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Pédago
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Les formats de micros

Les micros pour guitare et basse - 4e partie

Nous avons jusqu’à présent parlé de ce qu’il y a dans les micros, parlons maintenant de leur aspect extérieur.

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Là encore, la méfiance est de mise, car si des auto­ma­tismes existent, et des formats à peu près stan­dards, il n’y a pas de lien systé­ma­tique entre la forme d’un micro et ce qu’il contient à l’in­té­rieur. De plus, les noms utili­sés pour dési­gner un format de micros sont souvent liés à un instru­ment voire un type de micro au sens de la construc­tion, mais c’est quasi­ment toujours un abus de langage (une synec­doque pour être exact). Le nom d’une forme de micro désigne en fait, à la fois la forme de l’objet micro, et la forme du trou dans l’ins­tru­ment qui est destiné à rece­voir cet objet.

Micros pour guitare

Chez les guita­ristes, les deux types prin­ci­paux de micros sont le « format humbu­cker » et le « format single coil ».

Le « format humbu­cker » désigne le micro de forme rectan­gu­laire assez large proposé initia­le­ment par Gibson avec son PAF. Il existe en version avec ou sans capot métal­lique lais­sant appa­raître les plots.

formats de micros guitare

À l’in­té­rieur de ce format, proposé par la quasi-tota­lité des fabri­cants de micros, on trouve géné­ra­le­ment un humbu­cker au sens élec­tro­nique de la chose, c’est à dire comme vu précem­ment un couple de deux bobines, géné­ra­le­ment reliés en série. Toute­fois, nombre de fabri­cants proposent des versions split­tables ou swit­chables série/paral­lèle de ces humbu­ckers, ce qui permet d’ob­te­nir un son de single coil avec un tel micro.

Enfin, des fabri­cants de micros de rempla­ce­ment proposent des micros « single coil », par exemple de type P90, au format humbu­cker pour les posses­seurs d’une guitare qui a un empla­ce­ment déjà taillé pour rece­voir ce format, mais souhaite utili­ser un micro single coil plutôt qu’un humbu­cker.

Le « format single coil » désigne le format des micros single coil d’une Stra­to­cas­ter, ou du micro cheva­let d’une Tele­cas­ter. À l’in­té­rieur de ce format, il existe bien entendu une large gamme de micros qui sont des single coil d’un point de vue élec­tro­nique, mais aussi de très nombreux autres types de micros, à commen­cer par des humbu­ckers (à plots, à lame…) desti­nés à propo­ser un son de humbu­cker sur un instru­ment dont les empla­ce­ments sont taillés pour un « format single coil » sans creu­ser la guitare pour y implan­ter un « vrai » humbu­cker au sens Gibson de la chose (c’est-à-dire un pavé deux fois plus large). Ironie de la chose, ces humbu­ckers au format single coil peuvent bien sûr être split­tables pour retrou­ver un son de single coil…

D’autres formats plus rares existent aussi, comme le « lips­tick » (micro manche d’une Tele­cas­ter, micros des guitares Dane­lec­tro…), le P90 (un format rectan­gu­laire assez proche du format d’un humbu­cker quoique plus étroit, et destiné à accueillir un micro single coil typique de chez… Gibson !), les micros des Fender Jazz­mas­ter (proches dans l’es­prit des P90 susmen­tion­nés), les micros des guitares Gretsch ou Ricken­ba­cker…

Chez les graves

Chez les bassistes, c’est encore plus complexe, car les formats de base sont plus nombreux.

Le « format Preci­sion Bass » désigne le micro de l’ins­tru­ment du même nom, que l’on doit à Leo Fender : il s’agit d’un micro à deux plots par corde, scindé en deux parties, reliées entre elles en série afin de former un humbu­cker du point de vue élec­tro­nique pour élimi­ner les para­sites, mais qui ne captent pas les mêmes cordes en même temps, donc déli­vrant un signal de single coil du point de vue sonore. Sous ce double capot typique, grâce à l’in­ven­ti­vité des fabri­cants, on peut aujour­d’hui trou­ver à peu près tout : micros à plots ou à lames, single coil ou humbu­cker…

Le « format Jazz Bass » procède du même esprit : il s’agit initia­le­ment du format du micro single coil (à doubles plots) typique de cette basse que l’on doit aussi à Leo Fender (un rectangle étroit et allongé). C’est très proba­ble­ment le format de micro basse le plus courant au monde, et sous ce capot on peut trou­ver abso­lu­ment tout : du single coil au humbu­cker, à plots, à lames, split­tables ou non, plots appa­rents ou non…

Le « format Music­Man » désigne le gros pavé à double série de gros plots typique d’une basse que l’on doit encore à Leo Fender (!). À nouveau, méfiance, car sous le capot se cache géné­ra­le­ment un humbu­cker, mais des subti­li­tés existent (splits, série/paral­lèle, bobines fantô­mes…).

formats de micros basse

Dernier format typique des basses, le plus récent : le « soap­bar ». Litté­ra­le­ment « savon­nette », ce format désigne un micro rectan­gu­laire géné­ra­le­ment (mais pas systé­ma­tique­ment) sans plot appa­rent qui donne globa­le­ment l’as­pect d’une grosse savon­nette noire. Il s’agit d’un format au sens large, car il n’y a pas de dimen­sion stan­dar­di­sée pour ce pavé, mais plutôt une infi­nité de subtiles varia­tions de longueurs, largeurs et angles plus ou moins arron­dis. Deux tendances se dégagent prin­ci­pa­le­ment, les coins carrés avec une largeur faible (type EMG 40, du nom du micro qui a popu­la­risé ces dimen­sions) et les coins arron­dis avec une large plus grande (type Barto­lini P9, pour les mêmes raisons) et l’on trouve des fabri­cants qui se réfèrent à ces deux formats, mais aussi d’autres fabri­cants qui innovent dans toutes les dimen­sions jusqu’à des micros paral­lé­lé­pi­pé­diques (Sand­berg) ou ovales (Delano). À l’in­té­rieur d’un soap­bar, c’est la foire d’em­poigne : on peut trou­ver abso­lu­ment tout, du single coil au quad coil, des humbu­ckers split­tables dans tous les sens, des aimants en plots ou des barres, appa­rents ou non, et même des micros d’autres formats camou­flés sous une enve­loppe moder­ni­sée, comme un micro Jazz Bass ou Preci­sion !

Chez les basses aussi, à côté de ces stan­dards gravite une infi­nité de formats plus ou moins répan­dus, à commen­cer par l’out­si­der Ricken­ba­cker qui ne fait jamais comme les autres.

De la rela­ti­vité d’un stan­dard…

Atten­tion à la notion de « format de micro stan­dar­disé » : rien n’étant réel­le­ment stan­dar­disé dans ce domaine, deux micros adop­tant le même format, mais issus de marques diffé­rentes, ou de la même marque à des années d’in­ter­valle, peuvent diffé­rer de quelques milli­mètres qui, une fois qu’il s’agit de les instal­ler dans un instru­ment, font toute la diffé­rence entre une instal­la­tion facile et un cauche­mar à base de limes, de défon­ceuse et de copeaux acci­den­tels. De nombreux instru­ments à travers les âges témoignent de ce type de greffes plus ou moins Fran­ken­stein, consul­ter à ce sujet les fameux sujets « gratte moche land » et « basse moche land » sur le forum ;-D. Si vous ne voulez pas échouer dans cette caté­go­rie, et que vous n’avez pas non plus pour ambi­tion de vous impro­vi­ser luthier, prenez toutes vos précau­tions côté mesures et dimen­sions au moment d’en­vi­sa­ger la chirur­gie sur votre instru­ment.

Formats micros basse et guitare

De plus, les cordes d’un instru­ment de type guitare ou basse ne sont pas stric­te­ment paral­lèles entre elles, elles sont de plus en plus écar­tées à mesure qu’on se rapproche du cheva­let. Les formats de micros prennent ceci en consi­dé­ra­tion. Par exemple, les deux micros d’une Jazz Bass ont l’air iden­tiques à l’œil nu, mais sont en réalité légè­re­ment diffé­rents de quelques milli­mètres (le micro cheva­let est plus grand), et les plots eux-mêmes sont plus écar­tés sur le micro cheva­let. Et bien sûr comme jamais rien n’est une règle abso­lue, les fabri­cants de micros à lames qui n’ont pas à se soucier de ce problème d’écar­te­ment de plots, proposent des paires de micros format JB où les deux micros ont la même taille, pour des instru­ments modernes aux cordes resser­rées au cheva­let…

Du côté des guita­ristes, la présence ou non d’un vibrato au cheva­let, en parti­cu­lier un Floyd Rose, influe sur l’écar­te­ment des cordes et doit être prise en compte dans la mesure des dimen­sions d’un micro de rempla­ce­ment.

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