Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test vidéo
11 réactions

Test d’Izotope Ozone 12 Advanced - Master et boule de gomme...

9/10
Award Innovation 2025
2025
Innovation
Award

Pour sa douzième version, la suite de référence en mastering d'Izotope semble avoir à coeur de contenter les amateurs comme les pros. De quoi permettre à Ozone de rester sur son trône ?

Tant pour les profes­sion­nels qui appré­cient la qualité de ses modules et son orga­ni­sa­tion ration­nelle que pour les amateurs qui appré­cient la simpli­cité de son assis­tant, la sortie d’une nouvelle version d’Ozone est toujours un petit événe­ment, d’au­tant qu’on se demande à chaque nouvelle mouture comment ses déve­lop­peurs vont faire évoluer une suite déjà très complète : qu’il s’agisse de trai­te­ment dyna­mique, spec­tral ou spatial, il y a déjà large­ment de quoi faire avec ce qu’on trouve dans Ozone 11. D’où la curio­sité qui nous saisit à l’abord de cette douzième mouture de la célèbre suite de maste­ring.

Un monde d’as­sis­tés

assistantPremière grosse nouveauté : l’édi­teur s’est fendu d’une refonte de l’as­sis­tant qui se voit désor­mais doté d’un nouveau mode Custom. Dans ce dernier, vous pour­rez non seule­ment cibler des genres musi­caux assez précis, mais aussi déter­mi­ner quels modules doivent être utili­sés par l’as­sis­tant, ce qui est déjà une très bonne chose quand on utilise Ozone en complé­ment d’autres trai­te­ments. J’avoue que j’ai toujours été plus convaincu par Gulfoss que par le Stabi­li­zer d’Ozone par exemple, tout comme je préfère travailler mon image stéréo avec Stage One 2. Du coup, je peux désor­mais désac­ti­ver les modules concer­nés : une très bonne chose…

Mais cet assis­tant Custom a plus encore à propo­ser puisqu’on peut désor­mais, en amont de la détec­tion, préci­ser le niveau de loud­ness souhaité en plus du niveau de sortie, la durée de l’ana­lyse (en seconde ou en divi­sion musi­cale) et surtout l’in­ten­sité du trai­te­ment, de subtil à « trans­or­ma­tive ». Par ce biais, on obtient des choses forcé­ment plus perti­nentes sans avoir à corri­ger trop de choses par la suite ce que nous propose l’as­sis­tant. N’y manque peut-être que des presets de niveau pour cibler des plate­formes de strea­ming…

Chef-d’oeuvres en péril ?

stemeqStemEQ, vous vous en doutez, est un égali­seur basé sur les capa­ci­tés de démixage d’Ozone. En somme, c’est une version évoluée de Music Reba­lance puisqu’on peut non seule­ment défi­nir le niveau de chaque STEM (Bass, Drums, Vocal, Misc) mais lui appliquer une égali­sa­tion. Là encore, c’est un outil extrê­me­ment précieux lorsqu’il s’agit de redon­ner un équi­libre à un mix trop amateur… fait avec des compé­tences et des écoutes d’ama­teur forcé­ment… Dégrais­ser les basses, redon­ner de l’at­taque à un kick, de la brillance à une voix : les cas d’usage sont nombreux et l’ou­til s’avère excellent dans son rapport simpli­cité/effi­ca­ci­té… Bien sûr, c’est un pis-aller par rapport au fait de faire des correc­tions dans le mix même, mais on ne dispose pas toujours de l’ac­cès à ce dernier et dans ce cas, il y a vrai­ment de quoi sauver les meubles avec StemEQ…

On pour­rait en dire autant d’un autre nouveau module venant avec cette version car la mauvaise balance spec­trale d’un mix n’est pas la seule plaie à laquelle doivent faire face les ingé en maste­ring. Effec­ti­ve­ment, le mix surcom­pressé est lui-aussi un clas­sique du genre quand le mixeur a réalisé un prémas­ter bien bour­rin. C’est en pensant à cela qu’Izo­tope s’est fendu d’Un­li­mi­ter qui, comme le laisse devi­ner son nom, est un trai­te­ment qui permet de retrou­ver de la dyna­mique et du punch dans un mix trop compressé.

Capture d’écran 2025-09-03 à 16.03.50Comment cela fonc­tionne-t-il ? Avec deux commandes pour l’es­sen­tiel : le seuil du trai­te­ment (qui peut faire l’objet d’une détec­tion auto­ma­tique) et son dosage, les deux étant complé­tés par des commandes de gain pour l’en­trée et la sortie ainsi qu’un delta pour entendre la diffé­rence entre signal traité et non traité. Là encore, on ne sait pas trop comment la chose fonc­tionne (proba­ble­ment une détec­tion intel­li­gente des tran­si­toires passant ensuite dans un expan­deur), mais le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est diable­ment effi­cace et va ravir plus d’un ingé à la recherche d’une réserve de gain suffi­sante pour travailler. Très simple­ment, on retrouve ainsi des pics et du headroom : un vrai bonheur qu’on aime­rait presque avoir sur son smart­phone pour écou­ter certains titres massa­crés au maste­ring… Voyez ce que ça donne d’ailleurs sur le Radio­ac­tive d’Ima­gine Dragons :

dragon­so­ri­gi­nal
00:0000:12
  • dragon­so­ri­gi­nal00:12
  • dragon­sun­li­mit00:12

Capture d’écran 2025-09-03 à 16.02.05

Voyez qu’on récu­père donc de la dyna­mique… même si cela ne fait pas tout. Tel qu’il a été produit, le morceau origi­nal sature de partout et cet aspect demeure. À voir si l’Un­clip de RX permet­trait d’amé­lio­rer les choses…

irc5On tient en tout cas avec Unli­mi­ter une bonne propo­si­tion pour lutter contre la loud­ness war, ce qui n’em­pêche pas Izotope d’en four­nir une autre pour faire préci­sé­ment l’in­verse. On note ainsi l’ap­pa­ri­tion du nouvel algo IRC 5 dans le maxi­mi­seur, lequel devrait faire du bruit dans tous les sens du terme. En effet, ce dernier s’avère extrê­me­ment impres­sion­nant pour déve­lop­per le loud­ness d’un titre à un niveau consé­quent sans pour autant tordre le signal. C’est à se deman­der si la bête ne travaille pas en plusieurs étages avec une sépa­ra­tion intel­li­gente du contenu en amont avant d’ap­pliquer le trai­te­ment. Quoi qu’il en soit, le résul­tat est assez bluf­fant…

Les abysses de la basse

basscontrolLast but not least, Bass Control est un module entiè­re­ment dédié au contrôle des basses fréquences, de manière un peu moins globale que ne l’était Low end focus, lui aussi dédié à cette tâche. Ici, on dispose en effet d’un trai­te­ment dyna­mique dont l’or­ga­ni­sa­tion se situe à mi-chemin d’un compres­seur et d’un proces­seur de tran­si­toires : compre­nez par là qu’on peut travailler diffé­rem­ment sur le sustain des basses fréquences comme sur leurs pics, avec la possi­bi­lité de défi­nir un seuil pour le trai­te­ment de chaque, une inten­sité du trai­te­ment, mais aussi de produire plus ou moins d’har­mo­niques arti­fi­cielles pour accen­tuer les graves.

Bref, les cinq nouveau­tés de cette V12 valent indu­bi­ta­ble­ment leur pesant de caca­huètes, pour l’ama­teur comme le pro, et on l’on recom­man­dera d’au­tant plus la mise à jour qu’en marge de petites amélio­ra­tions de l’in­ter­face, l’algo de démixage a été amélioré et 25 nouveaux genres musi­caux ont été ajou­tés aux courbes de réfé­rence du Stabi­li­zer : ce dernier s’avère de fait moins bour­rin que par le passé dans ce qu’il propose et c’est tant mieux…

Au rayon des doléances, on regret­tera comme par le passé de ne pas avoir un mode vintage pour l’as­sis­tant qui utili­se­rait plus volon­tiers les modules dédiés à cela que les autres, mais surtout le fait de ne pas pouvoir héber­ger des plug-ins VST/AU de tierce partie car nombre de concur­rents (Leap­wing, Sound­theory, Oaksound, Newfan­gled audio pour ne citer qu’eux) proposent des trai­te­ments très inté­res­sants qu’on aime­rait pouvoir inté­grer à la chaîne. Enfin, on regrette aussi le fait de ne pas avoir une inter­face d’au­to­ma­tion pour gérer les morceaux plus fine­ment… Comme d’hab en somme, ce qui n’em­pêche pas de saluer comme il se doit cette chouette V12…

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"

Notre avis : 9/10

Award Innovation 2025
2025
Innovation
Award

Admet­tons-le : cette nouvelle version d’Ozone est vrai­ment enthou­sias­mante, comme l’était d’ailleurs la précé­dente, au point qu’on recom­man­dera sans peine la mise à jour. On la recom­man­dera aux amateurs car l’as­sis­tant est vrai­ment plus perti­nent à présent qu’il est plus confi­gu­rable et que plus de genres musi­caux sont gérés, mais on la recom­man­dera aussi aux pros qui pour­ront avec le Stem EQ ou l’Un­li­mi­ter gérer des sources diffi­ciles tandis que le nouvel algo IRC 5 fait des merveilles et que Bass Control s’avère être un remarquable plug-in pour contrô­ler le bas du spectre (plus déve­loppé d’ailleurs que le Low End Focus).

  • La refonte de l'assistant et son mode Custom
  • Plus de genres musciaux gérés pour plus de précision (sur Stabilizer notamment)
  • StemEQ, évolution logique de Master Rebalance
  • Unlimiter, le genre de traitement que beaucoup attendaient
  • Le nouvel algo IRC5, diablement efficace
  • Bass Control, puissant, simple et efficace
  • Tout ce qu'on aime dans Ozone : un ensemble complet d'outils bien pensés pour le mastering, le tout à un prix agressif

  • Toujours pas de gestion de plug-ins de tierce partie...
  • ...ni d'interface d'automation
  • Les nouveaux modules ne sont pas utilisés par l'assistant, pas plus que les composants Vintage
Intêret de la mise à jour :
Pays de fabrication : États-Unis
Sauvegarder l’article

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre