Catalinbread est certainement le plus fou des fabricants de pédales. Pourtant, en marge de ses effets dingos, la marque propose aussi des machines moins atypiques, et notamment quelques overdrives. Puisqu’il faut faire des choix dans la vie, nous avons sélectionné la Dirty Little Secret mkIII. Cette pédale est censée reproduire les sensations offertes par les amplis Marshall Plexi du début des années 70. Pari réussi ?
La Dirty Little Secret mkIII prend la forme d’un petit boîtier gris métallisé et pailleté. La fabrication paraît quelconque, mais l’illustration frontale est plutôt jolie et originale. Le footswitch est un peu pénible à enfoncer, mais les boutons, eux, font le job. On pourrait néanmoins s’attendre à un peu plus pour une pédale qui coûte une certaine somme… Mais nous y reviendrons !
Au niveau des potards, la DLS mkIII propose un EQ de 3 bandes complet. Comme on n’aime pas faire les choses comme tout le monde chez Catalinbread, le potard Bass est situé à droite, alors que le contrôle Treble est à gauche ! Il faut ajouter à cela un bouton Master permettant de régler le volume, et un contrôle Pre-amp agissant sur la saturation. Comme nous l’indiquent ces appellations, la Dirty Little Secret mkIII a vraiment pour ambition de remplacer un ampli.
How does it sound ?
Notre pédale réserve une petite surprise sous son capot. En effet, un sélecteur interne permet de choisir entre deux modes : les bien-nommés Super Lead et Super Bass.
Débutons avec le mode Super Lead. L’on obtient alors des sons avec pas mal de saturation, même lorsque le potard Pre-amp est au minimum. Le son est très épais, et typé vintage. Le bas est aussi très présent, le son granuleux, et l’on s’imagine parfaitement jouer du stoner ou du punk. Elle fera aussi l’affaire pour du rock old school façon Led Zeppelin. Bref, nous sommes vraiment dans un univers typé Marshall. Les grosses saturations sont très réussies, mais tout cela manque un peu de tranchant.
Le mode Super Bass est bien moins saturé. Il est idéal pour des sons crunchy. Le son est plus creusé, et très chaud, mais les basses sont vraiment trop présentes. Il ne faut pas hésiter à jouer avec l’EQ pour équilibrer l’ensemble, ce qui s’avère efficace. On semble aussi perdre un peu en dynamique avec ce mode, mais cette impression d’attaque moins franche est surtout liée à la nature très mate du son. Quant aux grosses saturations, elles sont difficilement exploitables puisque l’on obtient rapidement une bouillie sonore.
L’EQ de 3 bandes est très progressif. Il est utile vu la forte coloration apportée par la pédale. Le bouton Bass enlève du grave, mais n’en ajoute pas réellement. Ce n’est pas problématique, tant la Dirty Little Secret en est pourvue quoi qu’il arrive. À l’inverse, il n’est pas évident d’obtenir des sonorités vraiment brillantes et tranchantes. Notons enfin que, quels que soient le mode et les réglages, le volume reste homogène.
Conclusion
La Dirty Little Secret mkIII est une overdrive sauvage reproduisant avec réussite l’empreinte sonore de Marshall. La machine s’appréhende d’ailleurs comme un ampli. Par exemple, pour obtenir un véritable clean, il vous faudra utiliser le volume de votre guitare. Il se dit également qu’elle se comporte très bien avec d’autres pédales.
Mais l’effet de Catalinbread n’est pas exempt de défauts. Le choix d’un sélecteur interne pour modifier les modes est problématique : les sonorités sont tellement différentes entre les modes qu’il est dommage de ne pas pouvoir basculer plus facilement entre ceux-ci. La pédale a aussi le défaut de ses qualités : elle manque un peu de tranchant, de brillance, et même de finesse. Bref, un peu plus de polyvalence aurait été la bienvenue, d’autant plus que le prix est assez élevé (205 euros).
Il ne nous paraît donc pas envisageable d’acheter la Dirty Little Secret mkIII comme premier overdrive, ou comme effet principal. Mais l’investissement vaut le coup si l’on recherche ce type précis de sonorités.