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Sujet Le mastering est-il obligatoire?

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Sujet de la discussion Le mastering est-il obligatoire?
D'abord, bonjour à tous,

je suis nouveau, c'est mon premier post. Alors, déjà, je vous le dit, je suis juste un musicien amateur qui s'intéresse beaucoup au son (surtout depuis que j'ai enregistré un EP il n'y a pas longtemps).
Donc, je n'ai aucune prétention, juste de la curiosité.

Alors, la question est posé dans le sujet. Je la pose parce que je me suis rendu compte récemment en regardant dans mes CD qu'il n'y avait pas toujours de mastering (ou pré-mastering pour être précis) effectué.
Par exemple "thirteen steps" de A PERFECT CIRCLE et "666.667 club" de NOIR DESIR.
Alors, est-ce que le fait de ne pas faire de pré-mastering donne un son plus brut, conserve plus de dynamique?
Ou est-ce que les mixeurs de ces albums ont eux-même fait le pré-mastering?

Voilà, bon, c'est peut-être une question très bête, mais cela m'intrigue. D'autant que nous allons bientôt, avec notre EP, arriver à l'étape du pré-mastering. Mais vu que financièrement on a déjà pas mal dépensé, on aura du mal à se payer un pré-mastering pro.
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Historique du Mastering

(et donc encore valable aujourd'hui pour le vinyl)

Avant l'ère bénie du CD, on transférait nos délicieuses bandes master 1/4 ou 1/2 pouce sur des vinyls. Je rappelle au passage, et fort ému, car cela nous ramène au moyen-age, qu'avant de porter sa bande au "mastering", l'ingénieur du son d'époque passait quelques nuits blanches à nettoyer ses mix, à faire, avec le réalisateur, l'ordre des morceaux, que l'on assemblait méticuleusement sur une grande bobine avec des amorces blanches de 3 à 4 secondes entre chaque titre. Quand par malchance et à cause d'absence de Dolbys, la bande master était un peu trop bruyante, soufflante ou polluée, le producteur hurlait en écoutant le montage final au casque et nous imposait de remplacer toutes les amorces par de la bande ENREGISTRÉE avec un souffle équivalent à celui des mixes afin d'éviter à l'auditeur d'entendre un silence absolu entre les morceaux... Quelle époque...

Après avoir été écoutée 200 fois et enfin acceptée par la prod, la bande master prenait enfin le chemin (de croix...) du studio de mastering pour être transférée sur le flan original : plaque de tôle recouverte d'une couche minuscule de vinyl qu'un burin malicieux allait graver tant bien que mal. Les malheureux comme moi qui ont SUBI cette époque difficile en sont restes marqués à vie. Le graveur nous faisait un échantillon, que l'on appelait "souple" qui n'avait rien de souple vu qu'il était du même métal que son jumeau de flan (j'en ai encore une centaine dans mes archives, on n'a arrête ce cauchemar qu'en 1991) et qui servait de référence par comparaison avec le premier exemplaire presse.

A titre de mémoire, je rappelle que le vinyl était grave en stéréo par un déplacement latéral du burin pour les informations de SOMME (gauche+droite) et verticalement pour les informations de DIFFÉRENCE (gauche-droite) Or, si le déplacement latéral n'était limite que par la durée du programme musical (sillons larges : minutage réduit) le déplacement vertical, lui était limité par l'épaisseur minuscule séparant la couche de vinyl de la ferraille. DONC: impossible de mettre la grosse caisse à gauche et la basse à droite impossible de mettre des informations hors-phase à un niveau moyen impossible d'avoir un niveau de DIFFÉRENCE supérieur à un niveau de SOMME impossible, impossible... un vrai cauchemar. Heureusement, des hommes acharnes et compétents, connaissant leur machine mieux que le constructeur, arrivaient à faire des miracles, et à faire les vinyls de référence que l'on écoute encore aujourd'hui avec un plaisir extrême. Mais à UNE condition: Il fallait impérativement que la prise de son et le mixage aient été faits avec un soin et une qualité exceptionnelles pour que le résultat sur le disque soit correct. Sinon, l'homme d'art nous jetait dehors de son laboratoire en nous disant gentiment, mais fermement, d'aller apprendre notre métier d'ingénieur... "Pas possible de graver ça mon bonhomme, faut remixer..." : La honte. La déchéance devant le réalisateur qui d'un seul regard incendiaire, nous faisait comprendre qu'on était virés, grillés à vie, qu'on avait intérêt à prendre le premier vol pour le Bengla Desh.

Je n'exagère pas. Pas mal de confrères ont perdu leur réputation sur le chemin des studios de gravure. D'autres, dont j'ai fait partie, on gagne la leur par la phrase magique du graveur "Alors la, champion, ce mix, rien à toucher, ça se grave comme du beurre" Ces graveurs la nous aimaient, parce qu'ils pouvaient améliorer notre travail et faire le leur correctement. Ils savaient que le responsable de la maison de disques ne les appellerai pas trois jours après en les insultant parce que l'échantillon presse était inaudible, à cote de la copie de bande qu'ils avaient dans leur bureau.


extrait de messages de Dominique Blanc-Francard sur MacMusic.
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C'est exactement ce que j'ai déjà dit plus haut, merci de me répéter! :clin:
Mais visiblement ce genre de discours ne plait pas, surtout à tout ceux qui vivent de la grande arnaque du "mastering obligatoire" au lieu de se battre pour un retour à des vrais productions au mixage soigné...
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En tout cas il y a un constat: le son d'aujourd'hui est de moins en moins écoutable !
les "nouvelles" ziks rock/métal/pop ça va 10 minutes mais après j'en ai marre d'écouter car ça fatigue les oreilles, même à bas volume !! (conséquence de l'abus du compresseur ?)
tandis que mes ziks de jeux vidéo, quasi-sans retouche, je peux les écouter des heures sans ressentir la moindre fatigue auditive...


alors certes pour la radio il FAUT de la compression, sinon on peut difficilement tout entendre d'une musique en voiture, voire même avoir des difficultés à comprendre ce que disent les animateurs :lol:
mais je comprends pas pourquoi ça s'est généralisé à toutes les productions... à croire que tout le monde n'écoute que de la musique en voiture ! (donc un système audio pourri il faut l'avouer^^)

pour moi globalement le bon rapport compression/qualité d'écoute c'était dans les années 70/80, voilà.
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Citation : "Pas possible de graver ça mon bonhomme, faut remixer..."



Le bonheur :diable:

En fait, cela m'arrive encore très régulièrement de dire cela, même pour des CD. Pour le vinyle, les limites étaient physiques (ce qui était elon moi un avantage). En CD on peut graver un caca sans que le graveur se plaigne.

J'ai déjà perdu des clients en leur disant la vérité (on t'amène un mix de m... passé dans un plug in de m...- mal réglé en plus- qui sonne plus fort que ce que j'estime un niveau correct de mastering et on veut que tu fasses encore sonner plus fort... C'est vraiment du grand n'importe quoi.

Il faut savoir que si certains entrent dans la course au niveau, d'autres continuent à faire du très bon boulot.



Hors sujet : Et pour la fouine : non, nous ne parlons pas de la même chose, et tu ne seras jamais mon ami

:bise:
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Mais si, mais si...... :clin:
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Je pense également que le (pré)mastering n'est pas une priorité; la vraie priorité étant un mix le + abouti possible, ce qui implique bien évidemment d'avoir des prises correctes en amont...et pas seulement des prises correctes, il faut également quelques pistes qui déchirent...
De toute façon, le CD est mort et le mastering également :fou:
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Tout ce que vous venez de lire n'engage que moi //////// Stop the Converters Madness ! 

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Très intéressant cet extrait nikoprods :bravo:
Il est vrai que le CD a facilité bien des choses. Seulement, depuis quelques temps, il y a un relâchement dans la qualité des productions. C'est peut-être, en effet, l'annoncement de la fin du CD :(( et de l'avènement du MP3 :x:
Mais, il est vrai aussi que le CD a grandement facilité le gravage (le glass-master), tellement, que, comme dit rroland, on peut graver n'importe quoi. Donc, ce qui est bon de rappeler, c'est qu'avant d'arriver au glass-master, il y a une chaîne a respecter scrupuleusement: un bon enregistrement, ce qui va donner, si l'ingé son fait bien son boulot, un bon mixage, ce qui va amené à faire un bon pré-mastering (avec peu de réglage à faire du coup) pour que ce soit prêt a envoyer au gravage.
Un peu comme à l'époque du vinyl en fait. Mais beaucoup ont oublié ça.
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H.S un peu dans le sujet.

Vous utiliseriez quoi comme soft pour masquer une saturation générale sur un mix stéréo ?
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