Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
18 réactions

Test de l’UVI Percussion Factory - Berceuse à percussions

9/10

Après nous avoir régalés avec de belles boîtes à rythmes et une batterie au gros caractère, UVI s’intéresse aux percussions avec Percussion Factory. Allons voir de quel bois se chauffent ses peaux !

Test de l’UVI Percussion Factory : Berceuse à percussions

Les batteurs comme les arran­geurs le savent : la percus­sion, c’est ce petit détail qui peut faire toute la diffé­rence lorsqu’il s’agit d’em­bal­ler un morceau tout en lui donnant une couleur, une iden­ti­té… On n’est donc pas mécon­tent de voir UVI s’y inté­res­ser même s’il y a déjà pas mal de monde sur ce marché. Recon­nais­sons-le toute­fois : aucune solu­tion ne fait vrai­ment auto­rité comme Toon­track peut le faire dans le monde de la batte­rie et vu que le papa d’EZ­drum­mer semble ne pas s’in­té­res­ser plus que ça à ce marché, on se retrouve à piocher ça et là des banques dédiées à telles ou telles percus sans avoir de solu­tion vrai­ment globale. Bref, il y a un coup à jouer et c’est à UVI de se frot­ter à l’exer­cice avec cette Percus­sion Factory rassem­blant 1,46 Go de sons compres­sés en 678,6 Mo pour un total de plus de 1000 sons agen­cés en 500 presets…

Préci­sons-le d’em­blée : les percus­sions chro­ma­tiques ne sont pas concer­née. Ici, on parle de tambours et tambou­rins divers et variés, de bongos, djem­bés et autres congas, mais encore de triangles, de claves, etc. La bonne nouvelle, c’est qu’au­cun conti­nent n’a été oublié : Afrique et Amérique du Sud évidem­ment, mais aussi Asie, Europe, Amérique du Nord, Océa­nie. Un beau petit tour du monde de la frappe en somme…

Reste à parler de ce qui va vrai­ment faire la diffé­rence, à savoir l’in­ter­face permet­tant de program­mer tout cela et les fonc­tion­na­li­tés avan­cées de la bête.

Percqui­si­tion

mainLa fenêtre qui nous accueille fait montre d’une grande clarté : dans le bandeau supé­rieur, le gestion­naire de présets, le volume de sortie, l’ac­cès aux trois panneaux (Main qui nous accueille donc, Edit et FX dont les libel­lés se passent de commen­taires) et trois icônes : une pour annu­ler la dernière manip, une pour géné­rer un nouveau préset, et une pour verrouiller les sons lors de la géné­ra­tion d’un nouveau preset (seules les séquences changent alors).

En dessous, 8 pads se présentent dans des cercles de couleurs, dont le pour­tour est parsemé de plus petits cercles : nous y revien­drons. On trouve aussi le nom de la percus­sion chargé sur le pad, un visuel la repré­sen­tant, des fonc­tions Mute et Solo, une icône pour verrouiller la percus­sion (sa séquence ne sera pas concer­née par une nouvelle géné­ra­tion de préset) et un raccourci pour l’af­fi­cher dans le panneau Edit.

sampleEn cliquant sur le centre du pad : on accède au navi­ga­teur de son qui permet de chan­ger la percu utili­sée… Dans ce dernier, on peut choi­sir la famille de l’ins­tru­ment (Hand Drums, Shaken, Metal, Fric­tion et Wood), puis l’ins­tru­ment et enfin une de ses arti­cu­la­tions. Un petit moteur de recherche et un système de favo­ris n’au­raient pas été de trop mais tout demeure assez clair pour qu’on se passe de ce genre d’ou­til…

Bien­ve­nue dans la Factory !

editVenons-en main­te­nant au panneau Edit qui vous donne une vue d’en­semble sur les huit instru­ments et les séquences qui sont asso­ciés à chacun. On pourra ici aussi, pour chaque percus­sion, éditer son volume, son pano­ra­mique, mais aussi la vitesse à laquelle tourne sa séquence et plus impor­tant, le nombre de pas de cette séquence. C’est en effet la première bonne nouvelle de ce test : Percus­sion Factory permet de faire de la poly­ryth­mie en offrant la possi­bi­lité de mélan­ger des séquences se jouant sur 16 pas, d’autres sur 13 ou 15, d’autres encore sur 8, 7 ou 3… Dans le sillage de cette fonc­tion, le potard Deci­mate permet de désac­ti­ver plus de pas de la séquence à mesure que sa course progresse : une bien bonne idée qui permet d’ob­te­nir des varia­tions de patterns sans pour autant chan­ger complè­te­ment de groove. Quatre icônes sont encore à noter : l’une qui permet de char­ger un son au hasard sur le pad, l’autre qui permet de géné­rer une séquence au hasard pour le son, et les deux dernières qui permettent d’ac­cé­der à l’édi­tion avan­cée du pad, soit du son qu’on y a chargé, soit de la séquence.

soundCette édition se présente en effet en trois onglets : dans Sound, vous gérez le sampling propre­ment dit : Pitch, dyna­mique, enve­loppe ADSR, courbe de vélo­cité MIDI et Smooth, un filtre passe-haut avec une pente douce de 6 dB par octave pour atté­nuer genti­ment les aigus qui peuvent très présents sur certaines percus… En vis-à-vis de ce dernier, on dispose aussi d’un filtre moins utili­taire et plus créa­tif puisqu’il s’agit d’un multi­mode réson­nant doté lui aussi de sa propre enve­loppe. À noter que les deux enve­loppes de volume comme du filtre disposent de réglages pour jouer sur les courbes d’at­taque, de déclin et de relâ­che­ment : bref, c’est bien complet…

insertfxPassons à l’on­glet FX où nous attendent quatre effets en insert (distor­sion, flan­ger, frequency shif­ter et EQ para­mé­trique 3 bandes) et les départs vers les deux bus d’ef­fets que propose le logi­ciel, lesquels sont assi­gnés à un delay et une réverbe. Pour régler ces derniers, on se rendra dans la section d’ef­fet globale du logi­ciel où l’on décou­vrira encore d’autres choses : une satu­ra­tion, un maxi­mi­seur et un EQ ainsi que nos deux effets pour les bus auxi­liaires. Si le delay se passe de commen­taires, il est à noter que la réverbe est en fait un proces­seur à convo­lu­tion propo­sée avec de nombreuses réponses impul­sion­nelles allant bien au-delà de la réverbe et s’aven­tu­rant en terre soun­de­si­gnesque…

globalfxBref, la section d’ef­fets est inté­res­sante, même si l’on aurait aimé dispo­ser d’un petit bitcru­sher/down­sam­pler, d’un réso­na­teur, voire d’un Unison comme en propose Melda, ce qui permet­trait à de simu­ler des ensembles de percus­sions…

Reve­nons toute­fois à notre édition de pad pour décou­vrir le dernier onglet Seq où nous attend un séquen­ceur à pas à 5 étages : le premier pour la vélo­cité, le second pour subdi­vi­ser le pas en un maxi­mum de quatre parties, le troi­sième pour défi­nir le pitch du pas, le quatrième pour gérer son Gate et enfin le dernier pour défi­nir sa proba­bi­lité d’être lu, ce qui vous assure qu’une même séquence pourra évoluer aléa­toi­re­ment à chaque lectu­re…

stepseqQuatre commandes sont dispo­nibles en regard de tout cela : une pour remettre à zéro la séquence, une pour géné­rer une séquence au hasard, une pour déca­ler l’off­set de la séquence en milli­se­condes (ce qui aura un grand impact sur l’al­lant du groove en jouant plus ou moins au fond ou en avant du temps) et enfin Auto-align qui mérite un commen­taire.

swingUVI s’est en effet échiné à défi­nir pour chaque sample le temps fort de ce dernier car contrai­re­ment à ce qu’on observe sur un piano, ce n’est pas au début de son que réside le hit sur la plupart des percus­sions. Sur un tambou­rin par exemple, les cymbales de l’ins­tru­ment résonnent avant même que la frappe inter­vienne. Et c’est cette dernière que la fonc­tion Auto-align cale sur le temps, pour s’as­su­rer que le groove soit natu­rel, ce qui est indis­pen­sable pour un instru­ment à percus­sion.

D’autres choses à dire sur cette inter­face ? Oui ! Qu’elle permet évidem­ment de jouer chaque pad isolé­ment, chaque séquence isolé­ment ou l’en­semble de tout cela via les keys­witches du clavier, qu’un réglage Swing global vous permet de choi­sir entre diffé­rentes quan­ti­fi­ca­tions pour adap­ter un groove trop carré à un shuffle parti­cu­lier, que tout cela sortira en stéréo ou sur des sorties dédiées à chaque pad, et que la page Main est bien plus riche que nous avons voulu le dire plus haut.

Axiome d’Eu­cli­de…

euclideAu bas de cette dernière, on dispose de six potards permet­tant de faire gran­de­ment évoluer, en temps réel, le préset en cours d’uti­li­sa­tion sans avoir à mettre les mains dans le moteur, ce qui sera très pratique pour une utili­sa­tion en live. Outre le réglage Swing dont nous venons de parler, on y trouve Room pour doser la réverbe, Tone pour aller vers un son global plus brillant ou plus sombre, et surtout trois contrôles pour les séquences : Deci­mate qui supprime des pas dans ces dernières, Inten­sity qui joue sur les courbes de vélo­cité (pratique pour faire des moments plus calmes ou au contraire explo­sifs au cours d’un arran­ge­ment) et enfin Steps qui réduit le nombre de pas de tout le monde, ce qui donne l’oc­ca­sion de comprendre que les cercles dont nous avions parlé plus haut sont en fait une repré­sen­ta­tion eucli­dienne des séquences. À mesure qu’on réduit le nombre de pas des séquences, on voit ainsi les cercles se chan­ger en poly­gones avec toujours moins de côtés jusqu’à arri­ver au carré, au triangle et à la simple ligne…

Visuel­le­ment, c’est telle­ment plus parlant et effi­cace qu’un séquen­ceur à pas clas­sique pour faire des poly­ryth­mies qu’il est incom­pré­hen­sible que cette ergo­no­mie ne soit pas plus souvent présente dans nos logi­ciels comme dans nos maté­riels. Et c’est peut-être sur ce point qu’on adres­sera le plus grand reproche à UVI qui n’est pas allé au bout de son excel­lente idée : on aime­rait dès l’on­glet Main pouvoir agir sur le nombre de pas de chaque pad isolé­ment et pas globa­le­ment, acti­ver ou non un pas sur le pour­tour de la forme juste en cliquant dessus. Hélas, sitôt qu’on clique sur ces formes, on se retrouve un peu frus­tré dans l’in­ter­face de char­ge­ment de sample. C’est dommage vrai­ment !

Pour se faire pardon­ner, UVI nous propose toute­fois la petite fonc­tion qui tue : vous pouvez impor­ter vos propres samples dans Percus­sion Factory via un single cliqué-glissé. Merci d’y avoir pensé ! Là encore, le terrain de jeu s’agran­dit…

Et le son me direz-vous ? Eh bien, à la faveur de tous ces outils, il n’y a aucun reproche à faire de ce côté, avec des presets bien foutus et la possi­bi­lité d’ob­te­nir très vite des rythmes complexes et des parties orga­niques qui s’adap­te­ront parfai­te­ment à tous les contextes, notam­ment grâce au para­mètre swing. Les samples embarqués comme les effets permettent en outre de s’aven­tu­rer bien au-delà des percus­sions tradi­tion­nelles et de réali­ser des grooves qui ravi­ront autant les musi­ciens élec­tro­niques que ceux qui font de la musique à l’image. Seul petit bémol peut-être : on aurait aimé dispo­ser dans la banque de samples de quoi faire des percus­sions de larges ensembles, qu’elles soient orches­trales ou ethniques. Impos­sible de faire des tambours de guerre en l’état actuel, alors que même sans propo­ser de samples de cela, un effet simi­laire au MUni­son de Melda aurait encore permis d’étendre la poly­va­lence de la Facto­ry…

Écou­tez toute­fois ce que ça donne sur diffé­rents presets pour vous faire une idée de la variété de choses qu’on peut obte­nir :

berwali
00:0000:04
  • berwali00:04
  • full­pa­lette00:04
  • golden­moon00:04
  • lasto­fus00:09
  • manden00:04
  • marching00:04
  • neptu­ne­ta­bla00:04
  • reflexion00:09
  • reframe00:09
  • roots00:04
  • rumba00:04
  • snor­ring00:09
  • snows­ledge00:04
  • super­crush00:09

Voyez qu’on peut tout abor­der : de la musique afri­caine, latine, mais aussi du sound design plus barré, de sorte que quel que soit votre genre musi­cal de prédi­lec­tion, vous devriez trou­ver votre bonheur dans cette Factory, que ce soit en studio ou en live… Et cela est d’au­tant plus vrai que vous pouvez impor­ter vos propres samples. Voyez ce que ça donne avec quelques sons de beat­box enre­gis­trées vite fait :

crash
00:0000:01
  • crash00:01
  • bell00:00
  • hat00:00
  • kick00:00
  • snare00:00
  • triangle00:01
  • beat­box00:08

Et la mini compo du test pour finir :

percus­sion­songs(2)
00:0000:54

Conclu­sion

À n’en pas douter, UVI fait très fort avec cette Percus­sion Factory qui sonne bien, s’avère extrê­me­ment poly­va­lente et dispose de tous les outils pour deve­nir LA réfé­rence en matière de percus­sions sur le marché. Trois choses manquent seule­ment pour en faire l’ins­tru­ment parfait : des samples d’en­sembles de percus­sion, orches­traux comme ethniques ou alors inclure un effet Unison, quelques autres effets encore (bits­cru­sher, réso­na­teur) et surtout un usage plus poussé de la repré­sen­ta­tion visuelle du séquen­ceur eucli­dien. Mais ce sera peut-être pour une mise à jour ou une V2… Quoi qu’il en soit, on tient là un bien beau cham­pion qui ne devrait pas déce­voir grand monde. Bravo !

Notre avis : 9/10

  • Interface claire, lisible et ergonomique
  • Des percus du monde entier
  • Ouvert à la polyrythmie
  • La possibilité de générer des choses aléatoirement à différents niveaux
  • Decimate pour simplifier un groove simplement
  • Swing et ses différents mode de quantisation pour s’adapter à tous les grooves
  • La possibilité de jouer sur l’offset d’une séquence
  • Édition audio complète, avec gestion des courbes sur les enveloppes ADSR
  • Auto-align, indispensable pour des percus
  • La possibilité d’importer ses propres samples
  • Sympathique section d’effets...
  • …dont un processeur à convolution qui peut servir à bien d’autres choses que de faire des réverbes
  • La représentation géométrique des séquences euclidiennes…
  • …mais hélas sous-exploitée en termes d’interaction
  • Pas de percussions orchestrales, ni d'Europe, ni d'Océanie
  • Pas d’ensembles de percussions, ce qui aurait pu être compensé par un Unison dans la section d’effets
  • Un petit bitcrusher et un résonateur ne seraient pas de refus non plus…
Pays de fabrication : France

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre