Aujourd'hui, je vous propose de jeter un oeil à l'enregistrement direct de la guitare électrique.
Comment ?
Même si je vous encourage fortement à pratiquer la forme « classique » de captation d’une guitare électrique via les techniques précédemment évoquées, il n’est pas inutile d’également enregistrer la performance du musicien en direct. Pour se faire, rien de plus simple ! Vous pouvez, par exemple, utiliser un boîtier de direct qui dédoublera le signal de l’instrument afin de l’envoyer vers un préampli de votre carte son d’une part, ainsi que vers un ampli guitare d’autre part. Une seconde option consiste à employer une pédale du type ABY comme celle-ci, ou bien encore celle-là, afin d’attaquer une entrée instrument de votre interface audio d’un côté, et bien sûr l’ampli guitare de l’autre.
Avant de passer à la suite, une petite remarque. Afin de garder une plus grande latitude lors de l’utilisation de ces prises directes, il convient d’appliquer aussi strictement que possible les conseils de l’article consacré aux niveaux pour obtenir un signal enregistré d’une fidélité exemplaire.
Pourquoi ?
Tout ça est bien joli, mais quelle est l’utilité d’une telle manoeuvre ? À vrai dire, il n’y a pas qu’une seule réponse à cette question…
Le premier mérite de cette technique est relativement simple à comprendre : enregistrer la prise directe en plus de la captation de l’ampli constitue un confortable filet de sécurité ! En effet, si d’aventure la performance musicale vous convenait mais que la nature sonore de la prise réalisée via micro devant l’ampli ne vous donnait pas entière satisfaction, vous pourriez alors très facilement refaire une prise de cette même performance en passant par la technique du reamping pour corriger le tir.
Le deuxième avantage non négligeable, c’est le gain en possibilités créatives. Difficile pour un guitariste de triturer les potards de ses effets lorsqu’il joue. Or, cela peut être extrêmement intéressant de manipuler ces potentiomètres afin de faire varier les textures sonores tout au long du morceau. Du coup, l’utilisation de l’enregistrement direct avec une seconde phase de reamping agrémentée de bidouillages d’effets est une solution idéale. Un exemple célèbre de ce type d’utilisation peut être écouté sur le titre Paranoid Android de Radiohead. Afin de réaliser le solo final, le guitariste Jonny Greenwood a d’abord enregistré sa performance qu’il a ensuite passée à deux reprises au travers du légendaire rack Mutator de Mutronics alors qu’il en manipulait les réglages. Avouez que le rendu en vaut la chandelle, non ?
Dernier avantage, ces enregistrements directs vous permettront de travailler avec des plug-ins d’amplis virtuels. Alors je sais, les puristes vont crier au crime impardonnable car rien ne vaudra jamais le son d’un véritable ampli guitare, etc. Cependant, vous seriez certainement surpris de savoir à quel point ce genre de plug-ins est utilisé sur les grosses productions de ces dix dernières années. De plus, il faut bien avouer que la qualité sonore de ces produits a grandement évolué dernièrement, à tel point qu’au sein d’un mix, il est à mon humble avis complètement impossible de faire la différence avec une prise classique. Enfin, n’oublions pas qu’en conditions de home studio, le maillon le plus faible de la chaîne audio est bien souvent l’acoustique du lieu des prises. Or, les ampli virtuels permettent de complètement s’affranchir de ce problème. Bref, pourquoi diable prendre cette solution de haut alors qu’elle offre autant d’avantages ?