Kontakt de jouer les 4 mesures, puis la première à l’en­droit, puis à l’en­vers, puis la troi­sième, puis encore la premiè­re… etc.


Gestion des Loops dans Kontakt

Le Loop Editor propose des zooms du plus faible au plus élevé pour caler au mieux les points de la boucle. Kontakt est égale­ment capable de trou­ver seul certains points stra­té­giques dans la boucle : le début et la fin d’une boucle ryth­mique, ou encore les points où l’onde passe par la valeur zéro (valeur à privi­lé­gier lorsque l’on veut faire une boucle, pour éviter tout clic).

 

Modu­la­tions

Comme expliqué précé­dem­ment, Kontakt possède une matrice de modu­la­tion permet­tant d’as­so­cier n’im­porte quel modu­lant (enve­loppe, LFO…) à n’im­porte quel para­mètre de l’ins­tru­ment.

Détail impor­tant quant à la qualité de la modu­la­tion : contrai­re­ment au contrôle d’un para­mètre de Kontakt via un contrô­leur MIDI externe qui limite la réso­lu­tion de l’évo­lu­tion à 128 valeurs (limi­ta­tion due à la norme MIDI), l’uti­li­sa­tion d’une source de modu­la­tion interne à Kontakt rend l’évo­lu­tion du para­mètre beau­coup plus fin (la réso­lu­tion interne de Kontakt étant bien plus élevée que 128 pas par contrô­leur).

Enve­loppes

Types d'enveloppe dans KontaktLes modu­la­tions des échan­tillons sonores sont multiples et para­mé­trables en finesse. Parmi celles-ci, vous dispo­sez bien sûr d’une enve­loppe, qui peut être de trois types (l’en­ve­loppe DBD n’est pas acces­sible direc­te­ment avec tous les modes) :


L’en­ve­loppe de type AHDSR, qui est en fait une version évoluée des clas­siques enve­loppes [def]ADSR[/def]. Simple mais effi­cace. Le graphe indique visuel­le­ment la consé­quence de la modi­fi­ca­tion d’un para­mètre, effec­tuée exclu­si­ve­ment via les poten­tio­mètres.


Enveloppe AHDSR de Kontakt

 

L’en­ve­loppe de type DBD (Decay Break­point Decay) : pour expliquer briè­ve­ment le fonc­tion­ne­ment de cette enve­loppe :

  • Decay 1 est le temps que mettra l’en­ve­loppe pour passer du premier niveau jusqu’au niveau défini par B (Break).
  • Decay 2 est le temps que mettra l’en­ve­loppe pour passer du niveau B au niveau zéro
L'enveloppe "DBD" de Kontakt

L’en­ve­loppe «  flexible  », qui est une enve­loppe avec un grand nombre de points (jusqu’à 32), dont l’évo­lu­tion est effec­tuée par des angles (point carrés sur l’image ci-dessous) et des points d’in­flexions (points ronds).

Enveloppe Flexenv dans Kontakt

 

Ce qui m’a impres­sionné, c’est que l’on peut géné­rer autant d’en­ve­loppes que l’on veut pour chaque instru­ment. La première enve­loppe peut ainsi servir à modu­ler le niveau du son, la seconde la fréquence du filtre, la troi­sième la réso­nance, la quatrième le pitch, la cinquième la pano­ra­mique, et ce à l’in­fini ! L’as­pect «  modu­laire  » de Kontakt dont je parlais précé­dem­ment prend ici toute son enver­gure.

Enfin, sachez que l’en­ve­loppe peut aussi se synchro­ni­ser sur le tempo du morceau. Imagi­nons un instru­ment dont la varia­tion de la fréquence de coupure est modi­fiée par une enve­loppe synchro­ni­sée sur le tempo. Si vous faîtes un ralenti du morceau, l’en­ve­loppe suivra ce ralenti.

LFOs

Types de LFOs dans KontaktUne fois de plus, Kontakt propose des outils clas­siques (enve­loppes et LFO exis­taient déjà à l’époque des vieux synthé­ti­seurs analo­giques !) mais en ajou­tant une touche person­nelle. Outre les tradi­tion­nels LFOs sinu­soï­daux, en triangle et en dents de scie, etc (voir image pour la liste complète), Native Instru­ments a innové en créant un «  multi-LFO  ». Il s’agit en fait de la combi­nai­son de toutes les formes d’ondes des LFOs clas­siques. Ainsi, vous pouvez créer une onde modu­lante tota­le­ment inédite, en combi­nant une sinu­soïde, un rectangle dont la largeur est variable, une onde en dents de scie et un géné­ra­teur de bruit.

LFO multiple dans Kontakt

Autres modu­la­tions

Autres types de modulationsKontakt a égale­ment cher­ché à créer des modu­la­tions origi­nales. Mis à part les clas­siques modu­la­tions énon­cées précé­dem­ment, citons donc trois modules : step modu­la­tor, enve­loppe follo­wer et glide.

Le Step Modu­la­tor

Le Step Modulator de Kontakt

Le Step Modu­la­tor est un modu­la­teur (si si) qui fait varier son niveau de manière séquen­tielle et synchro­ni­sée soit sur une fréquence, soit sur une horloge externe (séquen­ceur par exemple). On peut l’ap­pliquer par exemple à la fréquence de coupure du filtre, cela donne de bons résul­tats. Il est possible de faire corres­pondre le niveau de chaque pas du step modu­la­tor à un multiple de 1/12ème (en cochant «  Snap 1/12  »), ce qui a pour consé­quence de vous donner 24 valeurs possibles pour chaque pas. Pour 12 ? Pourquoi 24 ? Imagi­nez que vous assi­gnez ce contrô­leur à la hauteur du son, vous pouvez parfai­te­ment créer un pattern mélo­dique grâce à cet outil.

L’en­ve­loppe Follo­wer

Ce module va conver­tir l’am­pli­tude de l’échan­tillon courant en un signal de contrôle. Ce module peut s’avé­rer très inté­res­sant si par exemple vous mettez en entrée un échan­tillon d’un instru­ment acous­tique (comme une corde pincée) et que vous utili­sez cette modu­la­tion sur un son synthé­tique : les varia­tions de la corde seront réper­cu­tées sur le son élec­tro­nique. Avis aux expé­ri­men­ta­teurs… Les contrô­leurs visibles sur la photo d’écran permettent d’ajus­ter l’am­pleur de la modu­la­tion et sa façon d’évo­luer (douce, sèche…).

Le Glide

Glide de Kontakt

Il s’agit en fait d’un effet de [def]porta­mento[/def] qui fonc­tionne selon deux modes : speed ou time. En mode «  time  », la durée du glis­se­ment entre deux notes est fixe quelque soit l’in­ter­valle entre deux notes jouées, alors qu’en mode «  speed  », la durée dépend de l’in­ter­valle entre les notes.

Cali­brage des contrô­leurs externes

Nous avons vu que les modu­la­tions sont nombreuses dans Kontakt, mais par défaut leur réponse est linéaire par rapport au contrô­leur source. Par exemple, si vous assi­gnez la fréquence de coupure du filtre sur la vélo­cité, jouer douce­ment impliquera une fréquence de coupure basse et jouer fort une fréquence de coupure élevée, ce de manière linéaire.

Mais vous pouvez très bien déci­der que l’évo­lu­tion de cette fréquence de coupure se fasse expo­nen­tiel­le­ment par rapport à la vélo­cité, inver­se­ment propor­tion­nel­le­ment à la vélo­cité, ou encore de manière plus ou moins chao­tique. C’est possible sur toutes les sources de modu­la­tion dispo­sant du bouton ci à gauche.


Courbure originale d'un contrôleur dans Kontakt

Tempéraments disponibles dans KontaktA noter enfin l’exis­tence de presets de cali­brage permet­tant d’ob­te­nir les [def]tempé­ra­ment[/def]s plus ou moins connus : chinois, tempéré, de Kirn­ber­ger, pur majeur, pur mineur, pyta­go­réen, raga, thaï­lan­dais, de Werk­meis­ter, afri­cain, et bien d’autres.

 

Perfor­mances

Kontakt peut jouer jusqu’à 256 voix stéréo­pho­niques de poly­pho­nie. Bien sûr, cela dépend forte­ment de la puis­sance de la machine et de la complexité des instru­ments. Avec ma confi­gu­ra­tion (PIII 933, 512 Mo de RAM sous Win98 SE), voici les limites que j’ai atteintes :

  • 83 voix de poly­pho­nie sur un instru­ment simple (sans effets) en mode «  sampleur  »
  • 75 voix de poly­pho­nie avec le même son, mais sur lequel on a ajouté un filtre passe-bas du second ordre
  • 74 voix de poly­pho­nie avec le même son filtré, mais auquel on a ajouté une distor­sion + le stéréo enhan­cer
  • 44 voix de poly­pho­nie avec le son précé­dent auquel on a encore ajouté les effets «  lo-fi  » ainsi que la compres­sion de Kontakt
  • 32 voix de poly­pho­nie sur un instru­ment en mode «  tone machine  » sans effets ajou­tés
  • 26 voix de poly­pho­nie sur un instru­ment en mode «  time machine  » sans effets ajou­tés

Ce qui est pratique, c’est que Kontakt consomme dyna­mique­ment la puis­sance du proces­seur en fonc­tion de la poly­pho­nie utili­sée à chaque instant. Imagi­nons que dans l’un de vos morceaux, deux instru­ments se répondent (chacun joue à son tour), le premier joué par Kontakt et l’autre par un autre instru­ment virtuel. Lorsque Kontakt ne joue pas, il ne consomme presque aucune ressource et vous pouvez ainsi utili­ser au maxi­mum la puis­sance de votre ordi­na­teur pour l’autre instru­ment.

Les perfor­mances dépendent égale­ment des effets et filtres ajou­tés au son. Evitez par exemple d’uti­li­ser le filtre multi­mode 3×2 si vous n’en n’avez pas une réelle utili­sa­tion (voir section «  sono­ri­téss > filtres  » pour plus d’in­for­ma­tions sur ce filtre origi­nal).

Enfin, comme nous le verrons dans le chapitre «  son  », les instru­ments appar­tiennent à des groupes. Parmi ces groupes, les «  Voice Group  » permettent d’as­si­gner une poly­pho­nie maxi­male à un groupe d’ins­tru­ments. Ainsi, un instru­ment qui possè­de­rait un gros filtre, 2 effets, 10 modu­la­tions, pour­rait être limité en poly­pho­nie manuel­le­ment afin que cet instru­ment ne prenne pas toutes les ressources dispo­nibles, et en laisse à d’autres instru­ments plus simples (et donc moins gour­mands en mémoire). Ces derniers instru­ments pour­ront par consé­quent se voir attri­buer une poly­pho­nie bien supé­rieure.

La puis­sance consom­mée par Kontakt est donc, vous l’avez bien compris, assez bien maîtri­sée.

Le seul défaut (de jeunesse ?) est peut être l’al­go­rithme utilisé pour la gestion de la poly­pho­nie, qui semble être un peu simpliste. Prenons l’exemple du son de piano, limité volon­tai­re­ment par l’édi­teur à 66 voix poly­pho­nie (vous pouvez augmen­ter cette valeur si votre [def]CPU[/def] le permet). Si vous lais­sez la pédale de main­tien enfon­cée jusqu’à que le piano joue 66 voix en même temps, au lieu de libé­rer les voix de poly­pho­nie corres­pon­dant aux notes les plus anciennes, qui sont les plus étouf­fées, le moteur audio va couper les nouvelles notes jouées. Dommage, gageons qu’une mise à jour du logi­ciel corri­gera cette limi­ta­tion. Vous me direz « comme cela les notes dont le niveau est le plus faible ne sont pas coupées et c’est donc plus fidèle à la réalité ». N’em­pêche que si vous jouez 66 notes, celles qui sont jouées depuis le plus long­temps peuvent être coupées sans que cela ne s’en­tende à l’oreille, alors que couper les nouvelles notes s’en­tend terri­ble­ment (le piano se trans­forme en «  lead  » mono­pho­nique.).Vous me direz à juste titre qu’il est rare de jouer 66 notes simul­ta­né­ment, même en gardant enfon­cée la pédale de main­tient. Certes. N’em­pêche que la plupart de synthé­ti­seurs hard­ware (ex : mon K2000 de Kurz­weil) gèrent mieux la poly­pho­nie, suffi­sam­ment bien pour qu’une satu­ra­tion de la limite de poly­pho­nie ne s’en­tende souvent pas.

 

Sono­ri­tés

Les sons dans Kontakt

L’ar­chi­tec­ture de l’échan­tillon­neur se divise en cinq niveaux :

  • les échan­tillons (ou samples),
  • les zones qui défi­nissent l’ac­tion d’un échan­tillon,
  • les groupes qui regroupent plusieurs zones,
  • les instru­ments qui regroupent plusieurs groupes,
  • et enfin les multi-instru­ments, compo­sés de plusieurs instru­ments (jusqu’à 16 par instance de logi­ciel Kontakt, si on l’uti­lise en mode [def]plug-in[/def]).

Qualité des sons four­nis avec Kontakt

Le package de Kontakt contient plus de 3 Go d’échan­tillons sonores (6 CD ROM) répar­tis en grandes familles :

  • Best of synth, regrou­pant de nombreux synthé­ti­seurs tirés des synthés native : Absynth, B4, Battery, FM7, Pro-52 et Reak­tor
  • Acous­tic/Elec­tric Bass & Guitar
  • Piano
  • Drums & Percus­sion

Tous les instru­ments sont signés par la société Yellow Tools, excepté «  Best of synth  » qui est produit par Native Instru­ments. Les échan­tillons sonores prove­nant de Yellow Tools ont été enre­gis­trés et enco­dés en 24 bits. La plupart du temps, les «  grosses  » banques de sons sont décli­nées en plusieurs versions des plus légères au plus complètes (S, M et L). On dispose ainsi de banques de son de 20 à plus de 200 Mo.

Dans l’en­semble les instru­ments sont excel­lents. Native Instru­ments a privi­lé­gié la qualité à la quan­tité. Seul regret, le piano est certes multi échan­tillonné (200 Mo tout de même !), mais ne possède qu’une couche pou l’en­semble des vélo­ci­tés. Un simple filtre passe bas est utilisé pour adou­cir la brillance des notes. Quitte à privi­lé­gier les sont multi échan­tillon­nés de qualité, on aurait préféré plusieurs couches de vélo­cité !

Dommage qu’il manque des instru­ments acous­tiques comme les cordes frot­tées… Comme il est possible d’im­por­ter des échan­tillons d’à peu près tous les univers, oublions cette petite faiblesse.

Vous avez un accès rapide aux sons, via un explo­ra­teur de fichiers interne à Kontakt. Celui-ci permet de glis­ser/dépo­ser un instru­ment ou un son WAV. La lecture directe des CDs Akai est aussi possible via cet explo­ra­teur.

Filtres et égali­sa­tion

Vous dispo­sez de 14 types de filtres diffé­rents : passe-bas, passe-haut, passe-bande, coupe bande, avec des pentes de 6, 12, 24 et même 36 dB/octave. Plusieurs combi­nai­sons de ces filtres sont propo­sées, ainsi que des presets effi­caces. Voici une liste plus précise des filtres, qui se doit d’être mention­née :

  • Passe-bas à 6 dB/octave, 12 dB/octave, 24 dB/octave, et 36 dB/octave
  • Passe-haut à 6 dB/octave, 12 dB/octave, et 24 dB/octave
  • Passe-bande à deux fois 6 dB/octave, 12 dB/octave
  • Coupe bande à deux fois 12 dB/octave
  • Et enfin, le filtre multi­mode 3×2, que nous allons tout de suite détailler

Le filtre multi­mode 3×2 contient en fait 3 filtres distincts, chacun étant un filtre à 12 dB/octave pouvant se trans­for­mer dyna­mique­ment en passe-bas, passe-bande ou passe-haut. Vous pouvez combi­ner ces filtres pour obte­nir des nouveaux filtres inédits. Des valeurs élevées de réso­nance peuvent provoquer une auto-oscil­la­tion du filtre (les filtres sont alors telle­ment réso­nants qu’ils oscil­lent tout seuls !). Les filtres conte­nus dans le filtre multi­mode peuvent être mis en paral­lèle ou bien en série, en jouant sur le para­mètre «  amount  ».

Le filtre Multimode 3x2 de Kontakt - preset
 
Le filtre Multimode 3x2 de Kontakt - onde créée par l'auteur

Les filtres sont assez musi­caux comme vous pour­rez vous en rendre compte en écou­tant les démons­tra­tions en MP3. Tous disposent des réglages de la réso­nance et de la fréquence de coupure.

Effets pour chaque instru­ment

Moins nombreux que les filtres, les effets inté­grés à Kontakt n’en demeurent pas moins effi­caces. Parmi ceux-ci, citons tout d’abord un phaser, dont l’évo­lu­tion peut être contrô­lée (encore une fois) par n’im­porte quel para­mètre, un LFO ou un contrô­leur externe.

Deux filtres de type «  voyelle  », basés sur les formants, permettent de retrans­crire la pronon­cia­tion des voyelles sur n’im­porte quel son.

La distor­sion peut être de type lampe ou tran­sis­tor, le premier donnant un son plus chaud et moins dur que le second. La satu­ra­tion est en fait un compres­seur / expan­seur de dyna­mique qui agit sur chaque échan­tillon plutôt que sur l’en­semble du son, ce qui peut géné­rer une satu­ra­tion numé­rique très agres­sive.

L’ef­fet lo-fi combine plusieurs trai­te­ments sur le son : un «  réduc­teur de bits  » qui réduit la réso­lu­tion du sample de 1 à 16 bits, un réduc­teur de fréquence d’échan­tillon­nage qui va de 50 Hz à 29 KHz, et enfin un bruit, allant du [def]bruit rose[/def] au [def]bruit blanc[/def]. De quoi salir le son !

Vous dispo­sez en outre d’un compres­seur, dont on peut clas­sique­ment régler l’at­taque, le relâ­che­ment, le seuil, le ratio, le niveau de sortie, la possi­bi­lité d’ap­pliquer la même compres­sion sur les deux canaux dans le cas d’un échan­tillon stéréo­pho­nique, et enfin une compen­sa­tion auto­ma­tique du niveau après compres­sion permet­tant de réaug­men­ter le niveau du signal audio compressé.

Enfin, le dernier effet dont dispose Kontakt est dénommé «  stereo enhan­cer  », appli­cable unique­ment aux signaux stéréo­pho­niques, et qui permet de modi­fier la largeur stéréo du son.

Petite remarque d’im­por­tance, au passage : sur un instru­ment, vous pouvez cumu­ler l’en­semble des effets, comme on peut le voir sur la photo d’écran ci-dessous. Impres­sion­nant, tout de même.

Tous les effets d'1 seul instrument de Kontakt !

Module d’ef­fets géné­ral

Nous venons de le voir : les effets précé­dents sont appli­cables à chaque instru­ment. Vous dispo­sez en plus de ceux-ci, d’ef­fets indé­pen­dants des instru­ments, pouvant s’ap­pliquer à un ou plusieurs instru­ments en même temps, de la même façon qu’un départ d’ef­fet sur une table de mixage envoie le signal d’une piste sur un proces­seur d’ef­fets externe. Il s’agit en quelque sorte de la partie «  multief­fets  » de Kontakt.

Au menu des effets dispo­nibles dans cette section, les grands clas­siques panning delay, stereo chorus, stereo flan­ger, stereo phaser et réver­bé­ra­tion. Comme à l’ha­bi­tude, tous les para­mètres de ces effets sont modu­lables via des contrô­leurs MIDI externes ou bien via des modu­lants internes (enve­loppes, LFOs etc.).

 

Conclu­sion et avis person­nel

Si vous êtes un tant soit peu bidouilleur et persé­vé­rant, et que vous aimez trafiquer les sons, Kontakt vous rendra certai­ne­ment heureux ! La quan­tité et la qualité des filtres plai­ront aux créa­teurs de musique élec­tro­nique, et le côté «  modu­laire  » de Kontakt permet­tra de créer une multi­tude de sons origi­naux. Dans le même esprit, tous les para­mètres étant contrô­lables via des contrô­leurs externes et / ou via des «  modu­la­teurs internes  », les possi­bi­li­tés d’évo­lu­tion du son sont énormes.

Kontakt s’en sort très bien si vous utili­sez le sampleur comme instru­ment à part entière plutôt que comme gros lecteur à échan­tillons. En effet, le fait qu’il doive char­ger tout en RAM limite les possi­bi­li­tés d’uti­li­ser des échan­tillons de très grande taille (en fonc­tion de la RAM dispo­nible) comme certains échan­tillons Giga­sam­pler. Sachez néan­moins que cette limi­ta­tion devrait dispa­raître courant novembre lors de la mise à jour du logi­ciel prévue par Native Instru­ments. Il ne restera alors plus beau­coup de choses à redire sur le produit ! Cette partie de la conclu­sion sera alors corri­gée en consé­quen­ce…

Notre volonté a toujours été d’écrire des articles objec­tifs, et je peux vous dire – objec­ti­ve­ment, donc – que Kontakt est un excellent produit. Malgré sa rela­tive complexité, il devrait en rendre heureux plus d’un. En ce qui me concerne, je vends mon sampleur hard­ware et le remplace par Kontakt. Adjugé vendu !

  • Nombre et originalité des filtres
  • Possibilités d'édition et de modulation très poussées
  • Flexibilité des modules (on branche ce que l'on veut sur ce que l'on veut)
  • Qualité du moteur audio (filtres, effets…)
  • Qualité des sons fournis avec Kontakt
  • Les puissants modes " tone machine " et " time machine"
  • Les échantillons peuvent être lus en temps réel sur le disque dur (technologie "DFD")
  • Séparation peu visible des modules quand on a beaucoup de modules ouverts
  • Absence d'undo sur les modifications
  • Certaines familles de sons manquent dans les CD fournis (ex : cordes frottées)
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