Cette semaine, nous resterons du côté pratique de la force en partant à la recherche de nos présets de base pour 5 de nos 9 bus de réverbération.
Profondeur de chant
Mine de rien, l’ordre des bus que je vous ai donné la semaine dernière n’a rien d’aléatoire. En effet, même s’ils influent dans une certaine mesure sur la sensation d’espace, les cinq premiers ont plus pour vocation de faire corps avec le son des pistes qui les utiliseront. Du coup, il semble logique de commencer le travail par là avant de s’atteler à l’effet « glue » ainsi qu’au placement précis au sein de notre puzzle sonore.
Pour commencer, travaillons sur la voix. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans la musique « moderne », le chant est bien souvent l’élément principal qui doit retenir toute l’attention de l’auditeur. Il est donc normal d’y apporter nous-mêmes une attention toute particulière. À partir de là, ma façon de travailler se déroule comme suit :
- Choix de l’algorithme – En général, je tape dans les Plates pour un côté rugueux et/ou vintage, ou dans les Halls pour quelque chose de plus « neutre »
- Choix du préset de départ – En fonction de la vision du puzzle sonore
- Gestion du pré-delay – Pas trop court pour ne pas trop éloigner la voix, pas trop long pour conserver une sensation de réverbe naturelle
- Gestion du decay – Toujours en fonction du tempo ! Il faut que la réverbe aide le chant à respirer en rythme avec le titre
- Dosage de l’équilibre entre les premières réflexions et le champ diffus – En général, le préset choisi en guise de base est déjà bien équilibré, mais un léger ajustement est parfois nécessaire afin de mieux coller aux exigences de la vision du mix
- « Fine Tuning » – J’entends par là le travail avec les égaliseurs, compresseurs, etc. afin de peaufiner le rendu sonore de cette réverbération, de sorte qu’elle ne vole jamais la vedette à l’instrument qu’elle est censée habiller, à savoir ici le chant, tout en n’empiétant pas non plus sur le reste du mix
- Affinage de l’équilibre entre les niveaux du signal source et du signal réverbéré via le réglage d’envoi vers le bus – Ici, tout est une affaire de goût et/ou de cohérence avec la vision du puzzle sonore. Discrétion ou effet clairement audible, à vous de voir selon la direction artistique du morceau
Les goûts et les couleurs
Une fois ce travail effectué pour le chant principal, j’applique exactement la même méthodologie pour les 4 bus suivants.
Pour la caisse claire, sachez que j’utilise fréquemment des algorithmes du type Plate, mais c’est vraiment une histoire de préférence personnelle, libre à vous d’aller voir ailleurs.
En ce qui concerne les instruments solistes, s’il y en a, j’aime beaucoup travailler avec le même préset de base que le chant, mais avec un pré-delay et un « fine tuning » différents. Cette façon de faire apporte une certaine cohésion sonore sans pour autant nuire à la différenciation soliste/chant. Notez qu’il m’arrive également de préférer à cette réverbe un effet à base de delay lorsque la production s’y prête.
Enfin, pour les deux bus de coloration suivants, j’utilise volontiers deux réverbérations diamétralement opposées, l’une bien typée sauce Spring ou Plate, et l’autre plus neutre comme une Hall ou une Chamber, mais avec quasiment les mêmes temps de pré-delay et de decay. Ces bus sont évidemment optionnels, mais utilisés avec discernement sur deux ou trois éléments du mix, pas forcément en permanence qui plus est, ils peuvent facilement donner un certain sens du relief et/ou de vivacité à l’ensemble du morceau puisqu’ils contribuent à la notion de contraste sonore si chère à mon cœur.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aventures !