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Pédago
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De l’importance de la pré-production - Le grand guide de l’enregistrement - 10e partie

Dans l’épisode de cette semaine, je vous propose de nous pencher sur une étape préalable à tout enregistrement. Considérée par certains comme facultative, la pré-production est bien souvent ignorée par les néophytes. Pourtant, c’est certainement à eux qu’elle bénéficie le plus…

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Un pas après l’autre

Même s’il n’y a pas de véri­table règle abso­lue, la produc­tion d’une œuvre musi­cale peut sché­ma­tique­ment se décom­po­ser en sept étapes :

  • La compo­si­tion — créa­tion de la mélo­die prin­ci­pale, écri­ture des paroles, grille d’ac­cords, etc. ;
  • L’ar­ran­ge­ment — accom­pa­gne­ment instru­men­tal « secon­daire » destiné à habiller avan­ta­geu­se­ment la compo­si­tion ;
  • La pré-produc­tion — sujet du jour que nous allons détailler dans un instant ;
  • L’en­re­gis­tre­ment — sujet phare de toute cette série ;
  • L’édi­tion — correc­tion des éven­tuelles imper­fec­tions d’in­ter­pré­ta­tion via des tech­niques telles que le comping, le reca­lage tempo­rel, ou bien encore le pitch shif­ting ;
  • Le mixage — voir notre série d’ar­ticles dédiée ;
  • Le pré-maste­ring ou maste­ring — voir notre série d’ar­ticles dédiée.

Chacune de ces étapes a son impor­tance, et la réus­site de l’une d’elles dépend gran­de­ment de la qualité du travail fourni lors de la précé­dente. Il me semble inutile de discu­ter de l’in­té­rêt indé­niable d’avoir comme base de travail une bonne compo­si­tion vêtue d’un bel arran­ge­ment. En revanche, la case « pré-produc­tion » vous est peut-être parfai­te­ment étran­gère. De quoi s’agit-il et quelle est son utilité ? La réponse la semaine prochaine !

Non, je plai­sante bien sûr. Tout de suite, la suite…

Du facul­ta­tif indis­pen­sable

Lorsque l’on parle de pré-produc­tion, il s’agit en fait déjà d’un enre­gis­tre­ment en quelque sorte. Seule­ment le but ici n’est pas d’ob­te­nir une qualité sonore parfaite ou une inter­pré­ta­tion héroïque. L’idée est plutôt de tester le mariage compo­si­tion/arran­ge­ment pour voir s’il sortira vainqueur dès l’étape de l’en­re­gis­tre­ment. Ainsi, lors de la pré-produc­tion, il convient d’en­re­gis­trer et/ou de program­mer chaque partie afin de voir si tout ce beau monde s’en­tend bien et marche dans la direc­tion que l’on souhaite. C’est là que l’on juge de la perti­nence des choix d’or­ches­tra­tion. Si certains instru­ments se recouvrent trop entre eux d’un point de vue fréquen­tiel, il est alors encore temps de revoir sa copie et de faire jouer telle ou telle ligne mélo­dique par un autre instru­ment qui créera moins de conflits. C’est égale­ment lors de cette étape que l’on peut jauger la perti­nence de certains effets comme les chorus, disto, delay, etc. D’autre part, si la struc­ture propre à la compo­si­tion n’a pas l’im­pact émotion­nel souhaité, il est alors encore temps de la rema­nier. Enfin, le travail de la pâte sonore de chaque instru­ment permet­tra d’orien­ter les choix à l’en­re­gis­tre­ment tels que nous les avons vus à l’oc­ca­sion de l’épi­sode consa­cré à la règle d’or n° 1.

Pre Prod

À titre d’exemple, lais­sez-moi vous parler de mon expé­rience person­nelle en la matière au sein de mon groupe. Je suis le compo­si­teur prin­ci­pal, mais aussi le guita­riste/chan­teur. Au niveau pratique musi­cale, je joue donc de la guitare, je chante, mais je sais égale­ment piano­ter un poil et la program­ma­tion ryth­mique ne me pose aucun problème. Du coup, pour la pré-produc­tion, j’uti­lise des instru­ments virtuels pour la batte­rie, la basse, ainsi que les claviers. J’en­re­gistre en revanche la voix prin­ci­pale ainsi que les chœurs sans trop me faire de nœuds au cerveau d’un point de vue qualité sonore, un bon vieux SM57 et en voiture Simone ! Pour les guitares, je ne m’em­bar­rasse géné­ra­le­ment pas avec une reprise d’am­pli, je plonge direct dans ma carte son et j’uti­lise des amplis virtuels. Avec tout ça, je peux modi­fier la struc­ture du morceau ainsi que la texture de chaque élément à l’envi au sein de ma STAN. Il m’est alors possible de tester diverses possi­bi­li­tés et d’ainsi déter­mi­ner la direc­tion à prendre, ce qui me faci­li­tera gran­de­ment la tâche lorsqu’il sera temps de passer en studio. En effet, si je suis déjà satis­fait de la pré-produc­tion et que ma session d’en­re­gis­tre­ment respecte cette dernière, il y a de fortes chances pour qu’au sortir de l’en­re­gis­tre­ment je sois tout autant satis­fait. Sans parler du mixage qui devrait lui aussi être beau­coup plus aisé !

Le plus beau dans l’his­toire, c’est qu’une bonne pré-produc­tion réserve encore beau­coup d’autres avan­tages. Ce sera par exemple un excellent support de travail pour l’en­semble des musi­ciens. De plus, un export en stems de la pré-produc­tion permet­tra une utili­sa­tion comme « backing track » de luxe lors de l’en­re­gis­tre­ment, avec l’avan­tage de pouvoir person­na­li­ser le retour casque pour chaque inter­ve­nant. Elle n’est pas belle la vie ?

Voilà, j’es­père que vous aurez saisi l’in­té­rêt qu’il peut y avoir à peau­fi­ner cette étape de pré-produc­tion avant tout enre­gis­tre­ment. Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine !

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