Si la voie royale pour écrire de la musique occidentale reste le solfège, les tablatures permettent aux guitaristes de jouer sans savoir « lire la musique ». Ce langage requérant malgré tout quelques notions, nous allons faire le tour des fondamentaux nécessaires à sa compréhension.
L’accordage
Avant même de vous jeter sur les chiffres, pensez à vérifier un point essentiel : l’accordage utilisé est parfois omis ou simplement nommé « standard tuning », mais de nombreux riffs de guitare utilisent des accordages alternatifs comme le Drop D (Ré) ou l’Open G (Sol). Vous serez alors contraint de changer l’accordage de votre instrument en fonction de ce qui est écrit à ce sujet sur la tablature.
Dans cet exemple, l’accordage en open de sol nécessite de baisser la 1re, la 5e et la 6e corde d’un ton chacune, on passe alors de EADGBE (Mi-La-Ré-Sol-Si-Mi) à DGDGBD (Ré-Sol-Ré-Sol-Si-Ré). |
Des chiffres et des lettres
Une fois cette vérification effectuée, passons à lecture proprement dite.
La corde la plus grave est située en bas (la corde la plus aigüe se trouve donc logiquement en haut) et la lecture s’effectue de gauche à droite puisqu’il s’agit d’une convention occidentale.
Les chiffres inscrits sur les lignes correspondent aux cases sur lesquelles vous devez appuyer pour obtenir les notes voulues, la présence d’un 0 ou d’un O vous invitant à jouer la corde « à vide », c’est-à-dire sans appuyer dessus avec la main gauche (ou la main droite pour les gauchers). Lorsqu’un X se trouve à la place d’un chiffre, c’est qu’il faut étouffer la corde en question.
Enfin, étant donné que le temps se déroule de gauche à droite, lorsque plusieurs chiffres sont inscrits les uns au-dessus des autres cela signifie que vous avez affaire à un accord ; les notes doivent alors être jouées ensemble (puisqu’elles sont d’accord).
Le rythme
C’est la véritable faiblesse des tablatures vis-à-vis des partitions : le rythme n’y est que succinctement évoqué tandis que les unités de temps (noire, croche…) sont précisément décrites pour chaque note quand on utilise le solfège. Vous ne pourrez donc pas jouer un morceau que vous n’avez jamais entendu avec une simple tablature, à moins que celle-ci soit surmontée d’une partition en bonne et due forme.
Tab training
Une solution efficace et pérenne consiste à investir dans un logiciel permettant d’éditer vos propres tablatures comme Guitar Pro ou TablEdit. Avec ce genre de soft, vous pourrez vous entraîner à l’aide des exemples inclus ou en récupérant des fichiers sur la toile, mais aussi écrire vous-mêmes vos propres exemples dont vous pourrez vérifier l’exactitude et la pertinence en les faisant lire par le moteur audio intégré. Autrement dit, vous serez immédiatement en mesure de savoir si ce que vous avez écrit correspond effectivement à ce que vous avez voulu écrire.
Les fioritures
S’il est nécessaire de jouer juste et en rythme, cela n’est parfois pas suffisant pour interpréter correctement un morceau, car ce sont les fioritures techniques comme le hammer on, le pull off, le palm mute, le slide et j’en passe, qui permettent de donner vie aux riffs de guitare les plus célèbres. Ainsi, n’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires si vous butez sur une abréviation ou une technique particulière.