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Pédago
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Comment apprendre à connaître son matériel - Le guide de l’enregistrement - 62e partie

Suite à l'article précédent, il me semble opportun d'aborder un sujet d'une importance capitale lorsque l'on s'intéresse sérieusement à la captation sonore : la connaissance du matériel à disposition. Ainsi, je vous propose aujourd'hui d'étudier une méthode simple qui vous permettra de mieux appréhender les caractéristiques sonores de votre matériel d'enregistrement, ce qui, à terme, devrait faciliter vos prises de décisions lors de vos sessions de travail.

Comment apprendre à connaître son matériel : Le guide de l’enregistrement - 62e partie
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Faire ses gammes…

Comme nous l’avons déjà vu, le choix du maté­riel à utili­ser ainsi que le place­ment des micros sont des ques­tions à ne pas prendre à la légère lorsqu’il s’agit d’ob­te­nir l’en­re­gis­tre­ment parfait pour votre produc­tion. Or, vous aurez beau lire en long, en large et en travers l’en­semble des articles de cette série en décor­tiquant les exemples audio four­nis, rien ne rempla­cera jamais l’ex­pé­rience avec votre propre maté­riel. C’est pourquoi je vous propose dans cet épisode une approche qui devrait vous aider à révé­ler le véri­table poten­tiel de vos jolis joujoux. Cette méthode se décom­pose en deux phases.

Tout d’abord, il y a la phase bête et méchante d’en­re­gis­tre­ment. Choi­sis­sez un instru­ment dont vous maîtri­sez la pâte sonore de A à Z dans le monde réel, c’est-à-dire un instru­ment que vos oreilles connaissent suffi­sam­ment bien lorsque vous l’en­ten­dez vrai­ment et non pas au travers d’un enre­gis­tre­ment. Notez que l’ins­tru­ment en lui-même n’a pas vrai­ment d’im­por­tance car ce n’est pas lui l’objet de l’étude. Ceci étant, plus la plage de fréquences qu’il couvre sera grande, mieux ce sera puisque cela vous permet­tra alors de cerner le maté­riel de capta­tion étudié de façon plus globale. À ce stade, aucune consi­dé­ra­tion artis­tico-esthé­tique ne devant inter­fé­rer dans le proces­sus, la musique jouée doit être suffi­sam­ment simple pour que l’in­ter­pré­ta­tion ne vienne pas influen­cer le juge­ment. Du coup, il m’ar­rive souvent à titre person­nel de choi­sir une reprise que je maîtrise sur le bout des doigts à la virgule près plutôt qu’une de mes compo­si­tions. En effet, j’ai une fâcheuse tendance à m’au­to­ri­ser plus de liberté sur mes propres morceaux… C’est à mon sens une bonne chose pour la scène mais cela ne colle pas avec l’exi­gence de constance spéci­fique à l’exer­cice du jour.

Enregistrement 62 illustration

Bref, il convient main­te­nant de choi­sir l’un de vos micros et de le placer en posi­tion d’en­re­gis­tre­ment au premier endroit qui vous vient à l’es­prit. Pour que mon expli­ca­tion soit plus claire, je vais prendre comme exemple une guitare élec­trique avec l’am­pli repiqué par un bon vieux SM57, un grand clas­sique pour ce type de prise. Je place donc dans un premier temps mon SM57 direc­te­ment devant la gamelle de l’am­pli guitare, dans l’axe du HP, et j’en­re­gistre. Il faut bien faire atten­tion à bien nommer la prise ainsi qu’à prendre des notes, voire des photos du posi­tion­ne­ment du micro, car ce sera primor­dial pour la deuxième phase. Une fois cela fait, la suite logique consiste à dépla­cer le micro devant la source sonore en variant la distance et/ou l’angle d’in­cli­nai­son, puis de refaire une prise avec une inter­pré­ta­tion aussi proche que possible de la précé­dente tout en veillant à toujours bien docu­men­ter les condi­tions d’en­re­gis­tre­ment. Dans le cas d’une guitare élec­trique, il peut être judi­cieux d’avoir au préa­lable enre­gis­tré un riff ou une ryth­mique quel­conque via un boîtier de DI pour ensuite faire du « ream­ping », cela élimine la variable de l’in­ter­pré­ta­tion. Bref, recom­men­cez la manoeuvre autant de fois que vous le jugez néces­saire. Je vous invite égale­ment à refaire tout ça avec chacun de vos micros, ou bien encore en testant diffé­rents préam­plis, compres­seurs et/ou égali­seurs le cas échéant.

Passons à présent à la seconde phase : l’ana­lyse. Notez qu’il est forte­ment conseillé d’at­tendre quelques jours entre la phase d’en­re­gis­tre­ment et celle de l’ana­lyse afin de repar­tir avec une oreille neutre.

Le prin­cipe de cette étape est tout aussi simple que pour la précé­dente. Il se résume à écou­ter atten­ti­ve­ment vos enre­gis­tre­ments en prenant une nouvelle fois des notes rela­tives au rendu sonore de chacun d’eux. Rele­vez les chan­ge­ments de balance spec­trale, les varia­tions de la réponse dyna­mique, les alté­ra­tions de la sensa­tion d’es­pace, etc.

En recou­pant les notes de la deuxième phase avec celles de la première, vous devriez main­te­nant pouvoir mieux appré­hen­der le manie­ment des micros/préam­plis/etc. passés sur le grill. Pour affi­ner encore plus avant votre maîtrise du maté­riel dont vous dispo­sez, n’hé­si­tez pas à appliquer cette méthode à d’autres sources sonores. Certes, cela prend du temps, mais je vous assure qu’au final, ce sera du temps de gagné plus tard, lorsqu’il vous faudra prendre des déci­sions rapides en situa­tion d’en­re­gis­tre­ment réel.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour le début du prochain chapitre qui sera logique­ment consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment de la guitare élec­trique !

 

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