C’est certainement une grande première dans l’histoire d’Audiofanzine. Aujourd’hui, nous allons tester deux produits de marques différentes, mais, tenez-vous bien, nous n’aurons même pas besoin d’essayer ces deux produits. Oui, nous nous contenterons d’évaluer un seul modèle. Ah, c’est vraiment plus ce que c’était AF ! Bref, on a testé l’overdrive Ultimate Drive, fabriquée par Joyo.
La ville chinoise de Shenzhen est souvent considérée comme l’usine électronique du monde. Il faut dire que des géants comme Foxxcon — le fournisseur de matériel d’Apple, de Sony, ou encore de LG — sont fortement implantés dans la ville. L’industrie du matériel musical ne fait pas exception, puisque les marques de pédales d’effets Mooer et Joyo y ont toutes deux leur siège social. Si Mooer a su se faire une petite place parmi les marques de pédales populaires en France, notamment grâce à son format mini, ce n’est pas forcément le cas de Joyo. Le fabricant chinois se cache pourtant derrière les pédales Harley Benton, des produits massivement distribués par un certain magasin allemand. Notre constructeur chinois n’est donc pas un petit acteur, et nous nous devions d’essayer l’une de ses pédales.
Qu’elle soit estampillée Joyo ou Harley Benton, l’Ultimate Drive est à 100% la même. Il s’agit donc, dans les deux cas, d’un boîtier en aluminium recouvert d’une finition noire mate assez originale, mais qui doit rapidement s’abîmer. Le tout est orné d’une illustration rouge représentant un masque de démon asiatique. Je ne saurais dire si c’est de bon goût, mais le message a le mérite d’être clair : c’est de l’overdrive qui tâche !
Les contrôles sont plus classiques, puisqu’on retrouve des boutons de gain, de volume, et de tonalité. Néanmoins, ils sont associés à un sélecteur Low/High modifiant le caractère de la pédale. Le sélecteur est d’ailleurs un peu trop près du potard Tone, ce qui gêne légèrement l’utilisation. Hormis cela, aucun problème de conception n’est visible, et la pédale paraît solide.
How does it sound ?
Le look, digne d’une distorsion, laissait augurer un overdrive pêchu. Dès les premières secondes de jeu, cela se confirme. La réserve de gain est absolument énorme, tout comme le niveau de sortie. C’est bien simple, nous n’avons jamais dépassé le premier tiers du bouton de volume. Même avec le gain dans le premier quart de sa course, le son n’est jamais complètement clair, et la saturation ne fait qu’augmenter. L’Ultimate Drive pourrait tout aussi bien être une distorsion. Le bas est omniprésent, en particulier en augmentant le gain. Le bouton de tonalité permet d’ajuster cela, mais agit pas mal sur le volume, et l’on passe d’un son trop grave à un son trop criard assez rapidement. Pour autant, la pédale propose quelques sonorités intéressantes.
Les deux modes sont assez différents. Le mode Low est très sourd et gras. Le mode High offre un petit surplus de volume, de gain, et de brillance. L’on reste néanmoins sur des sons globalement gras et charnus. Sur la première moitié de la course du gain, l’Ultimate Drive est convaincante. Elle se rapproche clairement de l’OCD de Fulltone dont elle semble s’inspirer. Passé 12h, la pédale devient difficilement contrôlable.
Conclusion
Le manque d’équilibre de l’Ultimate Drive est frappant. Même si la pédale a le mérite de proposer autre chose que la plupart des overdrives, avec notamment un niveau de sortie élevé et des saturations extrêmes, elle déçoit plus qu’elle n’épate. Oui, l’on se rapproche parfois d’une OCD. Mais, sans les sons clairs qui crunchent lors des attaques franches, et avec beaucoup de moins de maîtrise générale. Reste son tarif très raisonnable, puisqu’elle est disponible à partir de 29 euros pour la version Harley Benton ou 40 € pour la version estampillée Joyo. Compte tenu de tous ces éléments, l’Ultimate Drive est une pédale au rapport qualité/prix intéressant, mais limitée, et ne répondant pas tout à fait aux attentes que l’on peut avoir en achetant une overdrive. Elle devra donc se contenter de la moyenne, soit 2,5/5. Ajoutons que la note aurait été un peu meilleure si nous avions jugé la pédale comme une distorsion.