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Pédago
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Comment construit-on des accords ? Les bases de l’harmonie - 4e partie

Nous avons vu dans les articles précédents les modes majeurs et mineurs, comment se construisait une gamme et comment l’on pouvait déduire la tonalité d’un morceau à partir de son armure.

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Mais l’har­mo­nie, c’est avant tout l’art de faire sonner des sons ensemble, simul­ta­né­ment. Et c’est là qu’il devient parti­cu­liè­re­ment inté­res­sant de comprendre comment l’on peut construire et utili­ser des accords.

Les accords

Un accord se compose de plusieurs notes jouées simul­ta­né­ment, et qui peuvent être réduites à des empi­le­ments de tierces. Pour pouvoir être iden­ti­fié harmo­nique­ment, un accord doit se compo­ser d’au moins trois notes, donc, deux tierces. 

Un accord majeur se consti­tue d’une note fonda­men­tale, à laquelle on ajoute une tierce majeure, puis une tierce mineure. Par exemple, si la fonda­men­tale est Do, la tierce majeure au-dessus nous donnera un Mi, et la tierce mineure au-dessus de ce dernier nous donnera à son tour un Sol. On appelle cela l’« accord parfait majeur ».

Pour un accord mineur, si l’on conserve l’exemple d’un accord basé sur la fonda­men­tale Do, la tierce mineure au-dessus nous donne un Mi b, et la tierce majeure au-dessus nous donne un Sol. On appelle cela l’« accord parfait mineur ». Enfin, l’ac­cord ayant pour fonda­men­tale la septième des gammes majeure, mineure harmo­nique et mineure mélo­dique (mais pas natu­relle !) est composé d’une super­po­si­tion de deux tierces mineures. On parle alors d’un « accord dimi­nué ». L’écart entre la fonda­men­tale et la note supé­rieure de l’ac­cord est consti­tué d’un triton (trois tons, voir art.1). Nous verrons toute son impor­tance dans un article ulté­rieur.

Construire les accords, l'harmonie musicale

On consta­tera que la diffé­rence entre l’ac­cord parfait majeur et son pendant mineur ne se situe qu’au seul niveau de la note du milieu de l’ac­cord.

Renver­se­ments

Du milieu de l’ac­cord, ai-je dit ? Pour être plus clair, j’au­rais dû parler de la tierce – c’est-à-dire de la note située 1 ton et demi ou bien 2 tons au-dessus de la fonda­men­tale. Quant à la troi­sième note de l’ac­cord, on l’ap­pelle la quinte. Que l’ac­cord soit majeur ou mineur, cette dernière est toujours « juste », inva­ria­ble­ment située à 3 tons et demi de la fonda­men­tale de l’ac­cord. Pourquoi ai-je précisé tout cela ? Tout simple­ment parce que, il faut le savoir, les accords ne se promènent pas toujours dans nos parti­tions sous leur forme initiale décrite plus haut, mais qu’ils peuvent être renver­sés (et parfois même, ampu­tés de certaines de leurs notes, mais chut !). 

Le prin­cipe du renver­se­ment est le suivant : toujours faire bascu­ler la note la plus basse d’un accord à l’oc­tave supé­rieure. Dans notre exemple d’ac­cord de Do majeur, le premier renver­se­ment s’ob­tient en trans­po­sant à l’oc­tave supé­rieure la fonda­men­tale Do. Le second renver­se­ment s’ob­tient à partir du premier, en trans­po­sant cette fois-ci la tierce Mi à l’oc­tave supé­rieure. Et pour finir, en trans­po­sant le Sol à l’oc­tave, on revient à la forme initiale de l’ac­cord, le tout trans­posé d’une octave.

Construire les accords, l'harmonie musicale

En géné­ral, les théo­ri­ciens se rejoignent sur l’idée que la forme initiale de l’ac­cord offre un senti­ment de stabi­lité, le premier renver­se­ment un senti­ment de légè­reté, et le second renver­se­ment un senti­ment d’in­sta­bi­lité qui appelle souvent un autre accord – voir un double­ment par un accord basé sur la tonique. Il en va bien sûr de même pour toutes les autres formes d’ac­cords, mineur ou… autre juste­ment. Avant de pour­suivre, voici les harmo­ni­sa­tions que nous pouvons commen­cer à construire sur les gammes que nous connais­sons.

Construire les accords, l'harmonie musicale 
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Les accords à quatre notes (accords « de septième »)

Il existe des accords à quatre notes. Ils sont basés sur les accords à trois notes que nous venons de voir, auxquels on rajoute une troi­sième tierce, majeure ou mineure. Celle-ci étant située à un inter­valle de septième de la note fonda­men­tale de l’ac­cord, on appelle ce dernier un « accord de septième ». Celui-ci peut être majeur si l’on ajoute une tierce majeure à un accord parfait majeur, mineur si l’on ajoute une tierce mineure à un accord parfait… mineur. Si, par contre, l’on ajoute une tierce mineure à un accord parfait majeur, on obtient un accord dit de « septième de domi­nante ». Nous verrons que cet accord a une impor­tance tout à fait parti­cu­lière dans la construc­tion harmo­nique d’un morceau.

L’ac­cord de septième basé sur le septième degré de la gamme (ne pas confondre septième degré d’une gamme, et l’in­ter­valle de septième entre la fonda­men­tale et la note supé­rieure de l’ac­cord !), est composé d’un accord dimi­nué (voir plus haut), super­posé d’une tierce mineure. On trouve cet accord dans les gammes majeure et mineure mélo­dique (mais ni natu­relle, ni harmo­nique).

Voici comment se présentent les accords de septième :

Construire les accords, l'harmonie musicale

Et voici les harmo­ni­sa­tions des gammes majeures et mineures en accords de septième :

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Les nota­tions d’ac­cords

Pour clore cet article, je souhai­te­rais juste mention­ner les deux types de codi­fi­ca­tions qui existent pour dési­gner les accords, la méthode clas­sique et la méthode anglo-saxonne. La méthode clas­sique, un peu plus complexe, et qui n’est plus guère utili­sée en musique actuelle, fera l’objet d’un article ulté­rieur. En ce qui concerne la méthode anglo-saxonne, prin­ci­pa­le­ment utili­sée en jazz, il faut tout d’abord savoir que les Anglo-Saxons n’ap­pellent pas les notes de la même manière que nous.

Celles-ci sont dési­gnées par des lettres – A, B, C, D, E, F, G – en partant de La. Un accord majeur est dési­gné par sa seule lettre, éven­tuel­le­ment suivie de la mention « maj » ou « M ». Exemple : F ou Fmaj ou FM est un accord de Fa majeur. Un accord mineur est obli­ga­toi­re­ment suivi de la mention « min ». Si un accord majeur ou mineur est suivi du chiffre « 7 », il s’agit d’un accord de septième. A noter que dans ce cas là, un accord majeur de septième sera néces­sai­re­ment carac­té­risé par la mention « maj » ou « M ». Car sinon, s’il n’y a que le « 7 », ce sera un accord de septième de domi­nante.

Pour que ce soit bien clair : F est un accord de Fa majeur, mais F7 est un accord de Fa septième de domi­nante (ou domi­nante 7). Pour label­li­ser un accord de septième de Fa majeur, il faudrait indiquer Fmaj 7 ou FM7.

Dans les prochains articles, nous verrons comment nous pouvons employer ces accords pour harmo­ni­ser une mélo­die.

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