Après l’approche conceptuelle vue la semaine dernière, penchons-nous aujourd’hui sur quelques notions concrètes qu’il convient de prendre en compte pour un accouplement micro/préampli sans anicroche.
Point technique
Commençons par quelques lapalissades. Utiliser un micro doté d’un excellent rapport signal/bruit avec un préampli limité à ce niveau-là n’a pas vraiment de sens, et vice versa. Une certaine cohérence est nécessaire afin d’obtenir un rendu à la hauteur de vos attentes. Jetez donc un œil au SNR (signal-to-noise ratio) de chacun de vos outils, ça ne mange pas de pain et ça pourrait vous éclairer sur le pourquoi du comment tel ou tel micro n’est pas franchement mis en valeur par tel ou tel préampli. Plus le SNR de vos joujoux sera élevé et plus vous pourrez obtenir un signal utile de qualité.
Deuxième notion qui va sans dire, mais ça va mieux en le disant : faites attention à l’alimentation fantôme. Cette dernière est absolument nécessaire avec certains micros mais dangereuse pour d’autres. En règle générale, les micros électrostatiques ont besoin d’une alimentation fantôme alors que son usage est proscrit pour les dynamiques et surtout les micros à ruban. Faites vraiment attention à cela car vous pouvez irrémédiablement endommager vos micros en leur envoyant du +48 V dans les dents alors qu’ils n’en ont pas besoin ! Pour compliquer la chose, il existe certains micros à ruban nécessitant une alimentation fantôme… Moralité, reportez-vous à la notice de vos bestioles avant de commettre l’irréparable.
Troisième et dernier truisme du jour : tous les micros n’ont pas les mêmes exigences en termes de puissance de préamplification. Le plus souvent, les micros à condensateur ne sont pas trop exigeants. En revanche, un dynamique ou un ruban nécessite généralement l’usage d’un préampli suffisamment musclé, surtout lorsque la source à capter délivre par nature un volume sonore relativement faible. Notez d’ailleurs au passage que plus une source est « faible », plus il vous faudra utiliser un couple micro/préampli doté d’un SNR élevé afin d’obtenir des prises exploitables.
Pour conclure cet épisode, je tiens à évoquer un point un poil plus complexe : l’impédance. Sans trop entrer dans des détails qui pourraient effrayer le Home-Studiste débutant, sachez que de manière générale, l’impédance du préampli doit être au moins cinq fois supérieure à celle du micro. Dans le cas contraire, vous risquez de voir votre réponse en fréquence altérée dans le haut et/ou le bas du spectre avec en sus une réserve de gain sévèrement diminuée ainsi que plus de distorsion. La majorité des micros ont une impédance de sortie relativement faible d’environ 200 ohms et les préamplis modernes offrent d’ordinaire au moins du 1200 ohms en entrée. Par conséquent, vous ne devriez normalement pas avoir à vous faire de cheveux pour ça. Cela étant, si d’aventure vous vous retrouviez avec un signal moche à souhait, il se pourrait que le coupable soit à chercher par là. De plus, sachez que si vous avez la chance d’être équipé d’un préampli disposant de plusieurs impédances en entrée, il peut être intéressant de faire quelques tests de façon à trouver celle qui convient le mieux à votre micro. Ça ne mange pas de pain, puisque c’est sans danger pour votre matériel, et vous pourriez avoir une bonne surprise, alors pourquoi donc vous en priver ?
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que ces quelques éléments technico-techniques ne vous ont pas fait fuir. Ce n’est certes pas très « funky », mais c’est tout de même un minimum syndical à connaître à mon humble avis. Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aventures…