Pour adapter la notation musicale aux différentes tessitures d'instruments, on recourt à différentes clefs. Pourquoi, quand, comment : voici tout ce qu'il faut savoir pour bien les utiliser...
Comme nous l’avions vu, une clef sert de repère pour écrire les notes sur la portée. Nous avons jusqu’ici toujours utilisé la clef de Sol pour repérer les notes :
Le chiffre indiqué à droite du nom de chaque note indique le numéro d’octave. Comme il n’y a que 7 noms de note différents, il existe un système de numérotation des octaves. Rappelons que l’octave est l’intervalle qui sépare deux notes portant le même nom et comportant donc 6 autres notes entre elles.
Les 8 notes ci-dessus couvrent l’étendue d’une octave. Cette octave porte le numéro 3. L’octave suivante commence au Do situé dans le troisième interligne et porte le numéro 4. On peut facilement écrire les notes de l’octave 4 en clef de sol (le dernier Do appartient déjà à l’octave 5) :
L’utilisation de la clef de Fa
La clef de Fa permet d’écrire des notes plus graves couvrant les octaves 1 et 2. Voici la clef de Fa et les notes des octaves 1 et 2 :
Avec la clef de Fa et la Clef de Sol, vous pouvez déjà écrire sur une étendue de 4 octaves. Vous pouvez également utiliser des lignes supplémentaires pour placer des notes encore plus haut ou plus bas sur la portée. Remarquez que l’ordre des notes reste toujours le même, peu importe la clef.
Voici d’ailleurs 4 octaves écrites avec les deux clefs :
En observant les portées ci-dessus, nous voyons qu’une note placée sur une ligne peut porter un nom différent selon la clef qui se trouve au début de la portée. Une note placée sur la troisième ligne est un Si en clef de sol et un Ré en clef de fa. Ceci rend malheureusement l’apprentissage de la lecture des notes un peu plus difficile, car il est nécessaire de pouvoir lire couramment dans les deux systèmes.
La tessiture des instruments
La tessiture d’un instrument (également appelé le registre d’un instrument) est l’étendue des notes qu’il est capable de jouer. Les instruments utilisent la clef qui est la plus proche de leur tessiture, afin que ses notes se retrouvent le plus possible dans la portée. Les partitions d’une guitare basse ou d’une contrebasse seront écrites en clef de Fa, car la tessiture de ces instruments est essentiellement grave. Les instruments plus aigus (flûte, trompette, …) s’écriront en clef de sol, qui est mieux adaptée à leur tessiture.
Les instruments à clavier (piano, orgue, synthétiseur, clavecin, …) couvrent une étendue assez vaste et sont écrits sur deux portées, en clef de sol et clef de fa. Les deux portées sont reliées par une accolade indiquant qu’elles doivent être lues par le même instrument. Voici comment elles se présentent :
Comme précédemment, voici 4 octaves écrites dans deux clefs mais en utilisant les 2 portées :
En règle générale, les notes écrites dans la portée inférieure seront jouées par la main gauche et les notes écrites dans la portée supérieure par la main droite. C’est le plus naturel, car les notes sont de plus en plus aiguës en se dirigeant vers la droite du clavier.
Les autres clefs
Lorsque vous placez une note sur une ligne de la portée, son nom dépend de la clef qui la précède. Nous en avons déjà vu deux. Comme il y a 7 noms de notes différents, il est possible de lire les notes sur la portée de 7 manières différentes et il y a donc 7 clefs différentes. Heureusement, les 5 autres clefs sont utilisées uniquement pour des instruments bien précis. En apprenant le clavier musical, vous n’en aurez jamais besoin. Voici un récapitulatif des clefs avec pour chacune la position de la note Do 3 :
Toutes ces notes portent le même nom et représentent la même hauteur sonore.
La première est la clef de Sol. Elle fixe la position de la note Sol sur la deuxième ligne. On parle parfois de la clef de sol deuxième, pour ne pas la confondre avec la dernière, qui possède le même symbole mais qui est placée sur la première ligne.
La seconde clef est la clef de Fa. La note Fa est placée sur la quatrième ligne de la portée, entre les 2 points du symbole. On l’appelle aussi clef de Fa quatrième.
La clef suivante est la clef de Fa troisième. Elle est très rare. La note Fa est placée sur la troisième ligne, entre les deux points.
Les quatre clefs suivantes sont les clefs d’Ut. Ut est un nom ancien pour la note Do. Il reste utilisé pour le nom des clefs qui sont basées sur cette note. Pour chacune de ces clefs, le Do est placé sur la ligne centrale du symbole de la clef, entre les deux courbes. Ces clefs sont appelées respectivement clef d’Ut première, clef d’Ut seconde, clef d’Ut troisième et clef d’Ut quatrième, en faisant référence à la ligne de la portée où se place le Do.
La dernière clef est la clef de Sol première. Elle est extrêmement rare. La note Sol est située sur la première ligne. Au point de vue du nom des notes, elle est équivalente à la clef de Fa quatrième. La seule différence est que les notes sont placées à deux octaves de différence. Pour les 7 autres clefs, le nom des notes est chaque fois différent pour chaque ligne de la portée. Sachez que dans la majorité des Conservatoires, les étudiants doivent apprendre à lire couramment les 7 clefs !
Comme les notes sont toujours nommées dans le même ordre et qu’elles ne peuvent s’écrire que sur une ligne ou dans un interligne, vous pouvez retrouver le nom et la hauteur de toutes les notes de toutes les clefs à partir de cet exemple. En partant de la note Do 3, voici par exemple le nom et la position des notes en clef d’Ut troisième :
Certains instruments à percussion n’ont pas besoin de préciser la hauteur des notes. C’est le cas de tous les instruments de la batterie.
Chaque partie de la batterie peut être frappée pour produire un son, mais celui-ci reste toujours à la même hauteur. Dans un tel cas, l’utilisation d’une clef sur la portée n’a pas d’utilité. Dans la pratique, on ne dessine pas de clef ou on utilise un symbole spécial comme par exemple :
L’utilisation des lignes de la portée est assez libre pour l’écriture des percussions. Il existe plusieurs systèmes différents. La plupart du temps, vous trouvez au début de la partition une explication de la convention utilisée, comme par exemple :
Remarquez que l’on peut utiliser des symboles différents pour les têtes de notes, comme ici la croix pour représenter la cymbale. On peut également modifier le nombre de lignes de la portée. Pour un instrument unique (caisse claire d’orchestre, grosse caisse seule, triangle, …) on verra souvent une portée à une seule ligne, qui représente les valeurs rythmiques à jouer :
Conventions d’écritures
La clef que l’on utilise doit être écrite à chaque début de portée pour tous les instruments (sauf éventuellement la percussion). Au cours de la portée, il arrive que l’on change de clef. Dans ce cas la nouvelle clef est dessinée si possible juste avant une barre de mesure, soit juste devant la première note qui est affectée par la clef. Dans les deux cas, elle est dessinée un peu plus petite que sa dimension normale. En voici un exemple :
Lorsqu’un changement de clef survient lors d’un saut de portée, il est courant de dessiner la clef juste à la fin de la mesure, afin que l’interprète ne soit pas surpris en passant à la ligne :
Un grand merci à Dominique Vandenneucker, auteur du logiciel Pizzicato d’Arpège Musique, pour son autorisation de publier cet article sur AudioFanzine. Copyright ARPEGE sprl. |