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Krapod
« Un bon synthé sous-estimé »
Publié le 06/03/12 à 14:37
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
La série ALPHA-JUNO, sortie en 1985/86, est déclinée en cinq appareils : le Juno-2, le Juno-1 (le même avec un clavier de quatre octaves sans dynamique ni aftertouch), le MKS-50 (version expandeur), le HS-80 (Juno-2 avec haut-parleurs), et le HS-10 (un Juno-1 légèrement restylé).
L'ALPHA JUNO-2 est un synthétiseur analogique à 6 voix de polyphonie, monotimbral.
Sa mémoire est organisée en 3 groupes de 8 banques de 8 tones soit : 64 sonorités en preset (ROM), 64 en mémoire interne (RAM), et 64 sur cartouche M-64C ou M-16C optionnelle (RAM).
Sorties L (mono) et R, casque, en jack 6.35
Entrées de pédales :
-pédale de volume
-pédale de sustain/hold
-pédale switch : assignable à l'incrémentation des programmes (1 à 8 1... au sein d'une même banque), à l'activation du portamento ou de la mémoire d'accord.
MIDI IN, OUT et THRU. Implémentation MIDI assez complète.
Ecran LCD 16 caractères alphanumériques.
Dimensions : 972x246x85 mm - Poids : 7,5 Kg
Le synthé a une ligne très sobre. La construction est solide. Il est étroit, donc pas question de poser son contrôleur PG-300 dessus, contrairement à la série des JX.
Le clavier répond à la dynamique (vélocité) et à l'aftertouch. Il est souple, agréable, mais un peu bruyant, et peut générer une note parasite quand on relache une touche sèchement.
UTILISATION
Le JUNO est facile d'utilisation une fois acquise la maîtrise de l'alpha-dial. Il a peu de paramètres : 5 pour les réglages généraux, 11 pour le MIDI, 36 pour le son, et des fonctions de transfert de données. L'adjonction d'un PG-300 facilite la programmation et la modification des sons, mais avec de la pratique, on peut contrôler le JUNO en live par ses commandes Tone Modify (vitesse et profondeur de modulation, brillance et enveloppe) et les menus (voir cette vidéo : ). J'ai essayé les logiciels d'édition en freeware EZ-Alpha et PG-300 Emu qui fonctionnent sans problèmes.
Au niveau des fonctions de jeu, on trouve un bouton de mémoire d'accord, un bouton d'activation du portamento, une commande octave -1, un bouton de transposition (-12/+12 demis-tons) et le traditionnel levier pitch bend/modulation. Je trouve dommage que la valeur de pitch bend fasse partie des paramètres de sonorités, plutôt que des réglages généraux. Un curseur près du levier comme sur le JX-10 aurait été idéal. Il n'y a pas de mode de jeu solo (mais on peut le compenser en programmant un accord "à une note" ou à l'octave), ni de mode unisson.
Le manuel est clair et détaillé. Il explique assez clairement comment les paramètres influent sur la sonorité. Il ne lui manque que la procédure de reset usine (allumer tout en appuyant sur Portamento et Data Transfer), ainsi que des données chiffrées, sur la fréquence du LFO ou les durées d'enveloppe par exemple.
Les pannes les plus recensées concernent le clavier (vélocité maximale sur certaines touches, aftertouch), mais aussi, plus gênante et heureusement plus rare, la défaillance de composants produisant une note beaucoup plus forte que les autres ou absente.
SONORITÉS
Architecture
DCO
L'onde de base est produite par l'addition d'une onde carrée PULSE (2 types + PW/PWM), d'une onde en dent de scie SAWTOOTH (4 types + PW/PWM), d'une onde sub carrée SUB (6 types à -1 ou -2 octaves sur 4 niveaux), et d'un générateur de bruit à 4 niveaux. Le PW/PWM (modulation de la largeur d'impulsion) est commun aux 2 ondes, et peut être contrôlé par le LFO.
La section DCO est modulable par le LFO, l'enveloppe (normale ou inversée, avec ou sans dynamique), et l'aftertouch.
VCF
Dans cette section, on trouve 3 types de filtres, low-pass et high-pass 1 et 2, et les réglages de fréquence de coupure et de résonance.
La section VCF est modulable par le LFO, l'enveloppe avec ou sans dynamique, l'enveloppe inversée, la dynamique, et l'aftertouch.
ENVELOPPE
Le générateur d'enveloppe est atypique. Ses 7 paramètres permettent, par exemple, une attaque douce suivie d'une "seconde attaque" plus rapide comme sur le "fameux" son Hoover. Ce générateur d'enveloppe permet donc des formes particulières : ADDSR, ADASR, AADSR, et même AAASR si le niveau de sustain est supérieur aux niveaux d'attaque. Mais on peut retrouver une enveloppe ADSR classique en réglant 3 paramètres sur 0 ou 127.
L'attaque est rapide. Les valeurs maximales de durées sont d'environ 30 secondes.
L'enveloppe est modulable par le suivi de clavier. Elle est assignable aux DCO, VCF et VCA, ce dernier possédant en plus une forme gate avec ou sans dynamique.
Voir les exemples d'enveloppes en fin d'avis
LFO
Le LFO de forme sinusoïdale avec retard réglable peut être affecté au DCO et au VCF. Ses valeurs vont d'une période de presque une minute à une fréquence de 10 à 20Hz (je n'ai pas pu mesurer précisément celle-ci), en passant bien sûr par des valeurs approximatives de tempos usuels. Mais ce LFO a un vilain défaut : il ne fonctionne pas sur un mode "key-retrig" (réinitialisation de l'horloge à chaque déclenchement d'une note). Cela rend difficile la synchronisation du LFO avec d'autres appareils ou DAW, à moins de jouer du chronomètre et de la calculatrice, ou du tap tempo.
Chose étonnante, intentionnelle ou défaut, lorsque le LFO est réglé sur ses valeurs les plus hautes, et assigné uniquement au VCF, certaines notes du clavier (surtout dans les graves) possèdent des valeurs de fréquence de LFO différentes. Cela engendre des effets "d'arpégiation" inattendus et sympathiques.
CHORUS
Le chorus est réglable de 0 à 127.
Sur le Juno-2, Roland a poussé au maximum cette synthèse simple, directement issue de celle des JUNO 6, 60 et 106, avec les possibilités supplémentaires qu'offrent les différents types de formes d'ondes PULSE et SAWTOOTH, le chorus réglable (permettant plus de nuances que celui à 2 positions des JUNO précédents), l'enveloppe à 7 paramètres, la modulation du pitch par l'enveloppe, la dynamique et l'aftertouch du clavier.
EDIT du 26.04.2012 : je viens de trouver quelques données dans le Service Manual. VCF CUTOFF FREQ 8Hz/33KHz -24dB/oct; ENV T1 et T2 4ms/30s, T3 et T4 8ms/30s; LFO RATE 0.03hz/60Hz (bien loin des 10 à 20Hz que j'estimais!)
Avis subjectif sur les sonorités
Sonorités acoustiques et électro-acoustiques :
Les pianos acoustiques, cordes pincées, violons (sauf éventuellement le violoncelle), cuivres, vents sont inutilisables, à part pour des parodies (mais ceci est en général valable pour beaucoup d'analos). Les basses électriques sont moyennes. Cependant, la frontière entre ces sonorités et d'autres plus intéressantes est ténue : quelques paramètres à changer sur un preset, et vous obtenez un son digne d'intérêt.
Certains EP me plaisent en les retravaillant. Les sons percussifs mélodiques (xylophones, marimbas...) sont plutôt pas mal. J'aime assez les orgues, pipe ou électriques. Les ensembles de cordes, bien que manquant un peu de réalisme, sont bons, notamment le son Long Strings, qui m'a servi de base à de nombreux sons.
Sonorités synthétiques :
C'est ici que le Juno est le plus à l'aise. Il excelle dans les pads, les nappes, les sweeps, les basses. Pour les leads, je n'ai pas vraiment de jugement, ce type de sonorités ne m'intéressant pas beaucoup. Certains FX sont ridicules, d'autres tirent pleinement parti de l'enveloppe complexe.
En combinant le PWM et des valeurs élevées de LFO et de chorus, on peut obtenir des sons assez "sales". D'autre part, associer un LFO lent, des durées d'enveloppe élevées, un suivi d'enveloppe, produit des sonorités évolutives sur plusieurs minutes.
Sonorités percussives :
Les quelques presets (ElectroDrum, Kick, SynthTom) sont exploitables. Il faut jouer de l'équaliseur pour donner un peu plus de force au kick. En cherchant un peu, on peut approcher des sonorités de charley. Par contre, il est difficile de produire un son de snare acceptable.
Hormis le chorus, qui fait partie intégrante de sa synthèse, le Juno-2 n'a pas d'effets. Je lui rajoute en général un soupçon de réverb ou un peu de delay. Les sons profitent pleinement de la vélocité du clavier.
Le cantonner à une utilisation en électro/dance/techno serait réducteur au vu de ses possibilités de synthèse. C'est un synthé assez polyvalent.
AVIS GLOBAL
Que peut-il lui manquer pour être "parfait" dans sa catégorie (analo à un DCO, monotimbral polyphonique à mémoires)?
-des potards, pourtant facilement remplaçables par un PG-300, une surface de contrôle, ou un éditeur logiciel
-au niveau du LFO, des formes d'ondes carrée et aléatoire en plus de la sinusoïde, une synchronisation par horloge externe et un fonctionnement en "key re-trig"
-un arpégiateur, fonctionnalité délaissée par Roland sur les séries JX et les JUNO MIDI (106 et Alpha)
-des mémoires de patches (notamment pour les mémoires d'accord, la valeur de portamento) comme sur le MKS-50
-un contrôle du filtre par pédale d'expression (présent sur le JUNO-1) sans passer par le MIDI
Acheté en 1988 avec un PG-300, il est mon premier synthé après que j'eus fait mes armes sur des arrangeurs Casio et Yamaha. J'avais pu essayer différents synthés en magasin : numériques (des DX Yamaha, Korg DW-8000 et DS-8, Roland D-10 et D-50) et analogiques (Korg Poly-800, Roland JX-10). Refroidi par les sonorités des numériques, j'avais finalement acheté le Juno par correspondance, sans l'essayer, me basant sur les rares avis que l'on trouvait dans la presse musicale et sur la forte impression que m'avait fait le JX-10, inaccessible financièrement.
Je n'ai jamais regretté cet achat. Avant l'acquisition récente d'un Super JX, je craignais que mon JUNO-2 ne souffrirait pas la comparaison. Bien au contraire, le JUNO-2 sort des sons que le JX-10 n'arrive pas à produire. C'est un synthé simple et efficace, idéal pour débuter. Grâce à la multiplicité de ses formes d'ondes, de ses modulations, on peut en tirer facilement des sonorités très intéressantes, toujours d'actualité.
L'ALPHA JUNO-2 est un synthétiseur analogique à 6 voix de polyphonie, monotimbral.
Sa mémoire est organisée en 3 groupes de 8 banques de 8 tones soit : 64 sonorités en preset (ROM), 64 en mémoire interne (RAM), et 64 sur cartouche M-64C ou M-16C optionnelle (RAM).
Sorties L (mono) et R, casque, en jack 6.35
Entrées de pédales :
-pédale de volume
-pédale de sustain/hold
-pédale switch : assignable à l'incrémentation des programmes (1 à 8 1... au sein d'une même banque), à l'activation du portamento ou de la mémoire d'accord.
MIDI IN, OUT et THRU. Implémentation MIDI assez complète.
Ecran LCD 16 caractères alphanumériques.
Dimensions : 972x246x85 mm - Poids : 7,5 Kg
Le synthé a une ligne très sobre. La construction est solide. Il est étroit, donc pas question de poser son contrôleur PG-300 dessus, contrairement à la série des JX.
Le clavier répond à la dynamique (vélocité) et à l'aftertouch. Il est souple, agréable, mais un peu bruyant, et peut générer une note parasite quand on relache une touche sèchement.
UTILISATION
Le JUNO est facile d'utilisation une fois acquise la maîtrise de l'alpha-dial. Il a peu de paramètres : 5 pour les réglages généraux, 11 pour le MIDI, 36 pour le son, et des fonctions de transfert de données. L'adjonction d'un PG-300 facilite la programmation et la modification des sons, mais avec de la pratique, on peut contrôler le JUNO en live par ses commandes Tone Modify (vitesse et profondeur de modulation, brillance et enveloppe) et les menus (voir cette vidéo :
Au niveau des fonctions de jeu, on trouve un bouton de mémoire d'accord, un bouton d'activation du portamento, une commande octave -1, un bouton de transposition (-12/+12 demis-tons) et le traditionnel levier pitch bend/modulation. Je trouve dommage que la valeur de pitch bend fasse partie des paramètres de sonorités, plutôt que des réglages généraux. Un curseur près du levier comme sur le JX-10 aurait été idéal. Il n'y a pas de mode de jeu solo (mais on peut le compenser en programmant un accord "à une note" ou à l'octave), ni de mode unisson.
Le manuel est clair et détaillé. Il explique assez clairement comment les paramètres influent sur la sonorité. Il ne lui manque que la procédure de reset usine (allumer tout en appuyant sur Portamento et Data Transfer), ainsi que des données chiffrées, sur la fréquence du LFO ou les durées d'enveloppe par exemple.
Les pannes les plus recensées concernent le clavier (vélocité maximale sur certaines touches, aftertouch), mais aussi, plus gênante et heureusement plus rare, la défaillance de composants produisant une note beaucoup plus forte que les autres ou absente.
SONORITÉS
Architecture
DCO
L'onde de base est produite par l'addition d'une onde carrée PULSE (2 types + PW/PWM), d'une onde en dent de scie SAWTOOTH (4 types + PW/PWM), d'une onde sub carrée SUB (6 types à -1 ou -2 octaves sur 4 niveaux), et d'un générateur de bruit à 4 niveaux. Le PW/PWM (modulation de la largeur d'impulsion) est commun aux 2 ondes, et peut être contrôlé par le LFO.
La section DCO est modulable par le LFO, l'enveloppe (normale ou inversée, avec ou sans dynamique), et l'aftertouch.
VCF
Dans cette section, on trouve 3 types de filtres, low-pass et high-pass 1 et 2, et les réglages de fréquence de coupure et de résonance.
La section VCF est modulable par le LFO, l'enveloppe avec ou sans dynamique, l'enveloppe inversée, la dynamique, et l'aftertouch.
ENVELOPPE
Le générateur d'enveloppe est atypique. Ses 7 paramètres permettent, par exemple, une attaque douce suivie d'une "seconde attaque" plus rapide comme sur le "fameux" son Hoover. Ce générateur d'enveloppe permet donc des formes particulières : ADDSR, ADASR, AADSR, et même AAASR si le niveau de sustain est supérieur aux niveaux d'attaque. Mais on peut retrouver une enveloppe ADSR classique en réglant 3 paramètres sur 0 ou 127.
L'attaque est rapide. Les valeurs maximales de durées sont d'environ 30 secondes.
L'enveloppe est modulable par le suivi de clavier. Elle est assignable aux DCO, VCF et VCA, ce dernier possédant en plus une forme gate avec ou sans dynamique.
Voir les exemples d'enveloppes en fin d'avis
LFO
Le LFO de forme sinusoïdale avec retard réglable peut être affecté au DCO et au VCF. Ses valeurs vont d'une période de presque une minute à une fréquence de 10 à 20Hz (je n'ai pas pu mesurer précisément celle-ci), en passant bien sûr par des valeurs approximatives de tempos usuels. Mais ce LFO a un vilain défaut : il ne fonctionne pas sur un mode "key-retrig" (réinitialisation de l'horloge à chaque déclenchement d'une note). Cela rend difficile la synchronisation du LFO avec d'autres appareils ou DAW, à moins de jouer du chronomètre et de la calculatrice, ou du tap tempo.
Chose étonnante, intentionnelle ou défaut, lorsque le LFO est réglé sur ses valeurs les plus hautes, et assigné uniquement au VCF, certaines notes du clavier (surtout dans les graves) possèdent des valeurs de fréquence de LFO différentes. Cela engendre des effets "d'arpégiation" inattendus et sympathiques.
CHORUS
Le chorus est réglable de 0 à 127.
Sur le Juno-2, Roland a poussé au maximum cette synthèse simple, directement issue de celle des JUNO 6, 60 et 106, avec les possibilités supplémentaires qu'offrent les différents types de formes d'ondes PULSE et SAWTOOTH, le chorus réglable (permettant plus de nuances que celui à 2 positions des JUNO précédents), l'enveloppe à 7 paramètres, la modulation du pitch par l'enveloppe, la dynamique et l'aftertouch du clavier.
EDIT du 26.04.2012 : je viens de trouver quelques données dans le Service Manual. VCF CUTOFF FREQ 8Hz/33KHz -24dB/oct; ENV T1 et T2 4ms/30s, T3 et T4 8ms/30s; LFO RATE 0.03hz/60Hz (bien loin des 10 à 20Hz que j'estimais!)
Avis subjectif sur les sonorités
Sonorités acoustiques et électro-acoustiques :
Les pianos acoustiques, cordes pincées, violons (sauf éventuellement le violoncelle), cuivres, vents sont inutilisables, à part pour des parodies (mais ceci est en général valable pour beaucoup d'analos). Les basses électriques sont moyennes. Cependant, la frontière entre ces sonorités et d'autres plus intéressantes est ténue : quelques paramètres à changer sur un preset, et vous obtenez un son digne d'intérêt.
Certains EP me plaisent en les retravaillant. Les sons percussifs mélodiques (xylophones, marimbas...) sont plutôt pas mal. J'aime assez les orgues, pipe ou électriques. Les ensembles de cordes, bien que manquant un peu de réalisme, sont bons, notamment le son Long Strings, qui m'a servi de base à de nombreux sons.
Sonorités synthétiques :
C'est ici que le Juno est le plus à l'aise. Il excelle dans les pads, les nappes, les sweeps, les basses. Pour les leads, je n'ai pas vraiment de jugement, ce type de sonorités ne m'intéressant pas beaucoup. Certains FX sont ridicules, d'autres tirent pleinement parti de l'enveloppe complexe.
En combinant le PWM et des valeurs élevées de LFO et de chorus, on peut obtenir des sons assez "sales". D'autre part, associer un LFO lent, des durées d'enveloppe élevées, un suivi d'enveloppe, produit des sonorités évolutives sur plusieurs minutes.
Sonorités percussives :
Les quelques presets (ElectroDrum, Kick, SynthTom) sont exploitables. Il faut jouer de l'équaliseur pour donner un peu plus de force au kick. En cherchant un peu, on peut approcher des sonorités de charley. Par contre, il est difficile de produire un son de snare acceptable.
Hormis le chorus, qui fait partie intégrante de sa synthèse, le Juno-2 n'a pas d'effets. Je lui rajoute en général un soupçon de réverb ou un peu de delay. Les sons profitent pleinement de la vélocité du clavier.
Le cantonner à une utilisation en électro/dance/techno serait réducteur au vu de ses possibilités de synthèse. C'est un synthé assez polyvalent.
AVIS GLOBAL
Que peut-il lui manquer pour être "parfait" dans sa catégorie (analo à un DCO, monotimbral polyphonique à mémoires)?
-des potards, pourtant facilement remplaçables par un PG-300, une surface de contrôle, ou un éditeur logiciel
-au niveau du LFO, des formes d'ondes carrée et aléatoire en plus de la sinusoïde, une synchronisation par horloge externe et un fonctionnement en "key re-trig"
-un arpégiateur, fonctionnalité délaissée par Roland sur les séries JX et les JUNO MIDI (106 et Alpha)
-des mémoires de patches (notamment pour les mémoires d'accord, la valeur de portamento) comme sur le MKS-50
-un contrôle du filtre par pédale d'expression (présent sur le JUNO-1) sans passer par le MIDI
Acheté en 1988 avec un PG-300, il est mon premier synthé après que j'eus fait mes armes sur des arrangeurs Casio et Yamaha. J'avais pu essayer différents synthés en magasin : numériques (des DX Yamaha, Korg DW-8000 et DS-8, Roland D-10 et D-50) et analogiques (Korg Poly-800, Roland JX-10). Refroidi par les sonorités des numériques, j'avais finalement acheté le Juno par correspondance, sans l'essayer, me basant sur les rares avis que l'on trouvait dans la presse musicale et sur la forte impression que m'avait fait le JX-10, inaccessible financièrement.
Je n'ai jamais regretté cet achat. Avant l'acquisition récente d'un Super JX, je craignais que mon JUNO-2 ne souffrirait pas la comparaison. Bien au contraire, le JUNO-2 sort des sons que le JX-10 n'arrive pas à produire. C'est un synthé simple et efficace, idéal pour débuter. Grâce à la multiplicité de ses formes d'ondes, de ses modulations, on peut en tirer facilement des sonorités très intéressantes, toujours d'actualité.