Shure présente enfin le « petit » frère du classique Sm7B, principalement dédié au podcast : bienvenue au microphone MV7 ! Bardé d'une myriade d'options, saura-t'il se démarquer de son grand frère et de ses concurrents?
Inutile de présenter le Sm7B. Depuis des dizaines d’années ce micro fait partie des références, que cela soit pour le broadcast comme pour la musique. Récemment, Shure a eu la clairvoyance de s’inspirer de ce classique pour créer le MV7, un micro hybride XLR/USB orienté podcast. Mais les constructeurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin et ont spécialement développé pour ce microphone nombre de fonctionnalités bien utiles. En avant pour le test !
La boîte et le microphone
Le microphone arrive dans une boîte en carton somme toute assez classique et rappelant (assez logiquement) la boîte du Sm7B. Pas de housse de rangement (fichtre!), ni de grosse bonnette (re-fichtre!) mais juste deux petits câbles USB qui sont fournis avec la notice.
Au sortir de la boîte, la filiation avec le Sm7b est plus qu’évidente. Même look général, même couleur et même système de bonnette et de suspension, le MV7 est toutefois un peu plus menu et son fuselage, modernisé, plus arrondi que son aïeul. La prise XLR se trouve dorénavant sur l’arrière du micro, au côté de la prise USB ainsi que de la prise casque.
Le micro semblait délivrer un niveau assez habituel pour un dynamique mais je ne saurais tout de même que trop vous recommander, en analogique, d’utiliser un pré-ampli capable de délivrer au moins 55 dB de gain.
L’installation se fait d’ailleurs de manière très intuitive et il n’est pas étonnant de retrouver très très vite les mêmes réflexes de position et de travail qu’avec le Sm7B (le besoin de se coller au micro est assez instinctive).
USB ou XLR ?
Le Shure MV7 est un micro hybride et propose donc deux façons de se brancher :
- en analogique, via une sortie XLR toute classique. Il faudra en ce cas, vous connecter à un préampli avant d’attaquer votre interface.
- ou en numérique, directement sur votre ordinateur via un connecteur usb. Il vous suffira alors d’installer le logiciel ShurePlus MOTIV pour avoir accès à toutes les fonctionnalités du micro. Pour les néophytes, je vous rassure, le logiciel est d’une simplicité déconcertante (un mode automatique y est même proposé) et il ne devrait vous poser absolument aucun problème technique.
Le son
Branché en XLR, la parenté avec le Sm7b est une nouvelle fois indéniable. La couleur « Shure » saute instantanément aux oreilles. Le son est net, précis et l’on retrouve bien ce timbre si particulier et si apprécié depuis tant d’années. Les médiums sont bien présents sans être brouillons, le bas ne bave pas et les aigus ne sont nullement agressifs.
Lors du premier essai, le Shure m’a semblé un peu trop sensible aux mouvements d’air et on regrette alors de ne pas pouvoir remplacer la bonnette par une plus grosse. En conséquence, ne pas avoir non plus de filtre coupe-bas à l’arrière du micro parait assez handicapant et j’ai ressenti le besoin de mettre une égalisation à la prise afin d’atténuer l’effet de proximité.
A contrario, ces petits désagréments ont très vite atténués une fois connecté en USB. Le son et la couleur restent absolument identiques à ceux entendus avec la sortie XLR mais le logiciel apporte une sacrée plus-value. En effet, se trouvent dans ce dernier les deux fameux filtres présents sur le Sm7b, à savoir un filtre coupe-bas et un switch de présence. Dès lors, le Shure se transforme en vrai petit couteau suisse et il devient très facile de modeler le rendu sonore.
Un second essai, collé à la bonnette confirme toutes ces appréciations générales. L’effet de proximité se renforçant, le son parait un peu plus renfermé. La mise en place d’un anti-pop aide vraiment à embellir la prise de son mais une fois de plus, passer par la connectique USB facilite énormément l’ergonomie. Le coupe-bas se révèle alors indispensable et le boost de présence permet d’ouvrir la voix. Comme sur le Sm7B, ce boost de présence est diablement efficace pour faire sortir une voix du mix et jamais il n’a semblé accentuer de vilaines fréquences ou de sordides sifflantes.
Histoire de pousser le micro dans ses retranchements, une prise lointaine a été testée. A cet instant, le son de pièce devient très présent et le rendu sonore du micro en pâtit sérieusement. Il parait trop médium, un poil pauvre, presque dévitalisé, confirmant le sentiment que le MV7 est un microphone qui tire ses atouts principalement de la prise de proximité.
- Shure Mv7 Proxi00:28
- Shure Mv7 Usb00:28
- Shure Mv7 Collé00:28
- Shure Mv7 Collé + Antipop00:29
- Shure Mv7 Usb Coupe-bas00:28
- Shure Mv7 Usb Presence00:28
- Shure Mv7 Usb Coupe-bas + Presence00:28
- Shure Mv7 20cm00:28
Enfin, sachez que le logiciel offre de surcroit la possibilité d’appliquer une compression à la prise. Et là encore, les ingénieurs de Shure ont fait preuve d’astuce et de finesse. Pas de seuil, de taux de compression ou autre temps d’attaque à paramétrer, non. Juste à choisir entre light, medium ou heavy. Une fois enclenchée, la compression est terriblement efficace et il est très aisé d’y prendre goût. Les modes light et medium sont assez transparents et le mode heavy, bien qu’un peu excessif, conviendra sûrement aux streamers voulant retrouver le fameux son « bigger than life » de certaines radios commerciales. Notez que la compression joue également un rôle important sur les plosives et basses fréquences. A vous de trouver les filtres qui vous conviendront le mieux en fonction de la compression appliquée.
- Shure Mv7 Usb Comp Light00:28
- Shure Mv7 Usb Comp Med00:28
- Shure Mv7 Usb Comp Heavy00:28
Les petits et les grands plus offerts par l’USB
Ce test du MV7 est principalement tourné vers le côté audio mais il est à mon sens très important de savoir toutes les autres fonctionnalités additionnelles que propose le micro via sa connectique USB (en plus de celles déjà expliquées).
Une fois branché sur votre ordinateur, vous pourrez en plus (et dans le désordre) :
- profiter de la sortie casque du microphone.
- contrôler le gain du microphone, la balance entre le micro et le playback ainsi que le retour casque directement via une petite interface tactile très intuitive, située sur le dessus du microphone. Cette interface permet en outre de couper le son de votre micro en un clic (pratique pour les visio conférences)..
- enregistrer vos presets et les rappeler en un instant (à la manière d’un plugin).
- amoindrir les lumières de l’écran tactile.
- appliquer un limiter (en plus de la compression).
Conclusion
Le Shure MV7 est un petit microphone hybride vraiment étonnant.
Plus qu’un microphone, le MV7 est à voir comme un tout-en-un de très bonne qualité. Il arrive à allier tous les bénéfices du monde analogique avec ceux du monde numérique et je ne crois pas connaître d’autre produit capable d’être à la fois microphone, préamplificateur, interface audio et contrôleur tactile avec un rendu sonore si agréable, le tout pour un si petit prix.
Certes, il n’offre pas tout à fait la même qualité sonore que son grand frère, le Sm7B et l’on regrette de ne pas avoir accès à autant de fonctionnalités via la connectique XLR mais que cela soit au niveau du son, de l’ergonomie, du look, des options offertes il n’y a vraiment rien à jeter dans ce produit.
Si vous êtes podcaster ou passez vos journées en visio-conférence, foncez, ce micro est fait pour vous !