Ce dossier a pour objectif d'aborder en douceur les bases de la notation musicale, lesquelles pourront se montrer utiles pour déchiffrer une partition par exemple, mais aussi pour faire un dépôt d'oeuvre...
Définition de base de la musique
La musique est l’art d’organiser les sons pour leur faire exprimer un message, une impression, un état d’âme, une atmosphère, une émotion, des sentiments… C’est une communication qui émane du compositeur, de l’interprète et qui est reçue par l’auditeur.
La musique est essentiellement transmise par le son. Toutes les caractéristiques du son peuvent donc être exploitées pour enrichir la communication musicale.
Le son est une vibration de l’air perçue par l’oreille. Lorsque le pianiste enfonce une touche de son instrument, il provoque par son mouvement un choc entre un petit marteau et une corde métallique. Cette corde vibre et résonne dans le piano. En vibrant, elle entraîne l’air qui se trouve autour d’elle et cette vibration de l’air se propage dans toute la pièce. Lorsqu’elle atteint votre oreille, elle provoque la sensation sonore que vous connaissez.
La propagation du son est similaire aux ondulations que vous voyez à la surface d’une eau calme lorsque vous y jetez une pierre.
Les caractéristiques d’un son
Son grave |
Son aigu |
Hauteur
Une vibration sonore possède diverses caractéristiques que nous percevons. La première caractéristique est la hauteur du son. Il s’agit en termes physiques du nombre de vibrations effectuées par l’air en une seconde. Au plus il y en a, au plus le son vous paraît aigu. Schématiquement, on peut comparer un son grave et un son aigu de la manière ci-contre.
Amplitude
La seconde caractéristique est l’amplitude ou la force du son. Un son vous paraît d’autant plus fort que la vibration est grande. En voici une illustration :
Son faible
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Son fort
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Durée
Une troisième caractéristique du son est sa durée. Pendant combien de temps l’air vibre-t-il ? Cette durée se mesure en secondes.
Timbre 1 |
Timbre 2 |
Timbre
Enfin, le timbre du son vous permet de distinguer le type d’instrument qui joue. Vous pouvez facilement distinguer une mélodie jouée par un piano d’une mélodie jouée par une flûte. Même si la mélodie est la même, vous reconnaissez directement le piano ou la flûte. Physiquement, cette différence provient de la forme de la vibration. Voici par exemple deux sons qui ont la même hauteur et la même force mais qui se distinguent par le timbre, c’est-à-dire la forme de la vibration.
La notation musicale
Comme la musique est un son, la manière la plus évidente pour la transmettre est de l’écouter. C’est en effet la manière la plus satisfaisante de communiquer la musique.
La communication la plus directe impliquerait la présence simultanée de l’interprète et de l’auditeur, comme lors d’un concert. L’atmosphère d’un concert ne peut en effet pas être comparée à l’écoute d’un disque ou d’une émission radio. Il y a dans ce cas quelque chose de plus que simplement le son.
Les moyens techniques dont on dispose actuellement permettent de capter les sons et de les stocker sous diverses formes comme les disques, les cassettes et les disques compacts. L’avantage est de pouvoir reproduire la musique à volonté, de la distribuer et de la communiquer à grande échelle. Ces techniques transmettent le résultat sonore final de l’exécution d’un morceau de musique.
Lorsque vous désirez transmettre une oeuvre à quelqu’un pour qu’il en perçoive le message musical et puisse en apprécier la beauté, une cassette ou un disque fera l’affaire. Si vous désirez lui communiquer le contenu de l’oeuvre afin qu’il puisse la jouer lui-même, le support sonore seul n’est pas très pratique et devient insuffisant dans la plupart des cas. S’il est possible pour une personne bien entraînée d’écouter une mélodie et de la rejouer ensuite de mémoire, cette aptitude n’est pas générale et reste limitée à des cas relativement simples. Il devient très difficile d’effectuer cela dès que l’oeuvre se complique un peu et lorsqu’on en arrive à un concerto pour piano et orchestre d’une heure, cela devient quasiment impossible.
La notation musicale offre une solution plus pratique pour transmettre la musique à quelqu’un pour qu’il puisse lui-même la jouer. Son but est de pouvoir représenter le contenu d’une oeuvre musicale sous une forme écrite. De cette manière, vous pouvez communiquer de manière précise tout ce qui se passe pendant l’exécution d’un morceau.
Ce langage d’écriture musicale a évolué tout au long de l’histoire jusqu’à nos jours. Le système moderne tel qu’il existe actuellement est largement reconnu sur le plan international et forme un langage universel compris par la majorité des musiciens du monde entier. Un répertoire immense est disponible sous cette forme dans les librairies musicales. L’apprentissage de ce langage vous ouvre donc la communication avec la majorité des oeuvres écrites maintenant et dans le passé. Il vous permet également d’écrire votre musique de manière à la faire jouer par d’autres. Ce cours de musique va vous guider et vous faire découvrir les points essentiels de ce langage d’écriture musicale.
Le terme partition définit une ou plusieurs pages sur lesquelles la musique est écrite.
La portée
Par convention, on écrit la musique sur un support constitué de 5 lignes horizontales. C’est la portée. Les lignes sont tracées à distances égales l’une de l’autre. La distance exacte n’est pas fixée et peut varier d’une partition à l’autre. Elle doit être d’une taille adaptée à la lisibilité de la partition. En voici un exemple ci-contre.
Les lignes de la portée sont numérotées de 1 à 5 à partir de la ligne du bas.
L’espace qui est situé entre 2 lignes est appelé un interligne. Les quatre interlignes sont également numérotés de bas en haut :
Chaque son est écrit sur la portée sous forme d’une note. Une note est un symbole arrondi que l’on place soit sur une ligne soit dans un interligne :
La note peut être pleine (coloriée en noir) ou vide, comme dans l’exemple ci-dessus. Chaque caractéristique du son est inscrite sur la portée. La hauteur du son (aigu ou grave) est représentée par la position verticale de la note sur la portée. Une note plus aiguë sera écrite plus haut sur la portée qu’une note grave :
La durée des sons est représentée graphiquement par l’aspect de la note. Voici les principales formes utilisées :
La forme graphique de la note s’appelle le rythme ou la valeur rythmique de la note. Dans l’exemple ci-dessus, le premier rythme représente une longue durée. La suivante dure deux fois moins longtemps que la première, et ainsi de suite. Nous préciserons cela plus loin avec des exemples. Pour l’instant, ce qui est important c’est de vous montrer comment chaque caractéristique du son est représentée sur la portée.
La mesure
Un aspect important de la notation musicale est la séquence exacte des notes dans le temps. Quand est-ce que le musicien va jouer telle et telle note ? Lorsque plusieurs musiciens jouent ensemble, ils doivent pouvoir commencer et continuer à jouer tout en restant synchronisés l’un avec l’autre.
Dans ce but, la portée est divisée en plusieurs régions appelées mesures. Elles sont séparées l’une de l’autre par une barre verticale sur toute la hauteur de la portée. Ces barres verticales sont appelées barres de mesure. Voici par exemple une portée comportant 3 mesures :
De cette manière, la durée totale d’un morceau de musique est divisée en durées plus petites. Une oeuvre musicale est donc constituée d’un certain nombre de mesures qui se jouent l’une après l’autre. Chaque mesure peut comporter des notes avec des valeurs rythmiques.
Le timbre du son est évidemment fonction de l’instrument qui joue les notes. Chaque instrument possède un timbre qui lui est propre. C’est sa couleur sonore. Il est courant d’indiquer le nom de l’instrument devant la première mesure de la portée.
Lorsque plusieurs instruments jouent en même temps, une portée est attribuée à chaque instrument. Les notes jouées par un instrument sont placées dans la portée de cet instrument. Les portées sont alors dessinées l’une en dessous de l’autre. Pour indiquer que ces portées doivent être jouées en même temps, on les relie toutes par une barre verticale à gauche de la portée, et à chaque barre de mesure lorsque les instruments concernés font partie d’un même groupe (comme par exemple plusieurs trompettes). Voici un exemple de 3 portées que l’on joue simultanément :
Cet exemple comporte 3 mesures. Lorsqu’un morceau comporte par exemple 250 mesures, il sera impossible de les placer l’une à côté de l’autre (il faudrait une partition de 100 mètres de large !). Lorsque vous écrivez une lettre et que vous arrivez au bord droit de la feuille, vous continuez à écrire plus bas, en repartant du bord gauche de la feuille. Lorsque vous avez rempli la feuille, vous continuez simplement sur une autre page. C’est exactement le même principe pour écrire la musique. Voici un exemple d’une partition qui comporte 7 mesures jouées par 2 instruments différents :
Cet exemple nécessite deux remarques. La première est que lorsque les portées sont reliées (et donc jouées en même temps), les barres de mesure des portées sont placées à la même distance horizontale. Il arrive que l’on relie ces barres de mesure ensemble :
La deuxième remarque est que la largeur des mesures peut varier. Elle dépend du contenu de chaque mesure. On adapte la largeur de la mesure pour que le contenu y soit disposé de manière lisible.
La dernière caractéristique du son est l’amplitude ou sa force. En appuyant plus ou moins fort sur les touches, un pianiste produit des notes de différentes amplitudes. Cet aspect du jeu est indiqué sur la partition à l’aide de symboles que l’on place au-dessus ou en dessous de la portée. En voici 3 exemples :
Le premier symbole (P) indique que les notes doivent être jouées doucement à partir de là. Le second symbole (>) représente un accent, qui veut dire que la note doit être jouée plus fort, mais uniquement celle-là. Le troisième (F) indique qu’il faut jouer fort à partir de là. Nous reviendrons plus loin sur la signification exacte des symboles que l’on peut placer dans une partition.
Pour résumer
Les bases de la notation musicale peuvent se résumer comme ceci : les notes sont placées sur la portée. L’aspect graphique et l’endroit où elles sont placées indiquent la durée et la hauteur du son. Lorsque plusieurs instruments jouent ensemble, plusieurs portées sont dessinées l’une en dessous de l’autre et reliées par un trait vertical sur le côté gauche. Une oeuvre musicale est composée d’une succession de mesures jouées l’une après l’autre. Ces mesures sont séparées par des traits verticaux dans les portées. Les notes jouées par un instrument sont placées sur la portée de cet instrument. Différents symboles peuvent être ajoutés dans la partition pour indiquer comment les notes doivent être jouées.
Les hampes des notes
Nous avons vu dans le dossier précédent que les blanches, les noires et toutes les valeurs rythmiques plus courtes ont une [def]hampe[/def]. Ce trait vertical part à droite de la tête de la note et se dirige vers le haut, du moins dans les exemples vus jusqu’ici. Sa longueur n’influence pas la note et est purement une question de convention, de lisibilité et d’esthétique de présentation graphique.Selon la position de la [def]tête de la note[/def] sur la portée, la hampe peut être dirigée vers le bas. Dans ce cas, elle prend sa source sur le côté gauche de la note :
En règle générale, on s’arrange pour que la hampe dépasse le moins possible de la portée, tout en ayant en moyenne la longueur donnée dans cet exemple. Lorsque la note est placée sur la troisième ligne ou plus bas, on dirige la hampe vers le haut. Lorsque la note est placée plus haut que la troisième ligne, on dirige la hampe vers le bas :
Ceci n’est pas une règle obligatoire, car cela n’influence pas du tout le jeu de la note. Le même principe est valable pour les croches. Lorsque l’on dessine des valeurs rythmiques comportant des crochets, ceux-ci changent également d’orientation, tout en restant du côté droit de la hampe. Le(s) crochet(s) se dirige(nt) toujours vers la note. En voici une illustration :
Pour des raisons de clarté et de lisibilité de la partition, on brise parfois cette règle. Nous en verrons des exemples plus loin.
Les ligatures
Afin de rendre la partition plus lisible et facile à déchiffrer, il est très courant de relier plusieurs notes comportant un ou plusieurs crochets. Pour illustrer cela, prenons par exemple la mesure suivante :
Elle comporte 4 temps. Pour faciliter la lecture, nous allons regrouper les notes par temps. Voici ce que cela donne :
De cette manière, on distingue directement les 4 parties de la mesure. On a relié les extrémités des hampes des notes par un ou plusieurs traits qui remplace(nt) les crochets. Il faut placer le même nombre de traits qu’il y a de crochets. Ces traits de liaison des hampes s’appellent des [def]ligature[/def]s. En règle générale, on reliera les notes par temps. Lorsque plusieurs notes différentes se trouvent placées à l’intérieur du même temps, le principe reste le même. Ainsi la mesure suivante :
peut être écrite sous la forme :
On relie d’office toutes les notes par un trait et on ajoute des traits pour les notes qui doivent en comporter plus qu’un. Pour chaque note, il faut que le nombre de traits attachés à la hampe soit le même que le nombre de crochets qu’elle possède lorsqu’elle n’est pas attachée à d’autres notes. L’inclinaison des traits n’a pas d’importance. Ceux-ci sont souvent inclinés en suivant la pente naturelle des hauteurs de notes. Parfois on les fixe à l’horizontale. C’est une question de présentation graphique.
Plusieurs voix rythmiques
Nous avons vu que dans une mesure en 4/4, le total de la durée des notes et des silences doit toujours donner l’équivalent de 4 noires. Il arrive que l’on écrive plusieurs mélodies sur la même portée, ce qui va légèrement modifier cette règle. Prenons l’exemple de deux flûtes dans un orchestre. Elles jouent par exemple les mélodies suivantes :
Pour diverses raisons, on regroupe parfois deux portées en une. C’est souvent le cas pour les instruments d’orchestre, lorsque les deux parties ne sont pas trop denses. Dans chaque mesure, les deux mélodies comportent chacune 4 temps. On parle également d’une voix rythmique complète. Si nous écrivons ces deux voix sur une seule portée, nous obtenons :
En effectuant le compte, nous trouvons pour chaque mesure une durée totale de 8 temps. Néanmoins, la manière dont les temps sont disposés indique assez clairement qu’il s’agit de deux mélodies de 4 temps qui doivent être jouées ensemble. Ceci est encore plus évident si l’on compare avec les deux portées séparées. Remarquez que pour mieux distinguer l’appartenance des notes aux deux [def]voix rythmique[/def]s, on oriente les hampes de la voix supérieure vers le haut et celles de la voix inférieure vers le bas.
Les notes qui commencent en même temps restent alignées l’une à l’autre, même lorsqu’elles sont sur la même portée. Dans l’exemple, il s’agit de deux instruments différents. Au piano ou à l’orgue, il arrive que la même main joue deux mélodies à la fois, ce qui produit le même genre de notation. Dans des morceaux plus complexes, il arrive que l’on retrouve trois (et parfois plus) voix rythmiques sur la même portée. En voici un exemple :
Une voix joue 2 blanches, une autre joue 4 noires pendant que la troisième joue les 8 croches supérieures. On retrouve toujours un multiple de la durée totale de la mesure. Deux voix rythmiques en 4/4 donnent un total de 8 noires. Trois voix rythmiques comporteront l’équivalent de 12 noires, etc. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces voix rythmiques multiples sont jouées en même temps, elles n’allongent donc pas la mesure, qui garde une durée totale de 4 noires. La disposition des voix rythmiques le montre souvent clairement, car les temps sont alignés l’un avec l’autre, comme s’ils étaient placés dans des portées différentes.
Les accords
Lorsque plusieurs notes sont jouées ensemble, ces notes forment ce qu’on appelle un accord. Les notes peuvent être jouées par des instruments différents ou par le même instrument, comme le piano, la guitare ou l’orgue. Les accords enrichissent la musique et permettent d’exprimer des impressions et des atmosphères diverses. Ils amplifient les mélodies et accompagnent les rythmiques en leur donnant de nouvelles couleurs sonores.
Lorsque les notes d’un accord sont jouées avec la même valeur rythmique, on regroupe ces notes en les attachant sur la même hampe. Voici par exemple deux accords de 3 notes d’une durée d’une noire :
La durée totale de l’accord est d’une noire, car les 3 notes sont jouées en même temps. Avec Pizzicato, ouvrez le fichier Ex015.piz situé dans le dossier Exemples. Il contient des exemples d’accords avec diverses valeurs rythmiques :
Ecoutez le résultat. Dans cet exemple, toutes les notes appartenant à un accord commencent et se terminent en même temps. En ce qui concerne les rondes (deuxième mesure), comme elles ne comportent pas de hampes, on les superpose sans les attacher pour former l’accord (principe valable également pour la maxime, note de 8 temps).
Lorsqu’un accord possède une note placée entre deux lignes et une note placée sur une de ces deux lignes, la convention est de placer une des deux notes de l’autre côté de la hampe; ceci améliore la lisibilité de la partition. Sans cela, les deux notes seraient en partie l’une sur l’autre. Voici quelques exemples où l’on place une ou plusieurs notes de l’autre côté de la hampe :
Lorsque les notes de l’accord sont jouées par des instruments différents, la tendance est plutôt d’écrire les notes sous forme de voix différentes. Prenons par exemple le cas de la mesure suivante:
Si les 2 notes des accords sont jouées par 2 flûtes, on écrira plutôt la mesure comme ceci :
Dans ce cas, l’accent est mis sur la séparation des deux voix en plaçant les hampes dans des sens opposés. Cela permet aux deux flûtistes qui lisent la même partition de plus facilement retrouver ce que chacun d’eux joue. Du point de vue du jeu des notes, les deux exemples sont strictement identiques.
Les notes et silences pointés
Nous avons expliqué que les notes sont écrites à l’aide d’une valeur rythmique pour indiquer la durée pendant laquelle il faut les jouer. Les valeurs habituelles sont des multiples de deux l’une de l’autre, comme la ronde et la blanche, la blanche et la noire, etc.
Il est parfois nécessaire d’écrire des notes d’une durée différente de ces valeurs standard. Comment par exemple écrire une note qui doit durer 3 temps ? Elle est plus courte que la ronde et plus longue que la blanche et il n’y a pas d’autre valeur entre les deux.
Deux moyens s’offrent à nous pour écrire des notes dont la durée ne correspond pas à une valeur standard. Le premier est le point et le second la liaison de tenue de note, qui sera vue au point suivant.
Lorsque vous ajoutez un point derrière une note, sa durée se multiplie par un et demi. Elle s’allonge d’une durée égale à la moitié de sa durée. Voici par exemple une blanche pointée :
La blanche vaut 2 noires. En multipliant 2 par 1,5 on obtient une durée de 3 noires. La blanche pointée vaut 3 noires. Le principe est valable pour toutes les autres notes. En voici quelques exemples :
La noire pointée vaut 1 temps et demi. La croche pointée vaut 3/4 de temps. Il suffit d’ajouter la moitié à la valeur de base. Pour compléter une mesure, il faut bien sûr tenir compte des points pour que la durée totale soit toujours égale à 4 temps (pour une mesure en 4/4).
Fermez l’exemple précédent et ouvrez le fichier Ex016.piz. Il comporte 4 mesures avec des exemples de notes pointées :
Les battements de la ligne supérieure vous permettent de repérer les temps. Ecoutez l’ordinateur jouer et observez que les notes pointées sont tenues plus longtemps. Vérifiez que la somme des temps est égale à 4 temps pour toutes les mesures.
Remarquez que le point est toujours dessiné dans un interligne, même si la note concernée est sur une ligne. Le point est dessiné à droite de la note. Nous verrons plus loin que l’on peut également placer un point au-dessus ou en dessous d’une note mais dans ce cas, il a une autre signification.
Le point peut également être utilisé juste à droite d’un silence. Il allonge la durée du silence de la moitié de sa valeur. En voici des exemples :
Pour être complet, signalons également que l’on peut ajouter plusieurs points à une note ou à un silence. Vous en trouverez rarement plus que 2. Le calcul de la durée se complique un petit peu. Le premier point ajoute la moitié de la durée. Le second point ajoute un quart de la durée. Le troisième point ajoute 1/8 de la durée et ainsi de suite par division par 2. Une noire doublement pointée vaut donc :
1 temps + 1/2 temps + 1/4 temps = 1,75 temps
Ouvrez le fichier Ex017.piz et écoutez-le, il vous donne des exemples de notes et silences pointés ainsi que de notes doublement pointées :
Les liaisons de tenue de note
Il existe un autre moyen pour représenter des notes de durée non standard. L’idée est de regrouper plusieurs valeurs rythmiques et de les relier pour qu’elles ne forment qu’une seule note. Voici par exemple comment écrire une note qui dure 3 temps :
On écrit une blanche (2 temps) et une noire (1 temps). On les relie ensuite par une liaison pour indiquer que la durée de la blanche doit être prolongée à travers la noire. On obtient donc une note de 3 temps. Cet exemple est équivalent à une blanche pointée, qui vaut elle aussi 3 temps. Les deux notations sont équivalentes.
Cette liaison est appelée liaison de tenue de note, car elle indique qu’il faut tenir la note plus longtemps. Elle relie toujours deux notes situées à la même hauteur sonore. Nous verrons plus loin un autre type de liaison qui se dessine de la même manière et qui peut regrouper plusieurs notes de hauteurs différentes, mais la signification n’est pas la même.
Le principe de la liaison de tenue de note peut être cumulé pour construire des notes de n’importe quelle durée. Il suffit de placer une série de notes de même hauteur et de les relier une à une. La durée totale est la somme de toutes les durées. En voici un exemple :
La durée totale est de 2 + 1 + 1/2 + 1/4 = 3,75 temps. Si on n’avait pas dessiné les liaisons, comme dans la mesure suivante :
l’instrument devrait jouer les 4 notes, c’est-à-dire démarrer la blanche, la tenir 2 temps puis l’arrêter, ensuite démarrer directement la noire, la maintenir 1 temps puis l’arrêter, … L’auditeur entend alors 4 fois la même note. En les reliant toutes, la note est démarrée une seule fois et maintenue pendant la durée totale. L’auditeur n’entend qu’une seule note.
Une utilisation courante de la liaison de tenue de note consiste à relier des notes appartenant à des mesures différentes. Si une note commence par exemple sur le quatrième temps d’une mesure de 4/4 et doit durer 2 temps, il serait impossible de l’écrire sans utiliser la liaison. Voici comment l’écrire :
Le deuxième Fa est simplement maintenu à travers la barre de mesure. Ouvrez maintenant le fichier Ex018.piz et écoutez le résultat. Il illustre l’utilisation des liaisons de tenue de note à l’intérieur d’une mesure et entre deux mesures :
Un grand merci à Dominique Vandenneucker, auteur du logiciel Pizzicato d’Arpège Musique, pour son autorisation de publier cet article sur AudioFanzine. Copyright ARPEGE sprl. |