Pour sa douzième version, la suite de référence en mastering d'Izotope semble avoir à coeur de contenter les amateurs comme les pros. De quoi permettre à Ozone de rester sur son trône ?
Tant pour les professionnels qui apprécient la qualité de ses modules et son organisation rationnelle que pour les amateurs qui apprécient la simplicité de son assistant, la sortie d’une nouvelle version d’Ozone est toujours un petit événement, d’autant qu’on se demande à chaque nouvelle mouture comment ses développeurs vont faire évoluer une suite déjà très complète : qu’il s’agisse de traitement dynamique, spectral ou spatial, il y a déjà largement de quoi faire avec ce qu’on trouve dans Ozone 11. D’où la curiosité qui nous saisit à l’abord de cette douzième mouture de la célèbre suite de mastering.
Un monde d’assistés
Mais cet assistant Custom a plus encore à proposer puisqu’on peut désormais, en amont de la détection, préciser le niveau de loudness souhaité en plus du niveau de sortie, la durée de l’analyse (en seconde ou en division musicale) et surtout l’intensité du traitement, de subtil à « transormative ». Par ce biais, on obtient des choses forcément plus pertinentes sans avoir à corriger trop de choses par la suite ce que nous propose l’assistant. N’y manque peut-être que des presets de niveau pour cibler des plateformes de streaming…
Chef-d’oeuvres en péril ?
On pourrait en dire autant d’un autre nouveau module venant avec cette version car la mauvaise balance spectrale d’un mix n’est pas la seule plaie à laquelle doivent faire face les ingé en mastering. Effectivement, le mix surcompressé est lui-aussi un classique du genre quand le mixeur a réalisé un prémaster bien bourrin. C’est en pensant à cela qu’Izotope s’est fendu d’Unlimiter qui, comme le laisse deviner son nom, est un traitement qui permet de retrouver de la dynamique et du punch dans un mix trop compressé.

- dragonsoriginal00:12
- dragonsunlimit00:12
Voyez qu’on récupère donc de la dynamique… même si cela ne fait pas tout. Tel qu’il a été produit, le morceau original sature de partout et cet aspect demeure. À voir si l’Unclip de RX permettrait d’améliorer les choses…
Les abysses de la basse
Bref, les cinq nouveautés de cette V12 valent indubitablement leur pesant de cacahuètes, pour l’amateur comme le pro, et on l’on recommandera d’autant plus la mise à jour qu’en marge de petites améliorations de l’interface, l’algo de démixage a été amélioré et 25 nouveaux genres musicaux ont été ajoutés aux courbes de référence du Stabilizer : ce dernier s’avère de fait moins bourrin que par le passé dans ce qu’il propose et c’est tant mieux…
Au rayon des doléances, on regrettera comme par le passé de ne pas avoir un mode vintage pour l’assistant qui utiliserait plus volontiers les modules dédiés à cela que les autres, mais surtout le fait de ne pas pouvoir héberger des plug-ins VST/AU de tierce partie car nombre de concurrents (Leapwing, Soundtheory, Oaksound, Newfangled audio pour ne citer qu’eux) proposent des traitements très intéressants qu’on aimerait pouvoir intégrer à la chaîne. Enfin, on regrette aussi le fait de ne pas avoir une interface d’automation pour gérer les morceaux plus finement… Comme d’hab en somme, ce qui n’empêche pas de saluer comme il se doit cette chouette V12…
