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Les bases de la MAO & du Home Studio 2/2 - Guide pour bien acheter

Connaître les principaux éléments nécessaires à la composition d'un Home Studio informatique, c'est bien. Mais savoir quoi acheter, c'est mieux. Voici donc un petit guide pour vous aider à dépenser vos précieux euros à bon escient.

Note : Parce qu’il serait vrai­ment trop indi­geste d’évoquer toutes les produits et compo­sants exis­tant sur le marché, il ne s’agira pas ici de rentrer dans le détail des équi­pe­ments mais de prodi­guer quelques bons conseils à ne pas perdre de vue pour ne pas avoir à regret­ter ses dépenses.

Si vous avez raté le premier épisode, lisez le dossier « Les bases de la MAO 1/1 ».

Cohé­rence de la chaîne audio

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La première chose à laquelle vous devez être atten­tif tient dans la cohé­rence de votre Home Studio en terme de qualité : A quoi sert d’avoir un méga archi top micro si c’est pour le bran­cher sur une carte son de base ? A quoi sert d’avoir une carte son avec un son super si on travaille « en aveugle » avec des enceintes pour­ries ?

Pensez donc bien, par rapport à votre budget, à établir une chaîne audio cohé­rente. On a coutume de dire que la faiblesse de tout système est déter­mi­née par son maillon le plus faible.

C’est partiel­le­ment vrai pour le studio et si l’un des éléments de la chaîne est nette­ment en dessous des autres, c’est la faible qualité de cet élément affai­blira consi­dé­ra­ble­ment la qualité de l’en­semble.

Défi­ni­tion des objec­tifs et du budget

Pourquoi montez-vous un home-studio ?

  • Vous voulez juste vous faire plai­sir à vous enre­gis­trer ?
  • Vous voulez faire vos démos, vos maquettes ?
  • Vous voulez réali­ser votre album ?
  • Vous voulez acqué­rir cette compé­tence qui vous manque pour avoir une corde de plus à votre arc ?

Réflé­chis­sez bien à l’usage que vous envi­sa­gez et à l’in­ves­tis­se­ment que cela implique. Inves­tis­se­ment finan­cier, certes, mais inves­tis­se­ment en temps et en sueur aussi.

On voit souvent des musi­ciens qui se disent « J’ai déjà un ordi­na­teur. Je n’ai plus qu’à ache­ter ce qui va autour et je vais pouvoir enre­gis­trer mon album ». C’est 9 fois sur 10 une gros­sière erreur. La prise de son et le mixage sont de vrais métiers et ça ne s’im­pro­vise pas. Certes on peut acqué­rir avec le temps la compé­tence néces­saire, mais ça n’ar­rive pas du jour au lende­main et le temps que vous passer à votre forma­tion auto­di­dacte est à déduire de celui passé à faire de la musique, à travailler son instru­ment, à pros­pec­ter des dates ou des prods.

Si par exemple vous avez besoin d’une démo rapi­de­ment et que vous ne connais­sez rien à la MAO, peu d’in­for­ma­tique, rien ou presque à la prise de son et au mixage, allez de préfé­rence faire quelques jour­nées de studio. Ça ne vous coûtera pas forcé­ment plus cher pour un résul­tat qui s’avé­rera proba­ble­ment incom­pa­rable. C’est un calcul qui peut s’avé­rer bien plus rentable en plus, parce que votre bonne démo vous ramè­nera sans doute plus de dates qu’une première démo pour­rie. Sans comp­ter tout le temps que vous allez passer rien qu’à résoudre des problèmes tech­niques.

Main­te­nant, si vous voulez votre home-studio pour évoluer sur la durée et pouvoir vous ouvrir d’autres hori­zons sonores, c’est sans doute une excel­lente idée !

Etre ou ne pas être home-studiste...

De quoi ai-je besoin ?

Réflé­chis­sez bien à l’usage que vous allez faire de votre home-studio. Si vous travaillez seul et que vous allez tout enre­gis­trer piste par piste, il n’est pas néces­saire d’ache­ter une carte son avec plein d’en­trées et sorties.

Si vous travaillez quasi unique­ment avec des synthés et ne ferez qu’oc­ca­sion­nel­le­ment des enre­gis­tre­ments de voix ou d’ins­tru­ments acous­tiques, inutile d’in­ves­tir dans un super micro statique. En cas de besoin, louez-en un pour la jour­née.

Bref, prenez bien en compte votre besoin réel. Qui n’est pas le même que celui du voisin. Donc, n’écou­tez pas forcé­ment Untel qui vous dit de prendre cette carte son parce que c’est le top de la mort qui tue. Pour lui peut-être, mais est-ce bien le cas pour vous ?

Pensez à l’ave­nir

Vouloir avoir une chaîne audio cohé­rente ne signi­fie pas forcé­ment non plus donner la même prio­rité à tous les éléments. Par exemple, un ordi­na­teur, ça se change ou ça s’up­grade. Les enceintes de moni­to­ring, par contre, vous devriez les garder long­temps parce que vous allez vous y habi­tuer et vous saurez à la longue comment mixer dessus pour que ça sonne bien partout.

Un parc de micro, ça se construit avec le temps, au fur et à mesure des moyens et des besoins. Pensez donc à inves­tir, pour les premiers, dans des micros qui vous servi­ront vrai­ment, mais aussi que vous pour­rez conser­ver long­temps. Un micro se revend mal.

De même si vous vous équi­pez d’une console, pensez à ce que vous allez en faire dans l’im­mé­diat, mais aussi à des besoins à venir, notam­ment pour la qualité et pour le nombre de voies, d’auxi­liaires, d’éven­tuels sous grou­pes… 

Pensez à bien équilibrer vos dépenses...

La répar­ti­tion du budget

Une des diffi­cul­tés dans la consti­tu­tion du Home Studio provient du fait que le prix de chaque maillon n’est pas forcé­ment le même. Par exemple plus on monte en gamme pour l’en­semble, moins le poids de l’or­di­na­teur dans l’in­ves­tis­se­ment global est élevé. Entre un ordi­na­teur de base et une bête de course, le rapport de prix est aujour­d’hui de 1 à 3 ou 1 à 4 au pire. Pour un micro, on arrive vite, entre la base (correcte) et le top, à des rapports de 1 à 20 ou de 1 à 30 ! De même pour les consoles ou les préam­plis.

La grande ques­tion va être quand même : beau­coup de choses ou peu, mais bonnes ? Par exemple pour un même prix, plusieurs micros ou un seul bon ? C’est selon votre usage et vos objec­tifs. A moins que vous n’ayez une fortune à dépen­ser, ce sera de toutes façons une affaire de compro­mis. Le tout étant de faire les bons ;-)

Main­te­nant que vous avez votre budget, il va falloir choi­sir tout pour que ça rentre dans les clous.
Il est diffi­cile de donner des budgets précis pour chaque maillon. C’est fonc­tion de vos besoin, de vos réflexions. Et puis, on ne peut pas dire simple­ment « 1/5 » par élément de la chaîne. 

L’or­di­na­teur

Etes-vous plutôt PC...

Dans un budget donné, ne vous foca­li­sez pas trop sur l’or­di­na­teur. Vous ne pour­rez pas l’uti­li­ser au maxi­mum tout de suite et il y fort à parier que son rempla­ce­ment, quelques mois ou un an plus tard, coûtera bien moins cher que celui d’un micro. Prenez-le compa­tible avec la carte son et suffi­sam­ment puis­sant et pourvu en mémoire pour les appli­ca­tions prévues. Inutile de se suréqui­per parti­cu­liè­re­ment dans ce domaine. Préfé­rez upgra­der plus tard.

Pensez tout de même à un bon écran. C’est un point impor­tant (cf « envi­ron­ne­ment »). Pensez aussi au bruit de l’or­di­na­teur. Il faudra soit inves­tir dans des systèmes silen­cieux (venti­la­teurs à faible bruit, refroi­dis­se­ment liquide), soit penser à isoler l’unité centrale pour que son bruit, fati­gant à la longue, ne vienne pas pertur­ber votre mixage.

Marque ou pas marque ? Quel inté­rêt ?

Le choix d’un ordi­na­teur de marque est un certain gage de qualité. Théo­rique­ment, les machines étant assem­blées à des milliers ou des dizaines de milliers d’exem­plaires, les compo­sants sont testés pour être bien compa­tibles entre eux. Dans la pratique, ce n’est pas toujours vrai. Certaines marques ont aussi quelques gros défauts comme la quasi impos­si­bi­lité d’up­gra­der (d’aug­men­ter la capa­cité de la bête), des ajouts person­nels de logi­ciels qui alour­dissent inuti­le­ment le système, etc…

Enfin, sur un ordi­na­teur « de marque », vous n’avez géné­ra­le­ment pas le choix de la config. Il y a une gamme prééta­blie, point. Or, il vous faudra sans doute un proces­seur puis­sant, mais vous n’avez sans doute pas besoin d’ac­qui­si­tion vidéo. Ainsi vous allez payez inuti­le­ment des choses dont vous n’avez pas besoin. Sans comp­ter que vous payez la marque, son marke­ting… et sa hot line, ce qui peut s’avé­rer bien pratique. 

...ou Mac ?

Nous n’évoque­rons pas ici la ques­tion PC ou Mac. C’est un vieux débat qui perdu­rera sans doute aussi long­temps que les deux mondes exis­te­ront. Sachez que chaque choix repré­sente des avan­tages et des incon­vé­nients. A vous de vous faire votre opinion.

Le choix d’un petit assem­bleur présente aussi ses quali­tés et ses défauts. La première qualité est que vous choi­sis­sez ce qu’il y a dans votre machine. Vous ne payez donc que ce dont vous avez besoin. La diffi­culté est de trou­ver un assem­bleur vrai­ment compé­tent. Et même comme ça, il existe telle­ment de « compo­sants » que le meilleur assem­bleur pourra diffi­ci­le­ment prévoir, voire détec­ter d’éven­tuelles incom­pa­ti­bi­li­tés.

Si vous connais­sez rien, il est possible que l’as­sem­bleur vous balade en vous disant que vos problèmes viennent d’un virus (ils ont le dos large ces bestioles). Il y en a aussi de très bien chez qui vous trou­ve­rez qualité d’as­sem­blage et service. Atten­tion ! Tout se paye.

Dans tous les cas, si vous n’y connais­sez rien à l’in­for­ma­tique, n’as­sem­blez pas votre ordi­na­teur vous même. L’ar­gent gagné sera large­ment perdu en soucis.

Enfin, dernière remarque : si vous souhai­tez faire quelque chose d’un peu pro, n’uti­li­sez votre ordi­na­teur QUE pour la musique. Cela vous permet­tra de l’op­ti­mi­ser en suppri­mant tout ce qui n’est pas utile à la musique (et dont la présence consomme inuti­le­ment de la puis­sance) et vous évitera quelques soucis de type incom­pa­ti­bi­lité d’hu­meur entre diffé­rents péri­phé­riques, logi­ciels…

Sachez que, d’une façon géné­rale, plus on « charge » un ordi, moins il risque de fonc­tion­ner à son rende­ment maxi­mum.

Les logi­ciels

Ce poste peut vite s’avé­rer impor­tant si vous avez des vues sur les grandes réfé­rences du marché. On se calme ! Si vous n’avez jamais touché à la MAO, inutile de foncer sur l’achat d’un Cubase, Logic ou Sonar à plusieurs centaines d’eu­ros.

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Tour­nez-vous dans un premier temps vers les free­ware et share­wares. Il y en a d’ex­cel­lents qui permettent de large­ment se fami­lia­ri­ser avec la MAO et de faire déjà pas mal de choses. De même pour les plug ins. Vous saurez ainsi plus tard, avec un peu d’ex­pé­rience, mieux juger de vos besoins et de vos envies pour bien choi­sir un « gros » logi­ciel. Un « petit » logi­ciel sera de surcroît plus facile et rapide à abor­der et à maîtri­ser qu’une grosse usine à gaz…

N’ou­bliez pas non plus que les logi­ciels payants existent à 99,9 % en version démo. De quoi se faire une assez bonne idée avant de braquer une banque ;-) 

Préamp, tranche ou console ?

Encore une fois, ques­tion de besoin. Voyons un constat simple. Une console a plus de fonc­tions qu’un préamp ou une tranche de console. Donc elle coûte plus cher à fabriquer. Si pour un même budget, vous prenez quelque chose qui a beau­coup moins de fonc­tions, vous risquez fort d’avoir… une bien meilleure qualité.

Si vous avez besoin de pas mal d’en­trées simul­ta­nées, le choix d’une console s’im­pose. Si vous n’al­lez travailler qu’avec un ou deux micros en même temps, un préam­pli ou une tranche de console est un choix bien plus judi­cieux.

Console de mixage...

Cepen­dant, la console offre d’autres avan­tages, notam­ment en terme de confort de travail. Ainsi, la possi­bi­lité de bran­cher tous ses instru­ments sur la console, mais aussi les sorties de la carte son. Vous avez ainsi tous les réglages sous la main et pas besoin de régu­liè­re­ment bran­cher / débran­cher des câbles. Argu­ment non négli­geable, n’est-ce pas ? 

Donc, si votre prio­rité est la qualité audio : préamp(s) ou tranche(s) de console. Si votre prio­rité est en revanche le confort de travail, optez pour la console. 

La console offre en outre l’avan­tage de pouvoir mixer ce que sort de l’ordi (enre­gis­tre­ments ou instru­ments virtuels) avec vos autres instru­ments pour envoyer tout ça vers le casque et les enceintes. Bien agréable lorsqu’on joue live, pour répé­ter ou pour compo­ser.

Quelle que soit l’op­tion que vous choi­si­rez, il y a de fortes chances pour que vous vous équi­piez de l’autre par la suite. Le tout est de déci­der par où commer­cer.

...ou préampli ?

Les enceintes de moni­to­ring

Voilà une des choses qu’il est diffi­cile d’ache­ter si vous n’avez pas l’ha­bi­tude de bons systèmes d’écoute. En effet, on peut consi­dé­rer que l’oreille est « étalon­née » en fonc­tion de la qualité qu’elle a l’ha­bi­tude d’en­tendre. Mora­lité, chaque chose qui sonne mieux vous semblera super, ce qui ne vous empê­chera pas de vous retrou­ver déçu ou limité plus tard. Voici donc quelques conseils pour vous donner la chance de faire le meilleur choix :

Bloquez votre budget

Lorsqu’on commence à écou­ter pas mal d’en­ceintes de moni­to­ring, on s’aperçoit vite de grands écarts de qualité, mais aussi de prix. La tenta­tion peut vite venir de sur inves­tir. Pourquoi pas à condi­tion que vous sachiez ce que vous faites. Après tout, ces enceintes vont vous suivre des années tandis que le reste évoluera. Mais il y a aussi un risque d’es­ca­lade mal venue qui assè­che­rait votre budget pour le reste de l’équi­pe­ment. Le mieux est donc de se donner un budget et d’évi­ter de trop en bouger.

Les enceintes de monitoring doivent être choisies avec beaucoup de soin.

De même, s’il est inté­res­sant d’écou­ter quelques enceintes dont le prix est large­ment supé­rieur à votre budget pour « se faire une idée », n’en écou­tez pas trop : toutes celles qui sont en dessous risquent ensuite de vous sembler mauvaises alors qu’elles ne le sont pas forcé­ment, mais juste moins bonnes ;-) 

Faites vous accom­pa­gner par une ou deux personnes

Si vous connais­sez quelqu’un qui a une bonne oreille, un peu l’ha­bi­tude d’écoutes de qualité, c’est l’idéal s’il sait rester à votre niveau et ne pas déni­grer systé­ma­tique­ment tout ce qui est dans votre budget. A défaut, quiconque de vos connais­sances avec un mini­mum d’oreille est le bien­venu. Il peut être inté­res­sant qu’il(s) n’ai(en)t pas tout à fait les même goût musi­caux que vous. Même si vous n’êtes pas d’ac­cord, ses/leurs remarques vous aide­ront à prendre du recul par rapport à ce que vous écou­tez. A deux ou trois personnes, on entend plus de choses que seul.

Pensez à votre façon de travailler.

Si vous avez tendance à mettre trop de reverb, évitez des enceintes qui atté­nuent celle-ci. Si vous avez tendance à être léger sur les basses, évitez les modèles qui « poussent » les basses. Et inver­se­ment, d’ailleurs. 

Les discours des vendeurs

Ne vous lais­sez pas impres­sion­ner par les discours de vendeurs genre « tout le monde travaille avec ça », y’a ça dans tous les studios, c’est une réfé­rence, etc.

En fait, la plupart du temps, quand ils disent « y’a ça dans tous les studios », il parlent de la marque, pas forcé­ment du modèle. Entre le premier prix d’une marque et son modèle pour studio pro, il peut y avoir des écarts énormes et une « réfé­rence de studio » ne sera pas forcé­ment la meilleure dans l’en­trée de gamme. En plus, les vendeurs ne s’y connaissent pas forcé­ment. Leur boulot est de vendre et ce sont rare­ment des home-studistes.

Ils ont aussi géné­ra­le­ment tendance à vous faire l’ar­ticle sur ce qui a bonne répu­ta­tion. Oui, mais des répu­ta­tions peuvent être usur­pées ou ne pas corres­pondre à vos goûts ou besoin.
Il cherchent souvent à vendre ce qu’ils ont en stock et non ce dont vous auriez besoin
Enfin, leur rôle est de faire un maxi­mum de chiffre.

Ce n’est pas de l’ar­naque ni quoi que ce soit. Ils font juste leur métier. Ne confon­dez simple­ment pas un commerçant avec un ingé­nieur du son ou un musi­cien pro. Ceci dit, certains sont d’ex­cel­lents conseils et, cher­chant une clien­tèle fidé­li­sée, cherchent à vous servir au mieux de vos inté­rêts. De tels vendeurs sont précieux et il est bon de les faire travailler prio­ri­tai­re­ment, même au prix d’un tarif un petit peu plus élevé.

Prépa­rez-vous un CD

Dans la plupart des cas, sur les lieux d’écoute, le lecteur de CD ne sera pas à l’em­pla­ce­ment opti­mal pour écou­ter les enceintes. Vous risquez donc des aller-retours vite gênants pour chan­ger de CD, passer d’une plage à l’autre, etc. L’idéal est de se faire un CD avec des extraits de quelques dizaines de secondes de morceaux que vous connais­sez bien et avez l’ha­bi­tude d’écou­ter. Prenez dans ces morceaux les parties les plus marquantes. Chois­sez si possible des morceaux de styles très diffé­rents, compor­tant des instru­ments très diffé­rents et avec des produc­tions diffé­rentes et d’époques diffé­rentes.

Mettez aussi quelques morceaux entiers qui peuvent compor­ter des éléments très révé­la­teurs (par exemple, un duo piano/contre­basse, un morceau de guitare clas­sique ou un remix bien péchu).

Enfin, si vous avez déjà enre­gis­tré et mixé de vos morceaux, quel que soit le moyen, mettez-en un ou deux sur le CD pour voir comment ils « sortent »

Orga­ni­sez l’écoute.

Ecou­ter diffé­rentes enceintes dans diffé­rents lieux à des jours d’in­ter­valles n’est pas la meilleure solu­tion. L’idéal serait de pouvoir écou­ter toutes les enceintes de votre gamme de prix dans un même lieu au même moment. Certains maga­sins permettent en partie ceci avec des « murs d’en­ceintes » où l’on peut passer immé­dia­te­ment d’un modèle à l’autre. C’est malheu­reu­se­ment trop rare. Essayez donc de regrou­per votre tour d’ho­ri­zon sur une ou deux jour­nées consé­cu­tives. Prenez rendez-vous avec vos potes volon­taires et allez faire le tour des boutiques.

Comment écou­ter ?

Il y a quelques critères qui aident à déter­mi­ner la qualité d’une enceinte :

  • L’équi­libre des fréquences : tout le spectre doit être rendu de façon la plus équi­li­brée possible. La courbe de fréquences doit vous sembler la plus plate possible. S’il vous semble y avoir un trou et/ou une bosse sur certaines fréquences, allez voir plus loin.
  • Le rendu des timbres : si vous n’ar­ri­vez à diffé­ren­cier une contre­basse d’une basse, allez voir plus loin ! De même, sur une guitare acous­tique en solo, vous devez entendre la caisse de réso­nance et les harmo­niques. Les rendus des cuivres et des bois (clari­nette par exemple) sont aussi un bon indi­ca­teur.
  • L’image stéréo : vous devez ressen­tir le place­ment des instru­ments dans l’es­pace. non seule­ment laté­ra­le­ment (droite/gauche), mais aussi en profon­deur (loin/proche)
  • La vie des reverb : vous vous aper­ce­vrez que selon les enceintes, il y aura plus ou moins de reverb dans les morceaux. Manque comme excès ne sont pas très bons signes.

Faites jouer votre goût

S’il y a de bonnes et de mauvaises enceintes de moni­to­ring (comme pour tout produit), dans une même gamme et un rapport qualité/prix proche, votre goût jouera beau­coup. N’ache­tez pas des enceintes qui vous semblent « criardes » ou au contraire trop « rondes »

 

L’am­pli : lampe ou tran­sis­tor ?

On parle souvent des amplis a lampe comme la pana­cée en terme de qualité sonore. C’est effec­ti­ve­ment bien souvent le cas…. Pour le maté­riel a plus de 1500 € !!

Une des «  modes  » du moment de la part des fabri­cants (car oui, lui aussi, le milieu pour­tant très fermé de la MAO est victime d’ef­fets de mode) est d’in­clure systé­ma­tique­ment des lampes dans leur maté­riel (préam­plis, compres­seurs, voire micros etc.) afin de leur donner un petit air «  vintage  ». Un véri­table produit «  à lampe  » intè­grera lesdites lampes sur l’in­té­gra­lité du trajet du signal, tout en alimen­tant ces lampes avec un voltage assu­rant leur rende­ment maxi­mum (aux envi­rons de 280 Volts). C’est cette combi­nai­son de facteurs qui assu­rera un vrai son «  à lampe  ». Trop souvent, les produits d’en­trée de gamme intègrent des lampes alimen­tées en 9V ou 12V, et pas forcé­ment sur l’in­té­gra­lité du flux audio dans l’ap­pa­reil (géné­ra­le­ment unique­ment en sortie). Ca n’est pas forcé­ment une mauvaise chose, mais la lampe se conten­tera d’ap­por­ter une «  couleur  » parti­cu­lière au son, sans lui appor­ter la dyna­mique et la chaleur d’un véri­table appa­reil a lampe, et le son d’un appa­reil tout tran­sis­tor mais bien étudié, à prix équi­valent, à toutes les chances de sonner au moins aussi bien, voir mieux dans bien des cas. 

Les câbles, les acces­soires

Ne négligez pas la qualité des câblages

C’est le truc auquel on ne pense géné­ra­le­ment pas. Pour­tant, un bon câblage est essen­tiel. On voit parfois de bons instru­ments, de bons micros bran­chés avec des câbles de m…

Entre un câble de base et un bon câble, il peut y avoir une diffé­rence de signal du simple au double. Pensez-y. La qualité du câble conduc­teur, mais aussi des prises pour que les contacts se fassent bien.

Et puis il y a tous les acces­soires. Comme par exemple les pieds de micro. La diffé­rence de confort d’uti­li­sa­tion entre un pied de micro de… base et un bon pied se ressent vite dès que l’usage du studio est un peu régu­lier. 

De même, pensez à la dispo­si­tion de votre maté­riel. Comment tout placer pour une bonne ergo­no­mie ? Où placer mes enceintes pour que l’écoute soit opti­mum ? Faut-il prévoir du mobi­lier supplé­men­taire ? Des stands ?

 Pensez que le travail de mixage est souvent long et qu’une bonne chaise ou un bon fauteuil peut le faire passer du désa­gréable/exté­nuant/doulou­reux à un vrai plai­sir ! Sans comp­ter la sauve­garde de votre dos. 

L’en­vi­ron­ne­ment

Vous voulez enre­gis­trer un album. Pas une démo ou une maquette, mais un beau vrai album avec un son pro. Et vous allez faire ça dans votre cuisine ?

Pensez à une pièce agréable, mais surtout à l’acous­tique adap­tée. Au besoin, réali­sez quelques trai­te­ments acous­tiques. Une simple plaque de mousse collé au milieu d’un mur peut consi­dé­ra­ble­ment chan­ger l’acous­tique de votre pièce. Le prin­cipe de base est simple, avoir un mini­mum de surfaces réflé­chis­santes (certains types de pein­tures, papier peint plas­tique, plâtre, etc.) et «  casser  » les paral­lé­lismes entre les murs et entre le plafond et le sol, afin d’évi­ter que les ondes sonores se réflé­chissent de manière directe.

Il faut aussi qu’il y ait aussi peu de bruits ambiants que possible. On a parlé de l’or­di­na­teur, mais effec­tuer un mixage dans une pièce donnant sur une rue bruyante est aussi une aber­ra­tion. Outre les volets, de lourds rideaux ou des couver­tures peuvent appor­ter une excel­lente isola­tion.

Pensez aussi à la ques­tion de l’éclai­rage. Le travail sur écran n’est pas de tout repos pour la vue. Et les logi­ciels audio sont plein de détails, boutons, potards qui solli­citent forte­ment celle-ci. N’em­pi­rez pas les choses avec des éclai­rages inadap­tés. Evitez les reflets sur l’écran, surtout de fenêtres ! Mais ne mettez pas non plus vitre écran devant une fenêtre expo­sée au soleil : vous vous retrou­ve­riez à travailler à contre-jour et c’est épui­sant.

Pensez aussi à l’élec­tri­cité. Un frigo ou un convec­teur sur la même ligne élec­trique que votre console peut envoyer des plops et autres bruits mal venus dans celle-ci. Il faudra sûre­ment des multi­prises. Evitez les trucs à 5 euros? Prenez-en de bonnes, si possible avec protec­tion contre les surten­sions et la foudre ! 

Neuf ou occa­sion?

Il y a des gens qui ne veulent que du maté­riel neuf. D’autres qui sont à l’af­fût de la « bonne occase » et n’achètent pas autre­ment. Dans une config de home-studio certains choses peuvent être très très inté­res­sante d’oc­case et d’autres catas­tro­phiques.

On évitera les micros d'occasion...

A éviter : micro et enceintes de moni­to­ring.

Le micro parce qu’il peut avoir pris une ou des gamelles. Si c’est un statique, ça peut être catas­tro­phique pour sa courbe de réponse. Vous risquez de vous retrou­ver avec un Neumann au prix d’un micro d’en­trée de gamme, mais sonnant moins bien qu’un micro d’en­trée de gamme ! Bon, j’exa­gère, mais gaffe quand même. Pensez aussi que la répa­ra­tion d’un micro coûteux est… coûteuse !

Les enceintes parce qu’on ne sait pas à quel régime elles ont été soumises : forts niveaux ? usage inten­sif ? De plus, il est diffi­cile de déter­mi­ner l’âge d’en­ceintes. Pour­tant, ça vieillit.

Et puis des enceintes, ça se rode et à la longue, elles prennent une colo­ra­tion selon le style de musique auquel elles ont été soumises. Et si ce n’est pas le votre ?

Conclu­sion : on peut se permettre d’ache­ter enceintes ou micros d’oc­case, mais unique­ment à des connais­sances de confiance.

 

Bon plan : console, préam­pli, tranche de console

Ces appa­reils, s’ils vieillissent évidem­ment, s’usent peu s’ils sont bien trai­tés (studio non fumeur, atmo­sphère saine, ..) Le test simple est de véri­fier l’ab­sence de craque­ment sur tous les potards et slider. C’est l’oc­ca­sion de toucher, pour le prix que vous auriez mis dans du neuf, quelque chose de 2 fois mieux.

A noter que ces appa­reils comportent souvent des lampes. Or les lampes sont des pièces d’usure dont la durée de vie est de toutes façons limi­tée et qu’il faut donc chan­ger toutes les x heures d’uti­li­sa­tion. Prévoyez la dépense, qui vien­dra plus ou moins vite, mais n’est de toutes façons pas énorme.

Un ordinateur d'occasion peut se monnayer à bon prix...

Très bon plan : ordi­na­teur, carte son.

Pour l’un comme pour l’autre, pas de soucis d’usure (à moins pour l’or­di­na­teur, d’ache­ter une antiquité). Par contre, c’est du maté­riel dont le prix décote à vitesse grand V. Des fous de matos se jettent sur tout ce qui est nouveau et revendent l’an­cien qui n’a souvent que quelques mois pour une bouchée de pain. 

A vous de saisir la bonne occase qui vous fera, soit écono­mi­ser des pépettes, soit obte­nir meilleur que ce que vous auriez pu vous offrir en neuf. Atten­tion à deux points cepen­dant :

  • Pour la carte son, la cote est facile à véri­fier, qu’elle soit encore commer­cia­li­sée ou qu’un ne la trouve plus que d’oc­case. Véri­fier cepen­dant le construc­teur conti­nue à four­nir des mises à jour de drivers. Si ce n’est pas le cas, ne tour­nez pas le dos pour autant, mais sachez que votre système infor­ma­tique sera figé dans son évolu­tion jusqu’au chan­ge­ment de carte. Et véri­fiez bien les systèmes compa­tibles.
  • Pour l’or­di­na­teur, il est néces­saire d’avoir en tête les prix du neuf, des réfé­rences d’oc­ca­sions et les prix des compo­sants (mémoire, disque dur). On trouve en effet tout et n’im­porte quoi dans les annonces et proposent des ordi­na­teurs qui ont un an à 30% ou 40 % de moins que leur prix d’achat…­sauf que ça corres­pond aujour­d’hui au prix du neuf pour la même chose ou mieux ! On trouve aussi de très bonnes affaires, à condi­tion de faire atten­tion et de contrô­ler les prix. Avec un ordi­na­teur, peu de risques de problème. S’il démarre et que le système se lance, c’est que ça marche. Faites quand même atten­tion aux histoires de compa­ti­bi­lité ordi­na­teur/carte, surtout pour les ordi­na­teurs portables ou les cartes mères à base de chip­set VIA. 

Conclu­sion

Nous espé­rons que tout ceci ne vous décou­ra­gera pas. Entrer dans la MAO, c’est entrer dans un monde diffi­cile et complexe tech­nique­ment, mais aussi porteur de richesse et de créa­ti­vité. Ne vous y lais­sez pas noyer. N’ou­bliez pas que vous êtes d’abord musi­cien.

Evitez aussi de tomber dans la course à l’ar­me­ment.

 Qu’avez-vous à faire de 160 pistes audio alors que les Beatles ou Hendrix ont enre­gis­tré des albums de légende sur les premiers 16 pistes ? Le fameux Sergent Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles a même été enre­gis­tré sur 4 pistes ! (Il est vrai avec une chaîne audio de grande qualité et des tech­ni­ciens et ingés son de talent).

Compre­nez qu’un morceau bien joué enre­gis­tré sur un MD avec un micro d’am­biance est toujours mieux qu’un truc plat avec un son top. N’ou­bliez donc pas de faire de la musique.

Enfin, si la MAO vous semble pour l’ins­tant un trop gros morceau à attaquer, n’hé­si­tez pas à vous tour­ner vers des solu­tions de studio plus « tradi­tion­nelles » : multi­pistes analo­giques, DAT…

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Les bases de la MAO & du Home Studio 1/2
  • JMSurfer 2 posts au compteur
    JMSurfer
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 28/05/2012 à 14:41:00
    Merci pour ces conseils!
    Guitariste amateur, j'essaye d'enregistrer des petites idées (je n'oserais pas dire "composer"), avec un portable et Garageband, un câble bon marché direct dans la guitare, et je n'ai pas de micro pour les voix... J'écoute tout ça dans un casque Sennheiser bas de gamme, bref, un vrai débutant.
    Je pense donc que la priorité est d'acheter un micro correct, et des enceintes...pas d'occasion. Je note.

    Article bien fait, quelques exemples auraient été bienvenus, franchement, mais c'est instructif!
    Par exemple l'anecdote de votre matériel jusqu'en 2003, ça rassure beaucoup!!!
    Merci, et vive la musique!
  • antart 1278 posts au compteur
    antart
    AFicionado·a
    Posté le 08/07/2016 à 00:23:11
    (mon point de vue) si tu commences à enregistrer et mettre en place je te dirai de prendre une petite carte son avec un micro "passe-partout" type sm-58, un bon casque, un pied et un pop killer avant de casser la tirelire pour une paire de monitors ;) si tu veux absolument les enceintes en premier prends une carte son en même temps, parce que la sortie d'ordi vers les monitors C'EST INTERDIT ;)
  • TAMPCO Pedals 3554 posts au compteur
    TAMPCO Pedals
    Squatteur·euse d’AF
    Posté le 08/07/2016 à 09:11:03
    +1 avec Papy Pom', la carte son est prioritaire sur les enceintes !

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