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Pédago
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Introduction aux degrés - Les bases de l’harmonie - 5e partie

Alors voilà une situation bien connue des compositeurs… et la raison d’être de cette série d’articles  !

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Vous avez trouvé une phrase musi­cale qui vous botte, plus que ça même : LE thème qui touchera le cœur et/ou fera bouger les fesses de la planète entière, vous en êtes persuadé. Sauf que toute seule, comme ça, malgré sa puis­sance évoca­trice évidente, votre trou­vaille mélo­dique manque un peu d’épais­seur, de matière. Vous aime­riez la rendre plus char­nue, quoi ! C’est juste­ment là qu’in­ter­vient l’har­mo­ni­sa­tion, avec son arme de prédi­lec­tion : les accords (nous n’abor­de­rons pas le contre­point tout de suite). Sauf que ces accords, il ne s’agit évidem­ment pas de les placer au hasard. Or, nous l’avons vu dans les articles précé­dents, non seule­ment chaque note d’une gamme (donc de la tona­lité d’un morceau) peut être harmo­ni­sée par un accord, mais en plus elle possède une fonc­tion parti­cu­lière. C’est là-dessus que nous allons nous pencher plus profon­dé­ment.

Les degrés

Quand on décide d’har­mo­ni­ser un morceau, il faut veiller à ne pas forcé­ment coller un accord à chacune des notes que l’on trouve : on risque­rait surtout d’abou­tir à un résul­tat… tout sauf harmo­nieux ! Il faut donc agir avec discer­ne­ment. Après avoir défini la tona­lité d’un morceau (voir article 3), la seconde étape d’une harmo­ni­sa­tion consiste donc à repé­rer la fonc­tion des diffé­rentes notes de sa mélo­die. 

Dans le système tonal, les degrés prin­ci­paux sont le Ier et le Ve degré d’une gamme (tous les autres sont plus ou moins dépen­dants de ces deux-là, comme nous le verrons dans un futur article). La note du premier degré d’une gamme est appe­lée la « tonique », car c’est elle qui porte la « tona­lité ». Le Ve degré, appelé domi­nante, est là pour renfor­cer le carac­tère de la tona­lité. En effet, par un effet psychoa­cous­tique – en tous cas en ce qui concerne notre oreille occi­den­tale – chaque note est « atti­rée » par celle se situant une quinte juste en dessous d’elle. Vous pouvez tenter l’ex­pé­rience. En-dehors de tout contexte de morceau, jouez une note, n’im­porte laquelle, et faites-la suivre de celle située exac­te­ment une quinte juste (3 tons et demi, cf article 1) en dessous d’elle : vous obtien­drez immé­dia­te­ment une sensa­tion de réso­lu­tion, de fin si vous préfé­rez. La seconde note jouée par vous sera alors la tonique de la tona­lité. La domi­nante sera la première note jouée.

Les degrés de la gamme musicale
Les degrés de la gamme musicale
Les degrés de la gamme musicale
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Ce mouve­ment du Ve vers le Ier degré de la gamme est appelé une cadence (du latin « cadere », tomber) parfaite. Cette formule est souvent utili­sée pour termi­ner un morceau. Donc, dans de nombreux cas, les deux degrés employés à la fin de la mélo­die d’un morceau sont donc la domi­nante (ou l’une des notes consti­tuantes de l’ac­cord de domi­nante, comme nous le verrons prochai­ne­ment) et la tonique (ou l’une des notes consti­tuantes de l’ac­cord de tonique). Il existe bien d’autres cadences, et chacune possède un rôle bien précis dans la compo­si­tion et l’har­mo­ni­sa­tion d’un morceau, ce qui fera l’objet d’un prochain article. Pour l’ins­tant, pour­sui­vons notre première étude sommaire des degrés d’une tona­lité donnée.

Après les degrés I et V, le plus impor­tant est le IVe, celui de la sous-domi­nante. Il a pour fonc­tion de renfor­cer le Ve degré. On trou­vera dans de nombreux morceaux un accord de sous-domi­nante précé­dant la cadence parfaite V-I.

Ici, 2 exemples illus­trant la même cadence IV-V-I, d’abord avec les degrés « nus », puis sommai­re­ment harmo­ni­sés :

Les degrés de la gamme musicale
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Si vous vous repor­tez à l’ar­ticle précé­dent, vous consta­te­rez deux choses concer­nant les accords corres­pon­dant aux degrés I, IV et V d’une gamme majeure La première, c’est qu’ils sont tous majeurs, juste­ment. La seconde, c’est qu’ils regroupent à eux trois toutes les notes de la gamme, comme on peut le voir dans l’exemple suivant : 

Les degrés de la gamme musicale

On peut donc, dans l’ab­solu, harmo­ni­ser basique­ment n’im­porte quel morceau « clas­sique » occi­den­tal en ne s’ap­puyant que sur les accords de ces degrés-là. 

Si l’on se rappelle l’ar­ticle 3 de cette série, on constate égale­ment que les degrés IV et V d’une tona­lité sont des tons voisins de la tonique, situés immé­dia­te­ment à gauche et à droite de la tonique sur le cycle des quintes. Il est donc facile, à partir de ce dernier, de repé­rer les degrés IV et V de n’im­porte quelle gamme et ainsi de débu­ter l’har­mo­ni­sa­tion d’un morceau, quelle que soit sa tonique.

La prochaine fois, nous étudie­rons les autres degrés de la gamme, et évoque­rons rapi­de­ment le cas de l’har­mo­ni­sa­tion en mode mineur.

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