Avec la gamme Tone Core, la firme au haricot rouge s'attaque au domaine qui lui échappait depuis la sortie du POD en 1998 : pédales compactes. Résultats : 6 modèles qui que la technologie à modélisation de Line 6 en a sous pied…
Line 6 décline sa technologie de modélisation d’amplis et d’effets depuis la sortie de ses premiers amplis et de l’omniprésent POD (en 1998) qui permettait d’emmener virtuellement 70 tonnes de matériel dans un haricot rouge. Cependant, un dernier bastion lui échappait : les pédales d’effets dites compactes. Ce ne sont donc pas moins de six modèles que Line 6 nous propose sous le terme générique Tone Core : un compresseur, un overdrive, une distorsion, un tremolo, un chorus et un délai, tous exploitant la technologie de modélisation qui a fait le succès de la marque.
Commençons par les points communs de ces pédales qui s’engouffrent sur un marché bien encombré. Ce qui frappe en premier lieu est leur poids : c’est de métal et c’est du solide ! Pas de risque de les voir s’envoler sur scène.
Elles peuvent être alimentées par une pile 9 volts ou par un transformateur similaire à ceux qui alimentent les pédales de type BOSS ou Ibanez. Le remplacement de la pile se fait de façon très ingénieuse sans vis ni tournevis. Il suffit d’appuyer sur les bords de la pédale pour qu’elle s’ouvre : simple et efficace, on se demande pourquoi cela n’a pas été fait avant !
Ces pédales étant numériques, on peut s’attendre à une consommation de piles non négligeable : testées avec un transformateur Line 6 et un de marque BOSS comme avec une alimentation multi pédales CIOKS, elles se sont très bien comportées. Elles s’intégreront sans problème dans un système existant. Attention cependant pour ceux d’entre vous qui intègrent leurs pédales dans un pédalier custom, les pédales Line 6 Tone Core sont un peu plus grandes et hautes que la moyenne.
Les noms des pédales sont plutôt colorés : le compresseur s’appelle Constrictor, l’overdrive Crunchtone, la distorsion ÜberMetal, le tremolo Tap Tremolo, le chorus Space Chorus et le délai Echo Park. Chacune d’entre elles comporte un petit commutateur à trois positions qui permet de changer le « modèle » de la pédale (la « circuiterie virtuelle ») : on peut donc parler en terme de caractéristiques sonores de pédales trois en un.
Les trois premières pédales sont mono et les trois suivantes (le tremolo, le chorus et le délai) sont stéréo en entrée comme en sortie. Une diode permet de savoir si l’effet est enclenché (c’est la moindre des choses). Dans le cas des tremolo, chorus et délai, cette diode clignote en rythme avec la fréquence de pulsation de l’effet. Elle est verte si l’effet est enclenché et ambre si l’effet est désactivé. C’est un petit peu énervant car il faut d’une part attendre que l’effet clignote et d’autre part interpréter la couleur pour déterminer si l’effet est enclenché : dans le feu de l’action, cela peut s’avérer peu pratique. Puisqu’on en est aux pédales de modulation ou d’écho, signalons que celles-ci sont stéréo et disposent d’une fonction Tap Tempo. En appuyant légèrement deux fois de suite, on change immédiatement la fréquence de pulsation. C’est très bien fait car l’appui fort ou léger est bien déterminé.
Un mot sur les manuels qui sont, comme d’habitude avec Line 6, plutôt drôles et bien écrits… en version anglaise ! La version française laisse en effet un peu à désirer : sans atteindre les niveaux des docs de boîtes à rythmes japonaises des années 80 (regardez un manuel de TR707, c’est vraiment très drôle), on pourra regretter certains choix de traduction comme « contourné » pour bypass (et pourquoi pas rocade ou périphérique ??).
On ne trouve trois exemples de réglages par pédale, on aurait pu s’attendre à plus mais le résultat final est tellement dépendant du reste de la chaîne (guitare, ampli, autres effets) qu’aucun réglage type n’est jamais vraiment satisfaisant. Une dernière précision, ces pédales ne sont pas programmables, on ne peut donc sauvegarder de presets comme pour la série de pédales haut de gamme de Line 6.
Matériel de test… Les pédales Tone Core ont été testées au moyen d’un véritable Vox AC 30, d’un Pod première génération ou branchées en direct dans le simulateur de Marshall JCM 900 proposé par les plugins VST SimulAnalog (ils sont gratuits, si vous ne les avez pas déjà, je vous conseille d’essayer !). Les exemples sonores disséminés sur ces pages ont été réalisés au moyen de diverses guitares (une strat custom shop avec des micros Kinman, une gibson SG 61 reissue, et une Lag The Beast). Le Vox AC-30 a été repris avec un SM-57 et un préampli Art Tube MP. Il convient de préciser que les enregistrements ont été faits à un niveau sonore d’appartement, pour se faire expulser, un AC-30, c’est parfait ! En bout de chaine, une Creamware Luna II et Cubase SX 3 ont servi de magnétophone numérique. Les seuls effets éventuellement ajoutés après coup sont une réverb (livrée avec Cubase) et un noise gate. La couleur de mon slip le jour de l’enre… hmm, non, je ne crois pas que ce détail soit indispensable. |
Constrictor : compresseur musclé
De couleur jaune, la Constrictor est un compresseur dont les réglages sont simplissimes : level (volume de sortie), sustain (taux de compression) et gate (noise gate, très bonne idée !!). Trois modèles différents sont accessibles : compact s’inspire des compresseurs des années 70 et booste un peu les médiums. Squeeze prend modèle sur les compresseurs des années 80 et booste un peu les aigus. Pour finir, Mellow reproduit le son d’un compresseur optique avec une réponse en fréquence plate. A l’utilisation, ce qui frappe du premier abord est la réserve de volume en sortie, attention, ça sort très fort, il faut y aller molo sur le potard de level !
Les modèles sonores sont conformes à ce qui est annoncé dans le manuel et s’adapte à la musique des décennies dont ils s’inspirent. Le compact et le squeeze sont plutôt adaptés à la rythmique (fonky, vous avez dit fonky ?). Le modèle mellow est un plaisir pour soloer (néologisme bientôt dans le Robert) en son clair, très chaud. Avec sa réserve de volume, le Constrictor est aussi utile pour booster une overdrive.
Je l’ai comparé à l’arrière-grand père des compresseurs, j’ai nommé le MXR Dynacomp (un modèle reissue en écriture capital et non script pour les puristes) : Le Constrictor a plus de réserve de volume, est plus versatile et moins bruyant (grâce au gate). Cependant, il n’imite pas exactement le son du MXR, même en mode compact. Là ou le MXR brille, c’est quand on l’utilise pour booster une fuzz (un truc abondamment utilisé par David Gilmour) comme la Big Muff. Et là, le constrictor n’offre pas un son aussi rond même si, pour résumer, le Constrictor est un compresseur des plus polyvalents.
[+] la réserve de volume.
[+] le mode mellow, excellent pour les solos en son clair.
[+] le noise gate.
[-] on ne retrouve pas le son du classique DynaComp (pour certains, ce sera un plus).
E x e m p l e s A u d i o
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Une strat dans le constrictor (modèle compact) puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon | |
Une strat dans le Constrictor (modèle squeeze) puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. Le modèle squeeze est le plus funky proposé par le constrictor | |
Une strat dans le Constrictor (modèle mellow) puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. Le modèle mellow est très chaud. | |
Comparaison entre un MXR Dynacomp et le Constricor pour booster une fuzz de type Big Muff. La guitare utilisée est une strat et la big muff passe par l’Echo Park puis un pod (modèle Vox AC-30 en son clair) avant de rentrer dans la carte son. L’échantillon est divisé en 4 : big muff sans compresseur puis dynacomp enclenché puis deux modèles du Consctrictor. Le Dynacomp sonne ici plus naturel et ajoute plus de rondeur à la Big Muff que le Constrictor.
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Crunchtone : l’overdrive qui croustille
Toute de rouge vêtue, la Crunchtone est l’overdrive de la bande. Elle dispose d’un potentiomètre de gain, d’une égalisation à deux bandes (potards bass et treble) et d’un volume de sortie. Comme la Constrictor et la Über Metal, la Crunchtone dispose de grosses réserves de volume de sortie, ça surprend au premier abord mais permet une utilisation en booster d’autres pédales ou d’un ampli de façon assez efficace.
Trois « modèles » sonores sont proposés et l’on se dit à leur évocation qu’un simulateur d’amplis s’est invité dans cette overdrive. « blues » imite la distortion légère d’un ampli à base de lampes 6L6 (mais qu’est-ce que ça peut bien être, une marque qui commence par Fen et finit par Der peut-être). » pop « tente de s’approcher de l’overdrive d’un ampli de classe A des années 60 (je vous aide, Brian May en a 12 sur scène et moi un dans mon appartement). Pour finir, » crunch " est dévolu à la reproduction de la distorsion d’ampli 2 corps à fond (à l’anglaise si vous voyez de quoi je parle). Enfin, un noise gate à 2 niveaux complète l’ensemble – je me demande pourquoi l’on ne trouve pas plus de pédales de distorsion ou d’overdrive avec un noise gate, c’est dingue.
Je dois avouer que j’étais assez excité par cette pédale d’overdrive disposant de 3 voix distinctes, surtout au vu de la qualité de modélisation que l’on connaît à Line 6. Au chapitre des points positifs, les trois modèles sont très différents et la personnalité des guitares utilisées est complètement respectée, une strat sonnera complètement différement d’une SG. Cependant, tous les réglages ne sont pas probants et le résultat, comme pour beaucoup de pédale de distorsion ou d’overdrive, sera très dépendant de l’ampli utilisé et des réglages d’égalisation (il me fût très difficile d’ôter ce résidu de son transistorisé avec mon AC-30).
Le modèle blues, avec un drive léger, est un plaisir à utiliser avec une strat, ambiance Stevie Ray. Le modèle pop est à mon avis le moins convaincant du lot et pas très utilisable avec le drive au dessus des ¾. Il est cependant sympa sur des accords type Brit Pop. Enfin, le modèle crunch est mon préféré avec le drive à fond. Utilisé avec des double bobinages, on obtient une évocation clapto-hendrixo-ACDCienne des années 60/70 plutôt convaincante. Cette pédale réagit bien à la dynamique du jeu ce qui ne gâche rien. Comparé à une overdrive classique type Tube Screamer, la Crunchtone sera plus polyvalente grâce à ses modèles. Reste que si c’est LE son de la tube screamer qui vous intéresse, je ne pense pas que la Crunchtone vous contentera même si le modèle Blues tape dans cette gamme de sonorités.
[+] le noise gate.
[+] le mode blues avec peu de gain.
[+] le mode crunch avec plus de gain.
[-] le modèle pop.
[-] un soupçon de transistor dans le son tout de même sur certains amplis.
E x e m p l e s A u d i o
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Strat dans la Crunchtone (modèle blues) puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. La crunchtone s’en sort très bien sur les sons légèrement crunch. | |
Strat dans la Crunchtone (modèle pop) puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. Ambiance britpop… | |
Gibson SG Reissue 61 dans la Crunchtone (modèle crunch) puis dans l’Echo Park puis direct dans Cubase via le modèle JCM 900 de simulanalog. On entend bien le passage du micro aigu au micro grave qui est beaucoup plus crèmeux (creameux plutôt peut-être). | |
Gibson SG Reissue 61 dans la Crunchtone (modèle crunch) puis direct dans un Vox AC-30 repris par un SM-57. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. Le Vox est à bas volume (admirez la ronflette) et on sent qu’il faudrait ouvrir le volume un petit peu pour que ça sonne. Le modèle crunch sonne assez « vieux marshall ». | |
Gibson SG Reissue 61 dans la Crunchtone (modèle pop) puis direct dans un Vox AC-30 repris par un SM-57. L’effet n’est enclenché que dans la deuxième partie de l’échantillon. Voyage gratuit à Manchester. | |
Gibson SG Reissue 61 dans la Crunchtone (modèle crunch) puis dans l’Echo Park dans un Vox AC-30 repris par un SM-57. Le Vox est à bas volume (admirez toujours la ronflette) et, comme précédemment, on sent qu’il faudrait ouvrir un petit peu pour que ça sonne. Le gros son crunch de la crunchtone est encore grossi par l’écho, ça sonne assez vintage. | |
Strat dans Crunchtone en mode blues avec peu de gain. La Constrictor la booste dans des proportions faramineuses. L’Echo Park finit d’ajouter la touche « beckienne » au son final. |
Über Metal : Metal über alles
Planquez les fillettes, la Über Metal, c’est pour les poilus ! Dans une livrée noire et une sérigraphie rouge, la Über Metal est la distorsion du gang Tone Core. Et quand je dis distorsion, il s’agit de beaucoup mais alors beaucoup de distortion. Elle est dotée de 6 réglages : level (niveau de sortie), drive (gain), basse, aigu et deux potards pour les mediums (scoop qui permet de choisir la fréquence que l’on booste ou diminue et mid qui agit sur la dite fréquence). Le mode « metal » est classique avec beaucoup de gain. Son copain « pulverize » tente de s’approcher du son d’un ampli à lampes…avec beaucoup de gain. Enfin, le mode « insane » a plus de gain que beaucoup de gain soit énormément de gain. Comme pour la Crunchtone, on apprécie le noise gate intégré à deux niveaux (surtout avec tout ce gain).
La Über Metal comme ses acolytes Constrictor et Crunchtone dispose d’un gros volume de sortie, vous serez sûr de ne pas en manquer ! Les trois modèles diffèrent plus « subtilement » que dans le cas de la Crunchtone.
En règle générale, la Über Metal est l’aise dans les grosses distortions en partant des shredders des années 80 pour aller vers les groupes metal les plus actuels. Bizarrement, les pédales à très gros gain sont beaucoup moins nombreuses sur le marché que les overdrive ou distortion classiques (Un exemple célèbre est la BOSS Metal Zone sortie dans les années 90).
La Über Metal peut, je pense, devenir une nouvelle référence. Le son est gros et dynamique et l’égalisation efficace. Les harmoniques fusent, c’est un plaisir. Comme pour la Crunchtone, il n’a pas été évident avec mon AC-30 de supprimer totalement un côté un peu transistor, il ne faut pas hésiter à la tester avec votre ou vos amplis. Le caractère fondamentale de la guitare utilisée transparaît mais on préfèrera un modèle équipé de humbuckers. Line 6 prétend que le mode Insane offre un niveau de gain jamais égalé, et je suis assez porté à les croire…
[+] tous les modèles sont excellents.
[+] son énorme mais précis à la fois.
[+] le noise gate.
[+] aussi bien en rythmique qu’en solo.
[-] aucun.
Tap Tremolo, très très molo
On ne peux pas dire que le tremolo soit un effet très à la mode mais on remarque un retour en grâce de cet effet. Je rappelle que le tremolo est un effet qui fait varier le volume du signal entrant en suivant une pulsation. Le Tap Tremolo, de couleur marron, propose un réglage de vitesse (« speed »), de profondeurs (« depth ») et un potentiomètre permettant de faire varier la courbe de pulsation d’une sinusoide vers un signal carré avec toutes les nuances entre les deux. Enfin, un potentiomètre nommé « peak » a un rôle simple mais pas facile à expliquer. Disons que plus il est tourné vers la droite, plus la vitesse de pulsation augmentera avec la dureté de votre attaque ou autrement dit avec le volume du signal entrant, un peu comme un « enveloppe follower ».
Comme pour le reste des pédales de la série Tone Core, trois modèles sont disponibles : « Opto », similaire au tremolo des amplis américains des années 60, « Bias » (qui penche plutôt de l’autre côté de l’atlantique) et « Pan » qui prend tout son sens en stéréo puisqu’il fait « tourner » le son de droite à gauche (avec une entré mono, il sonnera comme un trémolo). La fonction de Tap Tempo décrite en introduction permet de modifier la fréquence de pulsation à la volée. Disons le tout de suite, je ne suis pas un grand spécialiste du tremolo mais j’ai trouvé le Tap Tremolo très versatile, entre les modèles et le réglage de shape. Il répond de surcroît à la dynamique grâce à la fonction peak. Je l’ai peut-être trouvé un peu froid sur les bords. En tout cas, si vous êtes à la recherche d’un tremolo, essayez-le, vous y trouverez peut-être votre bonheur.
[+] trois modèles utilisables.
[+] stéréo.
[-] un peu moins excitante que ses copines.
[-] pas toujours très chaud.
Space Chorus, au coeur de l’espace…
Bleue comme la nuit, la Space Chorus est un… Chorus (incroyable, non ?) stéréo en entrée comme en sortie. D’une utilisation très simple il comporte trois potentiomètres de réglages : speed (vitesse), depth (profondeur de l’effet) et color (espèce d’égalisation).
Le premier modèle proposé est simplement dénommé « chorus ». Il couvre le spectre des sons de chorus classiques modernes et vintage. Le deuxième modèle,"tri", s’inspire d’un chorus de studio très haut de gamme que l’on trouvait dans les racks des chevelus fusionneurs de Los Angeles dans les années 80. Ce modèle était déjà disponible dans d’autres produits Line 6 comme la pédale programmable MM4. Enfin, le modèle Vibrato est destiné à produire un son glougloutant plus amusant qu’autre chose. Au sujet des capacités stéréo de cette pédale, le manuel ne cite explicitement que le mode chorus. Si on lui présente une source mono, la sortie gauche proposera un son chorusé et la sortie droite un son sans effet. Si au contraire, on utilise une source stéréo (au moyen des deux entrées jack) les deux côtés seront traités.
A l’utilisation, le modèle chorus nous emmène des années 70 à nos jours, le potentiomètre color étant très efficace, on est au niveau des très bonnes pédales de chorus du marché. Le modèle tri sonne très gros et mérite que l’on s’y attarde, c’est un type de son que l’on aura beaucoup plus de difficultés à trouver dans une pédale classique. Enfin, je trouve le modèle vibrato plus anecdotique quoiqu’amusant… Entre le modèle chorus et le modèle tri, on a une bonne palette de chorus à disposition à l’aise sur les sons clairs (chorus) comme les distorsions (tri). En stéréo, ça sonne encore plus gros, testé avec une source stéréo (un Pod) et le modèle tri, les résultats se sont avérés excellents, c’est large et spacieux ! A noter que la fonction Tap Tempo décrite en introduction permet de changer la fréquence de pulsation à la volée.
[+] le modèle tri (on se croirait à LA en 86).
[+] les couleurs disponibles.
[+] le son énorme en stéréo.
[-] le mode vibrato
Echo Park, delay
L’Echo Park, le délai de la bande, est le modèle la plus sophistiquée du lot en terme de réglages. On trouve tout d’abord le trio mix (mixage entre le signal sec et le signal non traité), « repeat » (nombre de répétitions) et time (espacement entre les répétitions, jusqu’à 2,5 secondes !). Un quatrième potentiomètre, mod, permet d’introduire une modulation dans le signal répété, c’est une fonctionnalité que l’on trouve dans certaines unités de délai (comme la série Korg SDD des années 80 ou certains modèles Electro-Harmonix).
Cette modulation est différente selon le modèle sélectionné. Le premier modèle, « tape » est basé sur un echo à bandes, chaque répétition est moins brillante que le son de base. Le bouton de modulation introduit un effet de wow and flutter « (je pense que l’on peut lancer un jeu concours sur la traduction correcte de ce terme). Le deuxième modèle, » digital «, propose une reproduction fidèle du signal. C’est le type de délai que l’on trouve sur les pédales numériques, légions sur le marché. La modulation associée au modèle digital est un chorus. Enfin, le modèle » analog « présentes des répétitions » crades " avec un peu de distortion comme les délais analogiques de la fin des années 70 ou du début des années 80. Pour tous ces modèles, la fonction de Tap Tempo de la pédale permet de modifier à la volée l’espacement entre les répétitions, très efficace pour se caler sur un tempo.
C’est avec l’Echo Park que cette fonction de Tap Tempo prends toute sa dimension même si son utilisation demande un peu de pratique. Question réglages, cela n’est pas fini ! Un dernier potentiomètre permet de choisir des fonctions additionnelles. Certaines sont d’ordre rythmique (répétition à la croche ou au triolet) d’autres d’ordre purement sonore : « ducking » supprime les répétitions tant qu’un signal entre mais réactive en quelque sorte les répétitions lorsque l’on ne joue plus, « swell » gomme les attaques, « reverse » joue les répétitions à l’envers (ambiance Jimi…), « slap » donne un effet d’echo slap back (ambiance elvis), « sweep » ajoute un effet de filtre, « ping pong » fait alterner les répétitions à droite et à gauche…
Enfin, grâce au dernier petit switch nommé « trails », les répétitions continuent même quand l’effet est désactivé pour adoucir la transition entre « on » et « off ». Avec tout cela, l’Echo Park est extrêment souple ! A l’utilisation, les trois modèles sont utilisables. Digital ressemble assez aux omniprésents Digital Delay de BOSS. Tape et analog m’on semblé plutôt réalistes et apporte une touche de chaleur (surtout dans le cas de tape) qui manque cruellement aux délais numériques. On peut aller avec l’Echo Park du délai numérique le plus froid à l’effet analogique le plus sixties, en mono comme en stéréo, très versatile.
[+] Les trois modes sont utilisables.
[+] La chaleur des modèles analog et tape.
[+] Les fonctions prédéfinies.
[-] C’est le modèle de pédale Tone Core sur laquelle la programmation manque le plus.
Conclusion
Le mot qui revient le plus à l’esprit après avoir essayé les pédales de la série Tone Core, c’est « versatilité ». Chacune des pédales propose des sons classiques plus d’autres moins convenus grâce aux trois modèles intégrés qui changent complètement le son et le comportement de l’effet.
Les pédales Tone Core s’inspirent de pédales existantes mais on ne peut pas dire qu’elles les copient exactement (ce qui change un peu des modélisateurs d’amplis classiques). En plus d’être versatiles, elles ont donc une certaine originalité. La Crunchtone, par exemple, ne prétend pas copier une Tube Screamer mais fourni trois overdrive différents et particuliers. De la même façon, la Constrictor ne cherche pas à reproduire un MXR Dynacomp. On pourrait continuer comme cela pour toutes les pédales. Cela signifie que si c’est le son d’une Tube Screamer ou d’un Dynacomp que vous voulez, vous aurez mieux fait de vous procurer l’original… mais vous n’aurez qu’un son bien particulier.
Sur les six, je trouve personnellement que l’Über Metal (peut-être un nouveau standard ?), le Space Chorus (ah le tri chorus) et l’Echo Park sortent du lot. Les trois autres m’ont moins impressionné, ce qui ne veut pas dire qu’elles sont inintéressantes, loin de là. Une chose est sûre en tous cas : il ne faudra pas hésiter à les essayer pour vous faire votre propre opinion.
Précisons que la plupart des pédales Tone Core offrent une latitude certaine dans les réglages, ce qui laisse présager d’heures d’amusement en perspective. Et j’ai gardé le meilleur pour la fin : les pédales de la série Tone Core vous délesteront de 109€ (Über Metal ou Crunchtone), 119€ (Constrictor), 129€ (Space Chorus ou Tap Tremolo) et enfin 159€ pour l’Echo Park. Le bloc d’alimentation DC-1 vous en coûtera, lui, 18€. Des prix relativement agressifs en regard de la qualité et de la versatilité des traitements proposés… Bref, une réussite de plus à mettre à l’actif de Line 6.