On rentre cette semaine dans le vif du sujet, avec les différents modes, majeur ou mineur, mélodiques ou harmoniques, ainsi que les gammes relatives.
Le mode majeur
Voici le mode de construction d’une gamme majeure :
1 ton + 1 ton + ½ ton + 1 ton + 1 ton + 1 ton + ½ ton
Si l’on fait le compte, on retombe bien sur nos pattes : on a douze demi-tons et huit notes. Chaque gamme majeure est donc composée de certaines notes bien précises. Pour information, sachez que chaque élément d’une gamme possède également un numéro de degré et une fonction au sein de cette même gamme.
Comme nous le voyons dans l’exemple, Ré est ainsi le second degré de la gamme de Do majeur, et il porte la fonction de « sus-tonique ». Nous verrons dans un prochain article à quoi correspondent ces fonctions.
Les gammes relatives
Nous avons pu observer dans l’exemple précédent que la gamme de Do majeur est composée exclusivement de notes non altérées (ni dièse, ni bémol, uniquement les touches blanches d’un clavier). Mais il existe également une gamme mineure qui n’utilise que ces notes-là, c’est la gamme de La mineur, dont la tonique est située très exactement à 1 ton et demi en dessous de la tonique de la gamme de do majeur.
Deux gammes qui partagent le même ensemble de notes et dont les toniques sont situées à un ton et demi d’écart sont dites « relatives ». Toute gamme majeure possède sa gamme relative mineure, et vice versa.
Le mode mineur (et ses trois drôles de gammes)
Comme si ce n’était pas assez compliqué comme cela, le mode mineur ne propose pas qu’un seul type de gammes, comme le mode majeur, mais trois. Nous allons voir lesquels.
La gamme mineure relative d’une gamme majeure s’appelle une gamme mineure « naturelle ». Attention, ce n’est pas parce que les toniques sont à un ton et demi d’écart que toutes les autres notes le sont ! Si c’était le cas, la gamme relative d’une gamme majeure serait… une autre gamme majeure ! Voici donc le mode de construction d’une gamme mineure :
1 ton + ½ ton + 1 ton + 1 ton + ½ ton + 1 ton + 1 ton
Ici aussi, lorsque nous comptons, nous retrouvons 12 demi-tons et 8 notes (7 + la tonique reportée à l’octave). La première grande différence avec une gamme majeure est que la tierce, à compter de la tonique, est maintenant mineure. L’autre grande différence avec la gamme majeure réside dans le fait que le second demi-ton n’est plus entre les 7e et 8e degrés de la gamme, mais entre le 5e et le 6e. Le dernier intervalle est donc constitué maintenant d’un ton entier, et non plus d’un demi-ton. On dit qu’il n’y a plus de sensible. On n’a plus alors cette même sensation de fin que provoque le demi-ton final.
Et justement, le second type de gamme mineure, appelé gamme mineure harmonique, est né de la volonté qu’ont eu certains de le reproduire, ce demi-ton final. Ils ont ainsi créé la « gamme mineure harmonique » :
1 ton + ½ ton + 1 ton + 1 ton + ½ ton + 1 ton et demi + 1/2 ton
À l’écoute toutefois, d’autres encore ont jugé trop important l’intervalle d’un ton et demi entre le 6e et le 7e degré, et un peu dérangeant à l’oreille. Ils ont donc décidé de le réduire en augmentant le 6e degré d’un demi-ton. Et c’est ainsi qu’est né le troisième type de gamme mineure, la « gamme mineure mélodique, dont on peut dire qu’elle débute comme une gamme mineure et se termine comme une gamme majeure.
Sa construction :
1 ton + ½ ton + 1 ton + 1 ton + 1 ton + 1 ton + ½ ton
À noter que si la gamme mélodique « fonctionne » en montant vers les aigus, elle sonne de manière plus étrange en redescendant vers les graves, car dans ce cas l’oreille s’attend à avoir une gamme majeure. On emploie alors plutôt la gamme mineure naturelle pour descendre, ce qui vaut à cette dernière sa seconde dénomination de « gamme mineure mélodique descendante », comme on peut l’entendre dans cet exemple (montée en mineur mélodique et descente en mineur naturelle) :
Dans le prochain article, nous verrons comment déterminer la tonalité générale d’un morceau.