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réactions au dossier Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix

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Sujet de la discussion Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix
4647.jpg
Los Teignos a deux minutes pour vous expliquer comment jouer de la mécanique d'attente et de récompense dans un mix sur les plans du spectre, du volume ou de la largeur stéréo. C'est parti avec Katy !


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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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221
Citation de Hammond4ever :

[...]
qu’en pensez-vous?


Je pense pour ma part que beaucoup de gens disent s'en moquer, et pourquoi pas, et beaucoup d'auditeurs ne comprennent pas l'importance de la chose, et c'est pas grave,
Mais cela ne réduit pas l'importance de la chose. Tu peux vivre dans une maison sans comprendre l'importance de ses fondations, et parler de maison "saine et solide" aucun soucis, par contre j'embaucherai un maçon qui fait des fondations étanches et qui s'y connait a ce propos, ça me permettra d'apprécier également ma maison saine et solide :mrg:

J'exagère la métaphore, mais après de nombreuses discussions avec des pro de la zicks (qui bossent dedans, pas forcément des experts), on retrouve souvent des gens en situation de décideurs (ou de juge d'un artiste, d'une action) qui ne comprennent rien a la prod et qui vont juger l'artiste et sa création sur la base de la qualité de ses productions
Et je trouve ça terrible, perso : sans connaissance de la puissance d'un bon mix, d'une bonne prod sur ton appréciation d'un son, tu vas juger un artiste sur le travail qu'il ne fait pas.
Et plus c'est inconscient, pire c'est.
Alors peut-être que c'était moins le cas avant, mais aujourd'hui... Par exemple, les jeunes sont habitués à des instruments hyper accordés et hyper carrés rythmiquements.
A partir de là, réécouter des trucs des années 70/80 est un calvaire, parce que rien n'est en place et tout est faux...

Edit :
Et ça joue aussi parce qu'à l'époque t'avais pas le choix de te farcir les prod qu'on te filait à la radio et à la télé, deux chaînes trois radios. Du coup si t'aimais pas le son tu prennais le temps d'écouter quand même. Aujourd'hui, si t'aime pas le son tu swipes, osef du guitariste ou du talent de la chanteuse :facepalm:

[ Dernière édition du message le 04/07/2022 à 22:20:36 ]

222
Je ne dis pas qu’ils sont inutiles, mais qu’on pourrait dans une certaine mesure les interchanger. Une bonne mélodie reste une bonne melodie.
Phil Spector était aussi compositeur à ses debuts,non? d’ailleurs get back est tellement meilleur que la version de spector, comme quoi...
223
Citation de WildHomeNetwork :

Alors peut-être que c'était moins le cas avant, mais aujourd'hui... Par exemple, les jeunes sont habitués à des instruments hyper accordés et hyper carrés rythmiquements.
A partir de là, réécouter des trucs des années 70/80 est un calvaire, parce que rien n'est en place et tout est faux...


C’est marrant car cela donnait vie à certains morceaux, jimi hendrix jouait beaucoup sur le fait de jouer avec un très léger d’ effet avance ou en retard sur le rythme d’une même chanson.
Ce qui est étrange, c’est que le detune d’une onde sur une autre est toujours d’actualité dans les prods actuelles, cela ne devrait choquer personne.
224
Citation :
Peut-être je suis un viel imbécile, mais quand j’entends quelqu’un qui me dis "j’aime la prod de cet album", ça me fait toujours quelquechose. Personnelement, j’aurai dis "j’adore la voix de la chanteuse, la melodie, l’accompagnement genial du bassiste, la transition musicale, etc..." une question de génération?

Peut être que la question à te poser, c'est si Ella Fitzgerald, Billie Holiday ou Aretha Franklin enregistraient aujourd'hui avec une prod actuelle, y perdrait-on quelque chose ?
On associe le son des enregistrements de leur époque à leur talent, mais tout ceci recouvre une esthétique globale.
S'il t'arrive d'entendre les a capella de studio de Michael Jackson (ok, pas l'exemple le plus récent, mais un artiste où la prod était pas franchement traitée comme un détail), ben tu verras que ça défonce (et je ne suis pas fan de MJ).
Tu comprends alors pourquoi ça envoie encore plus une fois rajoutées les back, les instruments et tout ça emballé avec une prod soignée. C'est que tout ça ne masque pas un truc faiblard, mais vient sublimer une grande interprétation.

Je me demande pourquoi on soupçonne les chanteuses d'aujourd'hui de l'inverse. Faut il y voir un brin de sexisme ? Parce que ces dames ont des atouts esthétiques (qui doivent parfois plus a une autre forme de production quand on y regarde bien), parce qu'elles sont emballées dans toute une esthétique souvent assez fabriquée, il n'y aurait derrière aucun talent ou très peu ?
Pourtant, MJ avait aussi une esthétique très construite jusque dans ses clips. Et si on remonte plus loin, Elvis aussi. Et Hendrix, et tant d'autres. On ne les a pourtant ni soupçonné ni accusé de masquer avec ça une pauvreté artistique ou une faiblesse musicale.

Sinon, à côté de ces questions, il y a eu une évolution de la musique née de la révolution HH d'un côté et électronique de l'autre où la mélodie a perdu sa place dominante au profit du rythme et du son.
Du coup, dans cette esthétique, la question dominante est " est ce que ça sonne ?", donc en gros est-ce une bonne prod ?
On a le droit d'aimer ou pas. Moi je n'écoute plus de rock parce que ça fait trente ans qu'il n'invente plus rien. Je ne dis pas pour autant que le rock actuel est pourri ou pas de la bonne musique. C'est juste qu'il ne m'intéresse plus ni ne me touche.

A noter que la recherche du son, ça ne date pas d'hier et que les grands jazzmen étaient aussi reconnus et admirés pour leur son, ce qui fait qu'on ne risque pas une seconde de confondre Louis Armstrong, Chet Baker et Miles Davis et qu'on reconnaîtra chacun dès les premières notes.
Sauf que cette quête du son était une quête personnelle, individuelle alors que dans l'esthétique HH ou électronique, elle se situe au global du morceau.

[ Dernière édition du message le 05/07/2022 à 00:28:30 ]

225
À propos de "revenir au sujet"... j'ai sans doute loupé une marche ? Nous en étions aux processus de construction, dans le temps, d'un morceau, et nous voilà rendus aux questions de rendu sonore ?
Ceci dit, c'est un aspect aussi important, qui est évoqué ici.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

226
Citation :

A noter que la recherche du son, ça ne date pas d'hier et que les grands jazzmen étaient aussi reconnus et admirés pour leur son, ce qui fait qu'on ne risque pas une seconde de confondre Louis Armstrong, Chet Baker et Miles Davis et qu'on reconnaîtra chacun dès les premières notes.
Sauf que cette quête du son était une quête personnelle, individuelle alors que dans l'esthétique HH ou électronique, elle se situe au global du morceau.


On peut supposer que "la recherche du son" a commencé dès qu'un humain a produit du son pour en faire quelque chose qui touche ses semblables.
Ce qui arrive avec le siècle dernier c'est que ce son est enregistré.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

227
Citation :


On est plutôt dans un autre schéma classique ... qui part doucement, joue sur l'intimité et l'émotion et finit en apothéose et gros délire...
*
... mais les astuces sont toutes là : ... très resserré ... très doux, pour ensuite exploser sur tout les plans : ... énorme,... complète... rythme...
L'effet n'est plus gros que parce qu'avant c'est tout petit.
*
Alors on est plutôt dans le travail de contraste que de frustration / récompense.

A mon avis en tous cas. Parce que si c'est l'effet recherché, tenter plus de 2 mn de "frustration" avant une "récompense", ...
ça serait passablement osé :mrg:

***

Sans aucune intention provocatrice, je dirais volontiers que tout ça me semble assez sexuel.
Peut-être même érotique : tous les parcours possibles entre préliminaires et orgasme ?
:8)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 05/07/2022 à 08:45:34 ]

228
Citation de patrick_g75 :
On peut supposer que "la recherche du son" a commencé dès qu'un humain a produit du son pour en faire quelque chose qui touche ses semblables.
Ce qui arrive avec le siècle dernier c'est que ce son est enregistré.

C'est sans doute parfaitement exact et il est d'ailleurs probable que les compositeurs baroques et classiques cherchaient eux aussi un son au niveau de l'ensemble du morceau. Ce qui fait que du Mozart ne sonne pas comme du Bach.

Reste qu'on a (selon mes connaissances qui sont ce qu'elles sont, n'étant ni musicologue ni historien de la musique) un peu plus de doutes là-dessus parce qu'il semble qu'à l'époque classique (et plus encore à l'époque baroque), la constitution des orchestres n'était pas du tout normalisée et que ça devait être un peu la foire à la saucisse quant à la présence de tels ou tels instruments et surtout la taille des pupitres. Sans compter les références d'accordage, etc.

En tous cas, la recherche du son ne date évidemment pas du HH et de la techno. Mais il a pris avec ces styles une place prépondérante.

Je me rappelle d'ailleurs une interview d'un compositeur contemporain qui disait son amour de ces musiques dites actuelles tout en notant leur pauvreté mélodique et harmonique, mais il soulignait que quand on passe autant de temps à travailler sur le son, la matière sonore, c'est difficile de consacrer autant de temps que dans d'autres styles à la recherche mélodique et harmonique.

C'est assez vrai, mais pour être moi-même pratiquant, c'est aussi que trop de développements mélodiques ou harmoniques font carrément sortir du style.

Citations malicieuses de Rebotini dans une masterclass récemment partagée sur AF :
Citation :
En techno, on est payés pour habiller le kick.
et
Citation :
une ligne de synthé en techno ça suffit. Deux, on peut avoir des plaintes !


Je me rappelle aussi de l'époque où je jouais des reprises réarrangées dans les bars. Mon duetiste, fan de jazz, avait tendance à systématiquement enrichir les accords à la guitare. Sauf qu'il y avait plein de morceaux de rock'n'roll où ça ne sonnait pas. C'était harmoniquement juste et évidemment plus riche, sauf que ça ne sonnait plus rock'n'roll.
On n'imagine pas tellement faire un punk avec des 3èmes reversements d'accords de 13ème diminuée. :mrg:
Mais si on l'air de la reine de la nuit avec la voix de Didier Wampas ou qu'on joue la n°25 en sol mineur avec l'énergie et le groove de "salut à toi", il y a des chances pour que ça sonne pas trop non plus. :mrg:

Bref, chaque genre musical a ses esthétiques et on peut aimer ou pas, mais si on les juge avec les esthétiques d'un autre genre, ben on a tout faux.

[ Dernière édition du message le 05/07/2022 à 12:32:43 ]

229
Citation :

Reste qu'on a (selon mes connaissances qui sont ce qu'elles sont, n'étant ni musicologue ni historien de la musique) un peu plus de doutes là-dessus parce qu'il semble qu'à l'époque classique (et plus encore à l'époque baroque), la constitution des orchestres n'était pas du tout normalisée et que ça devait être un peu la foire à la saucisse quant à la présence de tels ou tels instruments et surtout la taille des pupitres. Sans compter les références d'accordage, etc.


C'est un fait, Will, et historiquement attesté, que, d'une façon générale, l'humain fait ce qu'il a à faire avec... ce qu'il a.
Il m'est arrivé de jouer une transcription pour guitare du prélude d'une sonate pour violon de Bach. Banal. Ce qui est moins attendu, c'est d'apprendre que, déjà du temps du compositeur, il existait de ce même prélude une version pour luth, pourquoi pas, et une autre pour... orgues !
Passez du luth à l'orgue, ça craint.
L'histoire de la musique jusqu’au baroque, est pleine de ce genre d'histoires.

Ensuite, disons sous le règne de Ludwig van B., les compositeurs commencent à 'penser' sérieusement le son.
C'est toute une autre histoire. (Et plus de 50 b. CC. *)
Je n'insiste pas sur Wagner plaçant son orchestre sous la scène (pour des motifs musicaux), ni sur l'orchestration de Bruckner ou de Mahler... Etc.

Bien sûr, que le son est affaire de style, d'esthétique, et même, d'abord, de poétique. Tu as tout à fait raison.
Et c'est pourquoi la musique réduite au kickbium/kickboum me laisse de marbre. Mais chacun ses prédilections.

(* b. CC : before Charles Cros : cf. ... en 1877, : le paléophone de Charles Cros. Oui , il y a le phonographe de Thomas Edison. Mais je suis chauvin.)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 05/07/2022 à 14:55:21 ]

230
J'ai lu quelque part un mec malin qui disait que les arrangements dans une orchestration classique, c'était aussi afin d'eviter le recouvrement de fréquence entre deux instruments... Et du coup c'est du son, voire, du mix :mrg:

Citation de patrick_g75 :
À propos de "revenir au sujet"... j'ai sans doute loupé une marche ?


Tu as bien raison, on arrive pas à rester sur le sujet :facepalm:
mais au fond c'est quoi le sujet ? Celui de base c'était une technique de prod. Ensuite ça a vrillé hors sujet sur "l'importance de la prod face au talent", puis de là sur l'"inspiration", le "talent", etc. J'ai tenté un retour sur la technique de prod et ça a revrillé sur "la prod c'est le mal" :mrg:
Mais cela dit on est plus qu'à un seul niveau de HS du sujet, c'est une amélioration :mrg:

[ Dernière édition du message le 05/07/2022 à 19:07:03 ]