réactions au dossier [Bien débuter] Le mixage IRL

Pour prendre un exemple concret, sachez qu'en ce qui me concerne, une fois la mise à plat effectuée, il m'arrive de commencer par de la compression sur les différents bus. Mais je peux aussi attaquer avec un travail sur l'espace via des auxiliaires dédiés aux réverbérations et autres delays. Parfois même, au beau milieu de ma campagne d'égalisation, je décide de triturer l'automation, etc. Bref, tout dépend de mon humeur du jour et de ce que le titre sur lequel je travaille m'inspire. Et je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que cette façon d'aborder les choses au cas par cas, cette constance dans l'inconstance, n'est pas seulement une caractéristique de votre serviteur. Bien au contraire, il me semble que c'est là une qualité que tout bon ingénieur du son spécialisé en mixage se doit de cultiver.

J'ai beaucoup aimé l'approche décrite par Mike Senior dans son excellent bouquin Mixing Secrets For The Small Studio : plutôt que de faire ça "selon l'humeur du jour", il explique qu'à partir de la mise à plat il s'emploie à fixer les problèmes qui lui semblent être les plus flagrants/urgents : compression d'un instrument si la dynamique de celui est incontrôlée, HPF sur toutes les pistes si les graves ne sont pas assez définies, EQ chirurgical sur une piste qui présente une bande de fréquences trop désagréable, etc... Et effectivement, procéder de cette façon jusqu'à en arriver au point où on peut se dire "ok, plus rien ne m'irrite l'oreille", c'est déjà une grande victoire en soi ; d'ailleurs la majorité de la production effectuée en home studio n'arrive pas jusque là (faute de bon matériel, de traitement acoustique, de capacité d'écoute analytique, de méthode, etc.).

Et ensuite, ça prend des années de pratique avant de pouvoir passer à "maintenant est-ce que je peux faire sonner tout ça encore mieux, et si oui comment?".

Ah ben ça, ça fait plaisir à lire de bon matin ! Merci à toi de suivre cette série