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Le son : phénomènes physiques et physiologiques (ou psychoacoustiques)

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Sujet de la discussion Le son : phénomènes physiques et physiologiques (ou psychoacoustiques)
Le but de ce sujet est de discuter des phénomènes liés à la nature du son, c'est à dire du mouvement périodique de l'air, de la propagation des ondes, réflexions, interférences etc...

Et aussi, car les discussions sont souvent liées : de la perception de ces sons par nos oreilles (ou l'interprétation que notre cerveau en fait).

[ Dernière édition du message le 19/08/2011 à 14:57:19 ]

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141
Salut tout le monde !
Je propose qu'on évoque un p'tit peu un phénomène fort bien connu de tout sonorisateur : le larsen.
On en connait tous les sifflements, mais a quoi est-il réelement dû ? J'ai bien ma petite idée (formation d'une boucle infinie micro/HP), mais quelqu'un connait-il le fondement physique ?
Merci d'avance !!

Quentin

The blues are the roots, The rest are the fruits.

W. Dixon

142
C'est bien une boucle divergente.

Tu peux modéliser un système { micro + hp + air ambiant + ampli } par une boucle de rétroaction et l'étudier avec les outils d'asservissement classiques.

http://img41.imageshack.us/img41/9296/sansreq.gif

Le micro joue le rôle d'un convertisseur acoustique => électrique et aussi de sommateur.
L'ampli (électrique) amplifie le signal (gain A) qui est converti vers une onde acoustique par HP.
L'air ambiant assure la boucle de rétroaction en réinjectant l'onde sonore du HP vers le micro (gain / impédance B)

Pour une onde sonore en entrée (à gauche) "e" et une onde sonore en sortie du HP "s" tu obtiens (en négligeant les temps de propagation ou plutôt).

s = ( e + B*s )*A
s/e = A / (1-A*B) qui est la fonction de transfert du système.

Si A*B est proche de 1, alors (1-A*B) est proche de 0, A/(1-A*B) est proche de... l'infini.
En clair, ça diverge à donf : la moindre petite excitation "e" va être amplifiée jusqu'à saturation (larsen).


J'ai aussi ajouté des bruits (thermiques) dans la boucle : même s'il n'y a personne qui parle dans le micro, les bruits injectés (souffle du micro, de l'ampli, etc.) suffisent à générer l'excitation de départ.


La réponse d'un tel système n'est pas "parfaitement plate" et des fréquences sont privilégiées (A et B ne sont pas des gains purs) ; le larsen sonne sur la fréquence de résonance du système.


J'ai dit que je négligeais les temps (et distances) de propagation mais en réalité il faut bien les prendre en compte.
Pour certaines distances, le signal réinjecté par la boucle va tomber en phase avec le signal d'entrée : les amplitudes s'ajoutent.
A d'autres distances, le signal réinjecté par la boucle se retrouve en opposition de phase : les amplitudes s'annulent (ou du moins, se retranchent) et il n'y a pas de larsen.

Pour une distance fixe entre le micro et le HP, des fréquences donneront des ondes qui tomberont en phase : celles dont un multiple de la longueur d'onde correspond à la distance micro - hp.
Si en plus elle correspond à la fréquence de résonance de l'ampli... Twwwwwwwiiiiiit boum !

[ Dernière édition du message le 18/09/2011 à 15:34:44 ]

143
D'accord, merci beaucoup de ta réponse !!

The blues are the roots, The rest are the fruits.

W. Dixon

144
Attends, j'ai pas fini !

Je voulais juste montrer un Abaque de Black. C'est en faisant des dessins là-dessus que l'on étudie (pour le résoudre) le problème.

http://sciences-indus-cpge.papanicola.info/local/cache-vignettes/L500xH575/abaque_de_black_600-7ccda.png

Tu traces la réponse du système dans un graphique "Gain vs Phase" et il faut qu'il passe à droite de l'ellipse en pointillées.

Quelque part, c'est bô non ?
http://public.iutenligne.net/automatique/verbeken/CoursAU_MV/chapitre6/images/fig5i.jpg

Quand ça Larsen, c'est que tu es pile dans le dedans de l'ellipse.


Olala la belle bleue.
8._diagramme_de_black.jpg
Je ne sais pas par où il est passé pour l'avoir celle-ci.

[ Dernière édition du message le 18/09/2011 à 15:44:25 ]

145
ouah, là ça commence a être complexe...
Sinon, c'est vrai que pour obtenir la bleue, ça a pas dû être simple car les fonctions admettant plusieurs images ne sont pas définies dans les réels...

The blues are the roots, The rest are the fruits.

W. Dixon

146
C'est parce qu'il y a un paramètre "masqué" : la fréquence.
- L'amplitude est une fonction de la fréquence f,
- La phase est une fonction de la fréquence f,
- On trace la trajectoire des points de coordonnée ( Phase(f) ; Amplitude(f) )

Tu peux alors faire des boucles et repasser par les mêmes points.


Dans le cas qui nous intéresse, tu peux tracer une courbe similaire pour étudier l'effet de la variation de la distance entre le micro et le hp (la longueur d'onde et la fréquence sont liée par la vitesse du son).

[ Dernière édition du message le 18/09/2011 à 20:45:52 ]

147
Ah ok !!

The blues are the roots, The rest are the fruits.

W. Dixon

148

Bonjour,

Excellent sujet à parcourir à tête reposée !

Je me joins à vous suite au conseil de Traumax et surtout suite à une discussion sur le sithar (https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.442782,crise-de-g-a-s-confiez-vous-ici-parlez-librement,p.186.html) et plus particulièrement les cordes sympathiques.

Donc d'après ce que j'ai appris là bas, les cordes sympathique entre en résonance à l'aide des cordes que l'on jouent, soit !

Mais alors pourquoi sur ma 6 cordes, si je joue sur une seule corde (La par exemple) les autres (celles à vide ) n'entre pas en résonance, ou en tout cas pas suffisamment  pour qu'on les entendent ?

"Un accord, c'est bien,
deux accords, vous poussez un peu,
trois accords, c'est du Jazz" Lou Reed.

149

A mon avis, pour que la corde rentre en résonance avec un la il faut qu'elle aie une fréquence de résonnance propre proche identique ou très proche.

Essaye avec une acoustique bloque les 4 cordes aiguës avec ta main gauche fait un la sur la corde grave (avec le pouce..) bourrine le bien et relâche le pouce pour l'étouffer. Il n'y a plus que le La à vide qui n'est pas étouffé et il sonne ...

Ca marche aussi avec les harmoniques étouffe les 4 cordes aiguës et bourrine un Si sur ta corde de la en 2 eme case. Etouffe le et écoute ta corde de mi chanter un Si. Ce Si est une harmonique cachée dans le Mi, c'est celui que l'on retrouve en jouant l'harmonique naturelle en effleurant la corde au dessus de la 7ème frette.

 

La guitare est un instrument bourré de résonances, quand tu joues des arpèges dans les aigus les cordes graves viennent souvent sympathiser et parfois sans qu'on les invites.

Certaines sont plus présentes que d'autre car chaque objet a une fréquence de résonance, la guitare a ses petites fréquences préférées. Celle que je déteste, c'est celle du floyd ou de l'importe quel vibrato à ressort ça te fait une saleté de réverbe sur un seul accord. C'est pour ça que je colle toujours un bloc de mousse sous les ressorts, je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas fait d'usine!

 

[ Dernière édition du message le 20/09/2011 à 21:53:29 ]

150

Par contre pourquoi les résonances sont elles si faibles comparées à un sitar?

La, je ne sais pas trop, je dirais que déjà sur un sitar tu as moult cordes prêtes à résonner, il y a plus de chances qu'il y en a une qui accroche la fréquence et il y a une certaine intelligence dans l'accordage aussi.

Les cordes sont dans le manche creux qui est une cavité de résonance au même titre que la caisse. Leur tensions sont identiques, leurs notes diffèrent à cause de leur longueur.

Le chevalet des sympathiques est sans doute posé à un endroit spécifique, avoir la bonne masse..

Enfin, j'imagine que tout ça est optimisé.

Sur une solid-body, les cordes sont moins sensibles aux vibrations ambiantes, c'est d'ailleurs pour ça qu'on l'a inventée. Mon gratteux a une quart de caisse (epiphone sheraton de 93, les amateurs apprécierons;)) ça part en larsen pour un rien!

 

[ Dernière édition du message le 20/09/2011 à 22:34:42 ]