Nouveau plug-in chez PSP Audioware, le PSP Echo. Y retrouve-t-on ce qui fait la réputation de l’éditeur ? Réponses.
La sortie du PSP Echo est l’occasion de rattraper une forme d’injustice, puisqu’aucun des plug-ins de l’éditeur n’a été testé sur AF… Ce n’est pas faute de suivre leurs produits (dès le début des années 2000, avec les Mix Pack et Stereo Pack, puis celui qui a lancé la réputation de l’éditeur, le Vintage Warmer), mais voilà, entre les décalages temporels et l’impossibilité de tester un produit (pour cause de beta ou sound design), ils ont échappé au radar (du moins sur Audiofanzine).
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Si l’éditeur est réputé pour ses compresseurs-limiteurs, mono ou multibande, parfaitement neutres ou au contraire dotés d’un circuit de saturation à la sonorité immédiatement identifiable, ainsi que ses égaliseurs (disposant souvent de ces algorithmes de saturation), il a aussi produit de nombreux effets comme la Lexicon PSP42 (et ses dérivés, PSP84, PSP85), ou l’excellent Nitro (et son successeur, N2O). Sans tout détailler, rappelons qu’après le délai modulé (PSP42), PSP a sorti en 2005 (si je ne me buse) le PSP608MD, un multidélai extrêmement puissant, offrant toutes les possibilités de son prédécesseur et plus encore, et récemment mis à jour (apportant notamment la compatibilité AAX et 64 bits), mais dont l’interface et la profusion de réglages ont pu rebuter quelques potentiels utilisateurs. Peut-être conscient de cela, l’éditeur nous offre aujourd’hui un plug-in beaucoup plus simple, comme son nom l’indique, le PSP Echo.
Introducing PSP Audioware PSP Echo
On pourra obtenir le plug directement chez l’éditeur, qui à ma connaissance n’a jamais proposé de produits sur DVD et en boîte. Téléchargement, donc, après avoir réglé les 99 dollars (soit à peu près 90 euros avec la TVA), pour disposer d’un plug compatible Mac et PC, en version 32 et 64 bits et proposant les principaux formats actuels (VST, RTAS, AAX et AudioUnit).
L’éditeur a laissé tomber ses deux précédents systèmes de protection, le premier étant le numéro de série et le nom de l’utilisateur, le deuxième l’utilisation d’une iLok, et propose maintenant son propre système, via une petite application, disponible pour chacun des plugs achetés, ou pour une autorisation globale (batch license). Et c’est tant mieux, puisqu’il suffit de la télécharger après chaque nouvel achat pour être à jour, de la sauvegarder sur un DD externe, ce qui protègera contre tout arrêt d’activité et donnera la possibilité de réautoriser les plugs sur une autre bécane. Demandez aux possesseurs de Peak, par exemple, ce qu’ils en pensent. « Ah ben oui, si j’avais pu avoir ce système pour Peak [remplacer Peak par n’importe quel nom de plug ou logiciel dont l’éditeur a mis la clé sous la porte], ça aurait été l’idéal. ». Vous voyez ? Je vous l’avais dit.
Description, tion, tion
Le plug offre une GUI assez imposante (non redimensionnable), l’avantage étant que les réglages ne sont pas entassés ou réduits à des faders et légendes minuscules. Attention néanmoins aux petits écrans de portable, le plug ne laisse pas beaucoup de place au reste. En même temps, pour du live, c’est impeccable. Alors, trop gros, ou pas ?
On distingue quatre sections plus une (on y revient) ; tout en bas, le bouton d’activation, les réglages Wet et Dry, le switch permettant de répercuter ou non les réglages d’un canal sur l’autre (Link), une Balance et un Spread pour chacun des signaux (nu et traité). Spread intrigue au début, car si l’on comprend bien qu’il s’agit de la largeur stéréo du signal, S+ et M comme Stéréo et Mono, qu’est donc S-, plus mono que mono ? Il s’agit bien sûr de l’inversion des canaux.
Au-dessus pour chaque canal, L et R, on dispose d’un Level, d’un réglage de Feedback, de la position de ce Feedback dans la stéréo (FB-Pan) et d’un Drive.
Celui-ci, malgré sa compression assez prononcée, reste doux, en gardant le type de son habituel chez PSP, et sans offrir de saturation très prononcée. L’exemple suivant fait entendre un pattern de batterie nu, puis les répétitions traitées avec Drive uniquement (selon plusieurs réglages, et Dry totalement coupé).
À cela s’ajoutent deux filtres passe-haut (20 à 2000 Hz) et passe-bas (200 Hz à 20 kHz) permettant de filtrer (ben oui) les répétitions dans une plage donnée. Dommage que chacun de deux filtres ne couvre pas le spectre en entier, on y gagnerait en précision, notamment lors d’usage du Ducker inclus.
On accède à ce dernier via le bouton prévu, la partie supérieure affichant alors le switch d’activation, les réglages de seuil, d’atténuation (de ce qui dépasse le seuil), et d’enveloppe (Open et Close, de 10 ms à 3 secondes). Une fonction assez rare sur un délai, et plutôt bienvenue ici, qui permet d’atténuer le signal retardé en fonction de la dynamique du signal entrant. En reprenant l’exemple précédent, voici un traitement des aigus de la boucle uniquement.
Même principe, avec un clavier doté d’une certaine dynamique, avec le Ducker réglé pour que les signaux faibles soient dotés d’un écho, et inversement pour les signaux forts, jusqu’à réouverture via le temps d’enveloppe.
À noter que le plug se débrouille très bien de la réverbe incluse dans le fichier d’origine.
Lorsqu’on rappuie sur le bouton Ducker, on retourne à l’interface par défaut, qui offre un réglage d’entrée, deux réglages pour simuler un effet Wow (variation de la hauteur), avec multiplication ou division de la hauteur et profondeur de l’effet (Freq et Depth). À droite, un réglage de vitesse de défilement de la « bande » servant à produire les échos, de 7,5” à 30” (la vitesse la plus élevée booste progressivement les aigus à partir de 1 kHz, mais les coupe plus tôt, autour de 13, 14 kHz). Enfin, le rotatif Ping Pong règle automatiquement l’un des deux canaux afin de créer l’effet du même nom.
On finit avec la section centrale, ses deux faders pour le réglage des délais, son affichage à l’ancienne, et ses deux switches, l’un pour passer de Manual à Sync (en fonction de l’hôte), l’autre pour choisir le mode d’affichage, en durée ou en BPM.
Comme tout écho qui se respecte, la modification de l’un ou de l’autre paramètre génère des effets de pitch, très convaincants et avec lesquels on peut s’amuser, soit manuellement avec un contrôleur Midi, soit avec l’automation pour des effets synchrones (pas simple, mais on y arrive). Voici quelques exemples de traitements possibles avec PSP Echo, des fluctuations les plus douces aux échos extrêmes, en passant par les chorus (rappelons que le délai est à la base de la quasi-totalité des effets et processeurs…).
Bilan, lan, lan
Plus simple ne veut pas dire, ici en tout cas, au rabais. En effet, les possibilités sonores sont assez nombreuses, et si l’on excepte l’absence de modulation qui fait le bonheur des possesseurs de PSP42 ou 608MD (on peut se débrouiller pour celle du pitch via automation, et puis c’est un choix assumé de l’éditeur), le PSP Echo est un délai extrêmement efficace, dont les réglages sont très bien pensés, totalement automatisables (sans aucun clic), ce qui permet à la fois de peaufiner au poil d’audio près le son dans une séquence, comme de créer toutes sortes d’effets live avec un contrôleur Midi disposant d’assez de rotatifs.
Rien de bien révolutionnaire, non, pas de fonctionnalités inédites, mais le son, les fonctions, l’ergonomie, l’efficacité, et la finesse, bref tout ce que l’on apprécie généralement dans les produits de l’éditeur. Que demander de plus ? Si vous êtes à la recherche d’un bon delay, avant tout achat, essayez la démo dispo chez l’éditeur.
Téléchargez les fichiers sonores : Flac article PSP Echo