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"Musique savante", "musique populaire", zen pensez quoi ?

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Sujet de la discussion "Musique savante", "musique populaire", zen pensez quoi ?
Hello

Voila bon c'est un débat assez classique mais ça serait cool d'avoir des avis des huns et des notres.

Un homme a dit :

Citation : Perso j'ai les poils qui se hérissent chaque fois que j'entends les termes "musiques savantes" ou "musique populaire", que les gens issus du conservatoire ressortent sans arrêt... Comme si c'était plus intelligent d'écouter du Debussy que du Aphex Twin, comme si il pouvait y'avoir de la musique qui soit réservée à une élite... Et aussi comme si l'ensemble des musiques "populaires", soit à peu près toute la discographie du 20ème siècle, était quelque chose de pauvre musicalement sous pretexte que dans la plupart des cas on peut en faire des analyses harmoniques qui tiennent sur quelques lignes, et qui peut se ranger dans une seule boîte...

Voilà c'était le coup de gueule de la journée, et j'emmerde profondément ceux qui sont en désaccord avec moi


Enlevez la dernière phrase bien sûr.

Ce serait cool d'avoir une espèce de débat constructif et bien mené (je vais essayer).
Debussy, Aphex Twin, même combat ?
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Juste une question Paul, quel style de musique composes tu?
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Citation : La chose la plus fondamentale qu’aient apporté les machines dans l’évolution de la musique, c’est le hasard, l’erreur, l’accident! Et voilà une des différences majeures avec les musiques plus harmoniques. Les machines ont ramené le hasard à une place de choix dans la composition, le déraillement est presque devenu une règle. Tel effet rajouté à tel effet, telles fréquences balayées aléatoirement par une équalisation nonchalante, et soudain surgit quelque chose, un son particulier, qui se pare d'une aura inattendue, imprévisible. La composition en électronique est presque une passivité, une attente, une sorte de philosophie de l’affût. On guette le surgissement, l’étincelle qui va soudain conférer une âme à la boucle qui tourne sans âme depuis des heures sur l’écran de l’ordinateur ou dans le sampler. Et puis au cours d’un bidouillage, le son prend vie; alors, seulement, la direction du morceau se profile, et comme un chercheur d’or, le compositeur va plonger et replonger inlassablement son tamis dans l’eau dans l’espoir d’en retirer d’autres pépites.



Ce qui veut dire que tout erreur devenu trouvaille est absente de la musique savante?
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Non. comme je ne l'ai pas dit, j'ai une écriture un peu maladroite. je dirais que dans la musique "savante" (bon sang mais quel terme horrible!!), le chemin est souvent plus court entre ce qu'on a dans la tête et le résultat. en electronique on procède plus par tatonnement (bien qu'on essaye de s'approcher d'une idée préconçue). mais c'est subjectif, hein. je sais que parmi les meilleurs sons que j'ai fait, je dois une fière chandelle au hasard.
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Mais ça c'est commun à toutes les musiques, savant ne veut pas dire que l'on ne tâtonne pas, bien au contraire d'ailleurs.
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Ok, je prends un exemple:
j'avais fait des "musiques de jeux vidéos" pour un copain qui faisait du RPG maker, et j'ai du considérablement changé de méthode de travail, puisqu'il s'agissait d'un travail beaucoup plus harmonique que ce que je faisais d'habitude (changement d'accord plus fréquent, mélodie plus soignée contrairement à mes compos électronique qui jouaient plutôt sur le côté rythmique ou bizarre, ou groovy etc;..).
Du coup, j'étais obligé de tout imaginé dans ma tête avant même de toucher au piano roll de cubase. l'erreur ou la trouvaille hasardeuse était toujours là, mais le gros du travail se faisait en amon. En gros, j'attendais "d'entendre" la mélodie dans ma tête; et ensuite je ne retouchais presque pas le morceau. alors que d'habitude, je rebidouille sans cesse à la recherche d'un petit truc en plus, sans que je sache trop ce que c'est. comme je l'ai dit, c'est purement subjectif. le hasard n'entrait pas de la même manière dans la musique.
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Hors sujet : Chouette depuis 2 pages ce thread redevient intéressant :bravo2:

A man, a plan, a canal : Panama
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Un jour, j'ai lu, qques part sur ce forum, qques propos qui se résume ainsi. Je crois d'ailleurs que tu étais dans la boucle, Laurent Juillet, si mes souvenirs sont bons:


"Non, un Newton Howard, d'accord, il retranscrit une émotion. Nous (sic qui n'avons pas l'expérience et ne maitrisons pas la théorie musicale), nous nous contentons de faire ce qu'on peut pour que ca sonne juste, c'est déjà pas si mal".


Je pense que ca résume bien le problème, c'est toute la dimension que doit apporter cette théorie à la musique : la possibilité d'avoir dans sa tête suffisament de modèles concus pour répondre aux impératifs d'un sentiment. Exemple délibérement simpliste, je veux traduire l'expectative, j'ai X moyens à ma disposition, et pas seulement de laisser trainer une sensible sur 42 mesures, ce qui soit traduit bien le sentiment mais est aussi, musicalement , d'un ennui mortel.

Quant-à la part du hasard, a bien y réfléchir, quel que soit le mode de composition, elle fait partie intégrante de "l'inspiration": Décider que cette cadence retiendra notre attention plutot que celle-ci, ca dépend tellement, de l'humeur du moment, du rendu recherché, etc.
Le pelage de la loutre est impénétrable
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Citation : Du coup, j'étais obligé de tout imaginé dans ma tête avant même de toucher au piano roll de cubase. l'erreur ou la trouvaille hasardeuse était toujours là, mais le gros du travail se faisait en amon. En gros, j'attendais "d'entendre" la mélodie dans ma tête; et ensuite je ne retouchais presque pas le morceau.



Donc tu bidouillais et cherchais avant de mettre en oeuvre c'est tout. Le processus de création est le même, seul les moyens changent. Ceci dit, la méthode que tu as employé pour composer ta musique plus harmonique, me laisse penser que tu ne sais pas ce qu'est la musique dite savante. Je ne mets pas de jugement de valeur là dedans, je souligne cela car comment veux tu comparer deux mondes si tu n'en connais qu'un.

Je crois que ça aussi c'est un problème finalement. J'ai l'impression que beaucoup de musiciens n'ayant pas étudier la musique de manière traditionnelle se retranchent derrière cette comparaison et ces constats hâtif pour légitimer leur travail. Or nous vivons dans un monde de création et la légitimité vient d'ailleurs, pas des moyens employés pour arriver à un résultat donné. De plus on ne peut, à mon sens, appartenir à toutes les chapelles.

Je crois que les définitions du dictionnaire énoncées plus haut vont bien dans le sens de ce que j'expliquais sur la différence entre la musique savante et la musique populaire.

Après tout cela n'est que mon avis.
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Citation : Je pense que ca résume bien le problème, c'est toute la dimension que doit apporter cette théorie à la musique : la possibilité d'avoir dans sa tête suffisament de modèles concus pour répondre aux impératifs d'un sentiment. Exemple délibérement simpliste, je veux traduire l'expectative, j'ai X moyens à ma disposition, et pas seulement de laisser trainer une sensible sur 42 mesures, ce qui soit traduit bien le sentiment mais est aussi, musicalement , d'un ennui mortel.



Je ne comprends pas là? :noidea:
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Citation : Mais ces règles n'existent pas, faut arreter de croire cela.



Je ne suis pas d'accord là dessus. Le concept de base "ca sonne juste ou faux", existe, et a été démontré, prouvé.

A simple titre d'exemple, on sait aujourd'hui que les stimulis auditifs sont interprétés différements par le nouveau né, suivant que le message soit "juste ou faux" au sens de l'harmonie la plus basique.

L'oreille est créée pour percevoir ces vibrations dans la limite du spectre auditif, et le cerveau pour donner un sens au message ainsi recu.

Il y a donc bien des limites, et une ligne au delà de laquelle "ca sonne faux". Et s'il est possible de franchir cette ligne avantageusement de manière ponctuelle, c'est encore un autre problème.

sinon, autant dire que je peux pianoter dans n'importe quel ordre les touches de mon piano, avec les mains, les pieds et en posant mon chat dessus, et que si , je suis musicien , et quel talent encore :)


Citation : Citation :Je pense que ca résume bien le problème, c'est toute la dimension que doit apporter cette théorie à la musique : la possibilité d'avoir dans sa tête suffisament de modèles concus pour répondre aux impératifs d'un sentiment. Exemple délibérement simpliste, je veux traduire l'expectative, j'ai X moyens à ma disposition, et pas seulement de laisser trainer une sensible sur 42 mesures, ce qui soit traduit bien le sentiment mais est aussi, musicalement , d'un ennui mortel.


Je ne comprends pas là?



Preuve que l'harmonie sert déjà au moins à ca : parler de la meme chose quand on évoque un message musical :)

Je ré-essaye en te posant une question : Quelle sera la différence, entre toi et quiconque ne maitrise pas ces règles, si demain, on doit faire la même tâche, disons pour l'exemple, composer un thème pour un court métrage, dans un style et avec une orchestration pré-établie ?
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