Énième représentant danois dans le monde de la pédale, T-Rex est précédé d’une jolie réputation. Il faut dire que la marque fait montre d’une vraie passion pour les technologies de l’audio, et qu’en plus de 20 ans d’activité elle a su séduire de nombreux artistes professionnels. L’overdrive Alberta est certainement l’un des effets les plus appréciés du fabricant, à tel point que certains guitaristes n’hésitaient pas à en utiliser deux exemplaires sur scène ! Fort de ce constat, T-Rex a tout simplement doublé sa pédale pour en faire l’Alberta II.
L’Alberta II est une jolie boîte au look original. Elle est pratiquement carrée, et les sérigraphies sont nombreuses, tout comme les potards. Deux footswitchs très agréables et silencieux ornent la pédale. En effet, deux canaux d’overdrive sont disponibles. Pour régler le tout, des potards de volume, de gain, et de tonalité sont présents en façade, ainsi qu’un sélecteur de modes Normal ou Fat. Modèle « II » oblige, l’ensemble des potards est doublé. Chaque canal a donc ses propres réglages indépendants.
How does it sound ?
Les deux canaux n’ont pas tout à fait les mêmes sonorités. Ainsi, le canal droit a un niveau de sortie moins important, et est un peu plus incisif. Le son est assez proche d’une Tube Screamer, mais sans la fameuse bosse dans les médiums, et donc avec moins de présence et d’agressivité. Le respect de la dynamique est bon, mais ça manque un poil de saveur. Le canal de gauche a un plus gros niveau de sortie, et la saturation arrive beaucoup plus tôt dans la course du potard de gain. C’est aussi bien plus compressé, et le son est un peu plus étouffé. Dans les deux cas, l’esprit est vintage, et le gain n’est pas énorme.
Le sélecteur Fat change complètement les choses. Lorsqu’il n’est pas activé, la pédale mange vraiment les graves. Elle gagne immédiatement en épaisseur avec le mode Fat. Cela apporte un peu de vie à une pédale qui en manquait cruellement.
Nous l’avons précédemment évoqué : les deux canaux manquent un peu de pêche, de mordant, surtout en mode Normal. En jouant avec la tonalité, on obtient quelque chose de plus incisif, surtout avec le canal droit qui est naturellement plus brillant. Sur 90 % de la course, les potards de tonalité sont assez subtils. Lorsqu’on les pousse à fond, les aigus arrivent d’un coup. Cela reste néanmoins exploitable, et le Tone s’avère vraiment utile sur cette pédale.
Le bilan est plutôt positif pour l’instant, malgré un effet un peu mou. Peut-être que les deux canaux ensemble apporteront enfin un peu de vigueur ? Nous ne le saurons jamais. En effet, les deux overdrives ne sont pas cumulables ! En activant l’un des deux footswitchs, l’on bascule automatiquement sur le canal souhaité. L’on a donc vraiment deux overdrives en une, et rien de plus.
Conclusion
L’Alberta II est une sorte de Tube Screamer bien éduquée. Elle est plus polie, plus douce aussi. Mais un peu trop sage ! Toutefois, contrairement aux pédales d’Ibanez, elle a deux canaux, avec pour chacun des identités différentes. De plus, le respect de la dynamique est excellent, et le sélecteur Fat vient mettre un peu de vie dans tout ça. Au vu du des tarifs d’une Tube Screamer, le prix de l’Alberta II est très correct pour une pédale « deux-en-un » : 169 euros. Mais quel dommage de ne pas pouvoir cumuler les overdrives, et ainsi obtenir plus de gain !
Si vous recherchez une TS-like à l’identité un peu moins marquée, et offrant plus de possibilités que les modèles originaux, la pédale de T-Rex pourrait être un bon choix. Pour les autres, vous trouverez certainement votre bonheur ailleurs.