Dans trois petites semaines, la publication de ce guide du mixage arrivera enfin à son terme. Non, vous ne rêvez pas ! Après tout, même "l'Histoire sans fin" connaît un dénouement. Cependant, en grand amateur de Thriller tordu que je suis, il fallait bien que je vous réserve un dernier rebondissement…
Spoiler Alert
Si vous tombez sur cet article par hasard, sachez que celui-ci n’a absolument aucun intérêt sorti du contexte de cette série consacrée au mixage. Pire encore, ces quelques lignes peuvent même s’avérer dangereuses si vous êtes un parfait néophyte en la matière ! Ainsi, j’invite vivement les personnes concernées à stopper leur lecture ici même et leur donne rendez-vous là où tout a commencé il y a bientôt trois ans de cela…
Let’s twist again
Vous souvenez-vous du dixième épisode lorsque je vous ai exposé le plan d’attaque de votre mix ? Mine de rien, cet article constitue la colonne vertébrale de tout ce guide. À l’époque, j’avais écrit noir sur blanc ceci : « Je ne prétends pas qu’il s’agit de « La Méthode », il en existe en effet une multitude tout aussi valable. Cependant, je pense que cette façon de faire constitue une base solide à partir de laquelle vous pourrez construire votre propre méthode. » Et de fait, je peux vous affirmer aujourd’hui que le mixage d’un projet ne se passe tout simplement jamais comme je l’ai décrit semaine après semaine dans les colonnes de votre site web préféré…
Pour prendre un exemple concret, sachez qu’en ce qui me concerne, une fois la mise à plat effectuée, il m’arrive de commencer par de la compression sur les différents bus. Mais je peux aussi attaquer avec un travail sur l’espace via des auxiliaires dédiés aux réverbérations et autres delays. Parfois même, au beau milieu de ma campagne d’égalisation, je décide de triturer l’automation, etc. Bref, tout dépend de mon humeur du jour et de ce que le titre sur lequel je travaille m’inspire. Et je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que cette façon d’aborder les choses au cas par cas, cette constance dans l’inconstance, n’est pas seulement une caractéristique de votre serviteur. Bien au contraire, il me semble que c’est là une qualité que tout bon ingénieur du son spécialisé en mixage se doit de cultiver.
Mais alors, pourquoi vous ai-je donc bassiné pendant tout ce temps avec une méthode qui ne s’utilise jamais ? Eh bien, tout d’abord parce qu’il fallait bien choisir un angle d’attaque pour vous présenter le sujet de façon cohérente. Cette approche théorique à la linéarité froide et clinique m’a permis de vous décrire l’ensemble des règles et techniques de base que tout apprenti ingé-son se doit de connaître sur le bout des doigts selon moi.
Ensuite, aussi rigide qu’elle puisse paraître, cette méthode constitue à mon sens un canevas autour duquel chacun devrait pouvoir broder ses propres lignes directrices en matière de mix. Dans toute discipline artistique, il n’y a aucune règle absolue, et c’est tant mieux. Chacun se doit de suivre son inspiration en brisant tel ou tel axiome au besoin afin d’exprimer toute la singularité de son oeuvre. Ceci étant, lorsque l’inspiration fait défaut – et cela arrive immanquablement à un moment ou à un autre lors de la concrétisation d’un processus créatif – la réflexion précédant le passage à l’acte a besoin de se raccrocher à des règles pour mieux franchir l’obstacle. J’ose espérer qu’avec ce guide vous aurez acquis ces « règles salvatrices » qui, personnellement, me servent tous les jours de fil d’Ariane lorsque je me sens perdu au beau milieu d’un mix.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour l’antépénultième épisode de votre série préférée !