Une série comme celle-ci se devait d'avoir un épisode spécialement consacré à l'outil de captation par excellence : le microphone. Cependant, pour sortir des sentiers battus, vous allez avoir droit à une pirouette "scénaristique" suivie d'un exemple concret de mise en pratique de l'un des enseignements du jour…
Le grand détournement
Afin de savoir plus facilement quel(s) micro(s) choisir pour enregistrer tel ou tel instrument, il convient de connaître un minimum l’outil d’un point de vu théorique. Ce sujet ayant été traité maintes et maintes fois, il me semble inutile de vouloir réinventer la roue ; d’autant qu’un article autrement plus complet que tout ce que j’aurais pu écrire ici existe déjà sur votre site web préféré ! Publié en 2002, ce dernier reste néanmoins tout à fait pertinent et je vous invite donc à y jeter un oeil attentif avant de passer à la suite.
L’éternel retour…
Suite à votre lecture, vous devriez avoir compris que l’un des aspects à prendre sérieusement en compte lors d’une prise de son, quelle qu’elle soit, se rapporte à la directivité du micro choisi. Comme écrit dans l’article, il est extrêmement intéressant d’utiliser à votre avantage cette directivité afin de capter au mieux la prestation du musicien. Il est notamment question de l’usage des micros cardioïdes et bidirectionnels pour éventuellement isoler l’instrument à enregistrer des sons ou bruits externes. En pratique, cela peut servir à :
- isoler des bruits – ventilation de votre station de travail, sons externes à la pièce, etc. ;
- minimiser la diaphonie, ou « repisse », lors d’une captation « live » avec tous les musiciens jouant simultanément dans la même pièce ;
- éviter encore une fois cette diaphonie lors de l’enregistrement d’un musicien jouant d’éléments multiples – batterie ou percussions, mais également guitare/voix, piano/voix, etc.
Maintenant que vous avez saisi le concept, voici une astuce directement dérivée de tout ça. J’emploie souvent cette technique lorsque le musicien à enregistrer est allergique au port du casque, chose beaucoup plus courante qu’on ne pourrait le croire. Dans ces cas-là, en lieu et place du casque, j’utilise une petite enceinte pour diffuser le playback… Toute la subtilité de cette méthode réside dans le placement de l’enceinte en regard du micro employé. En effet, j’utilise alors un micro bidirectionnel et place l’enceinte pile-poil dans l’axe du micro qui rejette le son, à savoir sur l’un des côtés. Attention, pensez bien à ne pas envoyer le son du micro captant le musicien dans cette enceinte, sous peine de provoquer un horrible larsen. Avec un volume de diffusion savamment étudié au plus bas tout en préservant le confort du musicien, la diaphonie reste somme toute acceptable.
Bien sûr, il ne s’agit pas là d’une situation idéale et il vaut mieux l’éviter si cela est possible. Toutefois, la liberté que cette astuce procure à l’interprète peut grandement jouer sur la qualité de sa performance, en particulier pour les chanteurs / chanteuses d’après mon expérience. Et personnellement, entre une prise ultra propre mais peu inspirée et une autre avec de légers défauts mais au profit d’une décharge émotionnelle, mon choix est fait !