Après avoir mis un pied dans le monde de la 6-cordes avec le simulateur d’ampli V-Amp et une série d’amplis déclinés sur cette technologie, Behringer enfonce le clou en sortant une trentaine de pédales pour guitare et basse, dont les 3 simulateurs d'amplis qui nous occupent aujourd'hui.
Après avoir mis un pied dans le monde de la 6-cordes avec le simulateur d’ampli V-Amp et une série d’amplis déclinés sur cette technologie, Behringer enfonce le clou en sortant une trentaine de pédales pour guitare et basse, dont les 3 simulateurs d’amplis qui nous occupent aujourd’hui.
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Certes, on ne pourra pas les taxer d’excès d’originalité, puisque toutes ces pédales sont très largement inspirées de modèles d’autres marques. Néanmoins, comme de coutume, Behringer propose ces nouveaux produits à des prix permettant aux bourses les plus plates de pouvoir s’équiper à peu de frais !
Parmi cette profusion d’effets, nous avons choisi de nous attarder aujourd’hui sur 3 modèles qui font beaucoup parler d’eux, notamment sur les forums d’Audiofanzine : La série V-Tone, dédiée aux simulations d’amplis. Cette série comprend :
- La GDI21, destinée aux guitares électriques
- La ADI21, pour les guitares acoustiques
- La BDI21, pour la basse
Construction
Ces 3 modèles sont construits sur peu ou prou la même base : une coque en plastique reposant sur un support métallique. Celui-ci est très épais et lourd, ce qui est plutôt un avantage et permet d’éviter qu’un coup de rangers mal placé n’envoie la pédale en dehors du pedalboard. La coque en elle-même n’inspire pas forcément confiance. Le switch d’activation de la pédale en particulier, lui aussi en plastique, peut vieillir prématurément. Les potards de contrôle eux aussi sont de qualité moyenne, mais ils sont fonctionnels.Toujours au chapitre des similitudes, ces 3 pédales partagent la même connectique :
- Une entrée instrument au format jack 6,35
- Une sortie au même format destinée à une connexion directe sur un ampli
- Une sortie XLR symétrique au niveau ligne, afin de connecter directement la pédale à une console puisque ces pédales font aussi office de boîte de direct lorsqu’elles sont en mode « bypass ». Toutefois, Behringer aurait pu aller au bout de la démarche et permettre une alimentation de ses pédales via l’alimentation fantôme. Dommage !
Enfin, une fonctionnalité utile est partagée par toutes ces pédales : La possibilité de retirer la terre de l’alimentation de la pédale via un switch « ground lift », idéal pour éviter les perturbations électriques intempestives.
Passons maintenant au détail de chaque pédale…
GDI 21 : Guitar Amp Modeler
Clairement inspirée du Sansamp GT2 de Tech21, cette pédale doit permettre d’émuler de manière réaliste le son d’un ampli à lampe repris par un micro. Celui-ci en reprend les principales fonctionnalités :Tout d’abord, les fonctions « classiques » d’un ampli: Réglage du gain, du volume et une égalisation des fréquences basses et hautes (+/- 12db).
À cela viennent s’ajouter les paramètres de l’émulation d’ampli guitare :
Tout d’abord, un switch permet de choisir le type d’ampli à émuler :
- « Twed » : Ampli type fender, pour un son clair plutôt cristallin
- « Brit » : Ampli type Marshall, pour des distos rock “vintage”
- « Calif » : Ampli type Mesa Boogie, pour un grain plus moderne
Ensuite, un contrôle du gain du plus clair au plus saturé : Clean, Hi Gain et Hot
Enfin, vient la partie « simulation de HP », ou l’on peut choisir entre 3 positions de micros :
- La position « CLSIC » (Classic) émule un micro placé relativement loin du HP mais sans le son d’ambiance. Cette position donne un son assez pourvu en médium et convient particulièrement au son clair
- La position « CNTR » (Center) permet de reproduire le son d’un ampli repris par un micro centré sur le HP en « close miking ». Idéal pour un son rock
- La position « OFF X » (off axis) permet d’atteindre des sons très creusés dans les médiums en émulant un micro décalé par rapport à l’axe du HP. Cette position permet d’atteindre des distorsions très modernes
En son clair, la GDI est très efficace : le son peut être rond ou brillant, avec une bonne dose de dynamique ! Les corrections sont très efficaces, ainsi que les simulations des différents placements de micros. Les sons clairs de la GDI et ceux de la GT2 sont d’ailleurs très similaires.Cette similitude disparaît complètement en son saturé. Les différences de caractère sont véritablement audibles. La GDI permet moins de finesse dans les réglages et possède une saturation plus froide et très marquée dans les hauts médiums/ aiguës (sur ma Télécaster en tout cas). Une question de goût donc. Le bouton permettant de doser le gain n’est pas très progressif. On passe très rapidement d’un son presque clean à un son ultrasaturé. La polyvalence en est d’autant diminuée.
Voici des exemples sonores de la GDI 21 en son clean, saturé rock et saturé métal. En comparaison, voici des sons de la Sansamp en son clean, saturé rock et saturé métal.
BDI 21 : Bass Amp Modeler
Ce simulateur d’ampli basse est lui aussi inspiré d’un modèle de Tech21 : le Bass Driver DI. Ces deux pédales ont pour objectif de reproduire la réponse d’un ampli basse à lampe, et le BDI reprend donc les principaux contrôles de son inspiratrice :- Niveau de gain (permettant d’atteindre un gros overdrive, de type ampli à lampe)
- Un réglage de présence, jouant sur la définition du signal et sur les harmoniques
- Un réglage de « blend », permettant de mixer le niveau de signal direct et de signal traité
- Une égalisation active des fréquences basses et aiguës
- Un réglage du niveau de sortie
À l’usage, la BDI est efficace. L’égalisation et le réglage de présence permettent de se faire un son « sur mesure » et utile en toutes circonstances.
En comparaison directe avec l’accoustic DI sur un son clean, là encore la BDI se révèle plus froide et moins ronde. En son saturé cette différence est encore plus nette et permettra à chacun de décider de ses préférences.
Voici des exemples sonores de la BDI 21 en son clean et saturé. Pour comparer, voici les sons du BassDrive en clean et saturé.
ADI21 : Accoustic Amp Modeler
Encore une fois inspirée d’un modèle de Tech21 (Acoustic DI), cette pédale doit permettre de transformer le son souvent sec et agressif d’une guitare électrique équipée d’un piézo en un son beaucoup plus naturel, presque « unplugged ».Pour ce faire, cette pédale propose un contrôle complet de l’égalisation des fréquences d’une guitare électro-acoustique, ainsi que la possibilité de jouer sur la fréquence médium qui sera traitée. Très utile en live, cette fonctionnalité permet ainsi d’éviter l’accrochage d’une fréquence et le feedback désagréable qui peut en résulter.
Cette égalisation est complétée par un dosage du son direct par rapport au son traité (Blend) et permet ainsi de regagner un peu d’attaque et de précision par rapport à un son traité souvent un peu brouillon.
Enfin, grâce à un Pad de –20dB, cette pédale offre la possibilité de rentrer directement dans un préampli micro, technique couramment utilisée en live.
Personnellement, je n’ai jamais été un fanatique de ce type d’effets consistant à appliquer une égalisation plus ou moins drastique pour « imiter » le son naturel d’une guitare acoustique. Cette imitation reste généralement très éloignée de la réalité.
L’ADI21 n’échappe pas à la règle, et ne permet selon moi que de rendre le son du piézo moins agressif. On y gagne en rondeur, mais on y perd en définition. Jouez avec le potard de « blend » afin de mixer correctement le son direct et le son traité permettra de trouver un bon compromis entre attaque et rondeur.
L’efficacité de l’égalisation permettra de trouver facilement sa place dans un mix « live » et d’éviter les feedbacks trop méchants grâce à une égalisation précise des médiums. C’est déjà pas mal, et on ne peut guère demander plus à de tels systèmes.
N’ayant pas de pédale Acoustic DI de Tech21 sous la main pour ce test, je n’ai malheureusement pas pu faire de test comparatif. Voici des exemples sonores de la ADI 21 en son dry et wet.Conclusion
Certes, ces pédales ne sont pas exemptes de défauts. La finition ne met pas vraiment en confiance : Plastique à la durée de vie probablement limitée et résistance à la manipulation des potards disparate. Dommage aussi que Behringer n’ait pas été au bout du principe de D.I. en permettant à ces pédales d’êtres alimentées via une alimentation fantôme. Toutefois, ces pédales restent des outils assez efficaces et très peu onéreux pouvant compléter un setup plus fourni, ou servir de matériel de secours pouvant vous sauver une séance ou un concert, tout cela à très peu de frais !Certes, à mon oreille les pédales « inspiratrices » de Tech21 restent un cran au dessus au niveau son (notamment la Sansamp GT2), mais c’est là essentiellement affaire de goût. Ces pédales ne sont d’ailleurs pas dans la même catégorie de prix, et les utilisateurs n’en seront donc pas forcément les mêmes.
Je remercie Slone et DoomFred pour leur aide précieuse.