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"Musique savante", "musique populaire", zen pensez quoi ?

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Sujet de la discussion "Musique savante", "musique populaire", zen pensez quoi ?
Hello

Voila bon c'est un débat assez classique mais ça serait cool d'avoir des avis des huns et des notres.

Un homme a dit :

Citation : Perso j'ai les poils qui se hérissent chaque fois que j'entends les termes "musiques savantes" ou "musique populaire", que les gens issus du conservatoire ressortent sans arrêt... Comme si c'était plus intelligent d'écouter du Debussy que du Aphex Twin, comme si il pouvait y'avoir de la musique qui soit réservée à une élite... Et aussi comme si l'ensemble des musiques "populaires", soit à peu près toute la discographie du 20ème siècle, était quelque chose de pauvre musicalement sous pretexte que dans la plupart des cas on peut en faire des analyses harmoniques qui tiennent sur quelques lignes, et qui peut se ranger dans une seule boîte...

Voilà c'était le coup de gueule de la journée, et j'emmerde profondément ceux qui sont en désaccord avec moi


Enlevez la dernière phrase bien sûr.

Ce serait cool d'avoir une espèce de débat constructif et bien mené (je vais essayer).
Debussy, Aphex Twin, même combat ?
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Citation : Je crois que ça aussi c'est un problème finalement. J'ai l'impression que beaucoup de musiciens n'ayant pas étudier la musique de manière traditionnelle se retranchent derrière cette comparaison et ces constats hâtif pour légitimer leur travail.



Je ne suis encore absolument pas d'accord, je ne crois pas que quiconque cherche a légitimer son travail.

Tu pratiques en professionnel ou semi-professionnel, à priori, alors que nous pratiquons à titre de loisir, et destiné à le rester. La légitimité, chez nous, est donc dans le simple plaisir qu'on en retire, quelle que soit la manière dont on l'aborde.

C'est évident : je ne vais pas venir comparer mon travail au tien, plein de prétentions et de jugement à la "c'est mieux, parceque".

Pas plus que je n'irai postuler pour un poste de conservateur dans un musée parceque j'ai lu un livre d'histoire la veille, pas plus que je ne vais me battre sur des chiffres avec un expert comptable, parceque j'ai fait ma compta perso le we dernier.

Cette histoire de légitimité est un non-sens. Ou plutot un sens différent dans la pratique "avec objectif" et dans la pratique "de loisir" .
Le pelage de la loutre est impénétrable
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Citation : Je ne suis pas d'accord là dessus. Le concept de base "ca sonne juste ou faux", existe, et a été démontré, prouvé.



Faux par rapport à quoi? En composition cela n'existe pas, seule la volonté existe. Si un jeune compositeur écrit une partie très tonale, mais qu'il y a des frottements et des maladresses alors que l'on sent clairement le discours. Là à la rigueur tu peux dire que c'est faux et revenir à une explication claire basée sur ce que tu appels les règles. Maintenant quelq'un d'aguerri sera capable de t'expliquer sa démarche et justifier une "fausseté". Après tu aimes ou non.


Citation : Je ré-essaye en te posant une question : Quelle sera la différence, entre toi et quiconque ne maitrise pas ces règles, si demain, on doit faire la même tâche, disons pour l'exemple, composer un thème pour un court métrage, dans un style et avec une orchestration pré-établie ?



Je pense que tu veux dire nomenclature plutôt qu'orchestration. (Nomenclature=instrumentation établie pour la pièce)

Je pense que j'aurai juste des moyens en plus.
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Citation : Tu pratiques en professionnel ou semi-professionnel, à priori, alors que nous pratiquons à titre de loisir, et destiné à le rester. La légitimité, chez nous, est donc dans le simple plaisir qu'on en retire, quelle que soit la manière dont on l'aborde.



Non, je parle en tant qu'amateur de musique te de compositeur. La notion de professionnalisme est complètement or de ce débat pour moi.
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Laurent juillet, je trouve que tu me juges un brin vite, mais bon, c'est pas important... pour revenir à ce que je disais, un bidouillage sur ordi ou un "bidouillage dans la tête" n'ont pour moi pas le même sens. "entendre" une mélodie dans la tête ou chercher au hasard les notes sur une guitare n'est pas identique non plus, bien que les deux méthodes donnent des résultats appréciables. Le "hasard" intervient plus pour moi dans le cas ou je cherche au pifomètre une note qui me plait sur la gratte. pas quand je sais déjà ce que je vais faire. De plus, une mélodie qui "vient directement" dans la tête n'est pas à mon sens du bidouillage, ça tient plus d'un surgissement qui s'impose de lui même, mais la encore, je parle de ma propre expérience, je n'en tire pas de loi générales.
Ensuite, meme si je ne suis pas un spécialiste, je sais faire la différence entre moi et un compositeur "classique" (au hasard, wagner que j'aime bien, ou prokofiev); et il est clair que je suis incapable de faire quelque chose d'aussi nuancé et d'aussi proche des mouvements de l'âme, par mon manque de compétences, d'outils dont parle oreille gauche. Outils que certains de mes amis ont acquis via le solfège qu'ils ont appris erlativement tôt. Je me méfie un peu du discours style: toutes les musiques se valent, c'est de la musique: ce n'est pas mon avis: je n'irais pas jusqu'à établir de hiérarchie, vu que je pense plutôt que comparer aphex twin à Wagner, c'est comme dirait Alain "comparer une belle rose et un beau cheval", c'est à dire une comparaison un peu vide.
à part ça j'aime bien ta musique, laurent de juillet. :clin:
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Citation : Faux par rapport à quoi?



Par rapport à la manière même dont le cerveau percoit. Les neurologues qui ont rédigés des essais (enfin ceux que j'ai pu lire) distingue clairement ce qui releve de la perception basique (ex. : deux vibrations, qui ne respectent pas des règles mathématiques précises sont percues comme fausses et agressives), et l'analogie culturelle, qui consiste en un developpement des combinaisons fonctionnelles (ex.: les deux vibrations de tout a l'heure sonnent dans un message musical complet et précis, parcequ'on a appris avec le temps à relier l'idée d'une des deux hauteurs dans un ensemble plutot que l'une à l'autre, et par conséquent à dissocier les fonctions respectives).




Citation : Je pense que j'aurai juste des moyens en plus.



Bien, ce qui justifie bien qu'on dit exactement la même chose depuis le début, mais avec des mots différents ....


Citation : Non, je parle en tant qu'amateur de musique te de compositeur. La notion de professionnalisme est complètement or de ce débat pour moi.



Tout autant que celle de la légitimité du travail de chacun.
Le pelage de la loutre est impénétrable
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Bonjour,

Je suis nouveau sur ce forum, et j'ai lu votre sujet, qui comporte des choses très intéressantes =)

Toutefois, j'aimerais bien donner mon avis, notamment en ce qui concerne le jazz.

Le fait qu'on puisse discuter de savoir si oui ou non le jazz est une musique savante, pourquoi pas. On peut tout discuter en réalité, tout est affaire de perspectives.
Mon dilemme, c'est que j'ai bien souvent l'impression que les classiqueux ne comprennent pas toujours l'essence du jazz, et que pour l'appréhender, ils ont tendance à considérer cette musique par le prisme des valeurs classiques. C'est malheureusement passer complètement à côté du sujet, selon moi;

On peut ainsi lire qu'une pièce de jazz, ça peut se résumer à une grille et à un thème. Personnellement je ne suis déjà pas un fan des real books et compagnie, mais je suis également tombé sur des partitions qui transcrivaient Bach pour Piano avec une grille et un thème. Alors bien sûr ça peut sembler un peu ridicule. Certes, mais je pense que limiter des pièces de jazz à ça revient un peu au même.
De toute façon, il faut bien comprendre qu'une grille, c'est toujours l'expression harmonique la plus simple d'une pièce. Un squelette, rien de plus. Le Travail du jazzeux, quand il voit une grille, est de voir tout de suite les possibiltés qu'elle offre : substitutions, dominantes secondaires, enrichissements, échelles, et bien sûr, d'entendre toutes ces possibilités.
Ainsi, considérer une grille pour juger de la complexité ou non d'une pièce est assez vain, car tout dans le jazz est improvisé.
Pour prendre un exemple tout bête : dans une grille toute simple je me retrouve avec une progression archi connue, un II V I majeur. Et bien par exemple Coltrane là dessus il va appliquer un système inspiré de Bartok, et créer ce que les classiqueux appelleraient de la polytonalité.
Le Jazz, c'est un peu l'auberge espagnole de la musique, on va y trouver ce que les musiciens y apportent : à partir d'une grille qui n'est qu'un simple squelette c'est au jazzman de créer un organisme musical vivant.
L'ensemble demande un travail qui s'étend sur bien plus d'une dizaine d'années, cela va de soi.


Un autre point que je voulais soulever, c'est que le débat me semble très occidentalisé. Si on considère qu'une musique est savante parce qu'elle requiert un apprentissage long et rigoureux pour être maitrisée dans ses formes et dans sa construction, que dire de musiciens comme Ravi Shankar?
En fait, je ne pense pas vraiment qu'un genre musical soit "savant" par nature, et que d'autres soient "populaires" par défaut. Je pense plutôt que ce sont les musiciens qui vont donner tel ou tel caractère à une oeuvre. Pour ceux d'entre vous qui connaissent un peu la musique d'Europe de l'est, on sait bien que le répertoire est traditionnel, qu'il s'agisse du klezmer, du masada, du yiddish, ou du tzigane, et la plupart des interprétations de ces pièces relèvent d'un genre populaire. Mais si on écoute des musiciens comme Ivo Papasov, ou David Krakauer, leur interprétation de ces mêmes pièces tend beaucoup plus vers une musique très riche, et savante : les arrangements sont très recherchés, les claves utilisées complexes, les mouvements de voix riches.

Enfin, il peut être intéressant d'écouter certains jazzeux interpréter le répertoire classique. Sans mentionner keith Jarrett, je pense à Chich Corea par exemple qui a fait un très bel album dédié à Mozart. Mais mon chouchou, c'est Herbie Hancock, qui a joué une de mes pièces préférées de Ravel, le 2ème mvt du concerto pour piano et orchestre en Sol, avec des phrases improvisées, et c'est probablement la plus belle version que j'aie jamais entendue :)

Oula je suis bavard du coup. Désolé, c'est le 1er post c'est l'émotion lol, promis je fais plus concis les prochaines fois...Bonne continuation à tous ;)
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Bon alors.

Citation : Laurent juillet, je trouve que tu me juges un brin vite, mais bon, c'est pas important...



Ce n'est pas important mais tu le dis. ;)

Ceci dit je ne juge personne, ni toi ni un autre, j'en serai bien incapable. Ce que j'essaye de dire c'est qu'il y a une différence entre musique savante et musique populaire puisque tel est le sujet. Rien de plus, et ton raisonnement va confirme ce que je pense. Pour preuve tu fais le constat toit-même.

Citation : Ensuite, meme si je ne suis pas un spécialiste, je sais faire la différence entre moi et un compositeur "classique" (au hasard, wagner que j'aime bien, ou prokofiev); et il est clair que je suis incapable de faire quelque chose d'aussi nuancé et d'aussi proche des mouvements de l'âme, par mon manque de compétences, d'outils dont parle oreille gauche. Outils que certains de mes amis ont acquis via le solfège qu'ils ont appris erlativement tôt.



Alors tu peux penser que c'est du snobisme, mais j'évolue tellement souvent à la mfrontière de ces deux courants de pensées que je n'affirme pas ces choses sans un minimum d'expérience. Or, et c'est sur cela que j'insiste, si on doit comparer il faut connaitre les tenants et aboutissants des deux mondes. Et souvent les gens qui "bidouille" comme tu dis (je trouve le terme un peu limite, mais cela n'engage que moi) ont tendance à décrire des processus de création de manière érronée car il ne les connaissent tout simplement pas. Et pour finir sans arret tu parles de ce que tu préfères et moi je ne fais que faire un constant génral, alors peut-être te sens tu jugé à cause de ça.


Merci d'avoir pris le temps d'écouter mon travail. ;)
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Citation : Mon dilemme, c'est que j'ai bien souvent l'impression que les classiqueux ne comprennent pas toujours l'essence du jazz, et que pour l'appréhender, ils ont tendance à considérer cette musique par le prisme des valeurs classiques. C'est malheureusement passer complètement à côté du sujet, selon moi;



Je suis assez d'accord avec cela.

Avec la suite aussi d'ailleurs, et je l'ai dis plus haut. Maintenant il reste une chose que j'ai du mal à cerner en ce qui concerne le Jazz et qui me fait m'interroger sur le côté musique savante. On en a parlé, c'est la forme. Je ne connais pas assez cette musique pour en parler convenablement, mais l'image que j'en ai est plutôt que c'est une musique basée sur la performance de l'individu par des solos sur des structures en boucle, qui finalement permet l'interactivté entre musiciens. J'ai bon là? Je suis d'accord que cela n'enlève rien au savoir necessaire pour en être capable, et que la comparaison entre interprète classique ou Jazz, ne peut se faire sur un côté savant ou poupulaire, mais uniquement sur le goût. Tu cites l'exemple de Hancock juant Ravel comme ton interprétation préferée, mais seul ton goût parle là. J'ai aussi des exemples inverses. Donc je ne sais pas si ces jugements peuvent êtres pris en compte pour savoir si existe la musique savante, la musique popuplaire, ou si c'est la même chose.
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Et George Gershwin, est-ce du classique ou du jazz ?

Gershwin faisait-il de la musique savante ?

Il a fait des oeuvres orchestrales, comme Rhapsody in Blue et An american in Paris, et il a également écrit beaucoup de chansons populaires qui sont des standarts du jazz.
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Je pense que la distinction musique "savante ou populaire" n'est qu'un repère pour organiser une reflexion interne, puisque bien malin qui saura montrer du doigt avec précision la frontière en question. Pour moi, j'incluerais dedans le classique et le Jazz pour leur grandes connaissances harmoniques et leur aisance avec l'instrument; et pour leur sens de la nuance, ces bribes de mélodies qui reviennent à la fois pareilles et différentes, qui symbolise fort bien cette vie ou "on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve". On retrouve aussi une souplesse que je ne retrouve pas dans la pop ou l'electro. une mélodie classique ou de jazz me rappelle le symbole philosophique chinois de l'oiseau: il se pose et vole toujours là ou il le doit, en adéquation avec l'énergie du Moment. Quand j'écoute les mélodies de prokofiev, j'y perçois une sorte de grâce aisée, infinimement nuancée et humblement virtuose qui ne supporte pas de comparaison avec un groupe de pop: ce serait comme je l'ai dit plus haut "comparer une belle rose et un beau cheval".