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Pédago
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L'enregistrement de la guitare électrique - Trucs et astuces - Le guide de l’enregistrement - 77e partie

Cette semaine, je vous propose de découvrir quelques petites astuces très simples à mettre en oeuvre qui vous permettront d'obtenir un son de guitare électrique plus "vivant" ou "produit" à défaut d'autre terme.

L'enregistrement de la guitare électrique - Trucs et astuces : Le guide de l’enregistrement - 77e partie
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Comme vous pour­rez le consta­ter, ces tech­niques reposent toutes sur le prin­cipe du doublage que nous avons déjà évoqué à l’oc­ca­sion d’un précé­dent article, sauf qu’ici, nous allons inté­grer quelques menus raffi­ne­ments…

Body Double

La première astuce est égale­ment la plus évidente : il s’agit de doubler un son de guitare « crunch » ou carré­ment saturé avec un son de guitare « clean ». En sous-mixant ce son clair, vous pour­rez conser­ver une certaine préci­sion sonore et ce n’est pas un luxe tant la moindre distor­sion a une fâcheuse tendance à gommer les détails. Bien sûr, pour que ce trucage soit le plus trans­pa­rent possible, il faut impé­ra­ti­ve­ment que les perfor­mances « crunch » et « clean » soient le plus proche possible en termes d’exé­cu­tion. Ceci étant, si vous avez du mal à atteindre une telle perfec­tion de jeu, vous pouvez tout à fait « tricher » : soit en éditant la piste claire pour qu’elle colle au mieux à la perfor­mance origi­nelle, soit tout simple­ment en faisant du ream­ping avec la première prise comme nous l’avons vu précé­dem­ment. Dans les deux cas, le subter­fuge devrait fonc­tion­ner à merveille car cette piste de son clair a seule­ment pour voca­tion d’être « ressen­tie » et non pas distinc­te­ment enten­due par l’au­di­teur.

Mic on guitar

Bien qu’un peu moins répan­due, la deuxième astuce que je vous propose n’est pas à prendre à la légère. Elle consiste à doubler une guitare plus ou moins satu­rée par une capta­tion acous­tique directe des cordes de votre guitare élec­trique réali­sée en même temps que l’en­re­gis­tre­ment distordu. Même si cette idée peut paraître saugre­nue de prime abord tant le son d’une guitare élec­trique sans ampli n’est pas des plus agréables, je vous assure que le rendu global est parfois assez magique ! En effet, fine­ment dosé, ce son de crin-crin a la parti­cu­la­rité d’ap­por­ter un peu plus de relief dyna­mique aux sons les plus « trash » tout en confé­rant à la perfor­mance un aspect plus « orga­nique », notam­ment grâce aux accents produits par les coups de média­tor. Atten­tion cepen­dant, à l’ins­tar de la première astuce, il faut bien sous-mixer cette prise afin que l’au­di­teur ne découvre pas le pot aux roses.

Pour réali­ser cette capta­tion, voici quelques conseils qui vont sans dire mais c’est tout de même mieux en le disant :

  • L’am­pli guitare et le guita­riste doivent être isolés l’un de l’autre afin de ne pas avoir de repisse ;
  • Les guitares de type Hollow Body sont parti­cu­liè­re­ment effi­cace dans cet exer­cice ;
  • À défaut, les 6 cordes avec un vernis fin (nitro­cel­lu­lose) sont à privi­lé­gier car elles projettent plus de son que celles pour­vues d’un vernis plus épais ;
  • Le but étant de capter un son détaillé et dyna­mique, un micro élec­tro­sta­tique sera de rigueur, de préfé­rence un micro à petit diaphragme comme par exemple les Oktava MC-012 ;
  • N’hé­si­tez pas à tailler le signal au moyen d’un filtre passe-haut car cette prise ne possè­dera rien d’in­té­res­sant dans le bas du spectre ;
  • Comme d’ha­bi­tude lorsqu’il s’agit de doublage, pensez à aligner les phases pour un résul­tat opti­mal.

La troi­sième tech­nique que je vous propose aujour­d’hui consiste une fois de plus à doubler un son de guitare élec­trique saturé ou non, mais cette fois-ci avec… une guitare folk ! Sur des arpèges, vous pour­rez ainsi gagner en défi­ni­tion mais aussi en sustain ; sur des ryth­miques, il vous sera possible d’ac­cen­tuer l’as­pect percus­sif du son ; enfin, sur des « power chords », vous gagne­rez juste­ment en « puis­sance sonore ». Mine de rien, cette astuce de produc­tion sévit dans le milieu depuis belle-lurette, Led Zeppe­lin en était d’ailleurs friand. Et n’al­lez pas croire qu’il s’agit là d’une recette de grand-mère qui n’a plus rien à faire au coeur d’une produc­tion actuelle car de nombreux groupes de Metal l’uti­lisent encore de nos jours.

Pour finir, voici un dernier petit truc pas piqué des vers : le doublage d’une guitare élec­trique par… n’im­porte quoi d’au­tre… Je sais, c’est plutôt vague mais j’avoue que je vois mal comment présen­ter la chose autre­ment. En fait, le but est de partir de votre son de guitare et de l’ana­ly­ser pour comprendre ce qui manque, si tant est que cela soit le cas, puis de cher­cher un son à même de combler ce « vide ». À titre d’exemple, sachez qu’un collègue m’a un jour raconté avoir doublé une ryth­mique « crun­chy » avec le sample d’une allu­mette frot­tant sur le grat­toir de sa boîte afin d’ac­cen­tuer la sensa­tion de racle­ment sur les cordes ! Dans un registre un poil moins ésoté­rique, il y a le fameux exemple du riff parti­cu­liè­re­ment « gras » du titre Airbag de Radio­head. Ne serait-ce qu’en réécou­tant l’in­tro, vous devriez très vite vous rendre compte que ce riff est doublé par un violon­celle, ce qui contri­bue énor­mé­ment à l’am­pleur sonore du résul­tat, vous en convien­drez. Bref, j’ai­me­rais pouvoir vous donner plus d’in­di­ca­tions à ce sujet mais étant donné la nature extrê­me­ment ouverte de cette méthode, la seule chose que je puisse ajou­ter c’est de lais­ser libre court à votre imagi­na­tion, d’ex­pé­ri­men­ter et surtout, de vous amuser !

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